C’est dans un Haras rempli et acquis à la cause des Ducs d’Angers, que les hockeyeurs angevins accueillent les Dragons de Rouen pour la quatrième manche des demi-finales de play-offs. La donne est très simple, une victoire rouennaise envoie les champions d’Europe en finale, une victoire angevine donnera lieu à un cinquième match prometteur à l’Ile Lacroix.
Défaits sévèrement mardi soir, les Ducs, sans aucun retour des blessés, ont promis un tout autre match pour ce quatrième acte. Du côté Rouennais, dès l’issue de la rencontre, la tête était déjà tournée à cette rencontre et à la volonté de finir au plus vite cette série.
Arbitres : Mrs Colleoni et Bourreau assistés de Mrs Loos et Caillot
Buts : Angers : 07.25 Damien Raux (ass Eric Fortier et Lauri Lahesalu) Rouen : ; 15.04 Marc-André Thinel (ass François-Pierre Guenette) ; 24.57 François-Pierre Guenette (ass Antonin Manavian) ; 57.05 Carl Mallette (ass Ilpo Salmivirta et Antonin Manavian)
Pénalités
33 minutes dont 5+20 à Igier contre Angers
12 minutes contre Rouen
Des Angevins entreprenants
Photographe : Franck Salot
A l’instar de la rencontre de la veille, les velléités physiques et offensives des Angevins n’ont pas changé. Le pressing est important sur la petite glace du Haras mais surtout les actions offensives sont mieux construites avec moins de déchets.
Marc Belanger se signale par deux tirs précis dont un repoussé avec malice du casque par Fabrice Lhenry. Installés en supériorité numérique rapidement, les Angevins fructifient cette seconde situation spéciale après plusieurs occasions franches. C’est Damien Raux qui profite du travail d’Eric Fortier et d’une passe millimétrée pour lancer à ras glace, un tir freiné par les bottes de Lhenry (1-0 à 07’25).
Les Angevins ne se satisfont pas de cette première avance mais doivent s’employer pour repousser les offensives rouennaises. Les Dragons se réveillent après ce but, et la puissance collective des jaunes et noirs fait merveille en zone offensive : passes précises, décalages et situations de tirs ouverts : mais l’efficacité et le réalisme rouennais n’est pas le même que lors de la troisième manche. Il faut même un petit coup de chance pour que les champions de France en titre égalisent. Chahuté sur la ligne rouge par Guenette, Daniel Carlsson finit au sol et laisse son vis-à-vis partir avec le palet, les Angevins ont beau réclamer la faute, Thinel a déjà réceptionné la passe et va battre en one to one, Andrej Hocevar (1-1 à 15’04).
Le banc angevin peut s’agiter et le public montrer son mécontentement, le but est validé et les Rouennais reviennent à égalité. L’orgueil des Angevins est touché et, par un redoublement de passe, Julien Albert a fait le plus dur pour partir seul au but avant que Werenka ne le ceinture dans un beau geste d’anti-jeu qui ne lui vaudra que 2 minutes de pénalité…
Accélération des Rouennais ou coup de fatigue des Angevins ?
Le second tiers est dominé par les visiteurs. Andrej Hocevar doit s’employer dès l’entame du tiers et va faire étalage de son talent pendant 20 minutes. En effet, les Angevins sont acculés dans leur zone défensive et les dégagements interdits notamment de Daniel Carlsson sont légions.
Photographe : Franck Salot
Néanmoins, la défense Angevine reste solide et repousse les attaques normandes. Sur un cafouillage devant la cage, François-Pierre Guenette va marquer un but heureux. En effet, suite à un tir contré et dans un slot chargé de joueurs, Guenette voit le palet revenir dans sa palette, l’attaquant rate son tir et voit un palet sans puissance partir vers le but, Hocevar, qui avait anticipé un tir puissant, ne peut que constater les dégâts et doit concéder un but « casquette » (1-2 à 24’57).
Les Angevins n’auront que peu d’occasions de revenir dans ce tiers. Julien Albert sera attrapé à deux reprises par la patrouille et les Angevins vont travailler efficacement lors de ces infériorités numériques, à l’image d’un Brice Chauvel vif et volontaire. Werenka, dans le collimateur des arbitres, sera sanctionné à son tour en fin de tiers et va donner l’occasion aux Angevins d’attaquer franchement la cage de Lhenry. Deux occasions chaudes et des rebonds fébriles de Lhenry vont amener la défense rouennaise à utiliser son physique pour terminer le tiers.
