Gap s'est fait manger, Strasbourg va s'faire Angers
Ce soir, dans une patinoire Brown Ferrand pleine à craquer et sous une ambiance de folie, les Rapaces de Gap et l’Étoile Noire de Strasbourg se rencontraient pour l’ultime fois en un match décisif : le vainqueur se dirigera en demi-finale face à Angers tandis que le perdant termine là sa saison. Alors que les Rapaces partaient favoris et l’avaient emporté deux fois lors des deux premiers matchs à la maison, l’Étoile Noire a su revenir à égalité dans la série lors des 2 matchs à Strasbourg. La série partagée montre déjà à quel point les deux équipes se valent et ont tout le mal du monde à se départager.
Arbitres : M. Barbez assisté de M. Courgeon et Margry
Buts : Gap : ; 04:03 Alexandre Cornaire (ass Sean Roche et Jesse Uronen) ; 24:19 Jesse Uronen ; 30:03 Jakub Suchanek (ass Jiri Jelen) ; 41:01 Jakub Suchanek (ass Jiri Rambousek) Strasbourg : 00:20 Timothée Franck (ass Jan Cibula et David Brissette Cayer) ; 29:48 Elie Marcos (ass Pierre-Antoine Devin et Edouard Dufournet) ; 34:41 Jan Cibula (ass David Brissette Cayer et Paul Bradley) ; 41:51 Jan Cibula (ass David Brissette Cayer) ; 51:50 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula) ; 59:45 David Brissette Cayer
Pénalités
22 dont 10 à Suchanek contre Gap
14 contre Strasbourg
Photographe : Stéphane Rougon
Victoire de l'Étoile Noire
Dès les premiers instants, l’ambiance est électrique tant sur la glace que dans les gradins. Les deux équipes jouent le match le plus important de leur histoire et veulent évidemment profiter de leur chance à fond. Le round d’observation est de très courte durée, car la première offensive strasbourgeoise se termine déjà par un but, signée par la première ligne : Cayer contourne le but, passe le palet à Cibula qui décale à Franck. Le gardien s’attendait à un tir et s’est couché devant Cibula, laissant le champ libre au jeune attaquant français (0-1, 0’20).
Lors de tous les premiers matchs de série entre ces deux équipes, celle qui a inscrit le premier but a chaque fois remporté le match, et c’est sans doute pour cela que les Strasbourgeois exultent déjà et que c’est un coup dur pour les Rapaces, après 20 secondes de match.
Mais l’avantage est de courte durée. Le premier powerplay va être immédiatement exploité par les gapençais. Dans une situation chaotique autour des buts de Strasbourg, Cornaire parvient à envoyer un slapshot d’une puissance et d’une précision époustouflantes, ramenant ainsi le score à égalité (1-1, 4’03).
La partie est très prenante et les allers et retours, les pressions d’un côté puis de l’autre, le palet qui passe de canne en canne, gardent les spectateurs en haleine car tout peut basculer très rapidement. La première période s’achève tout de même sans autre but et ne suffit pas à départager ces deux équipes qui jouent clairement au coude à coude.
Photographe : Stéphane Rougon
But pour les Rapaces
La seconde période commence difficilement pour les jaunes et noirs. Uronen attaque seul et se retrouve face au portier strasbourgeois. Son tir est repoussé mais il a fait peur à la défense de l’Étoile Noire. Mallette, le défenseur strasbourgeois, bondit sur le palet pour le dégager mais un mauvais rebond sur sa crosse fait virevolter la rondelle derrière Hiadlovsky, ce qui valide un deuxième but pour les Rapaces (2-1, 24’19). Un but contre son camp est toujours regrettable mais les Rapaces célèbrent tout de même cet étrange but, alors que Mallette regrette amèrement son geste. L’abattement sur le banc strasbourgeois est d’autant plus à craindre que les Gapençais sont redoutables lorsqu’il s’agit de gérer une avance et savent contrôler un match mieux que quiconque dans la ligue.
Qu’à cela ne tienne, l’Étoile Noire met les bouchées doubles, et lors de leur prochain avantage numérique, les jaunes et noirs reviennent au score : c’est le capitaine, Marcos, qui parachève la construction de ses compatriotes Dufournet et Devin (2-2, 29’48).
Les buts s’enchaînent et ont tendance à se ressembler. Alors que Strasbourg venait de recoller au score, Suchanek, décidément maître dans l’art du slapshot foudroyant, trouve la faille dans l’armure strasbourgeoise et y glisse le palet avec force (3-2, 30’03). Les Gapençais, qui ont plus l’habitude de contrôler leurs matchs, font le travail en attaque et se donnent à fond pour prendre le pas sur des Strasbourgeois qui collent chaque fois au score. La construction gapençaise est bluffante et talentueuse, mais elle n’a d’égale que celle de l’Étoile Noire, qui retourne une fois encore à l’assaut, ne s’avouant jamais vaincue.
Le powerplay fonctionne pour Strasbourg et c’est une bonne nouvelle pour eux qui avaient tant peiné dans ce domaine : Cayer contourne le but avec le palet et l’envoie à Cibula. Le temps de le recevoir et de le contrôler, et il l'envoie au-dessus du gardien à terre (3-3, 34’41).
