Angers ouvre la marque, Epinal égalise en supériorité

Gaëtan Parisse

La première occasion est pour les Ducs avec un premier tir de Gaborit mais Epinal répond instantanément avec un tour de cage de Kuralt que Cacciotti manque de reprendre. Plch bute alors sur le bout de la botte de Girard avant de servir Rapenne en bonne position. Klimicek passe à Peca qui échoue à bout portant sur le gardien canadien. Les tribunes de Poissompré sont déjà en ébullition et ne se refroidissent pas quand Riendeau alerte Hocevar. Cacciotti récupère alors un palet perdu très haut par les Angevins. Girard lui concède un rebond que Kuralt reprend sans pouvoir marquer. Finalement, sur une sortie de zone appliquée des Ducs, Lahesalu sert Lacroix oublié sur l’aile gauche qui s’en va seul tromper Hocevar d’un tir croisé (5’05 , 0-1).

Epinal accuse le coup et le jeu se fait moins précis. L’ambiance se refroidit légèrement et permet aux Angevins qui ont fait le déplacement de se faire entendre. Julseth-White alerte Hocevar de loin qui doit ensuite faire face à Riendeau lancé en break après avoir intercepté une passe de Kloucek. Alors qu’Hordelalay sortait de la zone spinalienne, May lui bloque le passage. Une pénalité différée est accordée et Ograjensek en profite pour se montrer dangereux. La faute est finalement sifflée (9’29), le power-play spinalien s’installe rapidement et après une courte série de passe, Sabatier depuis le cercle d’engagement égalise d’un tir ras de glace entre les jambières de Girard, masqué (9’56, 1-1).

Une superbe passe de Rapenne entre les jambes met Plch en position favorable. Angers revient en zone offensive mais Hocevar repousse les shoots du bouclier, avant de capter sans problème le tir de May depuis la bleue. Deux palets perdus par les Angevins dans leur zone offrent de grosses occasions à Kuralt et Cacciotti. En face, Lévèque voit son shoot s’écraser sur la transversale. Il s’illustre quelques secondes plus tard de moins belle manière en coinçant sa crosse dans les patins de Plch et est alors sanctionné (13’42). Epinal n’en profitera pas car Sabatier est lui aussi sanctionné pour avoir répondu par une charge appuyé à une autre charge subie par Kuralt (14’05). A quatre contre quatre, Hordelalay vient buter sur Girard après un slalom dans la défense. Un slap de Klimicek offre un rebond à Kuralt qui vient loger le palet contre le poteau après un tour de cage. Epinal vole alors deux fois le palet derrière le but angevin, mais sans parvenir à en profiter. Les deux équipes sont revenues au complet mais pas pour bien longtemps car Lahesalu stoppe illicitement une impressionnante percée de Kuralt (16’42) et va à son tour en prison. Epinal prend la cage de Girard d’assaut jusque la pause. Ograjensek voit son tir dévié juste au-dessus du but. Susanj échoue par deux fois de la bleue, tout comme Moisand. Quand Angers revient au complet, Ograjensek se procure une ultime occasion mais les deux équipes regagnent les vestiaires sur un score de parité.

Tirs cadrés Epinal : 11
Tirs cadrés Angers : 8

Les Spinaliens ont eu un peu de mal à rentrer dans le match et se sont fait punir par l’ouverture du score angevine. Après l’égalisation, le jeu s’est équilibré puis a penché en faveur des Gamyo dans les dernières minutes.
 

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Personne ne veut se découvrir

Le début de second tiers est clairement à l’avantage d’Angers. Lacroix un peu isolé affole Hocevar avant un nouvel assaut de Riendeau. Pendant trois minutes, Angers pousse très fort aux alentours de la cage d’Hocevar mais sans parvenir à se procurer de shoot dangereux. Hordelalay permet de desserrer l’étreinte mais sans inquiéter Girard.

Après cinq minutes de jeu, les Spinaliens répondent à nouveau présent en attaque. Vinatier tente sa chance alors qu’une forêt de joueur masque Girard. Le Blond bute également sur le portier angevin après une belle combinaison avec Ograjensek.  Angers va venir s’installer à nouveau dans la zone d’Epinal durant une longue séquence ponctuée par des shoots d’Albert et Campbell. Plch ressort le palet et l’offre à Susanj dont le tir est repoussé vers le haut, provoquant une cohue devant le but de Girard. Le gardien canadien se fait alors une belle frayeur en chutant alors qu’il voulait contrôler un palet derrière sa cage. Il se relèvera à temps pour contrer les assauts de Vinatier. Faure sollicite Hocevar puis Kloucek par deux fois bute sur Girard de loin, de même que Fujerik qui voit son tir de la bleue stoppé d’une mitaine autoritaire.

