Retrouvailles musclées
Ce sont des Gothiques pleins de bonnes intentions qui se présentent sur la glace. Ils sont les premiers à faire parler la poudre : Sadoun derrière la cage trouve bien Kowalczyk dans l’enclave, mais son tir passe à côté (2’49).
Mais ce n’est que partie remise. Martin Paquet récupère un palet à droite de la zone offensive, et profitant du déséquilibre de la défense morzinoise, fait le tour de la cage pour un wrap around d’école (5’27) : 1-0.
Jusqu’ici assez propre, le match va alors prendre une tournure beaucoup moins correcte : Miroslav Pazak est mis au sol suite à une énorme charge contre la bande, beaucoup trop en retard pour être honnête. L’arbitre du soir, M. Auchart, n’est pas de cet avis et laisse jouer, mais le Slovaque aura besoin d’aide et de beaucoup de temps pour se relever (7’38).
Les Gothiques tentent d’apporter une réponse dans le jeu par Matt Amado qui trouve le poteau de Florian Hardy (8’15), tandis que Jean-Philippe Glaude punit par une charge le moindre Pingouin qui passe devant lui.
Le match est alors haché, côté haut-savoyard pour une multiplication de fautes en retard, et côté picard lorsque Pazak est puni pour avoir répondu à une nouvelle provocation adverse (12’36).
Le rythme du jeu s’en ressent, et il faudra attendre plusieurs minutes pour voir une action significative. En l’occurrence, c’est Nicolas Pousset qui va remettre Morzine sur les rails, d’un joli slap qui trompe Henri-Corentin Buysse (17’27) : 1-1.
Cette première période, pas franchement convaincante de part et d’autre, se terminera par un échange de quelques amabilités impliquant notamment Julian Marcos et Maurice Rozenthal.
Tirs cadrés : Amiens 11 – 7 Morzine
Mises au jeu : Amiens 10 – 6 Morzine
Opportunistes Pingouins
Le deuxième tiers démarre idéalement pour les Pingouins. En effet, un palet en zone défensive amiénoise qui devait initialement sortir des limites de la glace est bloqué et remis en jeu par les joueurs du banc morzinois. Nicolas Pousset qui se trouvait là ne se pose pas de question, et profite de la situation pour décocher un tir et prendre l’avantage au tableau d’affichage (20’30) : 1-2.
Enorme erreur d’arbitrage des officiels, qui mettra le coach amiénois Antoine Richer dans une colère noire. Malheureusement, ça ne sera pas la dernière erreur de la soirée à ce niveau…
Compensation ou pas, Morzine sera beaucoup puni dans ce second tiers, tel Cyril Trabichet juste après le but précédent (20’49). Le jeu de puissance amiénois qui va suivre verra un beau travail de Pazak, qui distribue bien le jeu, à l’image de ces magnifiques passes successives à Loïc Sadoun puis à Pavel Kowalczyk, tous les deux sans réussite.
C’est ensuite la ligne canadienne des Gothiques qui fait mal aux Pingouins, d’abord par Emond qui trouve Amado dont le tir est stoppé par Hardy (23’57), puis les deux mêmes joueurs dans la situation inverse peu après (25’03). Entre temps, Morzine est toujours régulièrement puni, en général à juste titre, et c’est une double supériorité numérique qui s’annonce pour les Picards (25’39).
Amiens bien installé en zone offensive, Kowalczyk trouve alors Sadoun côté gauche. Seul à mi-distance, celui-ci prend tout son temps pour contrôler le palet, s’avancer et ajuster le gardien morzinois (26’16) : 2-2.
Ce retour plutôt mérité des Amiénois aurait pu être de bon augure pour la suite, mais c’est tout le contraire qui va se produire.
En effet, Amiens va combiner un mauvais placement lors d’un changement de ligne avec une sortie de zone mal assurée (29’06). Cyril Trabichet récupère alors le palet et lance Mickael Brodin seul dans le dos de la défense picarde, qui va glisser la rondelle entre les jambes de Buysse : 2-3.
Dépassés dans le jeu, les Gothiques multiplient alors les fautes. Glaude en prison, Brodin manque le doublé et voit son tir s’écraser sur la barre des cages picardes (30’56). Puis c’est Vincent Bachet qui est puni, et c’est un 5 contre 3 qui se profile en faveur des Pingouins (31’20).
Les Gothiques laissent passer l’orage, et auraient même pu revenir au score lorsqu’un tir adverse contré par Anthony Mortas se transforme en passe pour Glaude qui sortait de prison (31’53). Florian Hardy repousse la tentative du Québécois parti en échappée. Mortas ayant suivi a failli reprendre le rebond, mais le gardien morzinois fait manifestement trébucher l’attaquant picard. L’arbitre ayant encore une fois manqué ce que tout le monde a vu, des altercations éclatent, et ce sont les condamnations qui s’enchaînent : Pousset et Hardy prennent chacun 2 minutes d’une part, et Mortas 2 minutes d’autre part.
Les Gothiques sont totalement déconcentrés par le déroulement de ce second tiers, aussi bien par les provocations adverses et les erreurs d’arbitrage que par leurs propres erreurs. Ils semblent alors plus occupés à vouloir se venger physiquement sur les Pingouins que par le jeu lui-même.
