Depuis plusieurs années, les face à face entre Grenoble et Morzine Avoriaz avaient donné lieu à des affrontements souvent incertains et ponctués d'une grande intensité. Cette saison, la différence de classement entre les deux formations (seconde et dizième place) rendaient l'affaire un peu moins équilibrée, la victoire Grenobloise en haute savoie lors du huitième de finale de Coupe de la Ligue (1-3 pour Grenoble) venant confirmer cette tendance.
Morzine en courant alternatif
Le début de rencontre offre des échanges assez équilibrés avec deux équipes qui tentent classiquement de récupérer le palet le plus haut possible, pour ensuite s'offrir des ruptures susceptibles de créer le décalage. Plusieurs banderilles de qualité sont ainsi plantées par les deux formations qui patinent bien et dont on sent les intentions offensives.
| photo Jean-Christophe Salomé | Pièce de 5 euros sur la glace! | A 7'45, puis 8'20, on trouvera les premières pénalités d'une rencontre qui se jouera en grande partie sur ces dernières, avec surtout des absences défensives morzinoises tout à fait surprenantes. Ainsi, après avoir tenu la dragée plus que haute aux brûleurs, les pingouins vont proposer plusieurs baisses de régime, concèdant 5 pénalités dans cette seule première période et des temps faibles particulièrement visibles.
A 8'40, à 4 contre 4, Broz, meilleur grenoblois ce soir trouve Moisand devant la cage de Hardy, et le jeune grenoblois ouvre le score en glissant le palet entre les jambes du gardien haut savoyard auteur d'un match sérieux vu les absences de sa défense. (1-0).
Une pluie de pénalités viendra quelque peu réduire la qualité du spectacle, mais Morzine paraît pourtant se reprendre et Gras, Hascoet et Lebey viendront tour à tour tester Ferhi à son niveau.
Une énième pénalité des pingouins à 12'20 va permettre aux isérois de doubler la mise, un lancer de Rouleau depuis l'aile étant dévié par Sivic (2-0).
Grenoble domine alors la fin de période, presque toujours en jeu de puissance, mais ne parvient pas à battre Hardy qui comble certains trous dans sa défense.
Tirs: 16/10 Grenoble
Engagements 17/7 pour Grenoble
Grenoble en courant...vers la prison
L'irrégularité morzinoise sur la glaçon en première période va déteindre sur les brûleurs lors de la seconde reprise, ces derniers proposant bien 6 pénalités durant la période (5 + 1 prise à 20" lors du premier tiers).
| photo Jean-Christophe Salomé | Premier but en Magnus de Maxime Moisand | Pourtant, tout commence bien pour grenoble qui est revenu sur la glace à la différence d'un adversaire qui semble être resté dans son vestiaire. Wallin dont on peut reconnaître l'incontestable talent mais qui n'a pas la vitesse pour qualité première passe la défense rouge en revue et va tester Hardy qui repousse sur Forsander qui totalement seul met dedans d'un tir croisé, grand moment de solitude pour le jeune gardien morzinois qui encaisse son troisième but à 20'38 (3-0), le tout en jeu de puissance des pingouins cherchez l'erreur...
On peut alors s'attendre à une déferlante des dauphinois, mais à l'inverse ce sont les pingouins qui vont sortir enfin la tête de la glace en bénéficiant de séjours constants de leurs adversaires sur le banc des pénalités.
A 24'03, Tardif contre rapidement une défensive grenobloise alors en infériorité et trouve Zwickel qui claque une belle lucarne (3-1).
Le jeu s'équilibre alors et plusieurs occasions de part et d'autre laissent à penser que la rencontre devrait encore rebondir rapidement. Tandis que le duo Hascouet Rozenthal (F) se crée plusieurs occasions, et que Bergstrom gratifie le public du plus beau soleil vu cette saison à Pôle-Sud, sans gravité heureusement, le rythme des pénalités augmente encore avec des grenoblois très à l'aise dans l'exercice.
A 29'29, en double supériorité, Hascoet frappe sur Ferhi qui repousse sur Gras qui glisse dedans (3-2).
Le replis grenoblois semble connaître quelques ratés, et Monsieur Mendlowictz va envoyer deux grenoblois en prison en même temps à 32'35.
Morzine joue alors très mal le coup et parvient à ne pas inquiéter franchement Ferhi une seule fois en deux minutes de 3-5.
Les pingouins retrouvent alors une fin de période totalement erratique qui se traduira par plusieurs pénalités et le score en restera à 3-2, avec l'impression que Morzine pouvait égaliser avec un peu plus de constance face à des grenoblois trop sanctionnés et pas franchement dans le coup.
Tirs 14/11 Morzine
Engagements 19/9 Grenoble
Disjoncté
La troisième période va voir Grenoble rejouer et Morzine une nouvelle fois connaître un gros passage à vide qui lui sera fatal.