Le jeu est vraiment équilibré et on sent que le match peut basculer d’un côté ou de l’autre à tout moment. Au vu de l’enjeu, aucune équipe ne prend le risque de laisser d’espace à l’autre, ce qui débouche sur des tentatives lointaines sans grand danger pour les gardiens. Pourtant, un mouvement de Gaborit et Faure permet à Lacroix de se retrouver seul face à la cage grande ouverte mais il tire au-dessus. Pour avoir retenu un Spinalien de manière peu évidente sur cette action, il écope de deux minutes (30’26). Hormis un tir puissant de Susanj, Angers n’est pas mis en danger et se dégage facilement. Au complet, les Angevins vont repartir vers le but d’Hocevar et s’exposent au contre de Peca et Offret. Epinal est en zone offensive quand Le Blond est puni sévèrement pour dureté (34’02). Hocevar sauve une première tentative de Lacroix de la mitaine mais s’incline sur la seconde, face à la cage (34’49, 1-2).

Epinal repart de plus belle et Girard doit se coucher pour geler un slap de Klimicek. Cacciotti tente aussi sa chance de près avant une percée de Lacroix qui débouche sur un tir de loin sans danger pour Hocevar. Ograjensek obtient un rebond mal dégagé par les Angevins et se retrouve face à Girard. Le palet est à nouveau repoussé et Kloz tente sa chance. Girard concède un nouveau rebond que personne ne parvient à dégager et qui finit par revenir dans la palette de Kloz qui shoote entre le poteau et la crosse du gardien (37’53, 2-2).

Les deux équipes regagnent encore le vestiaire à égalité, après des tentatives sans succès de Riendeau et d’Albert pour Angers et d’Ograjensek par deux fois pour Epinal.

Tirs cadrés Epinal : 18
Tirs cadrés Angers : 10

Le suspense est à son comble au moment de la deuxième pause. Aucune équipe n’a réellement pris le pas sur l’autre et la partie semble pouvoir basculer à tout moment.
 

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Troisième tiers incroyable

Gaëtan Parisse

Fujerik tire le premier dans cette dernière période, rapidement imité par Hordelalay. Jensen réplique pour Angers. Epinal pousse et Ograjensek, Kloucek et Le Blond se montrent dangereux. Pourtant, alors que personne ne veut véritablement se découvrir, c’est Albert qui trouve le chemin des filets pour les visiteurs, d’un tir en angle fermé qui surprend Hocevar (44’13, 2-3).

Le but assomme un peu le Gamyo qui laisse Riendeau, Lacroix et Gaborit semer le trouble en zone offensive. Alors qu’Epinal se dégage, Kloz accroche un adversaire (46’06). Epinal défend à la perfection sur cette infériorité si bien qu’Angers ne cadre pas le moindre tir. Stéphane Barin utilise l’alignement du début de saison qui ne tarde pas à porter ses fruits. Grâce à un palet intercepté par Sabatier, les Spinaliens restent en zone offensive et Plch conclut l’action en tirant de très près (49’31, 3-3).

Epinal continue de se montrer dangereux. Klimicek et Le Blond tirent de loin puis Lacroix fait trébucher Vinatier dans le coin de la patinoire (51’24). Les Angevins se dégagent d’abord deux fois avant que Sabatier alerte Girard de loin puis Kuralt de tout près. Angers est au complet et la tension augmente au fur et à mesure que le chronomètre défile. Lacroix fait frissonner Poissompré juste avant que Lahesalu arrête Kuralt qui partait au but. Ce même Lahesalu déplace la cage alors que Fujerik pouvait shooter sur une passe en retrait. Angers va alors mettre Epinal sous pression avec une percée de Gaborit. L’atmosphère devient franchement irrespirable  alors qu’on se dirige tout droit vers une prolongation. Mais dans un cafouillage proche du but spinalien, Sabatier est sanctionné sévèrement pour une obstruction (58’16). Cambpell gagne l’engagement et Julseth-White shoote immédiatement, crucifiant Poissompré en atteignant la lucarne (58’22, 3-4).

Hocevar est immédiatement sorti de la glace et au premier arrêt de jeu, Stéphane Barin utilise son temps mort. Campbell aide les Spinaliens en se rendant coupable d’une poussette dans le dos à quarante seconde de la fin, de même que le banc angevin qui tarde à changer de ligne. Déjà averti au troisième tiers, un retard de jeu est appelé contre le coach des Ducs, effectué par Lacroix (59’20). Les deux pénalités sévères permettent au Gamyo de jouer à six contre trois. Poissompré retient son souffle et n’est pas loin de défaillir quand Girard contre un tir de Plch. Finalement, la patinoire explose quand Kuralt glisse le palet au fond des filets sur une passe en diagonale d’Ograjensek à deux secondes de la sonnerie ! (59’58, 4-4).

