Le Metallurg démarre vite et Zaripov, en solitaire, déclenche le premier shoot. Le Lev résiste mais peine à lancer sa contre-attaque. Magnitogorsk continue à maîtriser le palet mais, petit à petit, le match s'équilibre. Les deux portiers font le ménage pour préserver le score vierge.
Le Metallurg reste installé, Khabarov, à la bleue, adresse un lourd slap en direction de la cage tchèque, Vehanen bloque mal et le puck file derrière lui, Paré, en embuscade, le pousse dans la cage tandis que l'arena explose (1-0 à 04'43).
Prague contre mais semble moins rapide que sur les autres matchs, le jeu est plus précis et le Lion se montre patient, attendant son heure. De l'autre côté, la défense uralienne apparaît comme plus concentrée, elle serre de près les joueurs adverses et épaule mieux Koshetshkin toujours solide. Petit à petit, les visiteurs semblent prendre le contrôle du match, le danger est de plus en plus présent sur la cage uralienne mais Koshetshkin, en excellent pompier, étouffe les flammes qui menacent la maison métallurgiste.
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KHL |
Magnitka neutralise le Lev physiquement |
Paré s'échappe en break, il remet au second poteau pour Osala, mais le Finlandais rate son tir alors que la patinoire était déjà debout. Mozyakin contourne la cage et trouve Zaripov dans le slot, mais Vehanen bondit et gèle la rondelle.
Magnitogorsk reprend sa vieille et désagréable habitude de laisser filer la partie lorsqu'il mène. Le Lev en profite pour revenir à l'assaut.
MMK, acculé à la défensive, commence à multiplier les erreurs, Gragnani, à la bleue, expédie un missile sur la cage uralienne, Ullström, dans le slot, dévie au fond du but pour une belle égalisation (1-1 à 13'49).
Prague continue de pousser tandis que les Renards d'Acier restent très approximatifs, sur un engagement gagné par les Tchèques, Mataï se retrouve seul devant la cage, il reprend directement mais Koshetshkin repousse.
En fin de tiers, Magnitogorsk va mieux et tente sa chance mais sans grand succès. Les dernières secondes de jeu vont donner aux cerbères l'occasion d'être éblouissants une fois de plus. Mozyakin s'échappe en solitaire, il lance, le rebond file le long de la cage, Mozyakin fonce pour le reprendre, mais Vehanen s'élance, devance l'attaquant et repousse au loin d'un bon coup de crosse. Le Lev contre, dans la foulée un tir puissant est repoussé dans l'angle par le gardien local, Kapanen, seul face à l'angle ouvert, reprend mais Koshetshkin se retourne et se jette pour repousser la rondelle sous un tonnerre d'applaudissements.
Après une première période d'excellente facture, les deux équipes se séparent sur un logique score de parité. Gagarin, sa coupe et son vaisseau Vostok restent en orbite dans l'espace.
Tirs cadrés : 18 / 7 pour Prague
Engagements : 11 / 6 pour Magnitogorsk
Rusé comme un renard, solide comme l'acier :
Le Lev démarre à grand train, Thörnberg transperce la défense et lance puissamment, Koshetshkin repousse dans l'angle, Vrana, seul au second poteau, reprend, Koshetshkin plonge et capte avec sa mitaine. La vitesse tchèque fait mal aux locaux qui plient, mais leur gardien s'illustre et maintient le score de parité.
Magnitogorsk parvient à récupérer le palet et va s'installer à l'assaut, Antipin monte à la cage, il sert Zaripov dans le slot, le vieux briscard remet à la bleue pour Biryukov qui nettoie la lucarne d'un tir parfait (2-1 à 23'32).
Les locaux poussent pour doubler leur avantage mais Vehanen ne se laisse plus surprendre. Le Metallurg, installé, cherche l'ouverture, Osala, dans le slot, ne parvient pas à déjouer le gardien.
Prague s'appuie sur ses rapides attaquants pour contrer, Azevedo et Zackrisson mènent la danse mais Koshetshkin veille. Magnitka se met à hausser le ton et joue plus physique pour tenter de freiner l'assaut tchèque. L'installation des visiteurs est plus difficile, et ils peinent à lancer.
