Opposition de style au Haras pour le début des demi-finales de la Ligue Magnus, où la meilleure défense du championnat, les Ducs d’Angers, accueille la meilleure attaque, les Gamyo d’Epinal. Si les Spinaliens ont surpris le microcosme du hockey en éliminant Rouen au tour précédent, ce ne fut pas totalement une surprise à Angers, face à qui les joueurs de Bozon ont remporté 3 des 4 affrontements cette saison entre les deux équipes et notamment un aller-retour décisif en Coupe de la Ligue.
Arbitres : MM. Barbez N. et Garbay assistés de MM. Furet et Dehaen
Buts : Angers : 11.04 Brian Henderson (ass Michael Busto et Robin Gaborit) ; 41.42 Johan Skinnars (ass Cody Campbell et Tim Crowder) Epinal :
Pénalités
10 minutes contre Angers
8 minutes contre Epinal
L’effectif angevin s’annonce au complet, même si dès l’entame il est observé que le capitaine angevin, Julien Albert, est préservé et sera finalement aligné uniquement sur les unités spéciales en raison d’un pouce cassé. Après avoir imposé un jeu intense et physique au tour précédent face à Briançon, les consignes semblent bien différentes pour cette nouvelle série. Pas de pressing, des mises en échec modérées, et une rigueur défensive importante peuvent qualifier les Angevins durant cette rencontre.
Photographe : Tibashoult (archives)
Face à des visiteurs dans le rythme des play-offs (déjà 10 rencontres de disputées face aux 3 rencontres angevines), l’entraîneur angevin peut craindre le temps de mise en route du jeu angevin. Si la possession du palet est plutôt angevine, les tentatives de tirs sont spinaliennes, mais pas de quoi mettre en danger Jean-Sébastien Aubin, déjà concentré, à l’image d’un puck check sur Peter Valier parti en contre. En effet, les Ducs tirent peu au but, privilégient plutôt la meilleure situation.
En supériorité numérique, Dimitri Thillet manque le cadre après avoir fait le plus dur et s’être débarrassé de Hocevar. Il faut finalement un gros travail de grattage de palet derrière la cage des Gamyo de Brian Henderson qui récupère le puck pour une passe croisée devant la cage vers Busto, le défenseur angevin impose son physique mais son tir est contré et le palet s’envole dans les airs. Goulet comme Hocevar tentent de le repousser de la main, Gaborit est le plus prompt et Henderson le plus efficace en attendant le retour sur glace du puck pour le shooter immédiatement à ras glace et offrir l’ouverture du score à Angers (1-0 à 11’04).
Ouf, le match est enfin lancé ! Et bien au contraire, ce but semble satisfaire les Angevins qui vont alors gérer la suite du tiers face à des visiteurs peu inspirés offensivement et qui cherchent également à ne pas commettre d’erreurs.
Vivement le second tiers et, dès la reprise, une glace trop mouillée offre à Peter Valier la première occasion de ce second tiers, avant de suspendre la rencontre en attendant l’évacuation de cette eau restée sur la patinoire. La réponse angevine est l’œuvre de Skinnars parti en break-away mais, au moment du dernier dribble, le palet fuyant quitte la palette du Suédois angevin pour passer à côté du but.
Photographe : Patrick Farina (archives)
Très rapidement, un marquage spécial est réalisé sur Yannick Tifu de la part des défenseurs visiteurs, si les mises en échec de Susanj n’ont pas d’effet, la béquille de Petrak met à terre le meneur angevin qui ne retrouvera plus son rendement habituel pour la suite de la rencontre. Cela pourrait déclencher une montée d’agressivité de part et d’autre, mais l’efficacité des deux effectifs en supériorité numérique n’est plus à prouver et la discipline demandée par les deux staffs est bien appliquée. Les occasions en situation spéciale seront rares.
Le joueur le plus pénalisé du championnat, Guillaume Lefevre, va récolter une pénalité, peut-être plus à cause de sa réputation qu’une réelle faute. Cela permet à Jean-Sébastien Aubin d’écœurer Peter Valier d’une mitaine réflexe sur un shoot parfaitement placé. La pression spinalienne sur le but angevin après cette supériorité aurait pu aboutir sur un but lorsque Carpentier dévie intelligemment un tir de Slovak ou lorsque Plch adresse un tir retourné, mais les tentatives s’échappent du cadre.
Une seconde pénalité angevine offre une nouvelle opportunité aux joueurs de Bozon d’égaliser, mais Aubin est bien rentré en mode playoff et un grand écart pour dévier le tir de Baazi puis la déviation du bouclier face à Kuralt sur une mise en jeu, permet aux ducs de conserver ce maigre avantage avant le dernier tiers.
Un dernier tiers parfaitement attaqué par les locaux. Sur un palet récupéré le long de la bande par Skinnars, le 95 des Ducs se dirige rapidement sur la cage d’Hocevar, pas attaqué par la défense spinalienne, il met à terre l’ancien cerbère angevin avant de se décaler sur le côté et marquer à mi-hauteur (2-0 à 41’42).
Photographe : Tibashoult (archives)
Cet écart au tableau d’affichage ne devrait pas effrayer les troupes de Bozon qui avaient fait un retour plus conséquent au Haras en début de saison mais, depuis, la défensive des Ducs s’est métamorphosée et cela se vérifie une nouvelle fois lors de ce match. En position d’attente avec deux défenseurs écartés, deux attaquants au centre et seulement un joueur en pointe présent en zone adverse, sans réaliser de pressing mais uniquement gêner la relance et la construction du jeu, les attaques spinaliennes vont devoir être précises.
Et si le positionnement angevin gêne la construction, le déchet technique et les passes mal ajustées vont condamner les visiteurs. Incapables de passer la ligne bleue adverse, les partenaires de Ouimet vont perdre trop de palet pour venir inquiéter sérieusement Aubin. Un tir de Goulet à la bleue, un déboulé de Kuralt le long de la bande, conclu par un tir puissant mais sur le gardien et une percée de Valier, sans doute le meilleur Spinalien lors de cette rencontre, seront les seules occasions dangereuses des visiteurs pour ce dernier tiers.
Les Ducs de leur côté gèrent la rencontre et le score, en ne se livrant pas et compensant chaque montée d’un coéquipier. Ils ne partiront pas à l’abordage de la cage adverse mais attendant l’erreur adverse pour aller tester, à de trop rares occasions, les réflexes de Hocevar.
Au final, les Ducs d’Angers remportent la première manche. Un blanchissage, une défense sereine et rarement mise en difficulté. Seule l’animation offensive manquant de créativité et le peu de tirs pourraient être montrés du doigt, mais cela reste difficile à reprocher après une victoire.
Pour les visiteurs, le bilan n’est pas mauvais mais pourrait être identique, une attaque amorphe et deux erreurs défensives coûtent la victoire… Face à des Ducs aussi sûrs défensivement, Philippe Bozon va devoir trouver rapidement la solution, et ce dès ce soir avec la seconde manche !