C’est parti pour les playoffs ! Ce moment électrisant où toute la saison se joue, et où les équipes se donnent à fond. C’est certainement le cas de ces deux formations : l’Étoile Noire de Strasbourg, classée 11ème, et les Dauphins d’Épinal, classés 6ème. Les deux voisins transvosgiens se connaissent parfaitement, et ne vont certainement pas se faire de cadeaux. La victoire acquise ici jouera grandement sur la suite de cette série, qui se terminera vendredi ou samedi, à Épinal. Il est donc fondamental pour chacune des équipes d’inscrire le premier point, ascendant psychologique crucial pour la suite de la série. Les Dauphins, au sommet de leur art, ont terminé la saison en beauté et semblent avoir un avantage sur une Étoile qui ne brillait plus autant en cette fin de saison.
Arbitres : M. Bergamelli assisté de M. Gremion et Furet
Buts : Strasbourg : 25:55 Maxime Mallette (ass Lionel Tarantino et Edouard Dufournet) ; 43:41 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula et Paul Bradley) ; 54:26 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula) ; 56:25 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula) Epinal : ; 28:04 Maxime Boisclair (ass Jan Plch et Michal Petrak)
Pénalités
12 minutes contre Strasbourg
12 minutes contre Epinal
Photo : JC Simonin
Lacasse fait un gros match
Le coup d’envoi est donné dans une ambiance de folie, une poignée de supporters spinaliens ont fait le déplacement et savent encourager leur équipe avec force et fracas. Les deux équipes entrent très rapidement dans le match. En dépit d’un début à la faveur des spinaliens - le premier tir de Ganz et le premier powerplay pour les dauphins - les Strasbourgeois répondent présents, et vont rapidement camper devant les buts spinaliens. Même en infériorité, les jaunes et noirs contrent par deux fois, pour surprendre la défense des Dauphins.
Directement après la fin du powerplay, Strasbourg enclenche la pression en attaque. Le portier est submergé de tirs, les Strasbourgeois se procurent rapidement de belles occasions, et en grand nombre. Après une roulette de Bradley juste devant les buts spinaliens, qui fait suer le banc d’Épinal à grosses gouttes, l’anxiété de la défense commence à être tangible. L’Étoile Noire dirige le jeu dans son intégralité, les Dauphins n’ayant eu que 2 actions en leur faveur lors des 10 premières minutes. En revanche, il n’est d’égal au talent de l’attaque Strasbourgeoise que celui de Lacasse, le gardien d’Épinal. Il repousse absolument tout, même lorsqu’il est seul face à un Tarantino en grande forme qui parvient à dépasser la défense.
Les hurlements du public, ou les cris étouffés lors d’actions bloquées, laissent imaginer les montagnes russes émotionnelles que procurent ces occasions qui ne passent pas. Le spectacle est impressionnant, comme le prouve une nouvelle fois Tarantino, servi par Svete, qui monte et feinte le gardien, mais ce dernier bloque le palet sous sa jambière, ce qui contraint l’arbitre à siffler le palet gelé.
Une erreur de surnombre des Dauphins offrent à Strasbourg leur premier powerplay : les occasions étaient si nombreuses en temps normal qu’il est dur d’augmenter encore le rythme, et effectivement, le powerplay ne porte pas ses fruits, Lacasse étant toujours aux aguets. Le trio Cibula-Cayer-Bradley tire, retire et tire encore, jusqu’à empiler les défenseurs qui se couchent devant les cages. Le ressenti général est que la défense spinalienne est aux abois, néanmoins l’offensive strasbourgeoise, en dépit de tous ses efforts, ne parvient pas à mettre la rondelle au fond.
Après une action en zone spinalienne qui a créé beaucoup de confusion, les Dauphins parviennent enfin à remettre la main, ou plutôt la crosse, sur le palet et à l’envoyer en attaque. Hiadlovsky, qui n’a pas reçu un seul tir en 15 minutes, montre qu’il garde la tête dans le match en faisant un arrêt magnifique sur ce contre des Dauphins.
Le tiers-temps s’achève sur un powerplay d’Épinal, sans plus de succès qu’auparavant, et sur le constat d’un déséquilibre énorme en faveur de l’Étoile Noire. Les locaux dominent très clairement en tirs, en occasions, en temps de possession, et pourtant le score est vierge. Les Dauphins peuvent remercier Lacasse, et le banc strasbourgeois ne peut que déplorer un début de match qui rappelle ceux dont ils ont l'habitude : de gros efforts impayés, ce qui laisse craindre un découragement au fil du temps.
