Début de la déroute...

Le match débute sur un rythme élevé, Epinal et Chamonix tentent des attaques dans les premières minutes. Les visiteurs font énormément d’erreurs, mais les jaunes et bleus sont imprécis. Tobiasson-Harris tire au dessus de la cage gardée par Eero Väre. Après quarante secondes de jeu, Plch assène un tir dans la botte de Sami Heinonen, qui stoppe le puck sans problème.

Nicolas Fradin (Archives)

La réponse chamoniarde arrive quelques secondes plus tard, lorsque Kovac tire, bien servi par Cesky. Le portier spinalien est présent et stoppe la tentative de justesse. Chamonix pousse une équipe d’Epinal bien terne jusqu'à la septième minute. Contre le cours du jeu, les visiteurs vont donner une véritable leçon offensive à leurs hôtes. Sur une superbe combinaison de la première ligne des Dauphins, Plch-Simko-Petrak, les Chamois vont encaisser le premier but de la rencontre. Jan Simko trouve l’autre Jan sur le coté droit. Le meilleur pointeur des blancs envoie un caviar à Michal Petrak. L’attaquant dribble Heinonen qui se couche et envoie le puck dans le haut du filet d’un magnifique revers 0-1 à 7’28.

Le tournant du match a eu lieu, il va falloir beaucoup de courage à Chamonix pour relever la tête. Mission impossible pour les hommes de Jacob, totalement à coté de la plaque tout le restant de la partie. Après quatorze minutes de jeu, Anders Torgersson est prié d’aller se reposer sur le banc d’infamie pour une durée de deux minutes… Ou plutôt deux secondes, puisque après deux secondes de supériorité, c’est au tour de Fabien Leroy d’allumer la rouge sur un superbe slap à raz de glace, bien servi par Klas Sundqvist 0-2 à 14’09 [5-4].

Comme dis le dicton, jamais deux sans trois. Logique respectée, malgré la pénalité adressée à Guillaume Papelier les Dauphins enfonce le clou par l’intermédiaire du maestro, Jan Plch assisté par ses deux incontournables coéquipiers Simko et Gervais. A la suite d’un mauvais choix de Richard Aimonetto, Gervais intercepte et passe à Simko. Le slovaque est lancé en break. Il est suivi par deux joueurs chamoniards, qui ne le rattraperont jamais. Magic Jan bute sur Sami Heinonen. Le palet traine devant la cage, et c’est un Jan Plch opportuniste qui pousse la rondelle derrière la ligne rouge du cerbère chamoniard 0-3 à 16’40 [4-5].

A noter qu’il y avait déjà eu un but refusé à Epinal quelques secondes auparavant. Ce but scellera le score de cette première période. Un tiers cauchemardesque pour les joueurs de la ville olympique, et ce n’est que le début.

Qui se confirme…

Les Chamois entament la seconde partie du match en supériorité, le palet circule bien, mais le shoot ne vient pas. Il faudra une minute trente à Chamonix pour décocher le premier tir durant ce jeu de puissance. Une information qui montre bien la situation de crise dans laquelle se trouve en ce moment le CHC. Les supporters sont mécontents et le font savoir. Il faut à présent que les joueurs chamoniards prennent leurs responsabilisées. Malheureusement, sur une pénalité attribuée à Alexandre Audibert, Michal Petrak trouve Ilpo Salmivirta. Le finlandais shoote, le puck est repoussé par le portier du Chamonix Hockey Club, Sami Heinonen, directement de la palette de Jan Plch, qui n’avait pas besoin d’un tel cadeau pour aggraver la marque dans la cage désertée 0-4 à 26’16 [5-4].

Stéphanie Ouvry (Archives)

Les Chamois touchent le fond du bocal dans un match déjà capital dans la course aux Play off. La performance proposée par les locaux est digne d’un fond de tableau dans les divisions inférieures. Un sursaut de motivation permet à l’équipe aux trente titres de marquer le but qui sauvera en quelques sortes l’honneur des chamoniards. Torgersson trouve Tobiasson-Harris. Le suédois élimine la défense en offrant le précieux à Aram Kévorkian. Le seul chamoniard digne d’être félicité ce soir envoie un tir du poignet qui se loge dans la lucarne. Pourtant en angle mort, Kévorkian est parvenu à trouver la faille et à inscrire l’unique but de son équipe 1-4 à 32’25.

Les supporters sont heureux et croient alors que l’exploit est possible. La joie est de courte durée, les chamoniards retombent dans leurs travers. Une erreur défensive des locaux permet à Sundqvist de battre Sami Heinonen sur se droite, servi par Agostini et Slovak 1-5 à 36’29.