L’orgueil des Angevins
L’orgueil des Angevins semble avoir été touché et, dès l’entame de ce dernier tiers, les Ducs attaquent sans calculer. Profitant des dernières secondes de supériorité numériques, ils s’installent avec réussite en zone offensive et profitent de dégagements interdits pour réaliser leurs changements de ligne face à des Rouennais éprouvés.
C’est ainsi que le trio Albert-Henderson-Chauvel va déjouer la défense rouennaise, dont Fabrice Lhenry , auteur de rebonds dangereux.
L’un d’eux sera exploité par Henderson qui marquera en hauteur alors que le portier International français était déjà au sol.
Photographe : Franck Salot
Un but refusé par le corps arbitral, Alexandre Bourreau ayant sifflé pensant que le palet n’était plus jouable alors qu’à son opposé le deuxième arbitre central Bruno Colleoni indiquait aux acteurs de jouer…
Malgré ce deuxième fait de jeu, les Angevins continuent d’y croire et Belanger, une nouvelle fois, va se distinguer d’un tir précis à ras glace repoussé par le bout de la jambière de Lhenry. Les Rouennais, pour leur part,s’attellent d’abord à réaliser une bonne production défensive et tentent de profiter de quelques contres pour marquer le but libérateur. Néanmoins, ces occasions sont rares et les offensives angevines reviennent sans cesse.
Finalement, le tournant du match aura lieu à 4 minutes du terme, lorsque Kevin Igier va commettre un geste sanctionnable. Lancé avec de la vitesse, le défenseur angevin va mettre une charge aussi spectaculaire que dangereuse sur Teemu Elomo.
Les arbitres, qui ne sifflaient plus aucune faute depuis 10 minutes, signalent la fin de saison à Kevin Igier avec une pénalité majeure de 5 minutes, associée à une pénalité de match. Les Rouennais vont profiter aussitôt de cette situation de supériorité pour marquer un superbe but par l’intermédiaire de Carl Mallette, ce dernier déviant en pleine lucarne un tir de Salmivirta (1-3 à 57’05).
La victoire semble acquise et Antonin Manavian se manifeste à son tour d’une agression moins spectaculaire mais tout aussi mauvaise que le geste de Kevin Igier. Il finira ainsi la partie en prison avec seulement 2 minutes de pénalité…
Une situation à 4 contre 4 utilisée aussitôt par Jay Varady pour sortir Hocevar et créer une supériorité numérique. Celle-ci aurait pu être fatale lorsqu’Alen récupère le palet et lance depuis l’arrière de son but pour voir le palet frôler la cage angevine. Mais elle aurait aussi pu être efficace lorsque Belanger trouve l’équerre de Lhenry dépassé, le palet rebondissant de la barre vers la culotte du portier avant de reprendre la direction du but, mais le palet est enlevé au dernier moment par ce même Juha Alen.
La rencontre se termine sur cette victoire des Dragons de Rouen qui ont tremblé face à des Angevins volontaires et qui ont montré un autre visage que la veille. La puissance offensive des Dragons et le banc important semble avoir fait la différence dans cette série. Les absences de Bellemare, David et Poudrier laisse un goût d’inachevé pour les Angevins qui semblaient en mesure de contester la suprématie rouennaise. Les Dragons devront désormais s’attacher à montrer une rigueur défensive plus importante pour s’adjuger un nouveau titre de champion de France qui semble leur tendre les bras.
Pour les Ducs, la saison se termine sur une note positive avec une rencontre à l’image de la saison. Les tactiques et le jeu imposé par Varady peut amener des débats et questions, cela continuera la saison prochaine puisque le tacticien américain a été reconduit dans ses fonctions par le président des Ducs, dès l’issue de la rencontre. Reste désormais à cet entraîneur de composer l’équipe qu’il souhaite (ce n’était pas forcément le cas cette saison), sachant que les principaux joueurs angevins demeurent sous contrat (Bellemare, Fortier, Raux, Baluch, Belanger,…) La défense semble le chantier le plus important à reconstruire, ce qui semble paradoxal pour l’équipe qui a fini meilleure défense de la saison !