Samedi soir, l’Iceberg était le théâtre de la rencontre entre Strasbourg et Amiens. Les Strasbourgeois, qui ont totalement délaissé la coupe de la ligue, sont portés par une vague de victoires en championnat. Les Amiénois, diamétralement opposés, réalisent une coupe de la ligue parfaite, mais ne possèdent qu’une seule victoire en championnat et frisent les bas-fonds du classement. Le match de ce soir est crucial pour les Gothiques, qui doivent remonter une pente savonneuse.
Arbitres : Mr Bergamelli assisté de Mrs Caillot et Courgeon
Buts : Strasbourg : 08.36 Timo Kuuluvainen (ass Blake Gallagher et Kevin Young) ; 09.39 Timothée Franck (ass Edouard Dufournet et Michal Cesnek) Amiens : ; 19.44 Kevin Bergin ; 36.08 Jarolaw Rzeszutko (ass Kevin Bergin et Grégory Beron) ; 40.13 Jake Morissette (ass Grégory Beron et Angel Nikolov) ; 54.34 Jarolaw Rzeszutko (ass Vincent Bachet et Grégory Beron) ; 58.51 Martin Tomasek
Pénalités
18 minutes dont 10 à Gallagher contre Strasbourg
6 minutes contre Amiens
Gardien en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Amiens : Billy Thompson
Photographe : Christophe Moreau
Kuuluvainen célèbre le premier but
Mardi soir, l’Étoile Noire avait laissé filer le match face à Dijon. En contrepartie, ils entrent aujourd’hui sur la glace avec la détermination apportee par un match à enjeu comme celui de ce soir. Rien ne les empêche, d’ailleurs, de prendre rapidement le match en main, pas même la défense amiénoise, aux abois. Ce n’est que lors d’une supériorité numérique que les Gothiques parviennent à pénétrer en territoire strasbourgeois, mais même dans ce cas, ils n’arrivent pas à placer le moindre tir.
Il faut attendre le retour des Strasbourgeois au complet pour assister à nouveau à des attaques, dont celle de Kuuluvainen. Depuis le milieu de la patinoire, le Finlandais remonte en break et décoche un tir d’une précision exceptionnelle, qui paraît presque simple tant il est bien exécuté (1-0, 8’36). Ouvrir le score si tôt n’est pas une habitude strasbourgeoise, mais il faut noter que les Gothiques sont dépassés par les évènements en ce premier tiers, totalement dominé par l’Étoile Noire.
Rapidement, les tirs strasbourgeois pleuvent sur le portier amiénois. Obtenant par là le titre de meilleur scoreur de l’équipe, Franck inscrit un but qui résulte d’un travail d’équipe rondement mené entre Cesnek, qui monte le palet en zone offensive, Dufournet, qui centre à Franck, et Franck, bien placé devant la cage (2-0, 9’39). Thompson, pourtant aux aguets, ne peut pas faire grand chose seul, déserté par la défense impuissante face aux constructions millimétrées des Strasbourgeois.
Habités par le désir d’en découdre, les Gothiques bénéficient d’un second souffle ou d’un sursaut d’orgueil après avoir encaissé deux buts si rapidement. En revanche, s’ils redoublent d’effort pour se placer devant la cage et tirer, les actions sont peu construites, à la va-vite et sans travail d’équipe, ce qui ne leur réussit pas. Étonnamment, c’est pourtant sur ce type d’action que va être inscrit le premier but amiénois : à 15 secondes de la fin de la période, une passe entre deux Strasbourgeois est bloquée et interceptée par Bergin, qui s’empare du palet et file en trombe vers les cages de Hiadlovsky. Il sème les défenseurs qui le poursuivent et, en mano a mano devant le gardien, shoote avec puissance et précision pour trouver le fond du filet (2-1, 19’44).
Les Gothiques reviennent donc dans le match à l’aube du deuxième tiers, alors que le palet, les tirs, les constructions, le travail d’équipe sont tous à l’avantage de l’Étoile Noire lors de ce premier tiers et que les Amiénois étaient bien en peine de produire du jeu organisé.
Face-offs : 15 - 8
Tirs : 11 - 7
Photographe : Christophe Moreau
La tension est palpable
C’est à l’entame de la seconde période que tout bascule. Dès la première minute, Kuuluvainen et Gallagher s’offrent une grosse occasion, que le gardien dévie. À son tour, Cayer reçoit le palet face à une cage ouverte mais dans un angle impitoyable, qu’il manque. Les Strasbourgeois ont l’envie et le talent de construire le jeu, de dominer le match et de s’offrir des occasions de marquer, mais à l’inverse de la première période, ici, il manque la petite touche de finition, le petit coup de chance, qui fait toute la différence. À plusieurs reprises, le score aurait pu être bien plus grand en faveur des locaux, et par conséquence, enterrer le match, mais pendant de longues minutes d’essais infructueux, le palet se refuse à entrer dans les filets. Le regain de motivation côté amiénois y est certainement pour beaucoup, la défense a resserré les mailles de son filet.
