L'avant-match allait souligner le relatif manque d'affluence dans la patinoire Pôle-Sud, avec environ 600 places libres, malgré un tarif tout à fait raisonnable et une distribution sympatique de places à destination des licenciés. Vacances, appel de la montagne, crise, retransmission, qualité supposée de l'adversaire ? Autant d'explications qui mériteraient un examen plus solide, pour une audience qui interroge quelque peu sur la popularité du hockey à Grenoble en ce moment.
Un adversaire qui se présentait avec seulement 17 joueurs sur la feuille de match et une relative pénurie de défenseurs, laissant entrevoir une possible fin de rencontre plus difficile, avec déjà un premier match dans les jambes la veille.
| Photographe Jean-Christophe Salomé | Come fly with me ! | Dominer n'est pas toujours lancer.
Le début de rencontre souligne la qualité du duo Lafrance-Boisclair avec deux occasions intéressantes. Dans un ensemble rapide et pas désagréable à voir, les deux équipes tentent de profiter des espaces disponibles et filent tour à tour défier les deux gardiens qui font le métier, bénéficiant, il est vrai, d'une absence de suivi des lancers et slaps qui reviennent devant les deux cages.
Grenoble paraît un peu plus à l'aise dans l'exercice de la cavalerie légère, et se crée plusieurs occasions, mais Epinal rappelle, comme par Petrak à 3"20, qu'il reste dangereux avec un Raibon qui doit jouer des jambières avant de bloquer définitivement le palet.
Paradoxalement, si le style rapide offre au public une prestation de qualité, l'efficacité n'est pas au rendez-vous et accouche de très nombreux lancers sur le gardien adverse qui ne lui posent aucun problème. Alors que Grenoble pousse après la dixième minute de jeu et va créer plusieurs situations dangereuses devant Lacasse, la défensive spinalienne à l'image d'un Leroy ou d'un Mantyla ont toujours le dernier mot.
Et c'est Epinal, pourtant moins alerte que Grenoble, qui va inscrire le premier but à 17"15 après un lancer de Lafrance, c'est Simko qui parvient à reprendre depuis le coeur de la mêlée formée devant Raibon et paraît marquer d'un palet rentrant dans le dos de Raibon, après avoir sans doute ricoché sur son corps. (0-1) Un but dont on va attendre la validation de longues secondes, mais qui ne semble souffrir d'aucune contestation.
Une ouverture du score un peu contre le cours du jeu, mais qui souligne la stérilité grenobloise qui va se poursuivre en jeu de puissance quelques instants plus tard avec, au final, un retour au vestaire ponctué d'une consigne claire : suivez vos palets et jouez les retours devant la cage adverse !
Tirs 8/13
Engagements 6/6
Consignes suivies !
La période reprend avec une superbe occasion de Desrosiers qui met au dessus, mais rapidement Grenoble confirme sa supériorité en allant porter le danger devant la cage adverse, et commence alors le début d'une série de buts inscrits à courte distance de la cage d'un Lacasse qui semble, par moment, abandonné par ses défenseurs, visiblement quelque peu émoussés (Epinal a joué avec 5 défenseurs seulement).
A 23"26, la guerre devant le slot d'Epinal fait rage et, après une tentative de Baylacq, c'est Elie Raibon qui, en se ruant au sol, trompe Lacasse pour l'égalisation méritée de la part d'un duo habitué à s'arracher physiquement pour chercher les rebonds. (1-1)
Sur sa lancée, Grenoble, qui a bien compris qu'Epinal avait bien du mal à faire le ménage devant son gardien, va remettre le couvert et, dans une période qui vire au sens unique, va doubler la mise par Tartari qui reprend en cage pratiquement vide après un lancer de Leblond qui roule au pied d'un Lacasse qui semble chercher le palet à 29"02. (2-1)
Pourquoi changer une formule gagnante ? Les Brûleurs insistent et pressent, tandis qu'Epinal aurait sans doute été bien inspiré de prendre un temps mort sur un tel trou d'air.
Sur un service de Le Blond, Rouleau fait le tour de la cage à 32"42 et voit son palet repoussé à la verticale, puis rentrer malgré une reprise manquée d'Avenel qui aurait sans doute été jugée irrégulière car sa crosse se situait largement au-dessus de sa taille. (3-1)
Déferlante toujours pas terminée avec, cette fois, Ouimet qui file à 33"48 et fixe pour donner à Desrosiers qui n'a qu'à reprendre en cage ouverte, et ne se fait pas prier pour apporter sa pierre à l'édifice (4-1)
Totalement euphoriques car ayant bien compris la méthode pour enchaîner les buts face à une défense qui n'y arrive pas, les Isérois vont pourtant se faire surprendre par Boisclair qui intercepte un palet mal donné en zone neutre pour s'en aller tromper Raibon à 34"03 au terme d'une feinte de qualité qui énervera ce dernier, malgré le score toujours très favorable. (4-2)
Un répit de courte durée pour des Spinaliens hors du coup durant cette période, avec Monsieur-passe Le Blond qui sert Tartari plein centre à 36"03, lequel ajuste, lance et compte pour un doublé important d'un joueur pas toujours très en forme et réussite ces derniers mois. (5-2)
On sort alors Lacasse, très énervé selon certains observateurs, pour faire entrer Perrin, mais ce dernier n'aura guère le temps d'essayer la glace.
