Belarus – France. De prime abord, ce n’est pas une affiche de rêve. Pourtant, en cas de résultat positif, les Français maintiendraient l’espoir d’accéder aux quarts de finale. Pas de surprise concernant les effectifs, les frères Kostitsyn ont rejoint le groupe et Guttig est absent, conséquence de la charge subie face à la Suisse.
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Photographe Lilian Graverol |
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La rencontre démarre calmement. Aucune des deux équipes ne souhaitant visiblement prendre le jeu à son compte. Meunier fait feu le premier avant que Stas ne tente un coup de filou de la bleue mais ne surprend pas Huet. Ce dernier connaîtra tout de même des frayeurs, l’intenable Meleshko essaiera en finesse d’obtenir une déviation près du but et, quelques secondes plus tard, ne réceptionnera pas un bon centre de Stas.
Alors que débute la valse des pénalités biélorusses, la pression s’intensifie côté français. Auvitu artille de loin par trois fois sans trouver le cadre, le tout entrecoupé d’une tentative de Treille sur les jambières de Koval.
Une fois la pénalité tuée, les Rouges reprennent le front. Kitarov hérite du palet devant Huet mais n’ouvre pas la marque. Eprouvant des difficultés à sortir les palets de leur zone, les Bleus se font surprendre par un jeu en triangle de l’escouade Korobov-Ugarov-Kalyuzhny qui déséquilibre la défense française. Au final, cela permet au #71 de scorer juste au-dessus de la mitaine de Cristo (8’15).
Les Blancs du jour ont du répondant. Ils l’ont montré durant ce tournoi et ils ne se laissent pas abattre par ce but. Toutefois, les attaques restent timides. Meunier est trop court pour une reception de palet sur une contre-attaque de Treille. Le final de l’aventure goûtera la botte de Koval avant que S. Da Costa ne s’en prenne aux épis de blé brodés sur le maillot du portier en frappant le plastron.
Puis, grosse alerte devant le but français, Meleshko glisse le puck sous les jambières de Huet qui repousse péniblement, ventre à terre, l’offensive. Du moins, c’est ce que l’on croit à vitesse réelle, mais les images prouveront que la rondelle avait bien franchi la ligne d’une bonne dizaine de centimètres.
Aux Français de mettre à profit ce coup du sort. Mais les deux opportunités en supériorité ne donneront rien.
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Photographe Lilian Graverol |
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Ayant sans doute revu les images du but oublié par les zèbres dissidents, les Biélorusses prennent le commandement et le contrôle du match. Dans un premier temps, Huet intervient de la jambière pour annihiler les plans hostiles, avant de jouer de la mitaine sur les offensives déployées en supériorité.
En effet, Treille puis T. Da Costa iront voir si le banc des pénalités est plus confortable que celui dévolu aux équipes. Meunier, bénéficiant du rebond de Bachet, aura la possibilité d’égaliser mais laissera à Koval l’occasion de briller.
S’ensuit une longue, très longue, période où rien ne passe des deux côtés, le palet fait des tours de glace plus ou moins rapidement sans qu’aucune des équipes ne le porte plus de vingt secondes consécutives.
Hecquefeuille en est réduit à tirer de la zone neutre pour casser cette douce musique et obtenir une remise en jeu favorable. T. Da Costa, préférant visiblement le banc côté prison, assiste bien confortablement au show Auvitu tout près de marquer en infériorité.
C’est présent sur la glace qu’il voit Hecquefeuille ramener ses coéquipiers à un score de parité. Après une première tentative infructueuse, détournée de l’épaule, le joueur du Servette trouvera la lucarne d’un Koval en extension qui se blessera sur l’action (37’57). Il laissera place au Dimitri Milcharov, troisième gardien de la formation, au style peu orthodoxe, comme il le démontera rapidement sur une tentative de S. Da Costa.
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Photographe Lilian Graverol |
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Les Français ont comblé leur retard et face à la défensive des hommes de Jari Levonen, ce n’est pas une mince affaire. Les Finlandais, les Canadiens et autres Américains s’y sont longtemps cassé les dents.
Auréolé de son but, Hecquefeuille (prononcez Hikifiyi en finnois) s’engouffre dans les lignes adverses mais bute sur Milcharov, pas toujours rassurant dans ses interventions.
On retrouve le même faux rythme qu’en milieu de match. Kolosov et Ugarov, côté Bélarus et T. Da Costa, côté France, tentent des coups de semonces mais la partie ne décolle pas. La possession est tout de même française. On se contentera de cela dans un premier temps, néanmoins Meleshko, sur une rare incursion adverse, dévie le slap de Goroshko mais pas assez pour terrasser Huet.
Desrosiers est sanctionné pour une crosse haute imaginaire et, à l’image du match, la défense à quatre ne cède pas, lui permettant à son retour sur le glaçon de partir en contre sur la gauche sans pour autant libérer ses partenaires.
La troupe tricolore sait qu’il lui faut une victoire en temps réglementaire pour continuer à rêver. Ils multiplient donc les assauts. Pourtant, c’est bien Graborenko qui se montre le plus dangereux mais Huet a l’épaule ferme.
Les Français jettent leurs dernières forces dans la bataille et au prix d’une charge victorieuse d'un duo fin stratège qui va offrir un but salvateur aux tricolores. S. Da Costa sert Auvitu en position favorable de scorer et il ne laisse aucune chance à Milshakov (58’43).
Le banc exulte, reste à tenir 1’17 et ce n’est pas la sortie du portier biélorusse qui va fissurer l’édifice France : les Bleus tiennent leur « huitième de finale » face à la redoutable Slovaquie du géant Chara. Une rencontre à jouer sans pression supplémentaire en position d’outsider