Suisse - Russie  

L'armée rouge aurait été fière :

Le palet est lâché dans une Minsk-Arena comble et totalement acquise à la cause russe. Le mondial 2014 peut commencer, les Russes contrôlent vite le palet et temporisent le jeu. Denisov, derrière la cage, fait une longue passe jusque dans le centre de la glace, Shipatshyov dévie à l'aveugle d'un bon coup de crosse, le puck file jusqu'à Sergeï Plotnikov qui s'échappe en break, il fixe le gardien et loge un missile juste au-dessus de son épaule (0-1 à 00'13).
La foule gronde pour saluer cette ouverture du score sur le premier lancer de la partie, comme on dit dans le hockey "he shoots, he scores !" La Russie continue son pressing, Shirokov, devant la cage, bute sur le portier helvète.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Les Russes s'imposent avec brio

La Suisse lance quelques bonnes contre-offensives mais ne parvient pas à prendre à défaut Bobrovsky bien dans ses bottes. Brunner s'infiltre dans la défense mais "Bob" ne se laisse pas surprendre.
La Nati est pénalisée mais le powerplay russe mal négocié ne fait guère de frayeurs à Genoni. A peine revenus à cinq, les Suisses sont de nouveau sanctionnés. Leurs adversaires posent le jeu, Belov dévie dans l'angle pour Ovechkin, il déclenche son tir du poignet imparable et trouve le chemin des filets (0-2 à 06'34).
La Suisse repart vite et commence à trouver des brèches dans la défense slave, mais le portier russe a encore le dernier mot. Une faute russe permet aux Suisses de montrer leur powerplay, mais le killing play russe est parfait, la défense et le portier sont en symbiose et parviennent à tuer la faute. Kuznetsov, en contre, tente sa chance mais fait tinter le poteau.
Une nouvelle faute des Russes donne cette fois des sueurs froides aux fans de la machine rouge, mais Bobrovsky fait le ménage avec brio. Anisimov parvient à contrer en solitaire mais Genoni s'offre une parade magnifique. Les Suisses parviennent à contrer, Weber, dans l'angle, lance puissamment mais sans succès.
Les Russes reviennent vite en avant, Chudinov lance de la bleue, Vadim Shipatshyov, sur la route du tir, dévie le palet dans le but suisse (0-3 à 17'15).
Alors que la Minsk-Arena triomphe, les Helvètes, assommés, tentent de repartir au charbon mais sans succès devant le solide gardien de la Sbornaya.

Tirs cadrés : 11 / 10 pour la Russie
Pénalités : 6 / 6
 

Genoni bien seul :

Le deuxième tiers reprend plus calmement, les Russes contrôlent toujours le palet. La Suisse attend son heure mais se montre particulièrement dangereuse lorsqu'elle est à l'offensive, Bobrovsky continue de veiller au grain et permet à son équipe de rester devant. Artyom Anisimov parvient à partir en contre, il dribble idéalement Genoni mais son tir passe juste à côté de la cage grande ouverte.
Les Alpins, sous pression, sont contraints à la faute, le powerplay russe se crée quelques bonnes occasions mais Leonardo Genoni a le dernier mot. La Suisse plie et commence à vraiment inquiéter mais, au courage et redynamisée par les bonnes parades de son gardien, parvient à rester à flots.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Ovechkin marque 2 points dans ce match

La Nati continue de lancer des contres dangereux que le gardien russe et sa défense gèrent au mieux.
La Russie conserve l'initiative et va faire de nouveau sauter le coffre-fort suisse. Kulyomin contourne la cage et remet à la bleue pour Anton Belov, le canonnier fait parler la poudre, le palet passe entre les pads du portier de Davos et finit sa course dans les filets (0-4 à 29'06).
La Russie force pour en finir avec son premier adversaire, mais Genoni s'interpose avec brio. Ovechkin s'échappe, il laisse derrière lui pour Medvedev qui reprend puissamment mais, une fois encore, le gardien suisse ferme la porte.
La Suisse, en grande difficulté, parvient à reprendre pied dans la rencontre, Schappi tente sa chance mais en vain face au gardien russe.
La pression est constante sur la cage suisse et il faut tout le talent du portier des Grisons pour éviter la déroute complète de la Nati face aux snipers de la Mère Russie. La Suisse joue le contre mais Bobrovsky, impérial, préserve la virginité de ses filets.
Plotnikov, en break, est accroché et obtient donc une faute, le powerplay russe est plutôt faible. Une seule grosse action est à noter, Kuznetsov contourne la cage et remet dans le slot pour Shipatshyov qui reprend de volée, mais Genoni repousse par miracle du bout de la jambière. La Suisse, de plus en plus lâchée dans le jeu, durcit alors ses mises en échec pour tenter d'enrayer l'assaut slave.

