Dans une patinoire, qui comptait 50 spectateurs de plus que la veille, avec 1850 âmes présentes sous le grand chapiteau, les deux équipes allaient, on l'espère, rendre une copie moins mauvaise que lors de la première explication, ce qui fut globalement le cas. La différence s'est située principalement dans l'intensité, mais également dans l'absence de toute contestation arbitrale.
| Photographe Jean-Christophe Salomé | | Gap plus physique et réaliste
Le démarrage sans round d'observation souligne que Gap est revenu avec d'autres intentions et une volonté d'éprouver physiquement les Brûleurs de Loups. Mécontents du résultat mais également de l'arbitrage de la veille, Gap a su puiser dans ces éléments de nouvelles motivations.
Après quelques occasions de part et d'autre, dans une rencontre que l'on sent très engagée et âpre, une première pénalité à 7'33 envoie Gap en jeu de puissance, exercice dans lequel les Rapaces, tout comme la veille, ne montreront strictement rien ce soir.
Le jeu physique envoie Le Blond au vestiaire, après une chute terminée dans la bande, le Grenoblois, visiblement touché au bras (main ?), reviendra ensuite heureusement dans la rencontre, tout comme Tardif, victime d'une féroce mais régulière mise en échec de Tekel, quelques minutes plus tard.
On commence à s'interroger sur une bagarre possible quand Charland est sonné à son tour à 13'10, de manière irrégulière cette fois, après qu'il ait juste passé son palet et sans voir son adversaire arriver. Pourtant, malgré des débats très rudes, les joueurs sauront tous garder leur calme. Notons qu'en décidant d'accepter les contacts et charges régulières, sans doute de manière un peu plus large qu'en moyenne en Magnus, les arbitres ont fait un juste choix qui a contribué à rendre la rencontre plus spectaculaire pour le public.
Grenoble va alors connaître un passage à vide avec des échecs arrières déficients et des possibilités de contres dangereux pour Gap qui va frapper par deux fois.
A 15'13, un jeu de mouvement voit Moore filer axe-droit avec un coéquipier, face à un seul arrière grenoblois, et l'intéressé, après avoir suggèré une passe, va lancer et compter de belle manière face à un Bonvalot impuissant. (0-1)
A 17'55, un bel enchaînement Arrossamena - Valchar va finalement bénéficier au remuant Vondracek qui, sans se poser de question, frappe et double la mise pour des Haut-Alpins qui ont été beaucoup plus réalistes durant la période. (0-2)
Tirs 8/8
Grenoble de retour
Un jeu de puissance grenoblois inquiète Gap en début de période, mais les joueurs de coach Salo vont enfoncer le clou en inscrivant un troisième but.
A 22'20, après plusieurs tentatives de frappes contrées, c'est Valchar, très clairement le meilleur joueur ce soir sur la glace, qui inscrit son but en angle et donne à Gap un écart significatif. (0-3)
On s'interroge alors sur le total possible de l'addition mais Grenoble, avec courage, va repartir et régulièrement faire basculer le tempo de la rencontre en sa faveur.
Après plusieurs tentatives, dont une sérieuse de Joffre à 23'10, Le Blond va foncer vers la cage adverse, provoquant ensuite un empilement et un but logiquement refusé à 27'50.
Grenoble a le mérite d'insister, avec Petit qui sert Charland après un joli numéro derrière la cage adverse, la reprise du Grenoblois se voyant contrée de justesse, mais c'est ce même Charland, une minute plus tard, qui va tourner autour de la défense avant d'envoyer un lancer qui fait mouche à 32'28. (1-3)
Gap va répondre avec trois tirs, dont le dernier est stoppé par un Bonvalot gardien de but de football. Les deux équipes se rendent coup pour coup dans une rencontre qui ressemble heureusement à du playoff.
A 39'22, un centre de Petit est repris victorieusement par Le Blond, justement récompensé de ses efforts. (2-3)
Tirs 13/7 Grenoble
| Photographe Jean-Christophe Salomé | | Le suspense reste total
La dernière période verra les deux équipes s'employer, avec de bons arrêts des deux gardiens et une rencontre toujours aussi physique.
Les minutes filent et Grenoble a pour mérite de toujours pousser, trouvant finalement sa récompense à 53'26 avec un joli but de Lafrance qui reprend en plongée un palet renvoyé par Garman après un lancer lointain de Treille. (3-3)
Une double pénalité à Arrossamena et Gervais produit un 4x4 à quatre minutes de la fin. Grenoble termine plus fort mais la défensive gapençaise répond présente et repousse parfois difficilement les tentatives iséroises.
Radim se radine
Gap reprend, fatigué, et Grenoble va pousser quelques minutes avant d'encaisser le but gagnant sur pratiquement le premier tir adverse.
