Les Chamois de Chamonix accueillaient, ce vendredi soir, les Dauphins d’Epinal, dans le cadre du Match 3 du premier tour des play-offs. Après deux succès acquis à l’extérieur par les hommes de Stéphane Gros, les Spinaliens comptaient l’emporter pour conserver un espoir de qualification. Une rencontre qui signait notamment le retour d’Andrej Hocevar et Anze Kuralt, héros slovènes et quarts de finalistes des Jeux Olympiques. Qu’on se le dise, les pensionnaires de Poissompré ne sont pas venus pour faire du tourisme ! A noter l’absence de Kévin Gadoury côté chamoniard pour cause de blessure.
Arbitres : M. Fabre, assisté de Mme Boniface et M. Peurière
Buts : Chamonix : 00.41 Laurent Gras (ass Alexandre Audibert et Brent Patry) ; 13.51 Matthias Terrier (ass Julien Tremblay et Vincent Kara) ; 17.19 Julien Tremblay (ass Kyle Hardy) ; 27.18 Alexandre Audibert (ass Riku Silvennoinen et Clément Masson) ; 44.39 Laurent Gras (ass Arthur Cocar et Brent Patry) ; 45.00 Kyle Hardy (ass Fabien Veydarier) ; 55.43 Kyle Hardy (ass Clément Masson et Fabien Veydarier) Epinal : ; 02.47 Jan Plch (ass Michal Petrak et Anze Kuralt) ; 09.13 Yoann Chauviere (ass Jan Plch et Michal Petrak) ; 09.22 Dominic Perna (ass Francis Meilleur et Gasper Susanj) ; 25.14 Benjamin Breault (ass Maxime Ouimet et Peter Slovak) ; 51.26 Michal Petrak ; 54.33 Anze Kuralt (ass Michal Petrak)
Pénalités
4 minutes contre Chamonix
8 minutes contre Epinal
Egalité parfaite
La partie débutait rapidement, puisque sur la première action, Patry servait Audibert à la bleue. Le capitaine débordait à droite, avant de servir astucieusement et plein axe Laurent Gras. Le face à face est remporté par l’attaquant des Chamois, 1-0 à 0’41.
Dans la minute suivante, Epinal réplique par Hordelalay qui, en break, voit Fouquerel sortir la tentative de la botte. Dans la foulée, Gras est tout proche du doublé, mais voit sa tentative échouer à quelques centimètres du but.
Alexandre Juillet
Chamonix l'emporte 3 victoires à 0
Sur le contre, Epinal se saisit de la rondelle, Petrak sert intelligemment l’expérimenté Jan Plch qui, d’une reprise précise, égalise, 1-1 à 2’47.
Le jeu est rapide et précis. Terrier s’extirpe du marquage défensif et jauge Hocevar côté droit. Le portier détourne la tentative de la botte. Une minute avant la mi-tiers, Gras est sanctionné pour un accrocher. Il ne faudra que treize petites secondes aux Dauphins pour prendre l’avantage. Sur l’engagement, on prend les mêmes et on recommence. Petrak transmet la rondelle à Plch qui, d’une astucieuse passe, permet à Chauvière de trouver le fond des filets gardés par Clément Fouquerel, 1-2 à 9’13 [5-4]. Chamonix, qui a pris un sérieux coup sur la tête, encaisse rapidement un autre but. Perna, complètement oublié par la défensive côté droit, repique dans l’axe et passe le précieux entre le bras et la botte du cerbère chamoniard, battu pour la troisième fois en moins de dix minutes, 1-3 à 9’22.
Trente secondes de flottement, et les Chamois se retrouvent menés de deux buts par des Spinaliens combatifs et physiques. Physiques ? Les coéquipiers du capitaine Cacciotti le sont sans doute trop. Ce dernier est appelé au banc pour avoir accroché. Malgré un powerplay difficilement installé, Terrier trouvera la faille en toute fin de jeu de puissance. Kara passe la rondelle à Tremblay qui, côté droit, sert Matthias Terrier. Le jeune international français lance dans l’angle et trompe la vigilance d’Hocevar, loin d’être exempt de tout reproche dans l’affaire, 2-3 à 13’51 [5-4].
Chamonix appuie et tente de revenir. Epinal procède en contre et semble bien entré dans la rencontre. Pourtant, les locaux vont parvenir à égaliser peu avant la pause. Kyle Hardy dans l’angle de la zone lance à la cage. Hocevar détourne, et avec beaucoup de réussite, Tremblay profite du rebond et redonne espoir aux siens, 3-3 à 17’19.
Fin du premier tiers dans une rencontre plaisante et équilibrée. Epinal, après avoir été mené rapidement, est parvenu à inverser la tendance, mais a subi le retour du CHC dans les dernières minutes de la période.
Alexandre Juillet
Laurent Gras, l'archer du CHC
On ne se détache pas
En début de deuxième, Hocevar sauve les meubles et permet aux Dauphins de conserver la marque nulle, malgré un lancer en reprise de Patxi Biscard. Une minute plus tard, c’est son homologue Michal Petrak qui mettait à contribution Clément Fouquerel. Mais poussé par ses supporters, Breault entre en zone offensive et, sur un lancer à priori anodin, voit le gardien chamoniard détourner trop faiblement le puck, qui termine sa course derrière la ligne de but, 3-4 à 25’14. Joie de courte durée pour les Spinaliens, qui seront rapidement repris par des Chamoniards dont la combativité est à louer. Masson, plein axe, met le feu. Le palet revient plus bas dans la zone à Riku Silveinnoinen. Le défenseur finlandais lance pour la déviation gagnante de son capitaine Alexandre Audibert, 4-4 à 27’18.
