Arbitres : Mrs Bergamelli et Bourreau assistés de Mrs Barbez M. et Courgeon
Buts : Grenoble : ; 10"08 Alexandre Rouleau (ass Matthieu Le Blond et Graham Avenel) ; 24"06 Christophe Tartari (ass Nicolas Arrossamena et François Ouimet) ; 26"30 Joris Bedin (ass François Ouimet et Matthieu Le Blond) ; 37"28 Nicolas Arrossamena (ass Julien Baylacq) ; 55"20 Mitja Sivic (ass Alexandre Rouleau et Anthony Aquino) Rouen : 07"04 Marc-André Thinel (ass François-Pierre Guenette et Julien Desrosiers) ; 25"44 François-Pierre Guenette (ass Marc-André Thinel et Julien Desrosiers) ; 27"51 Jean-Philippe Paré (ass Richard Demen-Willaume) ; 33"46 Marc-André Thinel (ass Jonathan Janil et Antonin Manavian)
Pénalités
4 minutes contre Grenoble
8 minutes contre Rouen
La présence d'un Baptiste Amar en bord de glace soulignait tristement que le voyage des Isérois en terre normande s'était fort mal passé mais, invaincus à domicile depuis le début des playoffs, les Brûleurs avaient quelques arguments, à commencer par l'orgueil, pour revenir dans une série pour le moment à la main du champion de France en titre.
Photographe Laurent Lardière
Jeu installé vs breakaway.
Le début de rencontre est globalement favorable à Rouen qui va solliciter à plusieurs reprises un Raibon qui renvoie hors de portée. Les Dragons, plus collectifs et mieux organisés, vont porter le danger et bénéficier de multiples palets perdus en zone neutre pour tenter d'accélérer face à des Grenoblois dont on comprend qu'ils vont logiquement jouer la carte des contres.
Une première pénalité infligée à Sivic à 2'25 va confirmer le danger normand, et il faudra toute l'efficacité des défenseurs grenoblois, à l'image de la doublette Rouleau-Dufresne pour donner un peu d'air.
Malgré cette domination, l'étau rouennais paraît manquer d'un poil de vitesse sur les relances de ses arrières, et la volonté de presser au maximum laisse des opportunités dès que la sortie de zone est correctement effectuée en face, que les charges sont bien portées, problème qui aura de lourdes conséquences pour les Dragons qui défendent souvent trop haut.
Combinant fort bien offensivement, avec un placement impeccable en attaque-défense et un jeu collectif bien agréable à voir, Rouen est à la manoeuvre, multiplie les déviations et remises, avec deux chefs d'orchestre de grande qualité en la personne de Desrosiers et Guenette.
A 7'04, Guenette justement centre sur Thinel qui ne se fait pas prier pour ouvrir le score en étant totalement seul et bien dans l'axe du but de Raibon. (0-1)
On attend une réaction grenobloise qui va venir trois minutes plus tard, avec une vague offensive grenobloise qui percute des défenseurs normands dont la mobilité n'est pas la qualité première. Le Blond sert Rouleau, et le compresseur grenoblois claque une lucarne de toute beauté à 10'08 pour une égalisation qui galvanise Pôle-Sud. (1-1)
Rouen va ensuite commettre deux pénalités évitables mais le jeu de puissance grenoblois, malgré deux-trois lancers significatifs, ne trouvera pas la cible.
La fin de période voit une accélération du jeu avec plusieurs mélées devant les cages des gardiens qui font le travail, notons ce soir un match solide des deux titulaires.
Grenoble rentre mal dans une seconde période qui voit Paré heurter involontairement Raibon à 21'45, alors qu'une pénalité est sifflée contre Arrossamena.
Rouen, qui semble un peu moins bien qu'en première période, va déjouer son jeu de puissance, héritant à son tour d'une pénalité pour surnombre à 22'35.