L’hémorragie continue pour le club haut savoyard moins d’une minute plus tard. Slovak lance Jan Plch. Le slovaque sert son coéquipier Simko sur un plateau d’argent. Le numéro 96 se présente seul face au portier finlandais de Chamonix, il l’embarque d’une belle feinte et marque du revers 1-6 à 37’11.

Epinal va même s’échapper encore un peu plus à une seconde du terme de la période. Chassard transmet le palet à Salmivirta. L’attaquant spinalien arborant fièrement le numéro 25 envoie un model de passe à Sundqvist qui inscrit un doublé dans cette partie 1-7 à 39’59.

But à la sirène. Les supporters sont dépités, la patinoire va se vider de moitié avant même le début de l’ultime période. C’est la débandade dans la maison chamoniarde. C’est une véritable leçon de hockey infligée par les joueurs des Dauphins d’Epinal aux joueurs d’Alan Jacob.

Le coup de grace…

Jérôme Verger (Archives)

Le troisième tiers va sceller définitivement le sort des Chamois, qui en offrant une prestation de ce niveau vont certainement parvenir à trouver la porte de la D1 grande ouverte, en fin de saison. La situation est déjà grave à Chamonix, mais elle va encore s’aggraver une minute trente seulement après le début de la période. Audibert est avertit, il sort pour deux minutes pour faire Trébucher. La ligne magique des visiteurs va terminer le travail en inscrivant l’ultime but de la rencontre sur le jeu de puissance. Gervais passe le précieux à Plch qui offre le but à Michal Petrak qui n’a plus rien à faire, si ce n’est à pousser le caoutchouc dans les filets d’un Sami Heinonen totalement absent durant toute la rencontre 1-8 à 41’37 [5-4].

La victoire des Dauphins est sans appel 7 buts à 1 pour les visiteurs qui confirment leur belle victoire sur les Dragons de Rouen à Poissompré, quelques jours auparavant.

Ce soir, la défaite du Chamonix Hockey Club est avant tout une défaite collective, dû à un manque cruel de motivation et d’envie de bien faire dans une équipe chamoniarde décidément capable du meilleur comme du pire dans ce championnat. Les supporters sont déçus, bien sur par la défaite, mais au-delà du résultat, il y a la manière dont leur équipe a sombré. Ils n’ont jamais montré la moindre petite chose positive ce soir. La situation vire à la crise dans l’équipe du Chamonix Hockey Club, qui devra se rassurer face à Grenoble en Coupe de France dès mardi, mais surtout en championnat samedi au Parc des Sports de Morzine. Un derby qui sent déjà la poudre. Les joueurs de Jacob auront à cœur de se racheter après l’humiliation infligée ce soir par Epinal.

Quant aux vainqueurs du soir, il faudra se méfier de la terrible ligne Petrak-Plch-Simko. Une attaque qui fait mal, très mal. Félicitations aux joueurs spinaliens et à leurs supporters qui se sont déplacés pour encourager les leurs.

Interviews 

Alain Gobet, Manager sportif des Chamois :

Ce soir, il y a eu un cruel manque d’envie et évidemment quand il n’y a pas d’envie, pas de jeu. Aucun cadre présent à l’exception d’Aram Kévorkian. Ce soir on a vu que lui, l’équipe a manqué de motivation cruellement et c’est vraiment dommage. On les a installés dans un fauteuil. Ce sera mon dernier mot.

Richard Aimonetto, Capitaine des Chamois :

Pas de finition, trop fragile en défense et trop timide devant les buts. On a procédé en contre, mais Epinal a su marquer sur leurs contres attaques. Ce soir, on n’a pas su faire vivre le palet, on a un manque cruel de réalisme. Il va falloir se relever le plus rapidement possible et travailler fort. C’est dommage, l’issu aurait pu être meilleur avec un minimum de motivation collective.

Patrick Mbaraga, Défenseur des Chamois :

C’est très dur, mais on n’a pas su jouer en équipe, on ne s’est pas libérer des espace, on est resté crispé dans notre jeu, il faut que les défenseurs restent en défense et les attaquants en attaque. Beaucoup d’erreurs personnelles qui nous coutent des buts. Maintenant, on est au fond du baril, il va falloir qu’on travaille et qu’on soit plus présent dans les duels. C’est une défaite immense, on n’a pas été récompensé en Power Play, il va falloir se bouger sérieusement et trouver les mots pour remotiver tout le monde.