Avantage Gothiques.

Y a pas à tergiverser, la devise c’est : à fond. Les Dragons s’exécutent et mettent de suite la pression sur la cage de Thompson qui intervient devant Salmivirta d’entrée de rencontre (00.20). Le palet est dans les crosses rouennaises mais qui peine un peu à s’approcher du but. Amiens subit et peut compter sur un Thompson des grands soirs. Pourtant, pas faute d’essayer chez les Dragons, Desrosiers par la gauche (04.00), Manavian à la bleue (04.12) ou encore Salmivirta par la droite (05.12), trouvent respectivement la botte, le plastron ou la mitaine du portier visiteur.

Photographe : Pascal Longuemare

Mis en confiance par leur gardien, Amiens sort sa tête et de fort belle manière. C’est d’abord un palet perdu en zone défensive qui profite à Basic sans dommage (06.31) puis, à l’issue d’un jeu de puissance, le palet est mis au fond derrière la cage de Lhenry, qui sort mais une incompréhension avec son défenseur profite à Rzesuzutko sur la droite et trouve, tout seul au second poteau, Tomasek qui n’a plus qu’à marquer en cage grande ouverte (0-1 / 07.28 Tomasek ass Rzesuzutko et Nikolov).
Même si c’est contre le cours du jeu, l’efficacité du jeu de puissance est bonne avec seulement un peu plus de trente secondes pour trouver la faille. Rouen accuse un peu le coup mais se remet vite en selle mais, par maladresse, ne peut revenir au score, comme cette action de Salmivirta qui se demande encore comment il a fait pour le mettre à côté alors que seul au second poteau (10.03). Amiens, avec cet avantage au score, laisse venir et joue en contre, contre habilement mené et extrêmement dangereux, à l’image de Berton, très présent, qui voit son tir passer au-dessus (11.20). La pression revient sur Thompson, Pare, par la droite, fait le tour de la cage, sert, lancé dans l’axe Salmivirta qui voit encore sa tentative bloquée (12.35). Elomo, en excellente position, est contré au tout dernier moment (13.08).
Une grosse séquence de jeu amiénois va donner le tournis à la défensive normande et c’est Lhenry, en gelant le palet, qui va y mettre fin (de 12.40 à 14.01) ; au bénéfice d’une supériorité, Santala, de la bleue et par deux fois (15.38, 16.27), trouve la faille, étant stoppé avec autorité par Thompson. La fin de tiers est picarde, à l’image de Bergin qui s’arrache, désaxe Morissette mais Lhenry veille au grain (18.57). Trabichet, de la bleue, d’un tir puissant, n’a pas plus de succès (19.20), tout comme Basic, d’un lancer vicieux ras de glace, qui ne trouve que la botte de Lhenry (19.57).

Tirs : Rouen 17 dont 10 cadrés – Amiens 9 dont 6 cadrés
Mise au jeu : Rouen 16 gagné – Amiens 2 gagné

Il ne suffit pas de dominer pour gagner et les individualités rouennaises n’ont pas réussi à prendre en défaut le jeu d’équipe d’Amiens, la tâche se complique. Amiens a bien su profiter de l’erreur défensive rouennaise pour virer en tête à la fin de la première sirène. Tout n’est pas fini !

Dos à dos.

Avec ce déficit au tableau, Rouen retourne à la mine et, d’entrée, Rech bute sur un Thompson pas refroidi par la pause (20.16). Toujours bouillant, le gardien picard réalise un double arrêt devant Salmivirta et Rech sur le rebond (21.05). Ce diable de gardien est encore là pour réaliser, même difficilement, l’arrêt sur un tir vicieux de Santala (21.12). La meilleure défense c’est l’attaque, alors Beron s’y atelle en obligeant Lhenry à rester vigilant (21.29).
Dans des matchs de play-off, la moindre erreur est souvent fatale, Rouen l’a appris au premier tiers et Amiens n’a pas retenu la leçon, on dirait. Grosse erreur de relance dans leur zone de défense, plein axe, il n’en faut pas plus à Thinel, toujours à l’affût, pour partir défier Thompson qui ne peut rien faire cette fois face à la lucarne de l’attaquant (1-1 / 22.49 Thinel).

Photographe : Pascal Longuemare

Il n’en faut pas plus à Rouen pour lui redonner du tonus mais qui ne peut profiter d’un énorme cafouillage devant la cage des Gothiques (23.49). Amiens se doit de réagir pour ne pas subir ; en bon assistant, Bergin s’y emploie mais l’arrêt de Lhenry est propre (24.23). Rouen va être en difficulté avec un 2+2 pour un de ses défenseurs, Bergin en profite encore pour s’infiltrer plein axe mais son tir est contré au dernier moment (26.38). Dans cette situation, Rouen ne peut s’en sortir que par un contre, contre rondement mené par Pare, côté gauche, pour Mallette dans l’axe, qui est un poil trop court (27.23). Fort d’un homme de plus sur le glaçon, Amiens fait bien circuler la rondelle, le décalage se fait et Rzesuzutko, bien placé à la bleue, ne fait pas mouche (27.33).
Ce ne sera pas le cas par la suite, on est dans la seconde pénalité, ce même Rzesuzutko fait une superbe entrée en zone offensive par la droite et trouve, seul dans l’axe, Basic qui se fait un plaisir d’ajuster Lhenry, tout cela devant les supporters picards tout à leur joie très compréhensible (1-2 / 28.01 Basic ass Rzesuzutko et Tomasek).
Rouen, vexé par cette double sanction (prison + but), perd un peu pied et se fait prendre par la patrouille, ses défenseurs écopent respectivement 2 et 10 minutes. Pas facile, dans ses conditions, de refaire son retard. Sanction justifiée ou pas, Amiens n’en a que faire et Bergin, en force (31.20), ou Basic, d’un tir vicieux ras de glace (31.59), ne peuvent tromper Lhenry qui stoppe d’une mitaine sûre. Revenu à nombre égal, Rouen mitraille la cage de Thompson mais la précision n’est pas au rendez-vous. Rien de bien significatif en cette fin de second tiers excepté que Rouen va débuter le dernier tiers en double infériorité, indiscipline quand tu nous tiens ! 