Face-offs : 19 - 6
Tirs : 18 - 5
Photo : JC Simonin
YEEEAAAAAH
Les joueurs reviennent sur la glace, et l’Étoile Noire reprend à nouveau le jeu à son compte, certainement décidée à ne pas reproduire les erreurs qui ont entaché la fin de saison régulière. En tout bon match de playoffs, le jeu se veut très physique, et les contacts ne sont certainement pas retenus, mais les deux équipes veulent jouer et se le rendent bien. Moins dominé par Strasbourg qu’avant, le palet est plus souvent en zone neutre, à cause des Dauphins qui disputent la suprématie à leurs adversaires. Il devient alors plus difficile pour les deux équipes de s’installer durablement en zone offensive.
Une obstruction de Papelier vient néanmoins troubler le plan des spinaliens, et ils vont devoir affronter des Strasbourgeois en jeu de puissance. En supériorité, Tarantino, loin du but, feint d’armer son slapshot pour passer à Mallette, décalé sur sa gauche. Le trafic est dense devant le gardien, qui ne voit pas le tir immédiat et foudroyant de Mallette, et la rondelle entre dans le but à une vitesse fulgurante (1-0, 25’55). Il fallait une action collective et une feinte de cet acabit pour pouvoir surprendre Lacasse, et ils l’ont fait !
Les actions s’enchaînent, et dans une situation un peu chaotique, Bradley tombe et réclame une pénalité. Cela ne sied pas à l’arbitre qui appelle une pénalité contre Bradley pour attitude anti-sportive, ce qui offre aux Dauphins l’occasion de reboucher le retard. Boisclair s’y essaie une première fois, il reçoit le palet, se retourne et tire, mais c’est dévié. Il faut noter que les défenseurs strasbourgeois se donnent corps et âme à la défense, mais surtout corps, puisqu’ils n’hésitent pas à plonger devant les tirs adverses, et en dévient un bon nombre. Les Dauphins retournent à l’attaque, et dans un jeu de passe très rapide entre Petrak devant le but, puis Plch derrière le but, qui remet enfin à Boisclair juste devant, ils parviennent à surpasser l’attention du portier Strasbourgeois dans un tir rapide et précis du grand attaquant (1-1, 28’04). L’Étoile Noire n’aura pas conservé son avance plus de deux minutes. Le match ressemble à s’y méprendre à ce qui est devenu un triste classique pour eux lors des derniers matchs : des gros efforts peu récompensés, et une équipe adverse qui marque très rapidement. Le désappointement se ressent dans le public éteint, et par le passé, cette situation débouchait sur une défaite amère, mais pour un match de playoffs, il est hors de question de rendre les armes.
Le but des spinaliens leur a redonné du baume au coeur, mais les Strasbourgeois redoublent également d’effort. L’intensité et la tension du match montent d’un cran. Dufournet en donne un bel exemple, en montant avec vivacité sur la gauche, et envoie un centre en direction de Devin devant la cage, mais ce dernier arrive trop tard et plonge pour l’atteindre, en vain. Il glisse et percute le gardien, ce qui provoque une vive réaction des défenseurs, mais ça ne dégénère pas et les arbitres veillent. L’action, même si elle n’a pas été dangereuse, montre à l’évidence que les esprits s’échauffent devant l’enjeu grandissant et la rivalité qui s’installe.
Lacasse, malgré un premier but encaissé, est plus tranquille car la défense d’Épinal fournit un travail bien plus efficace qu’au premier tiers. Dans la dernière minute de la période, les spinaliens inscrivent plusieurs tirs dans une atmosphère très dense. Le buzzer arrive pour mettre un terme à leur offensive, mais les deux équipes ne se quittent pas sans laisser éclater une rixe, rapidement interrompu par les arbitres. Cela laisse supposer une dernière période sous haute tension.
Le retour au vestiaires sur un score égal laisse perplexe et tout est encore à jouer entre ces deux, qui ne parviennent pas à se départager en 40 minutes.
Face-offs : 23 - 10
Tirs : 15 - 11
Photo : JC Simonin
Un match sous haute tension
Plus que vingt minutes... Vingt minutes pour s’arracher la première victoire en playoffs, l’avantage sur la série. Les deux équipes remontent sur la glace comme jamais, sous une clameur de la part de tous les supporters, de Strasbourg comme d’Épinal. Dès le lâcher du palet, les Strasbourgeois remettent la pression. Ils annoncent d’entrée qu’ils se battront jusqu’à la dernière seconde. En dépit des deux premiers tiers très rapide, les 2 équipes ont encore du jus, et la période démarre sur les chapeaux de roue.