Pourtant, c'est Epinal qui va avoir le dernier mot sur la période par l'entremise de Simko, qui va bénéficier d'un palet mal négocié défensivement par Amar à 36"44, et lui revient sur sa crosse devant le but pour une réalisation assez facile. (5-3)
On fait alors rerentrer Lacasse et la période se termine avec un jeu de puissance assez mal négocié par les Grenoblois. Une rencontre qui semble devoir échapper à Epinal dont on ne voit pas très bien comment il pourra régler ses problèmes défensifs.
Tirs 6/12 Grenoble
Engagements 6/8 Grenoble
| Photographe Laurent Lardière | In slot we trust ! | Chrono et brasse-camarade finale
Plusieurs pénalités vont offrir des jeux de puissances aux deux équipes, avec l'impression qu'Epinal peut revenir dans la rencontre en bénéficiant de quelques erreurs défensives, mais le chronomètre tourne et les Grenoblois conservent leur double avantage au score.
Jouant plus convenablement qu'en seconde période, Epinal va globalement faire jeu égal avec des Brûleurs qui vont gérer leur effectif et préserver l'essentiel.
Malgré plusieurs tentatives de part et d'autre, les gardiens feront le métier. Un palet terminant sa course sur le très amical chef matos de Grenoble, l'emblématique Willy, s'en sortira avec des soins prodigués par l'encadrement grenoblois.
Juste à la sirène, un brassage éclatera près du banc de Grenoble, avec plusieurs joueurs qui échangeront quelques amabilités physiques avant que les officiels ne sifflent la fin de la récréation. Pourtant, traînant toujours autour du banc de Grenoble, Boisclair et Lafrance se prendront dix minutes, plus deux plus deux pour le premier, et dix minutes pour le second, décision logique destinée à évactuer définitivement les visiteurs vers le vestiaire, mais qui constituera un paradoxe : celui d'avoir pris plus de pénalité après la fin de la rencontre que lors de cette dernière, côté Epinal.
| Photographe Laurent Lardière | power play Epinal | Bon, Grenoble 2 Epinal 0, mais après ?
La seconde défaite d'Epinal ce soir est assez logique vu les forces en présence, les Grenoblois insistant avec intelligence là où cela fait mal, à savoir la défensive, tout particulièrement devant le gardien. Les blessures comme celle de Scarlato (mâchoire) réduisant l'effectif des Dauphins. Le problème est que les Spinaliens ne peuvent pas compenser ce handicap par une attaque de feu, le duo Boisclair-Lafrance se montrant à son avantage, tout comme Simko et Chad Lacasse, par contre derrière, on a vu un Plch bien discret, tout comme Petrak et Benchabane dont on pouvait espérer largement plus. Sans que Loïc Lacasse fasse un mauvais match, il est clair que la défensive souffre malgré un Leroy efficace et des Gervais et Mantyla assez corrects.
Sauf à considérer que le fait de jouer à domicile puisse constituer une motivation bien plus efficace, et que les attaquants puissent augmenter la production de deux trois unités par rencontre, on ne voit cependant pas très bien comment les Dauphins pourront l'emporter face aux Brûleurs à trois reprises désormais. Cette équipe est, soyons clairs, loin d'être mauvaise, mais les absences défensives semblent bien compliquées à combler, et la profondeur de banc assez limite pour envisager des playoffs aux matchs assez proches. Enfin, l'absence de temps mort en seconde période, des rotations pratiquement toujours identiques, et aucune combinaison offensive par exemple sur les remises en jeu sont autant d'éléments qui nous questionnent quelque peu sur la qualité du coaching ?
A Grenoble, la première victoire était laborieuse, la seconde est plus probante, principalement parce que les Grenoblois ont su analyser les faiblesses de l'adversaire et appuyer dessus. Offensivement, rien à dire sur cette rencontre vu le nombre de buts et d'occasions. Même si parfois la tentation de jouer seul plutôt que de faire des passes, comme Avenel oubliant Le Blond seul sur l'autre aile avec la cage vide en fin de rencontre l'illustre bien, on est tout de même dans une bonne dynamique avec plusieurs joueurs en hausse comme Le Blond et Tartari.
Défensivement en revanche, les deux rencontres sont un peu plus délicates pour les Grenoblois avec des erreurs individuelles des défenseurs eux-mêmes et parfois des aides défensives plutôt molles. Outre le nombre de buts assez élevé, et ceci malgré un Raibon toujours sur une bonne dynamique et qui n'a pas concédé ce soir de but casquette, on n'est pas toujours rassuré dès qu'une situation un peu délicate se présente. Paradoxalement, ce sont davantage les joueurs-cadres comme Amar, Rouleau et Dufresne qui y sont allés de leurs erreurs avec trois buts concédés directement , tandis que Dusseau, en progrès très net depuis quelques mois (la France manque de défenseurs sobres et qui ne bougent pas à l'impact dans les bandes, en voici un !) et autres Colotti, quand il est sur la glace, n'ont pas démérité. Il faudra sans doute davantage de concentration dans ce domaine sous peine de déconvenue possible à Epinal.
Après ces deux premières rencontres, il ne manque cependant pas grand-chose aux Grenoblois, hormis sans doute cette rigueur, et on a presque envie de dire rigidité défensive pour constituer un bon pretendant au quart de finale. Si l'équipe est capable de mettre le verrou à Epinal, et de réduire au maximum les revirements encore trop nombreux, attention danger car on fait moins de fautes à Grenoble et on dispose de joueurs capables de faire la décision à tout moment, à l'image des Desrosiers et Aquino qui peuvent encore augmenter leur niveau de jeu !
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