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KHL |
Vasily Koshetshkin repousse 43 lancers adverses |
La défense se sacrifice et trempe le maillot pour maintenir son petit avantage. La pression monte sur la cage uralienne mais Koshetshkin ne cède pas dans un impressionnant ballet de saves. Prague pousse de toutes ses forces mais en vain, le gardien géant ne lâche rien et semble invincible. L'arrière-garde locale prend l'eau de toutes part et n'arrive plus à sortir la rondelle.
O'Byrne, à la bleue, profite du trafic devant la cage pour lancer juste sous la barre transversale (2-2 à 34'41).
Le Lev continue son show et tente de prendre l'initiative pour la première fois de la partie, mais Vasily Koshetshkin continue son impressionnant travail. Les contre-offensives métallurgistes finissent par porter leurs fruits.
Evgeny Timkin réussit à passer la défense tchèque, il remet dans son dos pour Yaroslav Kosov qui fusille Vehanen d'un tir puissant (3-2 à 36'56).
Prague prend un coup sur le casque, après tant d'efforts pour revenir au score, MMK reprend les devants juste deux minutes après. Magnitogorsk reste à l'offensive et fait tourner le puck, sa troïka magique va encore trouver la faille.
Danis Zaripov contourne la cage et lance, Jan Kovar, de dos, dévie le palet du bout de la palette et fait changer de direction au palet au dernier moment, celui-ci finit sa course dans les filets (4-2 à 37'37).
La foule hurle sa joie alors que le Metallurg prend un double avantage au score. Le Lev fonce à l'assaut, Vrana sert Thörnberg dans le slot mais son tir est bloqué par la défense locale. Koshetshkin se charge de bloquer les derniers lancers jusqu'à la seconde sirène.
Tirs cadrés : 19 / 8 pour Prague
Engagements : 16 / 10 pour Prague
Une fin de saison en apothéose :
Karri Jalonen décide de remplacer son gardien pour ce tiers, choix surprenant, vu que Vehanen ne peut pas grand-chose sur les buts qu'il encaisse, c'est Atte Engren qui monte sur la glace pour les vingt dernières minutes.
Le Lev, dos au mur dans cet ultime match, démarre rapidement et se porte à l'assaut, Magnitogorsk, comme à son habitude, laisse courir et cherche déjà à gagner du temps. Prague attaque avec volonté, les Tchèques proposent quelques bonnes actions offensives mais trouvent Koshetshkin ou son poteau.
Magnitogorsk, inquiet, contre alors et cherche à tuer le match, les Praguois s'en sortent sans difficulté et sortent de leur zone. Kovar récupère la rondelle et lance Sergeï Mozyakin qui s'échappe seul en break, son tir s'écrase sur le montant d'Engren et repart dans l'angle. Kovar le récupère et trouve Zaripov au centre, il feinte le tir mais décale dans l'angle pour Mozyakin qui fusille Engren trop avancé (5-2 à 43'10).
Le Lev est assommé dès la reprise, il vacille et commence à céder de tous côtés. Le Metallurg accélère encore, ses contre-offensives mettent la défense tchèque à côté de ses patins. Prague, déstabilisé, se montre extrêmement maladroit, l'Arena Metallurg, qui voit l'adversaire en grande difficulté, se met à bouillir et fait un bruit de tonnerre pour encourager ses joueurs, la ola traverse à plusieurs reprises les gradins.
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KHL |
Le Metallurg Magnitogorsk gagne la Coupe Gagarin |
Le Lev n'est plus que l'ombre de lui-même et laisse à son adversaire le contrôle du palet. Les rares offensives tchèques se heurtent à Koshetshkin.
Une mauvaise perte du palet à la ligne bleue profite à Jan Kovar, il sert parfaitement Danis Zaripov qui part seul en break et fusille Engren dans une ambiance de folie (6-2 à 52'35).
La messe est dite, Gagarin va se poser dans l'Ural, mais et si... En effet, ce but a le don de remotiver Prague qui retrouve son jeu en toute hâte.
Nemec canonne, le palet passe à côté de la cage, ricoche sur la bande et revient dans l'angle opposé où Thörnberg n'a plus qu'à pousser dans la cage uralienne (6-3 à 53'55).
L'euphorie retombe un peu dans la patinoire où l'on se souvient que le match n'est pas encore fini et qu'au hockey, les choses peuvent tourner aussi vite que la météo dans l'Ural. Le temps file contre une équipe tchèque qui tente de reprendre pied dans la partie. Prague s'installe et cherche la faille, la défense métallurgique pense déjà à la Coupe et ne voit pas le danger.
