Premier effet de la Chouette ?
Messire le Duc, dans sa patinoire perchée, tenait dans ses crosses une victoire, à l'église Notre-Dame la chouette s'en alla toucher, il pensait que bonheur et chance allaient lui prévaloir. Maître Strasbourgeois s'en venant sur la route, espérait venir bousculer, chahuter et semer le doute.
Le début de partie fut lent et poussif, on se demanda longtemps qui serait le plus approximatif. Amis de la chouette s'en allèrent porter le premier coup d'escopette. Maître Eriksson, par l'odeur du caoutchouc alléché, se plaça au second poteau mais son tir a raté.
Le break d'Andersson, rapide et bien mené, s'arrêta net sur Vladimir Hiadlovsky, l'expérimenté.
|
Photographe : Guillaume MEURISSE |
Barrier veille devant l'Etoile Noire |
Alors que la Cigogne se retrouva doublement pénalisée, la Chouette du feu les marrons ne put tirer. Les tirs furent bien mal cadrés, et l'ami Hiadlo moult en a arrêtés.
Messire le Duc, pas inquiet pour autant, continua encore son assaut convaincant. Et comme patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, la Chouette pu débuter son ouvrage.
Maître Åhsberg, derrière la cage, put glisser la rondelle devant, sur un bel ajustage. Maître Andersson, sur une action confuse, réussit à pousser derrière la ligne sur un coup d'arquebuse (1-0 à 09'09).
Dame la Chouette, au lieu d'accroître son avantage, laissa filer la partie et allait subir l'orage. En effet, Dame Cigogne ne voulait pas repartir bredouille de Bourgogne.
Les contres s'accumulent sur la cage dijonnaise et, sur l'un d'entre eux, Maître Trudeau monte la mayonnaise (1-1 à 14'00).
La partie si bien entamée s'en allait dans l'approximatif retomber. Le jeu était haché et brouillon et bien rares étaient les installations. En fin de tiers, les Strasbourgeois allaient finir au cimetière.
Une mauvaise sortie de zone de Dame Cigogne profitait au Duc de Bourgogne. Maître Eriksson, sur le côté du but, envoyait Strasbourg dans les cordes d'un bel uppercut (2-1 à 18'25).
Dame la Chouette, ayant bien fait son ouvrage, laissait Messire le Duc avec un petit avantage.
Tirs cadrés : 15 / 10 pour Dijon
Engagements : 9 / 7 pour Strasbourg
Commère Cigogne trompe la Chouette :
Messire le Duc semble plus inspiré, dès les premiers coups de patins donnés. Sa force et sa volonté vont-elles remplacer la chance que la chouette a donné ? Très vite, Commère Cigogne reprend le jeu à son compte et domine la Chouette sans aucune honte.
Les Alsaciens sont pris par la patrouille mais le jeu de puissance ducal va encore se montrer bredouille.
|
Photographe : Guillaume MEURISSE |
Vladimir Hiadlovsky toujours en excellente forme |
Pire encore, ce sont les Strasbourgeois qui vont aller faire l'exploit.
Maître Correia lance un contre parfait et va conclure son forfait, seul il dévie pour Cibula, Barrier ne peut que constater les dégâts (2-2 à 23'06).
La Chouette, inquiète, doit concéder une pénalité qui n'est pas pour l'arranger. Commère Cigogne vint frapper à la porte mais Maître Barrier resta solide, comme son escorte.
Une fois encore, Messire le Duc hacha son jeu et son offensive resta caduque. Les Dijonnais sont désordonnés et mal agencés, Strasbourg en profite alors pour forcer.
Julien Correia dans la défense slaloma, et la cage ouverte de son tir aligna (2-3 à 31'04).
Dame Cigogne poussa son avantage et obtint une supériorité mais, malgré sa domination, ne put en profiter. Dijon, sous l'éteignoir, passa tout près de définitivement choir. En fin de période, l'Etoile Noire brilla tant, que la Chouette produisit un jeu navrant. Seul Maître Barrier fut bien campé et devant sa cage a moult fois virevolté.
Commère Cigogne eut sans doute tué la partie si ses actions offensives elle eut fini.
Tirs cadrés : 21 / 12 pour Strasbourg
Engagements : 12 / 8 pour Strasbourg
La Chouette porte chance et bonheur :
Strasbourg alla attaquer d'entrée mais Messire le Duc sut bien repousser. La contre-offensive fut de mise pour la Chouette qui s'empêtra dans la défense et se cassa la binette. L'assaut ducal ne faiblit pas d'un poil. Mais, dans cette débauche d'énergie, les Dijonnais avaient un maître du nom de Hiadlovsky. Le cerbère slovaque, mitraillé, plongeait de tous côtés.
