Alors que Grenoble retrouvait sa glace pour effacer deux revers consécutifs, dont une débâcle 6-2 en terre spinalienne, et essayer de se qualifier pour les 1/4 de finale, l'avant-match nous confirmait les absences de 4 joueurs d'Epinal dont trois défenseurs en la personne de Papelier, Slovak, Agostini et Scarlato contre le seul Crossman côté isérois. Pas franchement la joie pour des visiteurs qui se présentaient avec deux paires d'arrières seulement plus un Stéphane Gervais aligné régulièrement dans cet exercice. Autre information étrange, la titularisation de Quemener dans la cage pour un cinquième match décisif, et sans que ce dernier n'ait démarré lors des 4 premières rencontres de la série. Une décision prise après que Raibon l'ait lui-même demandé selon nos informations. Problème physique ?(l'intéressé tiendra sa place comme second gardien sans problème) problème psychologique ?...mystère ! Questionné, Quemener ne répondra pas et précisera qu'il s'agit d'une décision du coach et qu'il n'en dira pas plus à la presse (voir interview à venir).

 

 

Photographe: Laurent Lardière

Ce fut dur....

Dos à dos

L'affaire démarre à 100 à l'heure avec un fort engagement des deux équipes. Après une belle charge de Boisclair, Grenoble rendra la monnaie à deux reprises avec, en particulier, une charge de bison de Rouleau et un échange verbal avec Dusseau qui signalera à l'intéressé que lui est totalement disponible pour jeter les gants, seuls épisodes musclés d'une rencontre qui sera totalement correcte par la suite.

Une première pénalité contre Epinal voit Grenoble se créer une belle occasion par Aquino qui manque une reprise à cage ouverte, mais c'est Epinal, sur pratiquement son premier tir de la rencontre, qui va trouver le moyen d'ouvrir le score de manière assez surprenante.

A 5'05, Leroy, en phase de dégagement ,lève sa crosse en franchissant le centre de la glace et envoie le palet sur Quemener qui se troue totalement. (0-1) Un but qui récompense le meilleur joueur de la rencontre, auteur d'une prestation remarquable avec plus de 40' de glace, près de dix tirs en appui de son attaque, et une densité physique impressionnante, très clairement à 27 ans un candidat à l'équipe de France ! Un but qui souligne sans doute, comme évoqué,  un surcroît de pression sur un Quemener lancé dans ce cinquième match de manière assez étrange et qui ne saurait en conséquence être vu comme le seul responsable du premier but spinalien...

Les minutes suivantes voient une pluie de pénalités totalement justifiées tomber sur les deux équipes qui ne parviendront pas, malgré plusieurs belles occasions, à trouver des solutions face aux gardiens qui semblent dans le rythme.

Après une mauvaise gestion d'un 4x4 des Grenoblois, on croit que l'on s'en va vers la fin de la période mais, finalement, les Brûleurs vont égaliser de belle manière. A 18"56, Rouleau remonte le palet et veut lancer mais son palet est bloqué et revient sur Desrosiers qui peut tromper Lacasse d'un tir bas pour une égalisation totalement méritée. (1-1)

Le retour au vestiaire souligne que les deux équipes sont proches l'une de l'autre.

Engagements 6/7 Epinal

Tirs 9/8 Grenoble
 

Une déferlante maîtrisée
 

Le retour sur la glace va voir les Grenoblois survoltés lancer des vagues d'assauts sur la cage spinalienne, jouant logiquement la carte de la vitesse et du physique. Très en difficulté, Epinal va devoir subir un bombardement avec plus de dix tirs en cinq minutes et Desrosiers, Aquino et Avenel seront chacun à deux doigts de marquer sur plusieurs grosses occasions. Voyant ses Dauphins prendre l'eau, Pellegrino va prendre intelligemment un temps mort et éviter le sort de la seconde rencontre à Grenoble qui avait vu ses protégés encaisser plusieurs buts consécutifs sur un scénario assez semblable.