De fait, sur une attaque de Morzine, Thomas Roussel se retrouve seul pour défendre face à deux Pingouins (33’04). Il se couche devant le tir de Jonathan Zwikel, mais le rebond revient dans la palette de l’ex-Amiénois qui ne manque pas sa deuxième tentative : 2-4.
Le rythme diminue alors considérablement, et on se dit alors que ce match classé comme match de gala par le club picard est loin de tenir ses promesses, tant le jeu développé est peu enthousiasmant malgré les nombreux buts, aussi bien techniquement que physiquement où l’engagement ne paraît pas toujours correct, et ce des deux côtés.
Tirs cadrés : Amiens 11 – 7 Morzine
Mises au jeu : Amiens 15 – 10 Morzine
La remontée amiénoise
Les Pingouins ne veulent alors pas commettre les erreurs de leurs matches précédents, perdus alors qu’ils avaient les clés de la victoire en main. François Rozenthal part donc en attaque, et pris par son élan, heurte violemment le gardien amiénois (43’51), ce qui rajoute encore un peu au climat tendu de la rencontre.
Mais les Gothiques ne s’avouent pas vaincus. Matt Amado qui venait encore une fois de se faire mettre au sol irrégulièrement sans sanction arbitrale, récupère tout de même le palet, et trouve Thomas Roussel devant le but. Le défenseur tire sur réception, et réduit la marque (47’03) : 3-4.
Ce but redonne un peu de courage aux attaques amiénoises, jusqu’alors plutôt timides. Mais la question des fautes n’est toujours pas réglée dans les deux équipes, et on se retrouve à 4 contre 4 après la punition de Dieude-Fauvel et de Bachet (53’18).
C’est Amiens qui va profiter des espaces, toujours par Matt Amado. Faisant parler sa vitesse et sa technique, le Canadien s’enfonce seul dans la défense de Morzine. Une nouvelle fois mis au sol, il parvient à tirer du bout de la crosse, et trompe le gardien adverse pour égaliser (53’27) : 4-4.
C’est au tour des Pingouins de perdre quelque peu les pédales. Matthieu Mille sera d’abord puni d’une méconduite de 10 minutes pour avoir bousculé un arbitre (44’10). Puis Simon Petit décidera d’y aller de son coup d’éclat, lui qui est d’habitude plutôt habitué au travail de sape de l’adversaire.
L’attaquant picard remonte seul le palet côté gauche, et peu suivi par ses coéquipiers, tente sa chance de loin dans un angle compliqué, et parvient tout de même à tromper le gardien (54’56) : 5-4.
Morzine ne parvient à placer que de rares attaques, celles-ci pouvant tout de même s’avérer dangereuses à tout instant, notamment lorsque François Rozenthal et Jonathan Zwikel sollicitent successivement Buysse, qui fait bien le travail (55’18).
Mais ce sont les Gothiques qui ont maintenant pris l’ascendant, et Paquet et Emond notamment donne des sueurs froides aux Pingouins (56’31).
Puis c’est Brian Henderson qui part seul et tente sa chance (57’49). Florian Hardy parvient à freiner le palet, mais celui-ci rebondit derrière lui. Tout le monde pense alors qu’il a franchi la ligne, mais le gardien trouve d’un magnifique geste le moyen de se retourner pour l’immobiliser complètement.
C’est maintenant un gros rythme qui se met en place dans les deux dernières minutes, et la pression se ressent de chaque côté : selon le camp, on risque soit l’égalisation, soit le chaos.
Stéphane Gros demande alors un temps mort pour Morzine (59’01), et décide de sortir son gardien pour créer l’avantage numérique. Pari risqué, et en l’occurrence manqué.
En effet, Paquet récupère le palet, et s’avance côté droit. Il temporise un peu, feint d’attendre du renfort offensif, et glisse finalement le palet dans la cage vide (59’24) : 6-4.
Tirs cadrés : Amiens 16 – 9 Morzine
Mises au jeu : Amiens 15 – 13 Morzine
Bilan
Suite à un deuxième tiers catastrophique, les Gothiques sont finalement revenus au score, et ont su l’emporter au bout du suspens avec un troisième tiers plein (4-0). Cette force de caractère amiénoise fera certainement plaisir à l’entraîneur Antoine Richer et aux supporters picards, mais ce passage à vide dangereux aurait pu coûter très cher. C’est néanmoins une satisfaction et un progrès certain pour cette équipe, qui ne serait certainement jamais revenue d’un tel match la saison dernière.
De son côté, l’équipe de Morzine s’est montrée assez peu créative, mais ses attaquants sont opportunistes et exploitent bien les situations qui peuvent se présenter. Elle peut également s’appuyer sur un très bon gardien auteur de beaux arrêts sur ce match, et sur des individualités très intéressantes pour certaines.
Les Pingouins devront cependant résoudre le problème de finition qu’ils connaissent depuis maintenant plusieurs rencontres, ne parvenant pas à sceller le sort de matches qu’ils mènent.
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