Les Strasbourgeois prouvent qu’ils savent encore jouer en équipe et la première ligne fait des miracles : Cibula reçoit le palet et le rend immédiatement à Cayer qui contourne le gardien par la gauche et tire une première fois, mais c’est repoussé. Il attrape son propre rebond et glisse le palet sous la jambière de Lacasse. Le palet s’en va rebondir gentiment derrière la ligne de but, déclenchant l’euphorie dans la patinoire et dans les rangs de l’Étoile Noire (2-1, 43’41). Grâce à ce but, Strasbourg mène et n’a désormais plus qu’à contrôler, mais ils sont encore majoritairement en attaque, aidé par un powerplay. Rien n’est assuré, bien sûr, et les spinaliens n’entendent pas se laisser faire. Ils sont toujours à l’affût d’un contre bien placé, et volent les quelques palets abandonnés par l’adversaire, mais sans réussir à transformer l’essai, Hiadlovsky étant toujours bien présent.
Les deux équipes jouent beaucoup plus physiquement qu’au début, chaque action est très musclée et les joueurs se retrouvent souvent au sol. Cesnek charge Boisclair, qui se venge et se défoule alors que Cesnek ne souhaite pas répondre. Les pénalités sont distribuées, pour la charge et pour les altercations. Quoiqu’il en soit, cette échauffourée relance le rythme, les deux équipes sont remontées à bloc.
Après un grand nombre d’actions “limites”, l’arbitre fini par siffler un accrocher contre Marcos. C’est dans l’incompréhension et la colère que les Strasbourgeois entament 2 minutes de défense. Au bout de 30 secondes, Devin défend avec ardeur, vole le palet et monte en attaque, mais il est retenu par derrière au moment d’armer son tir, et le défenseur spinalien écope naturellement de 2 minutes, ce qui rétablit l’équilibre. Lacasse, toujours régulièrement pris d’assaut, ne gèle jamais le palet, il relance à chaque fois, ce qui donne un rythme de jeu intense et ininterrompu.
À quelques secondes de la fin de la pénalité de Gervais, Bradley, devant le but, intercepte un palet d’Épinal juste devant le but. Il parvient à lire le jeu et devine Lacasse campé, prêt à arrêter son tir. Il feint alors un tir pour en fait décaler le palet à Cayer, invisible derrière le but. Ce dernier bondit alors pour envoyer immédiatement la rondelle au fond des filets, et assurer une confortable avance à son équipe, à 5 minutes de la fin (3-1, 54’26). La tâche devient de plus en plus difficile pour les Dauphins, qui restent pourtant alertes, mais ne parviennent pas à endiguer les incursions strasbourgeoises. Alors qu’Épinal tente de remonter en attaque, une passe rebondit sur Cibula et atterrit dans la crosse de Cayer. Il renvoie le palet à son collègue slovaque pour franchir la ligne bleue. Ce dernier ne tire pas droit sur Lacasse, il préfère décaler, à l’image de Bradley juste avant, en direction de Cayer qui sonne le glas des Dauphins (4-1, 56’25). Diamond Dave signe un magnifique hat trick et offre à son équipe une victoire salvatrice !
Face-offs : 10 - 13
Tirs : 15 - 12 L’Étoile Noire accroche enfin une victoire, et au meilleur des moments possibles. Cayer trouve les filets 3 fois ce soir, mais c’est véritablement un travail d’équipe et une motivation de toute l’équipe strasbourgeoise qui paie ce soir. “On a fait le même début de match que d’habitude, mais on a été moins prévisible cette fois-ci” confie Daniel Bourdages, le coach strasbourgeois. Le scénario - beaucoup de tirs mais pas de buts en début de match - qui habituellement ne leur sourit pas, leur a réussi ce soir, car la nervosité était palpable sur le banc, et les joueurs attendaient les playoffs avec trop d’impatience pour laisser filer ce moment.
Les Dauphins, pourtant en grande réussite lors de leurs derniers matchs, produisent une contre-performance ce soir, en dépit du travail remarquable de Lacasse, et encaissent une lourde défaite qu’ils doivent s’efforcer d’oublier pour la revanche, vendredi soir, à Épinal. La suite de la série s’annonce corsée pour les deux équipes, la patinoire sous chapiteau d’Épinal étant particulièrement inhospitalière pour les visiteurs. L’avantage psychologique est néanmoins dans le camp des Alsaciens, puisque les Dauphins font face à une élimination directe en cas de défaite.
En tout cas, une victoire ce soir permet d’aller à Épinal l’esprit plus serein. Pour l’Étoile Noire, ils se sont enlevé une épine(al) du pied.
Hommes du match :
Strasbourg : Cayer
Épinal : Lacasse
Loic Lacasse, homme du match coté Epinal. Ca ne m'étonne pas, c'est le gardien qui m'a le plus impressionné cette saison. Bien plus qu'un Aubry ou un Lhenry. Je le mettrais meme devant Sopko et Hiadlovsky (qui sont pourtant tous les deux très bons aussi)