Et même lorsqu'il était battu, la pointe de la palette de Carlsson le secourut. La Cigogne, recroquevillée sur son avantage, fit le dos rond et emporta de son adversaire tout l'ouvrage. Maître Kevorkian en contre fut lancé, mais son tir de la botte fut détourné, Maître Valier arriva sur ces entrefaits mais ne put reprendre le palet.
|
Photographe : Guillaume MEURISSE |
Emmanuel Boudreau, l'homme du match |
La Chouette s'emmêla dans son propre jeu et repartir à l'assaut ne le put. Dame Cigogne, qui mit la trappe au centre de la glace, put pendant longtemps bloquer du Duc la chasse.
Les Alsaciens jouent le chrono alors que Dijon tente de briser Hiadlo de nouveau. La fin de partie est de plus en plus laborieuse pour Dijon, Tolvanen ne parvient pas à recadrer ses troupes, debout sur le pont.
En fin de partie, alors que le calice semble être bu jusqu'à la lie, les Ducs demandent leur temps mort pour tenter de donner un ultime effort.
Alors que la Cigogne tient le choc, une mauvaise faute pour retard de jeu vient de nouveau porter un coup d'estoc. Strasbourg fait front pour tenir mais à six contre quatre, la Cigogne trouve son maître.
Boudreau, à la bleue, lance comme une brute et profite du trafic pour inscire le but (3-3 à 59'10).
Il ne restait que dix secondes mais la Chouette est revenue dans la ronde. Il faut donc avoir recours à dix minutes de prolongation pour, du vainqueur de ce match, connaître le nom.
Tirs cadrés : 14 / 10 pour Dijon
Engagements : 12 / 9 pour Strasbourg
La Chouette rend heureux :
La prolongation est équilibrée et disputée dans une ambiance survoltée. Les contre-offensives dijonnaises ne sont que des tentatives. Une fois encore, Maître Hiadlovsky a le dernier mot et la partie n'est pas encore finie. Andersson, en solitaire, envoie un puissant lancer, mais Compère Hiadlovsky ne bouge pas d'un cil et permet à Strasbourg de prolonger.
L'Etoile Noire mène à son tour la charge, mais Maître Barrier s'interpose et a encore de la marge.
Capitaine Hiadlovsky s'illustre devant la cage visiteuse et comble les égarements de sa défense poreuse. Une perte de palet provoque crainte et Hiad est très inquiet. Il plonge au premier poteau mais en perd sa crosse, il se redresse d'un bond et se remet devant sa cage tel un colosse. Dijon cherche l'angle ouvert et Boudreau canonne, Hiadlovsky s'envole et repousse comme personne. Le palet repart et Daniel Åhsberg s'en empare, il lance sous la transversale, le puck heurte la barre et repart en diagonale, terminant sa folle course dans les filets (4-3 à 67'54).
Trimolet explose de joie et gronde comme le tonnerre, tandis que Maître Hiadlovsky, à terre, est malheureux comme les pierres.
Tirs cadrés : 10 / 8 pour Dijon
Engagements : 5 / 2 pour Strasbourg
Meilleurs poètes et conteurs :
*** : Emmanuel Boudreau
** : Vladimir Hiadlovsky
* : Julien Correia
Moralité : Dans cette fable inédite à Trimolet, que retenir de ce match de hockey ? Nous aurions pu dire : rien ne sert de courir il faut partir à point, ou la loi du plus fort n'est pas toujours la meilleure. Préférons pour cette poésie, une fin plus accomplie.
Dijon n'a point démérité mais a pu compter sur chance et félicité. En effet, malmenés et dominés durant la plus grande partie de ce match, les Ducs l'ont finalement emporté. Si l'offensive a, une nouvelle fois, été bien timide, il faut reconnaitre le talent et la bonne performance de Barrier qui a été plus que rapide. Messire le Duc a touché la chouette porte-bonheur de l'église Notre-Dame de Dijon, et il a bien fait, car sans elle on aurait dû signer la capitulation.
Strasbourg aura dominé la plupart du temps réglementaire si ce n'est le début du premier tiers. Dame Cigogne, trop confiante, a cru pouvoir tenir son avantage jusqu'au bout de la nuit. Mais il n'en fut rien, l'opiniâtreté ducale eut raison de son envie. Dans cette partie, Strasbourg aura manqué de chance mais aussi de finition, il faudra revoir quelques points pour rendre une parfaite partition. Rendons une fois encore hommage à Vladimir Hiadlovsky, l'homme qui aura tant tenu son équipe de mal en pis. Le chat était vigilant, courageux, vif et brave jusque dans la triste sortie, il a été copieusement félicité et consolé par ses coéquipiers et tous ses amis.
Dijon repasse troisième dans la douleur, les Alsaciens sauvent un point avec honneur mais passent dixièmes et retrouvent le descendeur.