Une fois encore, à la 10ème minute, Tarantino, Dufournet et Cibula échafaudent une attaque foudroyante. Le gardien est battu, à terre, mais au moment d’enfoncer le clou, le tir n’est pas cadré. La répétition d’occasions manquées de si peu débouche sur une grande frustration, et les Amiénois, opportunistes mais surtout réalistes, en profitent. Du côté des Gothiques, une seule action suffit à mettre un but : Bergin, décidément en forme, sert Rzeszutko, qui transforme son tir en but (2-2, 36’08). L’égalité est rétablie au score, alors que le match est tout sauf égal. Lle temps de possession du palet, le temps en zone offensive et la domination du jeu est sans équivoque pour Strasbourg, mais les Picards n’ont besoin que d’un palet et d’un soupçon de chance pour rivaliser.
D’ici la fin de la période, la frustration et, certainement, la lassitude, pointent le bout de leur nez dans le camp strasbourgeois, plusieurs erreurs sont commises. Le jeu limpide et rigoureux du premier tiers laisse place à du jeu trop vague, des passes trop longues et un manque de réalisme face à une équipe d’Amiens qui retrouve ses forces et capitalise sur les erreurs des locaux.
Face-offs : 10 - 9
Tirs : 7 - 11
Photographe : Christophe Moreau
Les Gothiques finissent par l'emporter
Il ne reste que vingt minutes aux deux équipes pour se départager. Alors qu’Amiens va crescendo dans le match, laissant imaginer un finish spectaculaire, l’Étoile Noire est sur une mauvaise pente et doit se ressaisir rapidement. Cependant, les Gothiques ne laissent pas le temps aux Alsaciens de se reprendre : 13 secondes suffisent à Morissette pour donner l’avantage à son équipe pour la première fois du match. Après une interception de Nikolov, les joueurs de l’Étoile Noire ne réagissent pas assez vite pour revenir en défense. Nikolov remonte le palet à Morissette, qui ouvre la période de façon éclatante d’un tir bien placé (2-3, 40’13).
À l’inverse du début de la rencontre, c’est Strasbourg qui est malmené, ne sachant plus quoi faire, alors que cette fois, ce sont les Gothiques qui se procurent des incursions menaçantes. L’exactitude du jeu strasbourgeois n’est plus au rendez-vous, d’autant que la pression amiénoise ne redescend plus, logiquement motivée par la remontée au score. Inéluctablement, la machine amiénoise, qui tourne désormais à plein régime, en remet une couche. Rzeszutko et Bachet remontent la glace, Bachet décale à Rzeszutko devant les buts, celui-ci garde la rondelle patiemment pour finalement trouver l’ouverture sous la jambière du gardien battu (2-4, 54’34).
Le coeur n’y est plus, ni dans les rangs des joueurs strasbourgeois, ni dans les tribunes de l’Iceberg. La rencontre démarrait sur les chapeaux de roue pour les locaux, mais les Gothiques ont su reprendre le jeu en main et présenter une opposition ferme aux offensives strasbourgeoises, qui devenaient au contraire de moins en moins bien bâties. Les minutes s’écoulent et, dans un vain espoir de remonter, le coach strasbourgeois fait sortir son gardien. Seulement 17 secondes plus tard, Tomasek chipe le palet, part comme une fusée vers la cage vide. Young, le défenseur strasbourgeois, le rattrape et l’empêche d’inscrire le but mais l’arbitre siffle une faute, qui entraîne logiquement un but de pénalité automatique (2-5, 58’51).
Face-offs : 15 - 12
Tirs : 9 - 8 Alors que le match commençait bien pour l’Étoile Noire face à une équipe d’Amiens nettement en-dessous des attentes, le manque de réussite et la frustration ont fait perdre leur sang-froid aux Strasbourgeois. La solidité et la rigueur n’étaient pas présentes plus de 30 minutes, c’est pourtant ce qui est nécessaire pour l’emporter. Les Amiénois ont su tirer profit des erreurs adverses, montant en puissance au fur et à mesure que le match avançait. Les Gothiques redorent leur blason, bien en mal depuis le début de la saison, et prennent un nouveau départ pour remonter dans le classement.
C’est une cruelle déception qui s’abat sur l’Iceberg, car la victoire était indiscutablement à la portée des jaunes et noirs, pour peu que leur niveau de jeu reste solide pendant soixante minutes.
Les deux équipes se rencontrent à nouveau mardi soir, dans le cadre de la coupe de la ligue. Si d’aucuns parlent de revanche, il n’en sera certainement rien : l’Étoile Noire n’a plus rien à jouer dans cette coupe et préserve ses forces pour la rencontre face à Rouen, samedi prochain. Amiens, en revanche, doit s’assurer une victoire pour espérer prendre la tête de la poule B, et jouera avec bien plus d’envie que les Strasbourgeois. La semaine des Gothiques se termine également par une rencontre difficile face à Angers.
L’erreur est humaine, persévérer est diabolique, et les Gothiques en savent quelque chose !
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