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Hockey sur glace - Ligue Magnus |
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LM: Fanseat, analyse de la solution Playsight |
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Avec la mise en place d'un nouveau système automatique de captation d'images basé sur une intelligence artificielle, nombreux sont les abonnés déçus. |
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Ligue Magnus, Hockey Hebdo |
La rédaction le 16/11/2019 à 21:00 |
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Afin de réduire les coûts de captation des images, Fanseat a déployé un systéme automatique à base d'intelligence artificielle (technologie Playsight).
Cependant, les premières diffusions ne sont pas au point : la caméra est bien souvent en retard sur l'action et le palet, le son décalé par rapport à l'action, les séances de tirs au but ne sont filmées car la caméra reste sur le rond d'engagement central et l'image semble déformée. L'installation des caméras s'est faite tardivement et la mise en production de ce système a été trop rapide. Après les nombres réactions de mécontentement et désabonnements, Fanseat a publié un communiqué fin octobre (lien).
La solution Playsight
Playsight est une société israélienne qui propose des solutions de diffusion live ainsi que des outils d'analyse pour les coachs et les joueurs. Celle-ci est surtout présente dans le tennis, volley-ball, basket-ball et base-ball essentiellement en Amérique du Nord et en Europe. Elle a également des clients dans le handball, football, lutte, lacrosse et d'autres sports de salle. La Ligue Magnus est le premier championnat professionnel de hockey sur glace qui utilise Playsight, son précédent contrat dans le hockey est avec une université américaine, sur une petite glace et petite patinoire avec des caméras assez proches du jeu.
L'intelligence artificielle
Playsight utilise une technologie qui repose sur de l'intelligence artificielle. Avant d'aller plus loin, il convient de définir ce qu'est une "intelligence artificielle" (I.A.). Selon la définition (wikipédia), une I.A. est un "ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence". Autrement dit, il s'agit d'un système créé pour imiter ou remplacer l'homme et son intelligence. Ce système repose, tout comme l'homme, sur une capacité à acquérir des connaissances, les retenir, apprendre et comprendre des situations avec de l'expérience. Plus le système accumule des expériences, plus cela le renforce et l'aide à prendre de bonnes décisions. Sans connaitre les détails de leur technologie qui est confidentielle, nous pouvons toutefois émettre des hypothèses sur les problèmes rencontrés jusqu'à présent.
Dans le cas de la captation vidéo, le système doit avoir un programme (algorithme) capable d'analyser des images, de détecter des mouvements de joueurs et d'objets afin d'orienter la caméra sur une action, tout comme le ferait un opérateur humain de caméra. Ce système doit pouvoir accumuler des situations de jeu, des placements de joueurs, des déplacements de palets et des tirs, d'en faire des déductions et de les mémoriser afin d'adopter un comportement en temps réél.
Sur des sports collectifs comme le hockey sur glace, cela se traduit par reconnaitre des regroupements des joueurs, la zone de but via les marquages au sol, la lecture d'un tableau d'affichage pour extraire des données (score, pénalités, temps écoulé, tiers en cours), la transmission du palet d'un joueur à un autre et de tirs à la cage. Un certain nombre de paramètres peuvent aider le système à identifier ces éléments, avec bien souvent l'assistance et la validation d'un opérateur humain pour aider l'intelligence artificielle à prendre les bonnes décisions.
Vous l'avez compris, quand ce système est installé, il est très loin d'être opérationnel. Il a besoin d'accumuler de l'expérience, il nécessite une période de rodage. S'il est déployé tout de suite en remplacement des opérateurs humains comme les saisons précédentes, la transition est très brutale.
Lors des toutes premières diffusions de Fanseat en 2016, les caméramen et sociétés de production n'étaient pas habituées à filmer du hockey. Il leur a fallu un certain temps d'adaptation pour comprendre les règles, anticiper les actions afin de suivre le jeu correctement et de produire des images correctes.
C'est exactement la même chose pour un système automatisé, peut-être même pire encore. Le système peut aussi se tromper et analyser des situations sur la base de paramètres incomplets. Cela peut nécessiter un ajustement par un opérateur en temps réél ou en différé afin de ré-orienter l'intelligence artificielle. Il faut pouvoir indiquer au système ce qu'il faut suivre en priorité, comme le palet, les joueurs, les gardiens, les zones de but, les arbitres.
