Arbitres : Mr Bergamelli ass de Mr Gielly et Mr Courgeon
Buts : Grenoble : ; 44"11 Alexandre Rouleau (ass Graham Avenel et François Ouimet) ; 44"38 Nicolas Arrossamena (ass Christophe Tartari et Jason Crossman) ; 51"20 Francis Desrosiers (ass Julien Baylacq et Alexandre Rouleau) Dijon : 04"18 Aram Kevorkian (ass Fredrik Börjesson et Thomas Decock) ; 36"37 Nicolas Ritz (ass Robert Jarvis et Aram Kevorkian) ; 47"58 Anthony Guttig (ass Martin Gascon) ; 66"19 Kyle Hardy (ass Anthony Guttig et Erwan Pain)
Pénalités
14 minutes (7x2) contre Grenoble
22 minutes (1x10 + 6x2) contre Dijon
Après un début de saison chaotique, Grenoble pouvait ce soir remonter au classement, mais il fallait pour cela s'imposer face à Dijon, certainement l'une des bonnes surprises de la saison. Un face à face sur une glace à la qualité suspecte après un incident technique survenu la veille (compresseur), mais avec la quasi totalité des effectifs présents.
Photographe Laurent Lardière
F. Ouimet pris dans la tenaille dijonnaise
Serré serré
La rencontre démarrait et laissait rapidement l'impression d'un jeu assez débridé des deux côtés, c'est-à-dire comportant de multiples mouvements et occasions plus ou moins nets. On n'aura pas vu à Pôle-Sud cette saison d'explications avec autant de situations dangereuses provoquées par des attaquants qui semblent prendre le pas sur des défenses parfois peu concernées. Autre caractéristique à l'interprétation plus délicate, un très grand nombre de palets mis en cloche avec de nombreuses scènes qui voient les joueurs sauter, bloquer un palet du haut du bras en l'air etc...
Les premières cartouches voyaient donc Dufresne se frayer un chemin de manière assez étonnante avant de lancer sur le gardien, Hardy en faisait de même quelques secondes plus tard.
Pourtant, bénéficiant en particulier en début de rencontre d'un meilleur placement offensif, Dijon va prendre l'avantage très rapidement à 4"18, avec une passe de l'aile de Borjesson pour Kervorkian seul plein axe, lequel bat Quemener d'un palet bien placé sur sa droite. (0-1)
Une première pénalité contre Dijon ne produit pratiquement rien côté grenoblois, mais les Brûleurs parviennent cependant par la suite à se créer plusieurs occasions franches dont la plus significative à 13"35 voit Tartari manquer à cage vide une reprise paraissant à sa portée.
En face, l'organisation dijonnaise permet des sorties de zone propres et les visiteurs bénéficient de quelques retards dans le replacement pour se créer également plusieurs possibilités comme Riendeau qui échoue sur Quemener au terme d'un beau mouvement à 11"37.
Une seconde pénalité contre Dijon à 11"33 va permettre aux Grenoblois de déclencher le bouton "panique" chez leurs adversaires, avec de très grosses possibilités comme celle qui voit Avenel manquer vraiment de peu le fond des filets.
Malheureusement, l'impression qu'il manque toujours dix centimes aux Grenoblois pour faire un euro se poursuit avec la seconde pénalité consécutive pour Benoit, mais Dijon paraît marque quelque peu le pas, laissant davantage de possibilités en terme de relance et surtout n'appuyant guère les récupérations dans les bandes.
Grenoble termine plus fort la période, mais Rouleau y va d'une charge appuyée dans le dos d'un adversaire qu'il envoie sur son propre gardien, avant d'en remettre une couche sous les yeux de l'arbitre qui ne peut que sanctionner à 15"37. Avec plus d'une minute à 5-3, Dijon trouvera Quemener et Grenoble passera un orage qu'il était bien facile d'éviter à sa source. Notons que les pénalités stupides marqueront la soirée côté grenoblois avec plusieurs cas d'école.
