A l’heure de recevoir l’Entente Saint Gervais/Megève dans le cadre du 22ème match de championnat de Ligue Magnus, le hockey était en fête à Chamonix. En effet, ce week-end se déroule le centenaire du club, à Richard Bozon, antre mythique de l’équipe la plus titrée de France.
Arbitres : Monsieur Colleoni assisté de Messieurs Fontaine et Grabit
Buts : Chamonix : 04:04 Laurent Gras (ass Jonas Höög) ; 16:23 Jonas Höög (ass Richard Aimonetto) ; 36:57 Vincent Kara (ass Laurent Gras et Damien Torfou) ; 38:07 Mathias Arnaud ; 58:40 Marek Priechodsky (ass Aram Kevorkian et Richard Aimonetto) Mont-Blanc : ; 10:17 Romain Orset (ass Alexandre Gagnon et Garip Saliji) ; 42:43 Etienne Croz
Pénalités
10 minutes contre Chamonix
32 minutes dont 10 à Orset contre Mont-Blanc
Histoire d’un club légendaire.
Cent ans d’existence, cent ans de sport et de passion, très peu de clubs peuvent se venter d’une telle longévité. Mais plus que sa durée, c’est l’histoire du Chamonix Hockey Club qui fascine. Quatre finales de coupe de France, dont trois succès, un titre de champion en D1, dix fois vice-champion au meilleur échelon français, et surtout trente titres de champion de France glanés entre 1929 et 1979. Tel est le palmarès de la section chamoniarde, qui demeure à ce jour une des formations les plus titrées dans un championnat sportif. Crée en 1910, l’organisation chamoniarde possède à son livre d’or des noms tels que Calixte Pianfetti, Luc Tardif, Christophe Ville, Gérald Guennelon, Alain Bozon, Albert Hassler, Pierre Aubry, ou le célèbre Mimi Cailler, mais aussi des cadres du hockey français toujours en activité que sont Richard Aimonetto, ou l’international Laurent Gras. Une grande manifestation débutait vendredi soir, ayant pour but d'honorer les anciennes gloires du club et de retracer 100 ans de passion au pied du Mont-Blanc.
Huskies, puis Chamois, le club haut-savoyard aura connu de multiples appellations. Véritable légende du hockey sur glace en France, le club est intronisé au temple de la renommé du hockey français en 2008. Aujourd’hui présidé par Michel Bibollet, et entrainé par Stéphane Gros, le CHC a profité d’une patinoire pleine à craquer, (sans doute grâce à la présence exceptionnelle des pom-pom girls grenobloises) pour souffler ses 100 crosses. Et quoi de plus beau qu'un derby pour clore la fête!
Un derby pour les Cent ans.
Photo : Alexandre Juillet
Une soirée qui avait déjà vu s’affronter deux équipes de moustiques, avant l’exposition de l’histoire du club, et la présence d’anciennes gloires du hockey chamoniard et français. Les Bozon, Ranzoni, Mazza, Rey, Ville, Pousse et bien d’autres ont reçus les ovations de la patinoire chamoniarde. Devant ces légendes, le trophée du trentième titre, « le plus beau de tous » diront certains. A la suite de cet hommage, suivra une présentation des équipes qui ferait rougir les plus belles équipes de la NHL, chaque joueur entrant dans le noir, éclairé par deux projecteurs lumineux, au son du célèbre Ludo, speaker du Chamonix Hockey Club. Véritable moment d’émotion lors de l’entrée des acteurs sur le glaçon. Les anciens face aux nouveaux, véritable passation de pouvoir !
La féérie terminée, il faut passer à l’action, la rencontre peut débuter !
Chamonix 9ème avant le coup d’envoi et toujours en course pour une place dans le top 8 reçoit l’équipe du Mont Blanc 13ème. Une rencontre importante pour les deux équipes, puisqu’elle pourrait permettre à l’une de rester au contact de l’Etoile Noire de Strasbourg, 8ème, et à l’autre de se sortir d’un mauvais pas, puisque l’effectif du coach Lepers est actuellement un des deux pensionnaires des places de barragistes. Les Chamois prennent les devants
Dès l’entame de la rencontre, les Chamois bénéficient d’une supériorité numérique, qui, malgré trois tentatives dangereuses, ne feront pas craquées Buysse, titulaire devant le filet du Mont Blanc. L’échec chamoniard ne fait que retarder l’échéance, puisque trois minutes trente plus tard, Jonas Höög temporise, et sert Laurent Gras dans la profondeur. L’international français ne se pose aucune question, et crucifie le jeune portier sur la gauche du filet 1-0 à 4’04.