Conduit par un Leroy de gala, et assez serein défensivement, Epinal ne va pas concéder de pénalité et, avec une certaine réussite, va parvenir à contenir des Grenoblois qui pourront regagner les vestiaires à la seconde pose en se demandant bien comment ils n'ont pas pu au moins prendre l'avantage vu l'effort fourni. Notons toutefois que la seconde partie de la période a vu un ensemble plus équilibré, même si les Spinaliens ne sont pas parvenus à se créer la moindre occasion vraiment significative. Des Grenoblois qui piétinent, des Spinaliens qui n'ont pas d'occasions, de quoi s'interroger sur la suite de la rencontre.

 

Tirs 14/4 Grenoble

Engagements 10/6 Grenoble


 

Photographe: Laurent Lardière

Ouf !

  In extremis


C'est dès de début de la troisième période que Grenoble va parvenir à faire ce que l'on croit être le plus difficile, à savoir prendre l'avantage.

A 41'25, Tartari adresse une belle passe depuis l'aile à Steiner qui a tout le temps d'ajuster face au gardien, et le trompe d'un lancer rapide en lucarne gauche. (2-1)

Loin de décourager Epinal, ce but va voir les visiteurs pousser davantage et des Grenoblois sembler plus hésitants, manquant par ailleurs, à nouveau, plusieurs occasions très nettes dont on espère pour eux qu'ils ne vont pas regretter l'issue en fin de rencontre.

En face, le duo Lafrance-Boisclair se procure plusieurs lancers tandis que les Plch et autres Simko se montrent plus pressants au fil des minutes, avec plusieurs mêlées confuses devant la cage de Quemener qui fait le métier malgré tout. Alors que les Dauphins semblaient plus fatigués en seconde période, c'est Grenoble qui termine moins fort et essaye de contenir un adversaire qui se fait pressant.

Et de fait, Epinal va parvenir à égaliser à 56'18 après un lancer de Boisclair à gauche du but grenoblois, repris par...Leroy qui, venu appuyer son attaque, signe son doublé en envoyant Epinal en prolongation. (2-2)


La prolongation globalement mal négociée par Grenoble voit les Brûleurs abuser une fois encore des déboulés solitaires au détriment de passes et de remises pour des slaps des arrières généralement intéressants dans cette configuration. Malgré de bons passages du duo Leblond-Tartari, les Ouimet, Aquino et Desrosiers ne se montrent guère efficaces, tandis qu'en face on ne prend pas de risque malgré une grosse occasion de Lafrance qui pouvait en terminer sur un palet renvoyé avec difficulté de l'épaule par Quemener.

Les tirs au but verront le seul Rouleau transformer sa tentative, Quemener faisant le métier plutôt bien face, il est vrai, à des joueurs spinaliens assez peu à l'aise dans l'exercice à l'image de Boisclair, Plch et Lafrance.

Au final, les Grenoblois peuvent savourer une victoire bien compliquée face à une vaillante formation d'Epinal.


Tirs 10/8 Epinal

Engagements 10/9 Epinal

 

Photographe: Laurent Lardière

Kevin Dusseau

Petit bilan de la série


Epinal sort des playoffs la tête haute après une excellente prestation face à Grenoble. Avec un budget moindre, 4 blessés dont trois arrières, les Dauphins auraient sans doute signé si on leur avait dit, avant la série, qu'ils iraient jusqu'aux tirs au but lors de la cinquième rencontre. Ayant nettement mieux joué qu'une équipe dixième de la saison régulière, les joueurs de Pellegrino ont pu compter sur un groupe efficace autour d'un Leroy dont la place est en bleu, d'un duo Boisclair-Lafrance de qualité, sans oublier un Lacasse tout à fait correct. Le bémol réside cependant dans l'apport assez moyen du troisième trio et d'un Plch vu à la baisse par rapport à ses prestations antérieures. Avec une nouvelle patinoire, les Dauphins ont tout pour revenir l'année prochaine avec une équipe sérieuse, susceptible d'être dans le top 8.


Grenoble est passé, et ceci face à un adversaire sans doute plus coriace que ce que l'on pouvait supposer, mais qui présentait tout de même un groupe diminué. Avouons qu'au-delà du résultat, plusieurs questions restent posées et rarement, à ce stade de la saison, on a vu une équipe pointer autant d'interrogations auxquelles on doit bien dire que l'on a du mal à répondre. Formulons donc ces points d'interrogations en laissant à nos lecteurs le soin de juger.