Belle occasion pour Grenoble qui va passer devant, après un palet lancé à la cage par Dufresne et va de crosse en jambe sans jamais être contrôlé, pour enfin trouver Tartari qui, à cage ouverte, ne manque pas l'occasion à 24'06. (2-1)
La rencontre va alors prendre un tour offensif, avec les deux attaques qui vont engager une course poursuite effrénée et spectaculaire pour la plus grande joie du public et le désespoir de n'importe quel amateur de défense de qualité.
A 25'44, Guenette égalise après un débordement de Thinel qui voit plusieurs joueurs isérois se coucher sucessivement, et il n'a plus qu'à pousser dedans après une passe du premier cité, réalisation qui souligne la naïveté de la défensive grenobloise et sa difficulté au niveau des aides défensives, normalement données par les trois attaquants. (2-2)
Après un poteau trouvé par des Grenoblois qui rendent coup pour coup désormais aux visiteurs, une mélée devant la cage d'Ylonen montre en retour une nouvelle fois le manque d'influx de certaines armoires normandes, et c'est Bedin, en parfait cambrioleur, qui redonne de l'air aux Brûleurs à 26'30. (3-2).
A 27'51, Paré, parti en contre, slappe superbement à 45° de Raibon et claque un tir croisé pour un fort beau but et une nouvelle égalisation. (3-3)
Rouen qui va continuer son orgie offensive et bénéficier d'une nouvelle bévue des Isérois à 33'46, après un lancer de loin de Manavian, sans doute le meilleur défenseur de Rouen ce soir, qui est renvoyé sur Thinel totalement seul pour un but, que même votre grand-mère est susceptible de marquer, à cage vide. (3-4)
La fin de période assez physique va voir Grenoble revenir après une belle percée de Baylacq qui transperce une défensive rouennaise trop haute et sert un Arrossamena qui inscrit un but bien mérité, vu son implication ce soir, pour une nouvelle égalité à37'28 avant le retour au vestiaire. (4-4)
Tirs 15/12 Grenoble
Photographe Jean-Christophe Salomé
Rouen rate le coche !
La troisième période voit Rouen reprendre les affaires en main et orchestrer plusieurs opérations "sauve qui peut" devant un Raibon qui va multiplier les prouesses sur sa ligne, certaines même venues d'ailleurs. Asphyxiés sur leurs cage pendant près de dix minutes, les Brûleurs vont subir une maîtrise rouennaise dont on se demande encore comment elle n'a pu strictement rien produire ? Toujours est-il qu'après plus d'une demi-douzaine de cages ouvertes et autres finitions manquées, on commence à voir des Brûleurs parvenir à sortir de leur zone défensive, tandis que les arrières rouennais sont, à quelques reprises, à deux doigts de laisser filer l'adversaire en solitaire.
A 54'46, le "demon" Le Blond, encore une fois très à son avantage ce soir, part dans l'intervalle et Alen, pris de vitesse, y va de sa pénalité évitable, l'intéressé faisant partie des arrières rouennais qui représentent clairement la faiblesse des champions de France ce soir.
Petite cause, grands effets, car Grenoble ne va pas laisser passer l'occasion.
Pressant à nouveau un peu haut pour une équipe en désavantage numérique, Rouen va laisser Rouleau monter, se porter à l'aile avant de servir Sivic, seul au centre à une dizaine de mètres de la cage des Dragons. Reprenant le palet de volée, le Slovène dit bonjour aux araignées de l'angle droit du but d'Ylonen, en y allant d'une lucarne de classe pour le but de la victoire grenobloise à 55'20. (5-4)
Rouen va alors lancer à plusieurs reprises sur un Raibon irréprochable, avant de sortir trop tardivement Ylonen pour un final qui ne verra pas le champion de France démontrer grand-chose. Une victoire grenobloise acquise par une bien faible marge, dans une période dont on se demande encore comment elle a pu échapper aux Rouennais vu ses dix premières minutes.
Deux temps morts plus tard et l'ovation du public, on voyait Thinel et Rouleau recevoir les récompenses des deux meilleurs joueurs de la rencontre.
Tirs 13/6 Rouen
Photographe Laurent Lardière
Qui que quoi donc où ?
