Ce soir, l’Iceberg accueille la rencontre entre l’Étoile Noire de Strasbourg et les Ducs de Dijon. Les Strasbourgeois, dynamisés par leur victoire contre le champion en titre, Rouen, la semaine dernière, a fort à faire face à des Ducs plus affutés que jamais. En effet, l’équipe dijonnaise est actuellement la meilleure attaque de la ligue, avec chaque fois un festival de buts contre des équipes de fond de classement. Ce soir, la rencontre promet d’être savoureuse entre ces deux formations qui convoitent le haut du tableau.
Arbitres : Monsieur Hauchart assisté de Messieurs Roueche et Courgeon
Buts : Strasbourg : ; 03:18 Kevin Young (ass Jan Cibula et Lionel Tarantino) ; 17:07 David Brissette Cayer (ass Blake Gallagher et Pasi Petriläinen) ; 39:40 Lionel Tarantino (ass Edouard Dufournet et Jan Cibula) Dijon : 01:59 Martin Gascon (ass Fredrik Börjesson et Mathias Arnaud) ; 24:35 Mathias Arnaud (ass Stephen Dugas) ; 27:56 Yanick Riendeau (ass Fredrik Börjesson et Martin Gascon) ; 31:36 Andrej Mrena (ass Kyle Hardy et Yanick Riendeau) ; 34:04 Thomas Decock (ass Erwan Pain et Gabriel Da Costa) ; 52:32 Martin Gascon (ass Yanick Riendeau et Fredrik Börjesson) ; 53:52 Fredrik Börjesson (ass Martin Gascon et Anthony Guttig)
Pénalités
34 minutes dont 10 minutes pour Cruchandeau et pour Bouge contre Strasbourg
12 minutes contre Dijon
Photographe : Christophe Moreau
le sourire de Mathias ARNAUD
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Dijon : Ramon Sopko
Les Dijonnais, fidèles à leur réputation, ouvrent le match très rapidement et très physiquement. Il ne leur faut d’ailleurs pas plus de 2 minutes pour ouvrir la marque : Borjesson semble décocher un tir de la bleue et Hiadlovsky se jette pour le bloquer. En réalité, le palet rebondit contre la bande derrière le but pour revenir dans la pallette de Gascon. Ce dernier parvient à passer au-dessus du gardien, qui était pourtant revenu d’un bond pour contrer ce tir (0-1, 1’59).
La réponse ne se fait pas attendre. Les attaquants de l’Étoile Noire viennent s’installer en zone offensive, et bien que les crosses des Dijonnais cherchent âprement à bloquer le palet, il circule bien. Tarantino trouve Cibula, qui laisse la rondelle à Young. Le canadien, dans la cohue, parvient à trouver l’angle pour envoyer le palet au fond des filets de Sopko, visiblement surpris par ce tir (1-1, 3’18). Le match est lancé, les deux équipes patinent allègrement, et le public se régale dans ce début de match. Les Ducs imposent une présence presque asphyxiante pour la défense des locaux. Les Strasbourgeois ne s’en laissent néanmoins pas conter, et contre-attaquent souvent et avec ferveur, même s’il manque un soupçon de coordination dans les passes et dans les contrôles, ce qui empêche trop souvent l’action d’arriver à son terme.
Quoi qu’il en soit, le match serré est bien là, comme attendu. Les Dijonnais sont présents dans les duels physiques, très pugnaces, alors que le répertoire strasbourgeois se situe plutôt dans la finesse des tirs, rares mais précis. Dans cette lignée, le duo canadien Gallagher/Cayer échafaude une attaque foudroyante : Gallagher, sur la droite du gardien, presque contre la bande, centre Cayer dans le slot. Ce dernier dévie la trajectoire du palet qui vient se glisser entre les jambes du gardien (2-1, 17’07).
Les deux équipes rejoignent le vestiaire alors que l’Étoile Noire mène au score, mais le jeu est très équilibré, ce qui laisse croire à une fin de match endiablée.
Face-offs : 14 - 10
Tirs : 11 - 10
Photographe : Christophe Moreau
Yanick RIENDEAU / Elie MARCOS
Il n’en sera rien, puisque le deuxième tiers s’ouvre sur une équipe strasbourgeoise méconnaissable. Si le premier tiers laissait supposer que la machine alsacienne n’était pas encore à 100%, le début du second tiers achève tout espoir de la voir à plein régime. Les Dijonnais, eux, n’ont rien perdu de leur sérieux : tous les placements sont savamment agencés, et si tout n’est pas parfait dans leur jeu, leurs avancées offensives sont construites et donc dangereuses pour la défense strasbourgeoise en déroute. Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour l’égalisation : sur une mise en jeu en zone strasbourgeoise, Dugas gagne le palet. Il l’envoie à Arnaud, derrière lui, qui envoie un missile et fait mouche en une fraction de seconde (2-2, 24’35).
Ce but a l’effet d’un seau d’eau froide qui sort l’Étoile Noire de sa léthargie. L’effet n’en sera malheureusement que provisoire. Les Alsaciens savent habituellement tuer les infériorités, mais il suffit d’une minute de pénalité - sévèrement sifflée - dans ce deuxième tiers pour que Dijon marque encore. Borjesson, depuis la ligne bleue, décoche une flèche, qui est déviée par la crosse de Riendeau. Le canadien, qui évoluait jadis dans le club alsacien, offre donc l’avantage au score à son équipe (2-3, 27’56) et annonce le début de la fin pour l’équipe locale.