Valchar, encore lui, arrive avec le palet plein centre, va mettre la crosse dessus et temporiser une seconde en aveugle, le temps de voir Vondracek et Syvasalmi arriver à pleine vitesse, pour une superbe transmission de palet qui parvient après un relai au Finlandais qui lance et compte pour la victoire finale. Un nouveau geste technique de Valchar, de grande classe, pour le but en or de Syvasalmi à 63'10. (3-4)
Un partout et voilou
Avec un net supplément de rage, Gap s'est imposé, après un excellent premier tiers, par la plus petite des marges, face à des Grenoblois paradoxalement meilleurs que la veille avec 32 tirs cadrés contre 15, et qui ont su réagir à 0-3. En considérant que les deux équipes se valent pour le meilleur et pour le pire,
Du côté de Gap, on a vu un groupe plus volontaire, physique, et qui a pu compter sur un Arrossamena meilleur que la veille ainsi que sur un Vondracek vraiment intéressant à suivre. Passons sur Valchar qui esth pour noush le maître à jouer de cette équipe et qui a endosséh depuis la première rencontreh le costume taille patron. Défensivement, c'est le bleu de chauffe qui était mis ce soir, avec un Tekel teigneux comme jamais et du Hirvonen et Syvasalmi plutôt à leur meilleur. En jouant avec un surplus de volonté et de hargne, Gap est parvenu à revenir dans la série eth si le même supplément d'énergie est présent à domicile, Grenoble devra aussi faire l'effort recquis. En terme de coaching, on a vu le plan de match, la préparation physique et mentale nécessaire, ainsi que les alignements cohérents des trios. Rien à dire.
| Photographe Jean-Christophe Salomé | | Côté grenoblois, contentons-nous de quelques constats malheureux ainsi qu'une petite série de questions. Nul ne peut prétendre, ce soir, que les Grenoblois n'aient pas mouillé le maillot, n'aient pas donné leur maximum physiquement et même techniquement sur le plan individuel. Reste que l'impression de voir l'effectif patiner dans le vide est récurrente et, lorsque vous avez un ensemble de cette qualité qui se donne à fond avec un résultat tout de même très moyen en terme d'efficacité et de niveau de jeu, vous en arrivez à la problématique du positionnement collectif et fond de jeu qui n'est toujours pas réglé depuis le début de la saison. Ce soir, en écartant toute autre cause, on ne peut qu'enfoncer, hélas, ce constat.
Ceci étant, avec tout le respect que l'on doit à Gap, Grenoble perd ce match de peu, de très peu, et de fait sur certains détails, hélas, prévisibles. Nous laisserons le soin à nos lecteurs de répondre aux questions suivantes qui concernent la rencontre de ce soir et de mesurer justement quelques-unes de ces réalités.
1: Vu l'absence d'Antonoff (sur la feuille de match mais qui n'est pas équipé et ne joue pas depuis deux rencontres...), est-il pertinent en prolongation d'aligner un Selan, auteur ce soir de trois pertes de palets en défensive avec à la clef deux duels heureusement remportés par Bonvalot et une présence sur au moins deux buts adverses ? Crossman n'a pas perdu de tels palets sur la soirée....
2: Scolari a fait de bonnes choses lors de ses quelques apparitions ce soir, pourquoi le découvre-t-on pratiquement en fin de saison dans un secteur de jeu où Grenoble a besoin de profondeur de banc?
3: Tartari, rentré après une longue absence, est tout de même encore en-dessous de son niveau physique et c'est bien normal. Comment, dans cette situation, peut-on l'aligner en prolongation alors qu'il a joué deux soirs de suite ?
4: Mitja Sivic, qui n'a pas son rendement habituel depuis le début des playoffs, bénéficie d'un temps de jeu significatif. Sans enfoncer le joueur, qui est tout a fait capable de proposer beaucoup mieux dès vendredi à Gap, ne faut-il pas, quand on voit qu'un élément a une soirée "sans", réduire son temps de glace, voire le faire souffler totalement ? Surtout quand c'est la seconde soirée de suite avec cette situation.
5: Luc Tardif, qui s'est fait bouger par Tekel, ce soir, a les qualités pour répondre sur ce genre de rencontre et aller défier la défensive tout en bouchant la vue du gardien devant l'enclave. L'avons-nous vu, la seconde partie de la rencontre, sur la glace ? Avait-il besoin de motivation pour montrer à son public qu'il pouvait aussi percuter sur sa route ? Sauf à ce que le coup reçu en première période l'ait handicapé pour la suite, l'utilisation d'un power forward de ce type était clairement une arme intéressante pour Grenoble en troisième période.
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