Pour la troisième manche des demi-finales de la Ligue Magnus, duel habituel entre Ducs et Dragons. A égalité avant cette manche, après la performance des Angevins dans l’antre des Rouennais, les joueurs de Jay Varady vont devoir réitérer leur exploit malgré les absences de leurs cadres offensifs et défensifs. Rodolphe Garnier ne connaît pas ces problèmes d’effectif mais doit, pour sa part, gérer des ego qui peuvent faire basculer une rencontre d’un côté comme de l’autre.
Arbitres : M. Bergamelli et Barbez assistés de M. Dehaen et Furet
Buts : Angers : ; 16:07 Lauri Lahesalu (ass Eric Fortier et Marc Belanger) Rouen : 05:59 François-Pierre Guenette (ass Antonin Manavian) ; 08:44 Ilpo Salmivirta (ass Carl Mallette et Antonin Manavian) ; 10:54 Marc-André Thinel (ass Julien Desrosiers et Darcy Werenka) ; 18:58 Jean-Philippe Paré (ass Carl Mallette et Darcy Werenka) ; 29:28 Carl Mallette (ass Julien Desrosiers et Ilpo Salmivirta) ; 33:18 Loïc Lamperier (ass Julien Desrosiers et Raphaël Faure) ; 54:26 Juha Alen (ass Teemu Elomo et Raphaël Faure)
Pénalités
24 minutes dont 10 à Albert contre Angers
14 minutes contre Rouen
Les Dragons assomment la partie.
Malgré un effectif restreint et fatigué, les Angevins imposent un rythme soutenu dès l’entame de la rencontre. Le défi physique est lancé, mais les Rouennais n’y répondent pas et semblent patienter. Fabrice Lhenry fait d’ailleurs le travail sur les premiers lancers angevins de Belanger ou Henderson. La première action rouennaise est beaucoup plus efficace. A la 5ème minute de jeu, les visiteurs s’installent en zone offensive, le palet tourne de crosse en palette, et c’est finalement Manavian, à la bleue, qui décide de tirer. Son lourd lancer n’est pas cadré mais revient grâce à la balustrade dans la crosse de Guenette au second poteau. Le Canadien n’a plus qu’à pousser le palet au fond des filets (0-1 à 5’59).
Photographe : Corinne Deconihout
Sérieux et appliqués, les Rouennais font l’étalage d’un froid réalisme. Confirmation deux minutes plus tard, Julien Albert est sanctionné d’un 2+10 après une charge dans le dos d’un Desrosiers, roublard sur l’action. Il ne faut que 9 secondes aux Dragons pour convertir la situation. Manavian est à la bleue, son tir est repoussé de la botte par Hocevar, le rebond est repris par Salmivirta dans une défense angevine attentiste (0-2 à 8’44).
Deux minutes plus, les Rouennais assomment la partie en inscrivant un troisième but, tout en contre et en vitesse, suite à une perte de palet de Lahesalu à la ligne rouge. Desrosiers fait parler sa vitesse pour transmettre à Thinel (hors-jeu ou pas ?), ce dernier fait étalage de son sens du but, bien que décalé sur la gauche du but, il trouve la lucarne d’un Hocevar lent à se replacer (0-3 à 10’54).
A peine le but encaissé, Jay Varady doit changer tous ses plans, il demande à Normandon d’entrer sur la glace et rappelle ses joueurs pour un temps mort salvateur.
L’hémorragie angevine est arrêtée et l’espoir renaît en supériorité. Alors qu’Elomo est envoyé au cachot, les Ducs semblent retrouver un allant offensif dans cette situation spéciale qui ne fut pourtant pas l’un des points forts de l’équipe cette saison. Le palet tourne bien, mais les tirs se font rares. Il faut finalement une prise d’initiative de Lahesalu sur un tir flottant qui cherchait plus une déviation que le but, pour l’ouverture du compteur but angevin (1-3 à 16’07).
Voilà les Angevins relancés malgré un jeu de passes parfois approximatif et une usure physique déjà palpable. Face à eux, les Rouennais, sûrs de leur jeu, semblent attendre le bon moment. C’est ce que fait Werenka en interceptant une passe à sa ligne bleue de Jokinen, il prend les informations et transmet en profondeur à Mallette déjà lancé à la ligne bleue angevine. L’attaquant rouennais fixe Normandon et transmet à Paré qui arrive lancé pour le quatrième but rouennais peu avant la sirène (1-4 à 18’58).
