Epinal remporte la première mise au jeu mais c'est Dijon qui attaque le premier. Les Dauphins, acculés, peinent à sortir de leur zone mais les Ducs ne tirent pas à la cage. Comme à leur habitude, les Dijonnais sont pénalisés rapidement. Epinal s'installe alors et cherche la faille mais Tillanen tient bon. Dijon se débrouille plutôt bien en infériorité et Short s'offre même un contre. Les Spinaliens reviennent vite à l'offensive, Tillanen plonge et, dans une cacophonie devant le filet, le danger est bien présent mais la défense jaune, entièrement couchée devant le filet, parvient à sauver la maison bourguignonne. Petrak sème la terreur dans l'arrière-garde dijonnaise mais les Ducs parviennent tant bien que mal à s'en sortir.
Dijon s'installe à l'offensive et a de l'idée, la première ligne se montre dangereuse. Vas, dans le slot, trouve Girard, Skinnars sert Crowder dans l'angle mais sans plus de succès. Custosse met le feu à la défense vosgienne mais son tir dévie complètement à côté de la cage.
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Photo : Fernando de Abreu |
Epinal célèbre sa victoire |
Dijon force le verrou pour ouvrir le score mais va se faire piéger en contre.
Leroy récupère la rondelle et envoie à Cacciotti qui s'échappe en break, il force le portier à se coucher et, sans opposition, longe la cage et remet dans le haut du filet (1-0 à 08'07).
Les Ducs, surpris, repartent de l'avant et continuent leur domination stérile alors qu'Epinal joue toujours rapidement en contre. Une bagarre éclate devant la cage ducale et les deux fautifs vont croupir en prison. A quatre contre quatre, le jeu s'ouvre mais Dijon, constant dans ses travers, commet une nouvelle faute. Epinal pousse et Tillanen est contraint à de gros arrêts.
Gervais dévie au second poteau pour Sébastien Gauthier qui double la mise, en toute logique (2-0 à 12'06).
Les Ducs tentent d'attaquer de nouveau mais sans guère de succès, ils s'exposent toujours aux rapides contres spinaliens et le rythme baisse dans ce milieu de tiers. Dijon cafouille complètement son jeu et peine à sortir de sa zone, Epinal n'en profite guère et l'ennui gagne les tribunes de Poissompré.
Michal Petrak offre un beau rayon de soleil dans ce tiers de plus en plus poussif, à toute allure il dribble deux défenseurs et le gardien pour glisser la rondelle dans le but et envoyer Dijon en enfer (3-0 à 17'31).
Les visiteurs tentent une mini-révolte, Girard, pas vraiment assuré, est parfaitement épaulé par sa défense qui lui permet de se dégager à de nombreuses reprises. La sirène met fin à un premier tiers à sens unique où des Spinaliens, ultra-réalistes, ont su marquer à trois reprises.
Tirs cadrés : 17 / 11 pour Epinal
Engagements : 12 / 7 pour Dijon
La course-poursuite :
Dijon revient assez vite dans la partie pour enfin débloquer son compteur. Comme d'habitude pour ces play off, les Ducs ont de la volonté mais se montrent maladroits et naïfs devant la cage spinalienne. A force de tentatives et d'efforts, la défense locale finit par s'ouvrir sous l'assaut et Henrik Andersen, bien placé dans l'angle, ouvre le compteur dijonnais de fort belle manière (3-1 à 24'05).
Les Ducs sont relancés dans la rencontre et appuyent (enfin) sur le champignon ; les Dauphins, débordés par la vague couleur moutarde, tentent de sauver les meubles dans une rencontre qui commence à leur échapper. Kyle Hardy arrive à tout allure et expédie un tir parfait juste sous la transversale alors que les fans dijonnais exultent, le trio arbitral, qui n'a rien vu, laisse filer la rencontre. Les protestations de tout le monde et la discussion des arbitres entre eux et à la table de marque finissent par donner raison au jeu et accordent logiquement la réalisation (3-2 à 26'24).
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Photo : Fernando de Abreu |
Un derby de playoff ! |
Alors que les Bourguignons sont complètement relancés, ils baissent brutalement le jeu et la rencontre retombe dans la morosité. Plch, en contre, trouve Tillanen sur le chemin de son tir.
Dans un match qui traîne en longueur et dont on cherche le sens, on va retrouver la plus vieille et la plus insupportable habitude dijonnaise, la faute. Alors que Custosse va goûter l'hospitalité de la geôle vosgienne, le powerplay spinalien va encore une fois faire des merveilles.
Le palet tourne dans les crosses et les brêches s'ouvrent dans un carré ducal qui ne ressemble plus vraiment à la figure géométrique simple. Profitant d'un boulevard devant lui, Gasper Susanj fusille Tillanen depuis la bleue (4-2 à 29'28).
Les deux équipes se livrent un jeu toujours identique et qui ne donne rien, d'un côté, les visiteurs tentent de s'installer vainement et, de l'autre, les locaux contrent sans succès. Dans ce ballet d'un but à l'autre, aucune des deux équipes ne peut imposer son rythme de jeu.
Les Spinaliens sont pénalisés mais le powerplay ducal ne s'installe que de très petites secondes dans la zone offensive, pas de quoi donner des cheveux blancs à Girard et à son intraitable défense. Le match traîne en longueur et les Vosgiens tentent de jouer le chrono, Dijon revient ou, du moins, tente de revenir sans parvenir à convaincre.