Après un but refusé logiquement aux grenoblois à 41'23 car Monsieur Mendlowictz avait sifflé avant qu'il ne soit marqué, les brûleurs vont enfoncer le clou par deux fois en moins d'une minute.
A 44'19, Broz adresse un centre en retrait à Krayzel qui reprend victorieusement près de l'enclave et trouve la lucarne opposée (4-2).
A 44'37, en sortie directe d'engagement, Nilsson reprend assez doucement le palet qui passe entre le poteau gauche et le patin de Hardy, le jeune gardien des visiteurs ayant quelque responsabilité dans l'affaire sans que cela ternisse sa prestation sérieuse ce soir vu les oublis défensifs périodiques de ses partenaires. (5-2).
| photo Jean-Christophe Salomé | Lucarne! | On pense alors l'affaire jouée, mais c'est une sérieuse bagarre qui va marquer la fin de la rencontre et que l'on devra bien retenir au final.
A 46'57, alors que Grenoble pousse à nouveau, Pousset échange quelques coups avec Forsander et l'affaire se poursuit avec une charge irrégulière du défenseur de Morzine. Pousset saute alors sur le suédois qui ne peut répliquer car au sol et tente juché sur lui de lui infliger plusieurs coups de poings violents. Trois grenoblois dont Rouleau et Nilsson proposent alors un superbe placage en gang sur l'agresseur et la bagarre s'étend. Tandis que Rouleau à nouveau debout échange des amabilités avec Dieude-Fauvel mais se voit calmé, Nilsson poursuite son explication au sol avec Pousset et les deux juges de ligne auront bien du mal à les séparer. Tandis que Manavian sorti du banc et parfaitement dans son rôle reste dans le coin au cas où, Zwickel est repoussé par les deux juges de ligne alors qu'il semble aller vers l'arbitre en hurlant.
Après une réflexion du corps arbitral, les sanctions tombent avec 2+25 logique pour Pousset , 2" pour Dieude Fauvel, 5+20 à Rouleau qui semblent sévères mais qu'il conviendrait de mesurer avec une vidéo qui ne devrait pas manquer d'arriver sur Utube, et enfin deux minutes pour Nilsson.
L'affaire laisse un killing play de 2 minutes à Grenoble dont les isérois ne sauront pas profiter, et la fin de rencontre assez riches en pénalités ne proposera pas grand chose en terme de jeu.
Tirs 19/? pour Morzine
Engagements 16/7 Grenoble
Quels signaux?
Grenoble paraît disposer d'une marge par rapport à cette équipe de Morzine-Avoriaz, et ceci même en jouant plus que médiocrement la seconde période. Avec une attaque équilibrée et toujours dangereuse, et une défense sérieuse, les brûleurs ne se sont même pas vraiment fait peur face à ce Morzine-Avoriaz totalement composé de joueurs français qui semble tout de même en dessous des années précédentes. Entre un candidat au titre et un outsider aux résultats bien moyens, la hiérarchie semble écarter tout suspens et c'est le mérite des grenoblois ce soir de l'avoir confirmé. Notons le but de Moisand avec l'intéressé qui déclarait après la rencontre que vu la qualité du service de broz, l'affaire était facile; peut être mais fallait il encore la mettre dedans et l'émergence de buts made in jeunesse après celui récent d'Arrossamena constitue une donnée intéressante. Notons la solide partie d'un Ferhi à son niveau ainsi que la bonne prestation globale du collectif qui devra tout de même proposer trois périodes de qualité semblable, pourquoi pas prochainement contre ce même adversaire. Le score pourrait alors être beaucoup plus lourd si les pingouins sont au même niveau que ce soir.
Morzine-Avoriaz peut rivaliser avec les meilleures équipes de Magnus et ceci a été prouvé ce soir durant environ 80% du temps de jeu total. Le problème, ce sont bien ces périodes creuses, temps plus que faibles, qui contrastent très fortement avec la machine morzinoise habituelle. Il y a bien longtemps en effet que l'on avait vu une équipe pouvant proposer dans une même période franchement le jour et la nuit, le but de Forsander constituant un exemple qu'il paraît difficile à égaler dans le genre. Alors? Manque de concentration, problème de tactique et de changement de ligne, difficile à dire et difficilement excusable de la part d'internationaux français très expérimentés que l'on pourrait voir vaccinés contre de telles errances à répétition. Si Morzine parvient à gommer ces temps faibles, ou tout au moins les rendre plus conformes aux exigences du hockey élite français, alors oui cette équipe peut obtenir des résultats conformes aux capacités de ses joueurs, sinon, on aura bien du mal à voir les pingouins passer un tour en séries finales.
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