Les Angevins impuissants
Au retour des vestiaires, les Angevins doivent faire face à des Rouennais plus entreprenants. Durant le 1er tiers, les visiteurs ont fait l’étalage d’un réalisme offensif impressionnant qui a conduit Hocevar sur le banc. Lors de ce second tiers, les visiteurs vont monopoliser la rondelle et ne laisser que peu d’occasions aux joueurs angevins. Il faut dire que le début de tiers est également une succession de pénalités, dont Julien Albert semble être le souffre-douleur (18 minutes des 24 angevines) pour des fautes souvent très contestables…
Photographe : Corinne Deconihout
Pendant cette période, Lucas Normandon fait le travail, bien aidé par des Angevins concentrés dans leur zone défensive. Les sorties de zone demeurent délicates et Fabrice Lhenry n’aura que peu de travail à réaliser durant ce tiers, les Angevins préférant, à leur entrée en zone adverse, lancer au fond afin d’effectuer un changement de ligne.
C’est sur une nouvelle supériorité numérique que les Rouennais vont donner de l’ampleur à leur domination. Carl Mallette, esseulé sur le côté droit de la patinoire, prend le temps d’armer et placer son tir à mi-hauteur sous le bras droit de Normandon, impuissant sur ce tir (1-5 à 29’28).
Quelques instants plus tard, Loic Lampérier, lancé plein axe par Desrosiers, lance entre les jambes de Normandon qui ne parvient qu’à ralentir le palet pour un nouveau but rouennais (1-6 à 33’18).
La victoire rouennaise ne fait plus de doute, et seul le score final semble encore pouvoir faire débat dans les travées d’un Haras médusé par la démonstration rouennaise.
Des Angevins valeureux
Menés 6 buts à 1, à l’aube du dernier tiers par une formation qui domine la rencontre et ne laisse aucun doute sur sa victoire finale, les Angevins, devant leur public, vont continuer à faire leur travail. Les Rouennais connaissent une baisse de régime et ce sont les Angevins qui vont continuer leur travail de sape. Toutefois, leur jeu stéréotypé additionné aux absences de leurs créateurs que sont Bellemare et Poudrier, les Ducs pèchent pour trouver la solution face à un Lhenry serein.
Photographe : Corinne Deconihout
Ce dernier va néanmoins connaître quelques situations compliquées. Sur un tir en force d’Abramov, la mitaine du portier International va flancher et, par chance, le palet retombera à côté de la cage. De même, lorsque Belanger et Fortier vont travailler fort dans les bandes pour donner à Baluch qui verra son tir repoussé par les défenseurs rouennais au secours d’un Lhenry qui avait perdu le palet des yeux. A contrario, les Rouennais vont marquer un dernier but par l’intermédiaire d’Alen d’un tir puissant de la bleue (1-7 à 54’26).
La fin de match étant marquée par la présence des jeunes Rouennais en remplacement des cadres reposés pour cette fin de rencontre. Des jeunes Rouennais avec un patinage important pour fatiguer leurs adversaires, mais également aux gestes limites afin de pousser à la faute des Angevins touchés par cette déconvenue sévère.
En définitive, la victoire rouennaise est méritée, les joueurs de Rodolphe Garnier ont gagné cette rencontre dans le 1er tiers avec un réalisme impressionnant et en parvenant à chasser un Hocevar, artisan principal de la réussite angevine des précédents matchs. L’entraîneur rouennais a en plus pu compter sur ses cadres que sont Desrosiers, Mallette et Thinel, ces joueurs ayant été les éléments moteurs de la victoire des Dragons. A l’inverse, les Angevins ont sans doute manqué d’un leader sur la glace. Les absences de Bellemare en attaque et David en défense ne sont pas compensées par Fortier, Belanger ou Lahesalu, Jay Varady manquant vraiment d’appui dans son effectif pour renverser la tendance. Ajoutons à cela des erreurs de passes (3 erreurs ont amené un but) et une indiscipline sanctionnée immédiatement (2 buts en IN), sans oublier la méforme ou le choix de changer Hocevar rapidement pour réaliser un électrochoc et voici quelques ingrédients qui expliquent l’écart important de buts sur cette rencontre, la victoire rouennaise ne souffrant d’aucune contestation, seul le score final semble sévère.