Si les Isérois ont terminé plus fort la période, ils ont manqué de grosses occasions tandis que Dijon a ouvert la marque sans prendre le dessus.
Tirs 6-8 Grenoble
Engagements 8-7 Dijon
Photographe Laurent Lardière
Malgré les apparences, Sopko sortira vainqueur
Dijon qui Ritz, Grenoble qui pleure
Alors que l'on attendait tout de même une réaction grenobloise, la seconde période sera bien conforme à la première même si les Dijonnais se montreront globalement moins dangereux mais supporteront parfaitement le poids du match.
Pas toujours constant sur le plan de l'échec avant, Grenoble va pousser grâce à un nouveau surnombre, mais trouve Sopko qui semble dans un bon jour. En face, plusieurs jeux de mouvement, moins nombreux qu'en première période, manquent parfois de peu la cible comme avec cette reprise de Kervorkian qui frôle la lucarne à 22"55.
Pas désagréable, la rencontre reste tout de même assez moyenne sur le plan de l'engagement physique, dommage pour des Grenoblois qui pouvaient espérer profiter d'un effectif adverse moins nombreux (seulement 18 joueurs dont 10 avants).
Sans qu'aucune des deux équipes ne paraisse prendre le dessus, les minutes passent avec plusieurs pénalités dont certaines bien naïves de part et d'autre.
A 33"58, Quessandier charge Bedin dans le dos, crosse portée en avant, et le touche au niveau des cervicales, Monsieur Bergamelli n'hésite pas et inflige dix minutes logiques au défenseur dijonnais qui n'a pas franchement donné l'impression d'avoir voulu faire mal, mais dont le geste resté heureusement sans conséquence pour le jeune Grenoblois méritait sanction.
Le jeu de puissance grenoblois produit encore plusieurs séquences délicates sur le but de Sopko, mais rien ne passe et la finition constitue clairement le principal problème côté Brûleurs ce soir.
Dans une période équilibrée, c'est encore Dijon qui va inscrire un but de qualité.
A 36"37, le très actif Jarvis lance sur Quemener qui repousse, et c'est Ritz, le dixième attaquant ce soir côté Dijon, qui parvient à tromper le gardien grenoblois qui paraissait pourtant bien placé sur la droite de sa cage. (0-2)
Dijon qui Ritz, Grenoble qui pleure quelques instants plus tard avec un nouveau gros cafouillage devant la cage dijonnaise et Le Blond qui croit bien avoir marqué avant de voir son palet stoppé in extremis par Sopko qui a plongé pour l'occasion à 38"40.
Une période comparable à la précédente et qui illustre l'efficacité dijonnaise. On se demande comment Grenoble n'est pas parvenu à marquer un but après deux périodes aussi riches d'occasions très nettes.
Tirs 10/8 Grenoble
Engagements 6/8 Grenoble
Photographe Laurent Lardière
F. Desrosiers claque un but dès son retour de blessure
Du suspense et du spectacle
Après deux périodes bien moyennes, Grenoble revient avec de meilleures intentions face à des Dijonnais qui semblent accuser un peu le coup physiquement.
Plus percutants dans leurs relances, les joueurs de Dufour vont manquer la cible une première fois par Arrossamena qui échoue sur Sopko, mais vont ensuite enfin faire mouche par deux fois en moins d'une minute.
A 44"11, Rouleau récupère le palet le long de la bande pour ensuite opérer un recentrage qui le voit lancer bas et inscrire un but très important. (1-2)
Galvanisés par cette réduction du score, les Brûleurs égalisent quelques secondes plus tard à 44"38 par Arrossamena servi par Tartari et qui a le temps d'ajuster Sopko pour ensuite placer un palet juste sous la barre du but. (2-2)
Les Isérois vont continuer à pousser et Rouleau trouve par deux fois Sopko qui doit s'employer derrière une défense en difficulté. Sans véritablement plier, Dijon est bien vulnérable à ce moment et l'on peut considérer que Grenoble a fait le plus difficile, et va bénéficier d'un quatrième trio dont ne dispose pas Dijon pour passer devant.