L'amateur de hockey sort de cette rencontre avec plusieurs sentiments, impressions, parfois contradictoires. La première est qu'incontestablement, l'explication entre les deux équipes a été spectaculaire, indécise, et d'un niveau technique et physique assez largement au-dessus de ce que l'on voit hélas en Magnus tout au long de la saison. C'est la finale, me direz-vous, certes mais la différence abyssale pose problème...laissons cela pour un autre débat. Alors oui, l'ensemble est très plaisant, avec deux effectifs de grande qualité, l'auteur de l'article a tendance à écrire quand il s'ennuie, rien de tel ce soir et un grand plaisir tout simplement à suivre ce match.
Après, le connaisseur de hockey aura tout de même une interrogation sur la qualité des deux défenses qui, disons-le, ont joué l'opération "portes ouvertes" sur la seconde période, pour une sucession de gaffes bévues et boulettes, clairement en-dessous d'un niveau d'un futur champion de France 2011-2012 qui se trouvait ce soir sur la glace. Avons-nous déjà vu deux défensives aussi faibles sur un match d'une finale, on a envie de dire que non et il était clair, pour les deux équipes qui vont passer la matinée de demain sur la vidéo, que la priorité est de mettre fin à la collection d'erreurs dans ce domaine.
Mais à quoi est dû ce problème ? L'explication est différente selon les deux équipes. A Grenoble, l'aide défensive de plusieurs joueurs est en cause, davantage que le placement et activités des arrières qui ont globalement fait le métier, et même plus. Sur la quasi-totalité des buts concédés, le marquage complémentaire n'est pas assuré et permet aux adversaires de reprendre parfois seuls et à cage largement ouverte. On retrouve ici "la griserie de l'offensive" chez certains attaquants grenoblois, expression courtoise d'un coéquipier questionné ce soir par la presse pour souligner des faiblesses déjà entrevues dans le domaine chez certains cadres étrangers des Brûleurs. De ce point de vue, les jeunes français font le métier et y mettent du coeur. Il faudra que coach Dufour rappelle ces nécessités à certains titulaires comme Aquino ou Ouimet...
A Rouen, l'affaire est différente et souligne que certains élémentss de la défense ne sont pas franchement du même niveau que les attaquants. Grands, larges, techniques, les Alen, Demen-Guillaume et autres Werenka manquent clairement de vitesse et d'influx, et ceci constitue un des deux points faibles normands avec un positionnement trop haut qui a coûté deux buts et également le jeu de puissance victorieux pour Grenoble.
Les deux équipes peuvent-elles corriger l'affaire ? Sans doute plus facilement pour Grenoble que pour Rouen qui a fait avec toute la saison, mais peut compter sur un Ylonen franchement dans le coup hier soir, mais sans doute un peu jeune pour pouvoir crier auprès de certains défenseurs en espérant être entendu comme Lhenry.
Offensivement, disons-le tout net, le charme rouennais opère et on peut se demander vraiment comment les Normands ont pu laisser passer cette rencontre avec, en particulier, dix minutes en troisième période qui ressemblaient au siège de Jéricho. Passons sur un Mallette bien discret et soulignons la qualité des joueurs déjà cités dans l'article, avec une interrogation sur leur manque de réussite en fin de rencontre. Manque de motivation ? Difficile à croire, Fatigue, plus probable et cet élément pourrait jouer un rôle ? En tout cas, sur le plan collectif, le placement, c'est ce que l'on a de mieux en France et de très loin actuellement. Un plaisir des yeux pour tout amateur de hockey, oui le public rouennais a bien de la chance et il devrait sans doute le mesurer davantage.
Côté grenoblois, ne faut-il pas revoir le temps de glace de certains joueurs, avec un Bedin excellent, mais un Avenel par exemple qui passe une nouvelle fois à travers...et ceci, sans que son engagement soit en cause. La disparition de Francis Desrosiers questionne également car le joueur n'est plus entré en jeu après la première période nous semble t'il ? Blessure, aucune information pour le moment mais ce serait clairement un coup dur pour Grenoble. Les points positifs, ceci dit, sont nombreux, avec des contres capables de faire très mal à Rouen et un engagement physique qu'il faudra poursuivre avec des mises en échec pouvant être importantes en fin de rencontre et même pour la série dans son ensemble avec une fatigue logique, vu la formule au meilleur des 7.
