Cinquième manche de la finale de Magnus dans sa version 2012/2013. Les Ducs d’Angers, avec l’avantage de la glace, ont perdu les deux premières manches à domicile mais ont ensuite égalisé en s’imposant par deux fois à l’Ile Lacroix. Une nouvelle dynamique s’engage puisque désormais il ne faut plus que deux victoires pour atteindre le St Graal ! Le vainqueur de cette manche s’offre une bouffée d’air et pourra aborder la prochaine rencontre sans pression !
De la pression, il y en a dans ce début de rencontre où les deux équipes, habituées à se rencontrer depuis 10 jours, n’ont plus le temps de s’observer. Si la patinoire rouennaise fut prolifique en buts (11 lors du match précédent), le jeu de ce soir s’annonce beaucoup plus fermé.
En effet, la fatigue a disparu et l’intensité du début de rencontre est prometteuse, d’autant que les deux effectifs sont au complet. Le palet va d’un but à l’autre, les remontées de palets se succèdent mais sans pour autant être concrétisées par un tir et encore moins par un but.
Photographe : Franck Salot
Dans ce registre, le premier à faire lever le Haras sera le capitaine des Ducs. Jonathan Bellemare ne fait pas parler son gabarit pour récupérer le palet le long de la bande mais toute sa vista face à Raphael Faure. Bien lui en a pris car il va ensuite repiquer vers l’axe et s’offrir un duel avec Lhenry malgré le retour des défenseurs adverses. Le gardien rouennais suit bien le geste du 45 angevin et empêche ainsi ce dernier d’ouvrir le score. La réaction des visiteurs est immédiate et c’est Anthony Rech, beaucoup plus direct, qui va solliciter Hardy d’un tir franc, après une belle passe de Desrosiers.
Ce premier tiers est équilibré, aucune équipe ne prend le dessus, malgré tout les occasions les plus dangereuses restent l’œuvre des joueurs locaux. Après Bellemare, c’est Baluch qui va donner des frissons au banc rouennais d’un tir puissant à ras glace. Gaborit, bien servi par Albert, trouvera Lhenry qui bloquera en deux temps cette occasion dangereuse.
A l’opposé, Hardy sera sollicité tout autant, mais de façon moins ouverte et en apparence moins dangereuse. Au final, les défenses prennent le pas sur les attaques et ce ne sont pas les deux pénalités successives aux Rouennais, puis aux Angevins, qui changeront la donne.
Le tiers se termine ainsi sur ce score de parité logique malgré un léger avantage aux Angevins avec plusieurs occasions dangereuses.
Le second tiers débute différemment avec une montée en puissance des Dragons, bien aidés par l’indiscipline locale qui verra Walls, Michel puis Gaborit finir au cachot en moins de 8 minutes…
Photographe : Franck Salot
Heureusement pour les Ducs, le power- play mis en place par Rodolphe Garnier connaît quelques ratés.
Si la mise en place de ce jeu de puissance et la circulation du palet sont efficaces, la conclusion de ces actions et notamment le faible nombre de tirs laissent plus à désirer. Est-ce la présence de Florian Hardy qui pousse les attaquants rouennais à attendre la situation parfaite pour tirer ?
Toujours est-il que ces situations spéciales ne permettent pas aux équipes de prendre l’avantage. Akerman, par deux fois, Fredriksson ou encore Thinel, après une action collective et un une-deux parfait avec Guenette, vont buter sur un Florian Hardy qui monte en puissance au fil des minutes. Si tous les arrêts ne sont pas à montrer dans les écoles de hockey, le gardien international français conserve sa cage inviolée et c’est bien lui qui garde son équipe dans le match. A l’opposé, Fabrice Lhenry est moins sollicité et, en dehors d’un arrêt du casque, pas très académique…, le portier rouennais n’est pas mis en difficulté. Ce tiers aurait sans doute dû tourner à l’avantage des visiteurs, mais le manque de réalisme offensif, accentué par une défense angevine sérieuse, bloque le tableau d’affichage sur le score de 0 à 0.
Le troisième tiers ne présente pas une physionomie très différente. Les Rouennais sont à l’aise sur la petite glace du Haras et le prouvent en prenant le jeu à leur compte. Ils n’en demeurent pas moins sous la pression des contres angevins.