Photo : Alexandre Juillet
Les Chamois ont l’avantage, et dominent durant les dix premières minutes. Gras, Aimonetto, puis Arnaud tentent par trois fois leurs chances, mais le cerbère visiteur est sur ses gardes. Malheureusement pour les locaux, Mont Blanc égalisera sur sa première véritable occasion. Profitant d’une pénalité infligée à Fabien Veydarier, pour accrocher, les hommes de Lepers reviennent dans le match. Sur le jeu de puissance, Garip Saliji passe pour Alexandre Gagnon. Le 61 tente sa chance par deux fois, mais se heurte à Radovan Hurajt, qui ne pourra rien faire sur le rebond dans la palette de Romain Orset 1-1 à 10’17 [5-4].
Les joueurs de la ville olympique n’abdiquent pas. Sur un service magique de Laurent Gras, Torgersson manque la lucarne de peu, alors qu’il se présentait seul face à Buysse. Une minute plus tard, c’est Etienne Croz qui mettait la pression sur un beau slalom. On pense se diriger vers un score de parité en cette fin de premier tiers temps, mais c’était sans compter sur le suédois Jonas Höög. Après avoir feinté une charge d’un défenseur, Richard Aimonetto lève la tète et transmet au petit suédois. Son tir est bien placé, et termine dans la lucarne droite 2-1 à 16’23.
Sans doute frustrés par ce second but, les joueurs de l’Entente commettent de plus en plus de fautes. Le passeur, Garip Saliji, est prié d’aller s’assoir sur le banc d’infamie pour deux minutes en fin de période.
En attendant le deuxième vingt, les spectateurs profitaient des pas de dance du groupe de pom-pom girls officielles des Brûleurs de Loup.
Chamonix s’échappe
Photo : Alexandre Juillet
Comme lors de l’incipit, ce sont les Chamois qui dominent le début du tiers. Mais plus que cette domination, c’est un véritable festival de pénalités. Besson, Cerny, Borini, Ballet, et Nicoud pour le Mont Blanc, puis Kévorkian et Terrier pour Chamonix recevront tous une punition de deux minutes dans la période. Un jeu plutôt équilibré, malgré d’avantage de tir chamoniard. Et ce sont bien les Chamois qui feront le break en fin de tiers, lorsque, sur une belle action de Gras, Kara reprend le palet, obligeant Henri-Corentin Buysse à un superbe arrêt. Le gardien de but ne peut que toucher ce puck et le relâche, créant du même coup un énorme cafouillage. Le plus opportuniste est le jeune Vincent Kara, qui allume la rouge et réjouit les supporters chamoniards 3-1 à 36’57.
Transcendés par ce but, les Chamois vont en ajouter un quatrième, par l’intermédiaire de l’ex-pensionnaire de l’Entente, Mathias Arnaud. Seul derrière la cage, l’attaquant effectue un magnifique rape around (tour de la cage) et shoot instantanément entre la botte et la crosse du dernier rempart, surpris par la vivacité du chamoniard 4-1 à 38’07. Chamonix rentre donc aux vestiaires avec cette avance de trois buts. Mont Blanc tente, mais Chamonix résiste
Pour cette ultime période, les intentions de Mont Blanc sont différentes. Les visiteurs tentent plus de choses, et sont plus disciplinés. Ils réduiront la marque par l’expérimenté Etienne Croz, qui profitait d’une nouvelle pénalité infligée à Fabien Veydarier. Son propre lancé rebondit dans le mur, et revient dans sa palette. Il bat ensuite Hurajt, surpris par la rapidité du geste 4-2 à 42’43 [5-4].
Quelques minutes plus tard, Borini et Orset sont envoyés en prison, respectivement pour deux et dix minutes, laissant les Chamois à 5 contre 4. Sur un superbe lancé de Kévorkian, on pense assister à un nouveau but, mais Buysse sauve son camp. En toute fin de match, Mont Blanc écope de deux pénalités. L’une pour Ballet, l’autre pour Croz, à 56’52 puis 58’10. Il n’en faudra pas plus aux Chamois pour inscrire un ultime but par l’intermédiaire de son défenseur, Marek Priechodsky, sur un slap bien placé 5-2 à 58’40 [5-3].
Comme au match aller, les Chamois s’imposent 5 buts à 2, et profitent du faux pas de Dijon sur la glace de Villard, pour revenir à égalité de points avec les bourguignons, à la septième place, en attendant le résultat de Strasbourg, qui affronte Briançon ce samedi.
Une cérémonie magique que les Chamois espèrent fêter de nouveau dans 100 ans.
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