C’est le jour J pour les Bleus. En fin de tournoi, les langues se délient et les Français reconnaissent désormais que c’était pour ce type de match qu’ils avaient travaillé si fort et pas seulement pour éviter la relégation. Face à eux, les coéquipiers de Tatar qui n’ont besoin que d’un point pour s’assurer le quart.
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Photographe Lilian Graverol |
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Il y a 10 ans, la Slovaquie décrochait son seul titre pour intégrer le club très fermé des Champions du Monde, et, dès le second shift, on sent qu’elle veut justifier son rang, Satan shootant déjà dans la jambière d’Huet. Bertrand tentera bien de répliquer mais, sur une entrée en zone anodine, Bartovic frappe au but et loge le palet sous la mitaine d’Huet (2’36).
Cueillis à froid, les Français régissent bien, Henderson butant sur Lako, Baranka décide de lui répondre mais trouvera aussi le gardien sur sa route. Les Slovaques prennent le contrôle du palet, une combinaison Bartovic-Mikus après une perte de puck de Besch étant tout prêt d’aboutir, Huet réalise l’arrêt qui fallait pour maintenir ses coéquipiers dans la partie.
Quand Sernen prend une pénalité, on pense que la physionomie de la rencontre va pouvoir changer mais 4 secondes plus tard Meunier est sanctionné à son tour. Les Français éprouvent toujours des difficultés à dégager le puck et Kopecky valide la domination de son équipe en reprenant le rebond de Radiovojevic (6’50).
Conscient du départ catastrophique qu’ils viennent de réaliser, les Bleus profitent de l’euphorie régnant côté slovaque, Treille détournant parfaitement un revers flottant de Rouleau (7’11). Revenus dans la partie, ils multiplient les tentatives de shoots, de près par Auvitu, de loin par Raux, ou en passant en revue la défense comme S. Da Costa.
De la mitaine, du bouclier ou même du coude, le portier slovaque montre qu’il n’a pas un des meilleurs pourcentages d’arrêts par hasard. Pour mettre un terme au show Lako qui commence, Teddy Da Costa reprend un puck mal dégagé par Chara, s’engouffre dans la défense et le glisse entre les bottes (15’00).
La France fait mieux que résister, elle empêche désormais les Slovaques de déployer leurs attaques, même Mikus n’y croit pas lorsqu’il adresse le dernier tir du tiers.
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Photographe Lilian Graverol |
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Malgré ce qu’annonce le tableau d’affichage, dont le seul montant représente le budget d’un club de Division 2 française, les Français ne mènent pas 3-2 mais font jeu égal avec la dixième nation mondiale. Treille et Hecquefeuille démontrent cela dès la première minute, alors que Mikus oblige Huet à une grosse parade.
Contrairement à celle d’hier, la partie ne manque pas de rythme, on navigue d’un côté à l’autre. Henderson et Bertrand font des misères à l’arrière-garde slovaque en zone bleue, mais la défense française est mise à mal par Tatar ou Chara de loin.
Les Bleus restent très actifs en zone neutre et récupèrent beaucoup de palets mais se heurtent invariablement à Lako. Les Slaves n’arrivent pas à aller au bout de leurs actions, Surovy s’essaie à l’exercice de la déviation mais apporte plutôt de l’aide aux Français en claquant le plexi. Mikus restant à terre, Fleury est expédié en prison, suivi 11 secondes plus tard de Sekera.
On se souvient alors des conséquences du jeu à 4 contre 4 durant le premier vingt. Mis à part Bliznak, les Slovaques ne se fournissent pas l’occasion de repasser devant, ce sont les Français qui, au retour de Fleury sur la glace, se créent la plus belle situation obligeant Lako à se coucher.
Le #9 ne se montrera pas plus adroit dans un embouteillage devant le but ennemi. Hecquefeuille ne parvient pas non plus à concrétiser la domination des siens. Quand Meunier purge une nouvelle pénalité, on se demande si celle-ci va arriver à son terme ou quel Slovaque va le suivre au cachot.
Chara apporte un élément de réponse en se décalant côté droit, adressant un slap dont il a le secret à la cage et permettant à Handzus, posté devant Huet, de redonner l’avantage à ses coéquipiers (35’26).
Toujours pas abattus, les hommes d’Henderson répliquent par un tir de Rouleau mais la barre transversale en tremble encore. Radiovojevic regrettera de ne pas avoir su fructifier la perte de puck de T. Da Costa en allumant le plastron Huet, puisque Fleury se montre enfin efficace, idéalement servi par le serial assistant Meunier, malgré Chara et Bellemare qui bouchent l’accès au but (39’21).
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Photographe Lilian Graverol |
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Il reste vingt minutes pour trouver la clé et la conserver. Mais le début de tiers est difficile pour les Bleus. Radiovojevic part de son camp, feinte la passe avant de s’offrir la lucarne d’Huet (40’39). Bartovic et Miklik tenteront bien de l’imiter néanmoins le gardien de Fribourg ferme bien son angle.
L’équipe de France a du mal à sortir les palets et n’agit plus qu’en contres : S. Da Costa trouve le plexi et Bachet doit faire face à un barrage de joueurs dans le slot. Roussel, lui, profitera de cet amas devant la cage pour ajuster dans un angle fermé la lucarne opposée de Laco (45’17).
Sentant que la situation pourrait leur échapper, les Slovaques ont tout intérêt à calmer le jeu mais ils ne s’y résolvent pas. Ils se ruent à l’attaque, d’autant plus que Besch vient de ramasser deux minutes, lorsque Auvitu part de son but pour alerter Laco de l’autre côté du glaçon. L’intenable Radivojevic hérite du palet et profite du fait qu’Huet soit de nouveau masqué pour le déjouer (50’27).
Les Français sont assommés, pour la première fois de la rencontre, on voit qu’ils doutent, les sorties de zones sont plus hasardeuses et les offensives timides. Bellemare, ayant déséquilibré le gardien, frappe sur Chara malgré l’ouverture et Treille visera l’épaule de Laco.
Dans les derniers instants, Huet demande à sortir mais la possession étant slovaque, il ne peut s’y résoudre. Malgré le temps mort demandé et le sixième attaquant, le score n’évoluera plus, Bartovic manquant même la cage vide. Le rêve est passé, pourtant l’histoire qui s’annonce promet d’être belle.