Tirs cadrés Epinal : 10
Tirs cadrés Angers : 7

Cette série n’en finira décidément jamais. A l’issue d’un tiers irrespirable, Epinal a recollé deux nouvelles fois au score et arrache la prolongation à deux secondes du terme. Les Spinaliens ont de plus l’avantage de débuter cette mort subite en supériorité, pendant 1’22 à quatre contre trois.
 

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Epinal y était presque

Gaëtan Parisse

Epinal veut profiter de l’avantage numérique et démarre fort… mais Moisand heurte le poteau, provoquant l’effroi de Poissompré ! Angers revient alors à égalité numérique. Les Spinaliens continuent de faire le jeu et Le Blond, Susanj puis Ograjensek amènent le danger près de Girard. Pour une grosse charge de Gaborit au visage de Fujerik, Angers est à nouveau privé d’un joueur (64’04). Gaborit termine son match ici puisqu’après avoir protesté, sa peine est alourdie de dix minutes de méconduite. Cacciotti voit son tir dévié. Girard bloque un tir de Plch sous son coude en se couchant devant le but. Ograjensek est lui aussi tout proche de propulser son club en finale mais Girard sort le palet du bout de la crosse. Epinal poursuit ses efforts quand Angers revient à quatre. Sabatier en angle fermé se heurte à la base du but. Quand les Angevins se dégagent, ils shootent de loin à l’image d’Henderson. Kuralt provoque aussi un rebond mais les Ducs luttent pour qu’aucun Spinalien ne puisse s’en emparer. Kloucek de loin ne trouve que la mitaine. Lévèque de la bleue propulse un dernier palet sans danger pour Hocevar. Les tirs aux buts deviennent inévitables.

Tirs cadrés Epinal : 4
Tirs cadrés Angers : 1

A plusieurs reprises, il aura manqué quelques millimètres pour propulser Epinal en finale. Bien aidés par plus de trois minutes de supériorité, les Gamyo se sont heurtés à des Angevins surmotivés en défense. Le dernier ticket pour la finale va se jouer lors d’une fusillade qui laissera forcément un goût amer à l’une des deux équipes...

Riendeau est le premier tireur. Il marque entre la jambière gauche d’Hocevar et le poteau.
Kuralt tente lui aussi de près. Mais cette fois, la jambière gauche de Girard bloque le palet.
Lacroix tente sa chance de plus loin en tirant lancé mais en plein sur Hocevar qui n’a aucun mal à repousser le palet.
Moisand s’élance à son tour et comme Lacroix il tire de loin mais avec plus de réussite. Le capitaine spinalien transperce Girard et remet les deux équipes à égalité.
Campbell marque de la même façon que Riendeau. Epinal se retrouve alors dos au mur.
Sabatier est dans l’obligation de marquer. Il vise entre les jambes de Girard qui se resserrent trop vite. Le gardien canadien laisse exploser sa joie et envoie son équipe en finale.
 
L’année passée, Epinal éliminait Angers dans sa patinoire au septième match. Le scénario inverse se produit cette saison qui voit donc le parcours des deux derniers finalistes s’arrêter aux demi-finales. Au terme d’un match plus que stressant pour les supporters des deux équipes et où le suspense a été poussé à son paroxysme, c’est Angers qui s’impose à l’issue d'un scénario incroyable et d’une nouvelle séance de tirs aux but. Les Ducs ont su saisir leur chance de retourner la série et accueilleront Rouen dès demain et mercredi pour les deux premières manches d’une finale qui pourrait servir de revanche à celle de 2013, perdue par les Angevins.

Pour Epinal, la saison s’arrête là. Les Gamyo méritaient tout autant la finale que les Ducs mais la chance n’a pas souri. Une fois passée la déception de ce dénouement cruel, les joueurs pourront se rappeler qu’ils viennent de réaliser une saison exceptionnelle et même s’ils ne gouteront pas à nouveau aux joies de la finale, le bilan de la saison est plus que positif avec une seconde place historique en saison régulière et la troisième demi-finale de l’histoire du club, des résultats qui étaient complètement inespérés il y a de cela huit mois, quand les déboires administratifs laissaient planer le doute sur la participation du club en Ligue Magnus.

Cette soirée pleine d’émotion s’est achevée par les adieux de Jan Plch au public spinalien. Le Slovaque tire sa révérence à 41 ans et s’il est peut-être devenu moins rapide sur les patins avec les années, il n’a rien perdu de son maniement de palet exceptionnel et l’a encore prouvé en marquant pour son dernier match. Son discours émouvant, remerciant les supporters pour ses onze saisons passées au club et s’excusant presque de ne pas leur offrir une nouvelle finale a fait couler bien des larmes dans les tribunes. En sortant de la glace sous une ovation et remerciant un à un ses coéquipiers qui lui dressaient une haie d’honneur, le numéro 14 tourne définitivement une des plus belles pages de l’histoire du hockey spinalien.