Devant la cage, l'épisode d'avant-match et la titularisation de Quemener questionne, tout comme le manque de clarté concernant les prestations des deux gardiens grenoblois. Le sujet est sensible, vu les crispations de Quemener à l'interview (à venir), sachant que l'auteur de l'article s'est toujours interrogé sur son utilisation au sein du groupe grenoblois davantage que sur ses prestations qui seront, encore une fois ce soir, assez contrastées. La compétition instaurée ne met-elle pas davantage de pression que nécessaire sur les deux intéressés ? Mais la question reste la capacité de l'un ou de l'autre de jouer dans l'avenir une saison entière au sein d'une équipe de Magnus qui ambitionne de jouer le titre et non un simple coucou en playoffs. La confrontation à venir avec Sopko devrait quelque peu éclairer la situation qui reste pour nous confuse. Trouve-t'on parmi les deux celui qui pourrait être le titulaire d'un groupe visant le titre ? Amis lecteurs, nous vous laissons formuler vos avis sur le sujet.

Défensivement, la dernière prestation est, disons-le, plutôt favorable, avec toutefois une sur-utilisation de la doublette Dufresne-Rouleau au détriment par exemple d'un Dusseau désigné hier meilleur joueur côté grenoblois et qui manque clairement de temps de glace. Face à des attaquants spinaliens dangereux, Grenoble a su répondre correctement avec y compris un apport offensif comme l'illustre le but de Steiner. Dommage que lors des jeux de puissance en particulier, il n'y ait pas une seule combinaison qui permette des slaps à la bleue des arrières que l'on sait à l'aise dans l'exercice. Quel contraste avec les équipes grenobloises précédentes qui cherchaient ce type de solution de manière réfléchie. En tout cas, merci à la défensive qui a un rôle que l'on peut juger assez ingrat dans cette configuration, à l'image d'un Amar qui aimerait, soyons-en certain, participer un peu plus à l'offensive.

Offensivement enfin, on peut noter que les Grenoblois se sont créé de très nombreuses occasions, mais la finition n'est pas franchement au rendez-vous car les Isérois devaient plier la rencontre bien avant les tirs au but face à une défense clairement réduite numériquement. On remarquera de ce point de vue qu'une majorité des joueurs français sont en progrès à l'image de Tartari, Le Blond et Arrossamena, qui se livrent à fond, y compris défensivement. Eux reviennent en défense, passent, bref sont au service du collectif. On aimerait pouvoir en dire de même pour les Nord -Américains. Au risque de déplaire à certains supporters grenoblois, l'auteur de l'article ne peut que souligner leur manque de collectif ainsi que leur caractère stéréotypé qui apparaît de plus en plus au fil des rencontres. "Je prend mon palet et file en slalom, y compris à un contre trois jusqu'au but adverse sans lever la tête" devient une marque de fabrique pour Ouimet et Aquino, Desrosiers et Sivic se laissant parfois également tenter par cette approche mais de manière moins systématique. Certes, cela paye de temps en temps mais ne donne à l'équipe aucun fond de jeu et produit de multiples revirements. Il faut dire que ce type de tactique, ponctué des habituels lancers de palet à fond de glace adverse, est la marque de fabrique des Grenoblois cette année, et ceci au détriment d'une construction ponctuée de passes, remises aux arrières qui constituaient le quotidien des équipes iséroises précédentes. Autre questionnement concernant le temps de jeu et utlisation d'un Bedin ou Suzzarini qui ont tous les deux de sérieux atouts dans la manche. Chacun se fera encore une fois son avis sur le sujet.

Pour conclure, il nous semble que Grenoble possède un groupe de joueurs ayant clairement du talent, mais le fond de jeu, le collectif, nous a semblé bien limité sur la série, ce qui en explique le résultat  étriqué. Difficile de revoir toute l'affaire avant Dijon, vu le manque de temps, mais simplement favoriser le jeu de passe et trouver les arrières offensivement à la bleue serait déjà un certain plus. Certes Grenoble est en 1/4 de finale, mais il va falloir montrer plus pour arracher une rencontre à Dijon.