Malgré leur avance au score, les Dijonnais ne lâchent pas une miette et persistent dans leur jeu rapide et physique, qui prend leurs adversaires à la gorge. À l’inverse, le palet semble avoir un esprit propre lorsqu’il est dans les crosses strasbourgeoises : pas une passe, pas un contrôle ne semble leur réussir. Les hommes de l’Étoile Noire ne sont pas aidés par les pénalités récurrentes appelées contre eux.
Dans un scénario répétitif, les powerplay dijonnais sont mis à profit, se riant de l’équipe au meilleur penalty kill de la ligue. Riendeau, décidément en grande forme, passe derrière le but pour venir trouver Hardy, en retrait, qui tire immédiatement. Le palet est bloqué par Hiadlovsky, ou plus exactement ralenti, car il ressort derrière le gardien bien malchanceux. Mrena arrive à point nommé et n’a plus qu’à le pousser au fond (2-4, 31’36).
Jamais deux sans trois ! Une troisième pénalité à l’encontre des Strasbourgeois, qui ne jouent décidément pas souvent à 5, sourit une fois encore aux Ducs : Pain rentre tranquillement en zone offensive, décale à Decock, qui, d’un tir foudroyant, crucifie une fois encore le portier strasbourgeois (2-5, 34’04).
Le match relativement équilibré du premier tiers se transforme, à l’aide d’un soupçon de pénalités, d’une pointe de déconcentration et d’un zeste de malchance, en un match à sens unique, dominé sur tous les plans par l’équipe bourguignonne. Une faute lourde de Custosse offre néanmoins une chance aux locaux de se rattraper, ils finiront la période en supériorité. Les maladresses n’ont pas disparu pour autant, comme le prouve ce palet perdu, intercepté par Riendeau qui s’échappe en situation de penalty, bloqué in extremis par Hiadlovsky.
Il faut attendre les 20 dernières secondes de la période pour que les Strasbourgeois trouvent la solution et le chemin des filets : grâce à un jeu de billard très rapide, le palet circule entre les crosses de Cesnek, Dufournet, Cibula, Dufournet à nouveau, puis Tarantino dans le slot, qui tire et parvient enfin à surprendre Sopko (5-3, 39’40). Le gardien dijonnais, en dilettante lors du premier tiers, a retrouvé tout son talent dans cette seconde période, il a fallu une construction hors du commun pour réussir à trouver la faille dans son rempart.
Face-offs : 14 - 11
Tirs : 11 - 18
Photographe : Christophe Moreau
Fredrik BÖRJESSON (1 but, 3 assists), homme du match
Le troisième tiers commence par un sursaut d’orgueil des locaux. Après tout, le second tiers-temps a été désastreux mais le but strasbourgeois de la dernière seconde réduit l’écart à deux longueurs, tout est encore possible. C’est sans compter sur le gardien des Ducs, toujours vaillant, qui repousse tous les assauts des jaunes et noirs.
Les Strasbourgeois ne rechignent pas à la tâche, ils mettent les bouchées doubles pour y parvenir mais sont trop exigeants. Les passes sont trop longues, les tirs trop improbables alors qu’en face, l’équipe de Dijon ne se risque plus à se découvrir et ne laisse par conséquent plus rien passer. Après dix minutes presque exclusivement en territoire dijonnais, la lassitude se fait sentir. Les attaques strasbourgeoises sont vaines et viennent s’écraser contre la falaise de défenseurs devant les cages. Les Ducs profitent au contraire des palets perdus pour contrer, parfois très efficacement. En double supériorité, Gascon reçoit le palet de Riendeau. Il a le temps d’armer son tir et de viser parfaitement : la trajectoire du palet semble slalomer entre défenseurs et gardien pour venir trouver les filets (3-6, 52’32). L’addition est salée, à 7 minutes de la fin, plus rien ne semble pouvoir changer l’issue du match. Si la démotivation strasbourgeoise est compréhensible et palpable, l’attaque dijonnaise reste affûtée : Gascon, encore lui, sert son collègue suèdois Borjesson devant le but. Le défenseur, très attaquant ce soir, trouve une fois encore l’angle pour bluffer Hiadlovsky (3-7, 53’52). La messe est dite. Plus rien ne changera quoi que ce soit, les 6 dernières minutes s’écoulent sans incident, les Dijonnais continuent d’assurer leur victoire et le buzzer vient bientôt sonner la fin de cette rencontre.
Face-offs : 11 - 7
Tirs : 9 - 8
Ce match promettait d’être très serré, et il l’a été, pendant un tiers-temps. À partir de là, les Dijonnais ont continuer de jouer sérieusement alors que la formation strasbourgeoise s’éteignait doucement, offrant un boulevard aux buteurs Dijonnais, qui dorent encore un peu plus leur titre de “meilleure attaque de la ligue”.
Les Strasbourgeois, encore invaincus hors de leur forteresse de l’Iceberg, n’ont qu’une victoire en quatre matchs à domicile. Le coach de l’Étoile Noire, “déçu”, selon ses propres mots, analyse la défaite : “On arrive pas à jouer 60 minutes à domicile. [...] Dijon joue un bon match. Même lorsqu’on menait 2-1, Dijon était plus concentré”.
Le déception se lit en effet sur tous les visages, à Strasbourg. Le talent est très présent dans cette équipe, capable d’exploits, mais la constance et la stabilité n’habitent définitivement pas à Strasbourg.
Cette année, les Ducs de Dijon sont aussi forts que la moutarde du même nom, et leur formation sérieuse et bien coordonnée peut espérer monter au nez des meilleurs de la ligue.
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