Impression démentie quelques minutes plus tard avec une double faute grenobloise impardonnable à ce niveau. Après une pénalité différée contre Arrossamena et donc la sortie de leur gardien, Dijon va essayer de construire depuis l'arrière, mais Avenel en échec avant va accrocher grossièrement son adversaire direct pour être logiquement sorti lui aussi. Deux minutes de 3-5 contre des Grenoblois qui donnent bel et bien une superbe occasion à des Dijonnais qui s'en pourlèchent les babines et se congratulent sur le banc au coup de sifflet.
A 47"58, Guttig fait payer Grenoble cash en faisant une nouvelle fois admirer son talent en rentrant au fond du but grenoblois un palet lancé pourtant assez excentré, le joueur ayant semblé viser et mis la rondelle exactement dans la cible. (2-3)
On ne pourra pas malgré certaines erreurs défensives prétendre que les Grenoblois n'ont pas tout fait pour revenir ce soir, et leurs efforts sont à nouveau récompensés grâce à Desrosiers qui signe son retour au jeu à 51"20 d'un joli but marqué depuis son aile par un slap violent et précis. 3-3)
La fin de période est à nouveau à l'avantage des Grenoblois qui vont bénéficier de plusieurs fautes dijonnaises.
Une première, différée après un retenir infligé à Hardy, voit un Grenoblois effectuer un beau vol plané et donc les Brûleurs et le public demandent deux sanctions synonymes d'une double supériorité comme contre Grenoble quelques minutes avant. Estimant que le Grenoblois avait effectué ce superbe salto avant de lui-même, avec l'argument que le joueur aurait eu bien du mal à se relever dans le cas contraire s'il avait effectivement heurté de plein fouet le genou de son adversaire, ce qui n'est pas faux, les arbitres après concertation décidaient d'en rester à une seule sanction.
Malgré une seconde pénalité du même Hardy, Grenoble manquait le coche en jeu de puissance et on allait vers une prolongation qui paraissait alors pouvoir être favorable à des Grenoblois revenus de l'arrière et plus actifs dans cette troisième période.
Tirs 12- 8 Grenoble
Engagements 12-10 Grenoble
Hardy petit !
Alors que l'on pouvait penser voir des Grenoblois passer physiquement, Dijon plus à l'aise va construire pendant plusieurs minutes face à des Grenoblois qui courent après le palet.
Chaque équipe aura ensuite sa chance, et les Grenoblois plus souvent qu'à leur tour avec Tartari qui manque une cage ouverte totalement, puis Sopko va signer un sauvetage intégral sur plusieurs lancers grenoblois qui mettent le feu à la défense.
Victimes à nouveau d'un changement de ligne approximatif, Grenoble s'en remet à Crossman pour bloquer un 2-1 dijonnais quelques secondes plus tard, la rencontre imprimant une sorte de balancier fait de très grosses occasions, ce qui en terme de suspense et de spectacle est clairement du goût du public.
Malheureusement pour lui et une nouvelle fois dans cette rencontre, c'est Dijon qui va en terminer avec une superbe lucarne d'Hardy qui met un terme à l'explication à 66"19. (3-4)
Or, donc, alors, eh bien....
Grenoble avait ce soir les moyens de s'imposer face à Dijon, dont la victoire en prolongation n'est pas du tout volée, mais qui s'en sort tout de même assez difficilement. Le problème est que les Grenoblois n'ont pris le dessus que lors d'une seule période, la troisième, faisant jeu égal et même parfois un peu mieux le reste du temps avec un adversaire qui a su se montrer plus réaliste et surtout a compté de manière équilibrée à chaque période. La différence s'est faite avec plusieurs fautes stupides et payées cash comme lors du 3-5 offert aux Dijonnais, mais également avec au moins une demi-douzaine d'occasions inmanquables dont on se demande encore pour certaines comme les Le Blond et Tartari ont pu les manquer.