De même pour le tableau d'affichage qui est un autre élément important du jeu. Pour remplacer un opérateur humain, l'intelligence artificielle doit pouvoir lire et analyser un tableau d'affichage, le tout en temps réél. Chaque panneau est différent et tous ne sont pas placés au même endroit (derrière les buts ou central). L'intelligence artificielle doit pouvoir reconnaitre le score, la période en cours, le temps écoulé et les pénalités afin de les restituer à la vidéo en sur-impression. Avec les angles des caméras, si le tableau est placé à distance derrière la cage et le filet, cela représente autant d'obstacles et de difficultés à bien analyser et extraire les données.
| copie d'écran du match Angers-Amiens (7-2) | Mauvaise interprétation du tableau d'affichage | Toutes ces analyses requièrent beaucoup de calcul et de puissance. Si cette I.A. est centralisée, les images doivent d'abord être envoyées, puis analysées en temps réél, bien souvent en gérant plusieurs matchs en simultané. Cette analyse peut prendre du temps et peut provoquer un décalage de son si ce temps d'analyse n'est pas pris en compte. Si en plus les liaisons internet des patinoires ne sont pas bonnes, cela se traduira forcément par un délai supplémentaire de traitement, voire une alteration de la qualité vidéo pour en améliorer le transfert.
Vous l'avez donc compris, ce n'est pas une solution miracle. Les abonnés mécontents sont très nombreux, ce système n'aurait pas dû être mis en service avant d'avoir acquis une certaine expérience. Il aurait fallu conserver les sociétés de production en paralléle, puis basculer progressivement sur les images automatiques une fois que le système est opérationnel. C'est ce qu'à reconnu Eric Ropert (FFHG) dans une interview au Dauphiné Libéré (lien).
Comme Playsight débute dans le hockey sur glace, leur système n'est pas encore au point et ne peut que s'améliorer. Chaque patinoire étant spécifique, ce sont autant de micro-ajustements à effectuer pour avoir une restitution la plus uniforme possible.
Si la solution retenue a fait ses preuves dans d'autres sports, elle manque d'utilisateurs dans le domaine du hockey sur glace.
En complément de ces problèmes, la caméra latérale qui filme les deux côtés semble également peu adaptée. Son objectif grand angle déforme l'image (distorsion) et donne cette forme de haricot à l'image. Lors de son déplacement pour suivre le jeu d'un côté, celle-ci semble effectuer une rotation qui penche l'image et qui gêne les téléspectateurs. Selon les patinoires, l'emplacement éloigné de cette caméra renforce cette distorsion et les mouvements désagréables de l'image.
Assistance vidéo
Réclamée depuis plusieurs années par les joueurs, clubs et spectateurs, les arbitres disposeront de l'assistance vidéo intégrée au dispositif Fanseat-Playsight. En cas de problème technique, la décision prise sur la glace sera retenue. Il faut donc que ce système soit au point dans toutes les patinoires de Magnus pour que tous les matchs soient équitables.
| | Vue derrière le but |
Les améliorations
Tout n'est pas négatif, car ce dispositif dispose de plus de caméras que les saisons précédentes avec une caméra centrale. Avec le nouveau système, des caméras additionnelles sont disposées au dessus de chaque but (pour l'assistance vidéo), d'autres angles de vue intéressants sont disponibles, comme à Gap ou Amiens ci-dessous.
De plus, ce système ne nécessitant pas d'opérateur humain, les matchs des championnats U20 et U17 sont diffusés, ce qui réduit également les frais de déplacements des entraîneurs nationaux pour superviser tous les joueurs sélectionnables.
| | Autre angle de vue à Amiens et Gap |
Les abonnés mécontents
Dès les premières diffusions, les abonnés ont manifesté leur mécontentement : images de mauvaise qualité, très loin de la HD promise, son décalé par rapport à l'image, caméra en retard sur le jeu, coupures de diffusion, et surtout, une augmentation de 3€ par mois pour une perte de qualité. Une augmentation de tarif qui ne passe pas pour la très grande majorité des abonnés.
Fanseat a accordé des remises aux clients qui demandaient un geste, allant de 7 jours à 1 mois selon les retours que nous avons recueillis. Notre sondage est toujours disponible si vous n'avez pas encore répondu (voir en bas de cet article), mais les premiers retours sont très négatifs.