Photographe : Stéphane Rougon
Qualifiés en demi !
La dernière période commence sur un constat effarant : 4 matchs et 2 tiers ne suffisent pas à départager ces deux équipes héroïques. Les supporters gapençais comme strasbourgeois s’accordent à dire qu’il est impossible de savoir qui va finalement mettre le coup de grâce, qui va l’emporter, tant les deux équipes jouent avec tout leur coeur et toute la bravoure qu’ils peuvent fournir. Tout se déroule très rapidement. Trop rapidement pour la défense strasbourgeoise, alors en infériorité, qui se fait piéger par les Rapaces après une seule minute de jeu dans la période. Rambousek, à droite, bascule le palet en direction de Suchanek, toujours bien posté, ce qui surprend le gardien. Le duo tchèque inscrit donc une nouvelle longueur d’avance et donne à leur équipe l’occasion de mener une fois encore (4-3, 41’01).
Si les Strasbourgeois veulent rester en vie, ils se doivent de réagir très rapidement. Cibula et Cayer, décidément en grande forme lors de ces playoffs, se chargent de cette mission et égalisent dans un magnifique mouvement du slovaque qui termine sa course plaqué contre la bande, ce qui coutera une pénalité à Suchanek immédiatement après le but (4-4, 41’51).
Le temps s’écoule et les deux équipes ne parviennent toujours pas à faire la différence. Chaque but est égalisé, chaque action est contrée et l’immense talent des deux formations ainsi que des deux gardiens donnent de grandes émotions en permanence à toute la patinoire, qui retient son souffle. Il ne reste plus aux joueurs que 10 minutes pour trouver un moyen de conclure ce match avant d’atteindre les prolongations. C’est à nouveau l’incroyable duo canado-slovaque qui se procure la manière de berner la défense. Cibula arrive par la gauche contre la bande, il avance lentement tandis que Cayer sprinte pour se poster devant les buts. Le slovaque n’a plus qu’à décaler le palet en direction de la crosse de Cayer et Quemener n’a pas le temps de réagir à son tir fulgurant (4-5, 51’50).
Les 8 prochaines minutes vont être cruciales : les Rapaces doivent égaliser à tout prix s’ils veulent continuer l’aventure, alors que l’Étoile Noire doit défendre corps et âme ses filets. Les rapaces jouent 4 de ces dernières minutes en supériorité, à la suite d’un coup de coude de Burgert et d’un retard de jeu de Hiadlovsky. Ils tournent et tournent autour des filets, font tout pour pousser ce palet derrière le gardien strasbourgeois mais sans jamais y parvenir. Quemener reste en position devant son but lors des powerplay, et ne sort qu’à 30 secondes de la fin pour une dernière tentative à 6 attaquants. C’était sans compter sur Diamond Dave, qui subtilise le palet dès que les 6 rapaces sont sur la glace. Il s’en va avec et parade en direction de la cage vide, sans oublier de célébrer sa joie en dansant sur ses patins et en saluant les supporters strasbourgeois qui ont fait le déplacement pendant qu’il inscrit le but de la victoire (4-6, 59’45).
Le match s’achève donc sur le score de 4-6, les Strasbourgeois n’ont pas eu besoin des prolongations pour prendre le pas sur leurs rivaux alpins. Ils ont réussi à remonter dans la série, après avoir été menés 2-0. Les deux équipes ont joué avec brio lors des 5 matchs, mais ce dernier fut sans conteste le plus impressionnant et le plus haletant de tous.
L’équipe de Gap s’est donnée à fond et le public lui en est grandement reconnaissant et l’acclame longuement. Les Rapaces sortent ce soir de la compétition mais ont composé une saison remarquable et reviennent l’année prochaine plus décidés que jamais.
L’Étoile Noire créé la surprise : arrivée fatiguée de huitièmes éprouvants, puis menée 2-0 dans la série, ce retournement de situation est arraché au prix de tous les efforts du monde. Les supporters gapençais, très fair-play, saluent tout de même la performance des hommes de Daniel Bourdages qui ont su trouver des forces et une envie inattendues et gagner ce combat de champions.
Les jaunes et noirs se dirigent maintenant vers les demi-finales, dés vendredi soir, à Angers. L’adversaire est de taille, sans compter les 8 matchs de playoffs pour Strasbourg contre 3 pour les ducs, mais l’appétit vient en mangeant et le fait de terminer dans le carré final peut donner des ailes.
ce qui me rassure c'est que l'on a Gap oublier l'affaire Carnegie
Poouleet a écrit
le 17/03/2011 à 21:04
Rouen-Amiens et Strasbourg-Angers, ça va être IMMENSE !!
champi74 a écrit
le 17/03/2011 à 09:24
Dommage... On avait prévu, avec un pote gapois (pas taper) une demi Villard-Gap.
Au final, on peut être qualifiés des Pierre Menès du pronostic du hockey ;)
seb a écrit
le 16/03/2011 à 21:49
Oui, bravo l'Etoile Noire.
Excellent article, come d'habitude.
4k1x3r a écrit
le 16/03/2011 à 21:29
Y'a une erreur dans l'intro "face à Amiens" une prémonition de la finale Stras - Amiens? =D Ce serait énorme.
Bravo l'EN et très bel article.
RSS