Autres problèmes, les jeux de puissances souvent très mal négociés et une défensive très en difficulté en cas d'infériorité. Notons au passage que Dijon a inscrit plusieurs buts avec un joueur en pivot dans l'axe qui, servi, a le temps de se retourner et même de viser ce qui n'est pas normal.
Enfin, l'auteur de l'article n'a pas forcément compris certains choix tactiques, en particulier en prolongation, avec des successions de duos offensifs sur la glace qui ne correspondaient pas vraiment aux performances vues lors des périodes précédentes (généralement on met en prolongation les joueurs ayant apporté le plus offensivement, vous l'aurez compris).
Malgré ces limites qui expliquent le résultat, Grenoble a montré qu'elle pouvait rivaliser avec Dijon, équipe bien difficile à jouer. En considérant la sixième place des joueurs de coach Tolvanen, on peut considérer que le classement des Isérois est plus proche de ces eaux que de leur actuelle 11ème place. A confirmer la semaine prochaine face à Villard.
Dijon possède une belle équipe dont la seule limite est sans doute une profondeur de banc relative avec seulement 18 joueurs alignés. Avec ce premier trio actuellement en pleine réussite et qui compte plus de 60 points à eux trois (Guttig, Riendeau et Gascon), les joueurs de Côte d'Or possèdent des arguments capables de faire plier n'importe quelle équipe de Magnus cette année, sachant que la défensive est tout à fait en place et participe bien à l'offensive à l'image de Jarvis et de Borjesson.
Ce qui frappe le plus cependant dans cette équipe, c'est la patte du coach que l'on peut mesurer sur plusieurs séquences précises comme certains engagements et jeux de puissance. Un plan de match, des changements de lignes réfléchis avec, à plusieurs reprises, la volonté de fatiguer et d'user des adversaires restés déjà sur la glace trop longtemps après un dégagement interdit, une communication efficace et des consignes expliquées sans aucune nervosité par un collectif qui adhère sans problème, voici quelques-unes des caractéristiques de ce Dijon made in Finland qui est clairement très plaisant à voir.
Que peut faire un coach expérimenté quand vous le laissez trois mois avec un effectif de qualité, vous avez la réponse. Une très bonne pioche pour Dijon qui devra tout faire pour le conserver.
Sur le plan du jeu, Dijon peut rivaliser avec les meilleures formations de Magnus, avec un bémol sur son impact physique qui nous a semblé un peu inconstant ce soir, et qui explique sans doute le classement actuel d'une équipe qui peut clairement prétendre au haut du classement. Des hauts et bas pas forcément simples à expliquer, mais qui ont facilité le retour de Grenoble et surtout interdit à Dijon de prendre le large lors des deux premières périodes.
On peut clairement confirmer après cette rencontre que Dijon est bien l'une des bonnes surprises de cette Magnus et considérer l'hypothèse que l'équipe fasse quelque chose en Coupe de France.
Tout comme devilounette, je trouve cette équipe de Dijon radicalement différente de ce qu'on pouvait la voir l'année dernière. Un vrai plaisir à voir jouer et un engagement extrêmement plaisant à voir. Allez les Ducs !! Merci de nous donner du plaisir
le senators a écrit
le 20/11/2011 à 21:24
coté grenoblois il est grand temps que la direction sportive se réveille, car rares sont les joueurs sortant du marasme ambiant. Jeff doit prendre ses responsabilités !
devilounette a écrit
le 20/11/2011 à 20:48
Il faut bien avouer que depuis l'arrivée de Jarmo Tolvanen, le jeu de l'équipe a totalement changé, et qu'on ne boude pas notre plaisir !
Bon résumé de la rencontre, au demeurant !
jeanluc a écrit
le 20/11/2011 à 19:19
Je crois que c'est sur un tel match que l'on voit le manque cruel d'un véritable pointeur à Grenoble. Aquino le retour...
Je suis vraiment d'accord avec l'auteur de l'article sur le coach dijonnais. La gestion de la prolongation fût une véritable leçon pour Dufour, qui ceci dit, c'est quand même mis la tête sous l'eau tout seul.