Novotny dévie idéalement pour Justin Azevedo seul face à la cage, le sniper n'en demandait pas tant pour réduire la mise dans un silence de mort (6-4 à 5819).
Le Lev a encore une minute trente à jouer et deux buts à remonter, cela paraît improbable, mais impossible n'est pas Tchèque ! Jalonen demande son temps mort et donne ses ultimes consignes, le Lev se rue en avant et s'installe. Le gardien sort et un sixième joueur monte sur la glace. La pression monte sur les épaules des locaux, le slap de brute d'Oystrick passe à côté.
Paré s'enfuit en break mais, gêné par le défenseur tchèque, il ne peut tirer, il attend dans l'angle et remet au centre pour Mikhaïl Yunkov qui lance dans le filet désert (7-4 à 59'51).
L'Arena Metallurg, délivré, peut laisse exploser sa joie, Magnitogorsk est champion et remporte sa première Coupe Gagarin dans l'euphorie générale alors que, côté Prague, c'est la tristesse. Les larmes coulent sur le visage de ces guerriers qui auront tout donné dans une finale et des playoff fantastiques.
Tirs cadrés : 10 / 8 pour Prague
Engagements : 11 / 6 pour Magnitogorsk
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Danis Zaripov
** : Jan Kovar
* : Ondrej Nemec
Le Metallurg remporte avec brio le septième match et s'adjuge sa première Coupe Gagarin. Magnitogorsk, à domicile, a bien démarré le match mais s'est trop relâché et deux fois s'est fait rattraper au score. Boostés par les arrêts stratosphériques de leur gardien, les locaux se sont ensuite échappés au score en fin de deuxième vingt grâce à un réalisme implacable. Le Metallurg a ensuite déroulé mais, une nouvelle fois, s'est fait peur à cause d'un abandon du palet en fin de partie. L'essentiel est préservé pour la bande à Mozyakin qui soulève une Coupe méritée, la première ligne offensive uralienne était tout simplement au-dessus de tout. L'impressionnant Sergeï Mozyakin remporte logiquement le titre de MVP des playoff. Koshetshkin est un gardien de classe mondiale et il l'a encore prouvé moult fois. Mike Keenan devient le premier entraîneur non-russe à remporter la Coupe Gagarin, il devient également le premier entraîneur de l'histoire à remporter, avec son équipe, et le championnat KHL (2014) et le championnat NHL (1994) à vingt ans d'écart ! La Coupe Gagarin se pose dans l'Ural, emmenant Magnitogorsk et tous ses fans dans le cosmos.
Côté praguois, c'est une énorme tristesse et une déception à la hauteur logique des attentes. Le Lev avait forcé le match 7 et, par deux fois, a su revenir au score. Prague a ensuite poussé de toutes ses forces pour passer devant mais en vain face à un gardien intraitable. Le tournant du match pour le Lion, ensuite touché coup sur coup par deux éclairs offensifs. Le Lev a sombré dans le dernier tiers et semblait toucher le fond, mais Prague a un coeur de Lion cette saison et, au courage et avec force volonté, est revenu par deux fois, s'offrant un fol espoir de retour, finalement achevé par un but en cage vide. Les larmes tchèques ne doivent pas masquer un parcours exceptionnel pour le Lev, pour sa seconde saison en KHL seulement. Prague a disputé sept matchs éblouissants dans une finale qui l'était tout autant, les Tchèques ont également surclassé leur conférence et peuvent se targuer d'être le premier club non russe à avoir atteint la finale. Certes, la déception est légitime car la Coupe n'était pas loin des crosses tchèques mais, après une saison magnifique, l'avenir ne peut que s'annoncer radieux pour le brillant Lev Prague.
La sixième saison de la KHL s'achève sur ce sacre des Métallurgistes, une saison et des playoff magnifiques, un champion à la mesure d'une ligue en constant progrès. Si l'intersaison va s'annoncer chargée, tout le monde a hâte de renfiler les patins pour une septième saison avec trois nouvelles équipes (confirmées aujourd'hui par la KHL), le retour du Lada Togliatti, le vent scandinave avec l'arrivée des Jokerit Helsinki et un parfum d'olympisme avec la création d'une franchise à Sotchi. Une chose est sûre, la meilleure ligue d'Europe a encore de belles années à venir.