Vous êtes 20% à avoir résilié votre abonnement alors que 31% envisagent de le faire s'il n'y a pas de progrès rapidement, soit 1 abonné sur deux à court terme. Seuls 6% des abonnés le resteront quelle que soit la qualité des vidéos et 17% pensaient s'abonner mais ne l'ont pas fait au vu des retours.
Il est à noter également que la période d'essai gratuite n'est plus proposée.
Avec les retards d'installation, la période de tests des matchs amicaux n'a pas eu lieu et ce sont les premiers matchs de championnat qui ont fait office de test. Si l'augmentation de tarif avait été décalée le temps que le système monte en compétence et expérience, la pilule serait peut-être mieux passée auprès des abonnés.
Quel avenir ?
Tout n'est pas négatif. Depuis les premières diffusions, les choses se sont améliorées, mais pas totalement et ni au point de gommer tous les ratés. Si tous les problèmes ne sont pas résolus rapidement, les désabonnements vont fragiliser le partenariat entre Fanseat et la FFHG qui court jusqu'en 2024. Est-ce que les abonnés seront patients pour attendre des améliorations ?
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Réactions sur l'article |
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StephLions69 a écrit | le 18/11/2019 à 18:47 |
Excellente idée rubs mais je ne suis pas certain malheureusement que nos dirigeants de la fédération la retienne. Pourquoi ? Je ne sais pas on ne connaît pas tout. |
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rubs a écrit | le 17/11/2019 à 13:40 |
ils devraient plutot travailler avec les chaines tv locales.
en plus cela sera gratuit et c'est important pour les novices qui veulent s'interressé au hockey que notre sport est deja une visibilté locale pour certains clubs |
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StephLions69 a écrit | le 17/11/2019 à 09:20 |
Ce partenariat est symptomatique de la difficulté de médiatiser le hockey en France. La fédération n'arrivant pas à accomplir cette tâche essentielle pour le développement de notre sport favori, pour tenter de le faire sans y mettre des moyens alors que ce devrait être un chantier essentiel, elle a pris le pari de ce système qui n'a jamais été testé sur le hockey auparavant. L. tardif va encore nous expliquer que la décision était la bonne et que la fédération qu'il dirige est en avance sur son temps, mais les "victimes" sont au final les abonnés et les fans de hockey.
Avant de se lancer sur cette solution, de signer un partenariat jusqu'en 2024 que la fédération va devoir assumer à mon avis, il eut été "intelligent" de faire des essais et d'essayer de mettre au point le système sur une patinoire (tout en garantissant les retransmissions traditionnelles). Mais non, dans notre beau monde capitaliste et consumériste, fanseat a promis le paradis avec un système pas au point et la fédération s'est jetée dans un système sans avoir la moindre idée de son efficacité. Résultat, augmentation de tarifs pour que fanseat puisse gagner plus (au prétexte des coûts de développement sans doute alors que le système existe déjà sur d'autres sports, ce qui au passage ne prouve pas une grande maîtrise de la part de ses concepteurs) et un système totalement dépassé, pas du tout au point qui nuit à la diffusion de notre sport favori et le coule encore un peu plus médiatiquement parlant. Beau résultat. Les grands gagnants seront les championnats qui dans le futur seront équipés de ce système qui aura été mis au point chez nous. On essuie les plâtres pour les autres alors qu'on n'avait pas vraiment besoin de ça vu les difficultés présentes de la ligue Magnus.
Mais encore une fois les décideurs n'assumeront jamais leurs décisions (installation en urgence du système pas au point, pas de solution de repli ou de soutien, partenariat jusqu'en 2024 sans garantie que tout marchera bien ou au moins avec un minimum d'efficacité, acceptation que les fans de hockey payent plus cher un nouveau système pas au point avec les risques encourus) et nous expliqueront qu'ils ont pris la bonne décision dans l'intérêt du hockey français n'est ce pas M. Tardif ? Tout ceci n'est-il pas la faute des supporters pas assez nombreux pour vous comme pour le désastre du dernier championnat du monde ? (je précise que c'est une boutade pour ceux qui auraient du mal à le voir dans cette question).
Tout ceci est assez lamentable à mon sens et participe des difficultés de notre sport favori pas près d'être réglées avec ce genre de décision ! |
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ALEX6 a écrit | le 16/11/2019 à 21:13 |
le match Montpellier-Cergy non diffusé ce soir, ça continue... |
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