Alors quelle suite ? Il est clair que les deux défensives vont vouloir se reprendre demain soir, ce qui n'est pas forcément le jeu de Rouen qui a pour habitude de marquer davantage que l'adversaire, mais surtout celui de Grenoble dont le potentiel offensif paraît un peu plus limité avec, en particulier, un jeu collectif plus moyen. Avec deux gardiens sensiblement du même niveau, avec tout de même une prestation ce soir qui penche vers Raibon, vu les sollicitations plus nombreuses, les deux équipes semblent au coude à coude, ce qui est bien le plus important pour une finale réussie.
2 remarques annexes
1 : Les problèmes d'éclairage ont fait l'objet de commentaires de la part de nos lecteurs mais ils n'ont produit aucun désagrément pour nous et aucun joueur n'en a parlé en conférence de presse. Nous en ignorons l'origine exacte.
2 : Carton rouge à certains "spectateurs" de certaines loges grenobloises qui n'ont rien trouvé de plus intelligent que de bombarder, en général juste après les buts grenoblois, les supporters de Rouen placés juste en-dessous d'eux avec divers objets, et ceci avant que la sécurité ne monte pour leur demander de cesser. Ce comportement contraste avec celui des supporters grenoblois qui ont salué leurs homologues tout au long de la rencontre et l'ambiance festive vue à Pôle-Sud ce soir.
Sévère mais réaliste, sur ces PO tu ne le vois pas. Hier, transparent, mardi, pas très en vue, en 1/4, tu le vois sur un match et demi, en demi sur un ou deux matches...
Isaia a écrit
le 31/03/2012 à 17:42
Alveio, je te trouve sévère avec Mallette. Certes ce n'est pas sa meilleur saison. Mais il a bien souvent été décisif dans les gros matches depuis qu'il est sur l'ile Lacroix.
Mais je t'accorde bien volontiers qu'il est moins tranchant cette saison.
Maintenant, c'est aussi Rouen qui a eu une saison un pil en dents de scie étincelants certains soirs (voir la conti) absents certains autres....
Mais il n'en reste pas moins que Rouen est au bout, avec un Grenoble surprenant au vu de son début de saison, mais qui finit très fort.
Que le meilleur gagne...
Alveio a écrit
le 31/03/2012 à 16:41
"Passons sur un Mallette bien discret". Un commentaire qui va bien aux PO Rouennais. Un capitaine qu'on ne voit qu'un ou deux match à tout péter par série...
legrenoblois a écrit
le 31/03/2012 à 16:38
Bon article comme souvent :)
Mais concernant l'annexe 2, en effet il faut pas confondre ceux qui ont payé leur place pour la finale et ceux en loges qui sont pas des spectateurs mais des "invités" des sponsors...
Allez on va essayer d'égaliser !!!!!
M3zkall a écrit
le 31/03/2012 à 15:04
super article !
ceci dit c' est vrai que Werenka et Demen-villaume sont 2 belles boutades comme 2 recrutement.
piadino a écrit
le 31/03/2012 à 14:12
les spectateurs "d'en haut" non rien a voir avec les partisans "d'en bas" !!!!! ils viennent pour le champagne shower :-) !! le hockey ils s'en tapent le coquillard !!!!!!!
JIM3 a écrit
le 31/03/2012 à 08:49
Leblond est au niveau de ce que l'on conaissait de lui...Bravo...Sympa une finale avec autant de bons p'tits Français...
snake a écrit
le 31/03/2012 à 03:36
Bien belle rencontre avec c'est vrai deux défenses à l'ouest, mais y'a plus de buts...
Les rouennais gagnent un match de plus, je me demande si c'est pas le plus important vu la qualité de celle-ci?
C'est vrai que Leblond a quelque chose dans le coup de patin avec le Demon Blond...bien vu!