Tirs cadrés : 13 / 8 pour la Russie
Pénalités : 4 / 0 pour la Suisse
 

Bobrovsky plus hermétique qu'une banque suisse :

La Russie est pénalisée dès la reprise, le powerplay helvète ne donne strictement rien, les Russes s'en sortent bien et se payent même le luxe de contrôler le palet à seulement 4 joueurs. Ambühl, en solitaire, vient lancer comme une brute mais Bobrovsky s'interpose. Ovechkin vient lui répondre dans la foulée par un tir aussi puissant et aussi bien bloqué par Genoni.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Sergeï Bobrovsky repousse 27 tirs et blanchit

La Sbornaya s'installe dans la zone offensive et contrôle la rondelle, la Suisse joue toujours le contre mais bute toujours sur le gardien adverse. Belov enfonce la défense suisse, dévie au second poteau pour Dadonov qui reprend de son mieux mais Genoni parvient à repousser.
Le jeu et rapide, propre et équilibré, la partie devient de plus en plus défensive à mesure que le temps défile. La Suisse, qui n'a plus le choix, tente de revenir dans le coup, la défense russe laisse quelques passages mais se montre plutôt efficace. Mais le maître de cérémonie a un nom sur la glace de la Minsk-Arena et c'est Sergeï Bobrovsky. Le portier russe est impérial face aux sollicitations que ce soit face à Brunner ou Cunti. La foule tonne "Bobrovsky, Bobrovsky !" et elle ne s'y trompe pas. Le jeune Fiala s'infiltre mais Belov, solide, dévie son tir.
Le temps file alors que la Nati tente de sauver son honneur, mais en vain. Tikhonov fait un énorme travail devant la cage mais bute sur le portier, le rebond file jusqu'à Ovechkin qui remet plein axe pour Danis Zaripov qui fusille Genoni d'un lancer parfait (0-5 à 58'25).
Le ciel rouge tombe sur la tête des Suisses qui ne savent plus que faire face à la machine rouge, complètement retrouvée. Les Russes poussent jusqu'au bout face à des Helvètes assommés. Les 13 300 spectateurs sont debout pour la dernière minute et scandent "Rassia, Rassia !"
La sirène retentit, offrant une victoire nette et sans bavure pour la bande à Oleg Znarok en ce jour de la victoire (9 mai), quasi sacré en Russie.

Tirs cadrés : 9 / 7 pour la Suisse
Pénalités : 2 / 0 pour la Russie


Etoiles Hockey Hebdo :

*** : Sergeï Bobrovsky
** : Vadim Shipatshyov
* : Aleksandr Ovechkin
 

La Russie démarre de la meilleure façon le Mondial biélorusse. Après une préparation mi-figue mi-raisin, l'orchestre de Znarok a récité ses gammes de la meilleure façon possible pour ce premier match. L'offensive a tourné comme du papier a musique, marquant à cinq reprises et dès les premières secondes du match. Les lignes se sont bien trouvées et le jeu russe, si agréable à voir, a été poussé à son paroxysme. La défense, moins percutante, a tout de même fait son job et s'est resserrée au fur et à mesure du match, il faudra accélérer le repli défensif pour être plus efficace à l'arrière. Sergeï Bobrovsky, l'enfant de Novokuznetsk, a été impérial dans ce match et comble les attentes de tout un peuple. Il ne faut pas s'emballer du côté de la Mère Patrie et continuer à travailler mais nul doute qu'Oleg Znarok, qui a bien la tête sur les épaules, fera ce qu'il faut. En ce jour de la victoire en Russie, la Sbornaya a répondu parfaitement présente.
La Suisse chute lourdement pour ce premier match, pourtant la Nati n'a pas été ridicule, loin de là, mais elle a rapidement explosé face au réalisme implacable de la Machine Rouge complètement retrouvée. Genoni a porté l'équipe sur son dos mais il n'a rien pu faire pour contenir l'assaut. La défense, trop juste, devra travailler dur pour se ressaisir, les fautes stupides doivent à tout prix être évitées. L'attaque helvète a plutôt bien tourné mais s'est montrée trop prévisible, pas assez construite pour battre un gardien en état de grâce.
La Nati jouera, dès demain soir, face aux Etats-Unis et elle espère se reprendre. La Sbornaya, elle, défiera sa bête noire finlandaise dimanche.