Quelques instants après l’égalisation, Dauphins et Chamois allaient se renvoyer l’ascenseur dans un jeu de va-et-vient incessant d’un but à l’autre. Tremblay, en slap, pense même attraper la lucarne du but gardé par Andrej Hocevar. Malheureusement pour le sniper chamoniard, le lancer est trop imprécis. Après 40 minutes d’un jeu intense, Chamonix et Epinal sont toujours au coude à coude. Les occasions affluent de part et d’autre, dans une partie qui semble pouvoir se décanter d’un côté comme de l’autre.
Toujours pas de vainqueur !
Dès les 15 premières secondes du dernier acte, Chamonix se crée une énorme occasion après un cafouillage dont Audibert pense profiter. Mais un défenseur spinalien, transformé pour quelques secondes en dernier rempart, sort la rondelle du gant. Epinal est ensuite pénalisé pour une faute largement discutable et sifflée à l’encontre de Yoann Chauvière. Les visiteurs s’en sortent sans frais, mais auraient pu payer cher la décision arbitrale précédente. A la 45ème minute de jeu, Chamonix débloque la situation.
Alexandre Juillet
Hocevar n'aura pas suffi
Laurent Gras envoie le disque en louche, en direction d’Hocevar, et poursuit sa course vers le gardien. Ce dernier tente un harponnage pour éloigner le danger, mais renvoie directement le caoutchouc dans la palette de Gras. Le Chamois n’en demandait pas tant et donne un cinquième but à son équipe, 5-4 à 44’39. Moins de trente secondes plus tard, Chamonix pense faire le plus dur, lorsque Tremblay s’échappe et bat en break et entre les bottes Andrej Hocevar, 6-4 à 45’00.
Mais c’était sans compter sur la sensation du soir. Terrier est violemment séché après avoir reçu un coup de coude derrière sa cage. L’attaquant du CHC reste au sol, touché et ensanglanté au visage. L’arbitre, Monsieur Fabre, et ses accesseurs ne bronchent pas et laissent Petrak s’emparer de la rondelle pour scorer dans l’enclave, sous la bronca du public de Bozon. Bilan de l’affaire, un but spinalien validé et quatre points de suture pour Terrier, 6-5 à 51’26.
La rencontre est relancée, malgré les nombreuses contestations locales. Une minute plus tard, Arès commet une faute sur un offensif spinalien et écope de deux minutes de punition. Coup du sort pour les joueurs du CHC, ils encaisseront un but bien construit et conclu par Kuralt, à une seconde de la sortie de prison d’Arès, 6-6 à 54‘33.
Epinal égalise et dès cet instant, les Chamois et les Dauphins vont s’observer, et même beaucoup s’observer. Sans doute pris par la tension et la pression d’une éventuelle erreur, le rythme jusque-là élevé s’adoucit jusqu’à la sirène finale, envoyant les deux équipes en prolongation.
Chamonix d’une courte tête
En over time, chaque équipe se regarde et se jauge pendant près de trois minutes. Fouquerel et Hocevar réalisent tour à tour deux petits miracles qui permettent aux leurs de rester dans la rencontre, respectivement face à Ouimet et Masson. Chamonix trouvera finalement la faille grâce à l’exceptionnel Kyle Hardy qui, à la réception d’un service de Clément Masson, donne aux Chamois le but tant attendu, 7-6 à 65’43.
Epinal s’incline. Chamonix remporte la rencontre 7 buts à 6 et accède aux quarts de finale.
Comme lors des deux précédentes rencontres, l’opposition a engendré énormément de buts, et a procuré au public présent à Richard Bozon une décharge de stress et d’adrénaline au cours des quatre périodes. Chamonix retrouvera sur sa route Rouen, qu’ils avaient quitté lors de la finale de Coupe de la Ligue avec le dénouement et les faits de jeu que l’on connaît.
L’histoire est donc à réécrire pour les Chamois, qui auront à coup sûr un esprit revanchard et espèrerons pouvoir lutter dans ce qui ressemble à du bonus dans une saison globalement réussie, avec une place en quart et une finale de coupe. Mais qu’on se le dise, les Chamois ne débarqueront pas en Normandie pour acheter du terrain, et se déplaceront pour tenter de glaner leur ticket pour les demi-finales.
La saison spinalienne est terminée, sans doute trop tôt pour beaucoup de partisans du sympathique club des Dauphins, qui avait, une nouvelle fois, fait déplacer bon nombre de spectateurs dans l’enceinte chamoniarde.
Concernant l’arbitrage du soir, si le trio a tenu la rencontre pendant près de 40 minutes d’une main ferme, les 25 dernières minutes ont été un vrai calvaire pour les zébrés. Des erreurs d’arbitrages évidentes d’un côté comme de l’autre, des jugements parfois étonnants, et même des interdictions dignes des dictatures bien connues de notre bas monde. Pour exemple, la demande express et toute aussi déroutante faite aux journalistes et photographes de dégager les balustrades, qu’ils occupent pourtant à chaque rencontre et durant toute la saison. La seconde, encore plus affligeante, voyait les supporters du Kop chamoniard interdit d’utilisation de leur micro. Des décisions arbitrales qui ont évidemment déclenché la fureur du public de Richard Bozon et fait bondir les acteurs et supporters des deux camps. S’il faut respecter les hommes et femmes qui composent l’arbitrage français, il est également à inscrire que les dernières minutes auront été difficiles pour le trio d’officiels du soir. Une prestation qui prouve, avec évidence, que l’absence d’arbitres internationaux français n’est qu’un triste constat du réel niveau affiché par certains des principaux intéressés. L’incident étant clos, reste à espérer et à ambitionner à nos trois arbitres de meilleurs soirs, et à souhaiter de belles vacances à nos amis spinaliens et bonne chance aux Chamois dans leurs quarts face à Rouen.