Tirs : Rouen 14 dont 9 cadrés – Amiens 7 dont 6 cadrés
Mise au jeu : Rouen 17 gagné – Amiens 7 gagné

Amiens continue sa course en tête en faisant preuve de grande solidarité, agrémentée d’une grande discipline. Pour sa part Rouen presse, Rouen use mais Rouen ne parvient pas à renverser la tendance. Ce travail de fond va-t-il payer ?

Amiens craque.
 

A cinq contre trois à l’aube de ce dernier tiers, la tâche normande se complique fortement, surtout qu’Amiens n’est pas là pour faire du sentiment. Le jeu de puissance s’installe, le duo Nikolov - Tomasek mène le jeu pour Basic au poteau gauche qui exécute Lhenry (1-3 / 40.49 Basic ass Tomasek et Nikolov). La cabane n’est pas loin de tomber sur le chien. Est-ce dû à l’euphorie mais Amiens va se faire piéger bêtement par le corps arbitral.
Une situation que, cette fois, Rouen ne va pas laisser passer. C’est d’abord Desrosiers qui va allumer la première mèche d’un slap sur la gauche que Thompson repousse de la botte, Guenette prend le rebond que Thompson repousse encore (41.36). Le palet est toujours sous contrôle normand, celui-ci arrive à Santala plein axe sur la ligne bleuen son tir précis et puissant trompe le gardien bien masqué par le trafic (2-3 / 42.05 Santala ass Thinel).

Photographe : Pascal Longuemare

Voilà Rouen revenu à une unité quasiment aussitôt. Rouen accentue sa pression et il faut tout le talent de Thompson pour éviter le pire à son équipe en repoussant de la crosse le tir de Mallette (43.29) et s’interposer avec autorité devant Desrosiers (44.58). Le palet va d’un camp à l’autre plus vite qu’il ne faut pour l’écrire, mais c’est Rouen qui se procure les actions le plus chaudes. Pare, seul dans le slot face à Thompson, échoue (45.28). Dès lors, le public, jusque-là bien éteint, se réveille et pousse aussi fort que son équipe.
Manavian y va de son raid solitaire en partant de derrière sa cage mais se heurte à une mitaine d’une grande sûreté (47.41). La pression rouennaise est très forte et Amiens fait front sans rompre. On entre dans les dix dernières minutes et Amiens est toujours devant. Toute l’Ile Lacroix, sauf la tribune picarde, croit à l’égalisation sauf que, un joueur étant dans la zone du gardien, ce but est logiquement refusé (51.41).
Cette égalisation intervient la minute suivante, encore une erreur de relance de la défensive amiénoise, Elomo récupère le puck plein axe et envoie une mine qui transperce tout (3-3 / 52.29 Pare ass Elomo et Manavian), petite erreur, grande cause. Voilà les deux équipes à égalité mais, cette fois, la confiance a changé de camp.
On entre dans les cinq dernières minutes et le résultat est toujours aussi indécis. Rouen va-t-il renverser le score ? Amiens va-t-il refaire le coup de la veille ? Leime, le coach picard, le pense quand il voit Claireaux à un mètre, seul devant Lhenry, mais le portier rouennais nous gratifie d’un arrêt grande classe (57.47). Roussel pense lui aussi envoyer les siens au paradis mais, cette fois, c’est de la crosse que Lhenry écarte le danger (58.29).
On se dirige vers la prolongation quand, dans l’ultime minute, Elomo exerce un gros pressing dans la zone défensive picarde, pressing payant puisqu’il récupère le puck, sert Pare dans l’axe qui, d’une feinte, mystifie Thompson et délivre l’Ile Lacroix (4-3 / 59.06 Pare ass Elomo et Manavian). On peut dire que c’est logique dans l’ensemble mais que c’est dur pour des Amiénois mal récompensés si près de la fin.
Amiens, à trente secondes de la fin, prend son temps mort et sort son gardien, n’ayant plus le choix. Tactique pas souvent fructueuse et la tendance n’échappe pas à la règle. Palet perdu dans la zone défensive rouennaise qui remonte le puck par Desrosiers en relais pour Mallette qui donne à Thinel côté gauche en neutre, sans adversaire c’est un jeu d’enfant pour ce dernier de marquer en cage vide (5-3 / 59.41 Thinel ass Mallette et Desrosiers).

Tirs : Rouen 18 dont 14 cadrés – Amiens 7 dont 4 cadrés
Mise au jeu : Rouen 10 gagné – Amiens 4 gagné

Rouen remporte ce match dans les ultimes instants et au forceps. Si, sur l’ensemble de la rencontre, Rouen mérite sa victoire par son nombre d’occasions de buts et la volonté d’aller toujours de l’avant, c’est dur pour Amiens de perdre ainsi dans la dernière minute. Rouen revient donc à égalité dans la série et devra batailler ferme dès vendredi au Coliséum, dans une patinoire gonflée à bloc. Nous avons assisté à un véritable match de play-off, la série reste palpitante.