Tirs cadrés : 15 / 8 pour Dijon
Engagements : 10 / 9 pour Dijon
Et encore le come-back :
Dijon commence l'ultime vingt avec deux buts de retard comme un copier-coller du match 2. Le jeu est équilibré et de bonne qualité, si on excepte quelques maladresses pas vraiment sérieuses pour des play off. Dijon est encore une fois pris par la patrouille mais, cette fois-ci, la supériorité numérique spinalienne s'embrouille et ne propose rien, même pas un lancer vers le but adverse.
Les longs va-et-vient des deux équipes commencent à épuiser les joueurs mais également le public qui cherche un peu d'ordre à ces multiples gris-gris en zone médiane. Dans ce concert de patinage fadasse, Mrena réussit à lancer un bon tir et Girard à s'offrir un impeccable arrêt mitaine. On se console comme on peut !
Dans un semblant de mieux côté dijonnais, le capitaine Hardy va trouver la faille, son tir trouve le gardien mais le palet termine sa course dans le but (4-3 à 48'20).
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Photo : Fernando de Abreu |
Dijon égalise |
Ce but relance complètement la machine dijonnaise qui tourne alors à plein régime et fait plier son adversaire. Une fois encore, les Ducs sont créatifs dans la zone offensive mais ils ne trouvent pas le moyen d'arracher l'égalisation après laquelle ils courent depuis le début. Gabriel Girard, toujours efficace devant ses cages, fait le métier et permet aux locaux de respirer malgré la pression.
Une fois encore, le réalisme spinalien va jeter Dijon aux chiens, Petrak part en contre, il saute pour éviter le plongeon du défenseur et remet au second poteau à Plch qui vient d'arriver à point nommé et ce dernier n'a plus qu'à pousser dans l'angle ouvert (5-3 à 51'18).
Les Ducs sonnés, Poissompré explose, les Dauphins ont réussi à marquer au bon moment pour briser la volonté et le moral de son rival, avec deux buts d'avance et moins de dix minutes à jouer, le plus dur semble être fait.
En effet, les Bourguignons retombent dans leurs travers et, au lieu de proposer une offensive concrète, ils se bornent à lancer des actions solitaires. La rencontre retombe dans un épuisant et stérile "coast to coast" sans véritablement de cohésion. Le jeu est haché et aucune des deux équipes ne parvient à garder le palet bien longtemps.
Une faute tombe mal pour les locaux qui doivent défendre, Dijon installe son jeu et cherche la faille.
La solution va venir de la défense, Crowder remet à la bleue pour Rodi Short, ce dernier canonne et fait trembler les filets (5-4 à 57'01).
Dijon reprend un peu vie et peut y croire, les Ducs se ruent en avant alors qu'Epinal voit le spectre du come-back flotter au-dessus de sa tête. La patinoire tremble et les Dauphins vont être rejoints, l'offensive dijonnaise force, la défense locale cafouille.
La pression monte, Crowder balance un tir puissant, Vas le dévie, du patin volontairement selon les Spinaliens, involontairement selon les Dijonnais, le palet heurte Girard et termine dans le but, les supporters dijonnais hurlent leur joie, coup de froid sibérien à Poissompré (5-5 à 58'22).
Une fois encore, la prolongation devra donner le nom du vainqueur de cette folle rencontre.
Tirs cadrés : 11 / 10 pour Epinal
Engagements : 10 / 9 pour Dijon
Finalement logique :
D'entrée, Dijon est pénalisé pour une faute très peu flagrante de Quessandier, le head cherche-t-il a équilibrer pour avoir accordé l'ultime but dijonnais ? En tout cas, les Ducs viennent de percer eux-mêmes le trou dans la coque de leur navire et Epinal va se charger de le faire sombrer complètement. Les Dauphins poussent mais le triangle dijonnais est héroïque sous le feu. Les locaux demandent leur temps mort et poussent de plus en plus fort. Tillanen plonge un poil trop tôt, l'angle s'ouvre, les trois Ducs se ruent à la brêche pour la colmater, mais Jan Plch parvient à glisser derrière la ligne dans un grondement de tonnerre (6-5 à 61'51).
Tirs cadrés : 4 / 0 pour Epinal
Engagements : 2 / 0 pour Epinal
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Jan Plch
** : Kyle Hardy
* : Michal Petrak
Epinal remporte logiquement ce troisième match et se place à une victoire des quarts. Dans un remake, quasiment traits pour traits, du match 2, les Dauphins ont su prendre très vite l'ascendant dans la rencontre, avec un premier tiers parfait. Mais, comme lors des autres matchs, ils se sont usés au fur et à mesure de la rencontre, les innombrables fautes dijonnaises et des contres parfaitements menés leur ont permis de marquer dans les autres tiers mais ils n'ont pu empêcher l'ultime retour ducal. En prolongation, le solide powerplay vosgien a emporté la rencontre et peut rêver de second tour, dès ce soir, en cas de victoire à Poissompré.
Dijon, comme lors du match précédent, ne peut s'en vouloir qu'à lui-même. Beaucoup trop indisciplinés, les Ducs se sont eux-mêmes sabordés tout au long de la rencontre. Ils ont également longtemps peiné à imposer leur jeu sur la grande glace spinalienne. Leur offensive, pas assez percutante, comme depuis le début de cette série, peine à trouver des failles. Comme à chaque match, les Bourguignons gratifient tout le monde d'un retour sur les chapeaux de roues mais, cette fois aussi, ce ne fut pas suffisant. L'équation est simple pour les hommes de Jarmo Tolvanen : une victoire ce soir ou les vacances jusqu'à septembre.