Le tournant du match aura néanmoins lieu à la 48ème minute lorsque Michael Busto ira rejoindre Brian Henderson sur le banc des pénalités des Ducs. C’est donc une double supériorité numérique qui s’annonce pour les champions de France en titre, l’occasion de remporter le match, où le 1er à marquer aura 90% de l’emporter (notamment à moins de 10 minutes du terme…) !
Photographe : Franck Salot
L’entraîneur des Dragons l’a bien compris et demande son temps mort ! Le jeu rouennais se met en place, plusieurs occasions de tirs se succèdent et le palet va rester dans cette zone angevine pendant pratiquement 1 minute, sans être touché par les Angevins !
Mais une minute où les shoots des Dragons seront très rares et ces rares tirs seront par ailleurs arrêtés avec assurance par Hardy qui ne laisse aucun rebond. Seul, Marc-André Thinel croit avoir fait le plus dur, mais le palet flottant est renvoyé en urgence par Harty qui seconde Hardy… sur cette occasion. Les Rouennais laissent passer cette occasion rêvée de prendre l’avantage et toute l’impuissance des visiteurs est symbolisée par un dernier tir d’Akerman contré par les jambières de Baluch venu à son encontre ! Hardy aura fait taire tous ses détracteurs en arrêtant, de façon sèche, tous les tirs, il terminera son récital d’une mitaine sûre, alors qu’il était toujours debout, face à Benoit.
Les deux équipes rentrent alors dans une espèce de mort subite, les défenses prennent le pas sur les attaques. La tension est palpable sur les deux bancs où les coaches enchaînent les consignes et les encouragements sur leurs joueurs ! Les contacts se font moins rugueux craignant le courroux des arbitres. A 3 minutes de la fin du match, Tavzelj commet l’irréparable sur Albert, en retenant son vis-à-vis. Une pénalité inutile en zone défensive qui aura de lourdes conséquences. En effet, il faut un peu moins de 30 secondes pour que Walls libère le Haras, sur un but dans une cage laissée vide par Lhenry. Au départ de l’action, un tir de Jeff May qui sera contré et dévié astucieusement par Fortier pour Walls, bien décalé à l’opposé, qui prend son temps pour lancer dans la cage ouverte pour l’ouverture du score des Ducs (1-0 à 17’23).
La réaction d’orgueil de Rouen est immédiate. Sur l’engagement, le puck est envoyé dans la zone angevine, une grosse pression est mise sur le porteur du palet et Salmivirta obtient une faute et une pénalité est appelée contre l’infortuné Henderson. Celle-ci ne sera pas bien négociée par les Rouennais, à l’image de toutes ces situations durant la rencontre, et ce seront même les Angevins qui s’offrent les occasions les plus franches.
Pourtant, à moins d’une minute du terme, Lhenry quitte sa cage et les Dragons ont deux joueurs de plus sur le glaçon. Mais Albert prend de vitesse la défense après avoir contré le palet et Castonguay aura toutes les peines du monde à revenir et à empêcher le second but. La défense angevine l’emporte sur l’attaque rouennaise et empoche cette troisième victoire de rang dans la série !
En conclusion, les Angevins, menés deux manches à zéro, renversent les pronostics en s’imposant trois fois de rang face aux Dragons rouennais. Une réaction surprenante alors que le mental des Ducs était décrié, notamment après avoir perdu les finales des coupes ! Cette victoire, les joueurs angevins la doivent essentiellement à leur défense et notamment à leur gardien qui s’est montré intraitable. Florian Hardy confirme, ce soir, les trophées obtenus il y a quelques jours (ndlr : Trophée Albert Hassler et Jean Ferrand) en signant son troisième blanchissage des playoffs !
Du côté des Rouennais, tout n’est pas noir ! Après un 1er tiers hésitant, les visiteurs ont vérifié l’adage que dominer n’est pas gagner ! Ils se sont procuré les occasions de but les plus franches et ont dominé la rencontre, que ce soit en terme de tirs et de possession du palet, mais cela est bien inutile si cela n’est pas concrétisé au tableau d’affichage. Les situations spéciales que sont les supériorités numériques auraient pu ou dû être la solution pour les Dragons, mais l’inefficacité offensive dans ces moments-clés du match leur a joué des tours ! Désormais, les champions de France sont au pied du mur avant la 6ème rencontre, parviendront-ils à stopper cette série de 3 défaites et emmèneront-ils cette finale au bout du suspense lors d’un septième match ? Réponse samedi soir !
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