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Drafté en première ronde en 2013 par le
Lightning de Tampa Bay, qui avait décidé de miser sur le jeune Québécois plutôt que sur le jeune défenseur prometteur Seth Jones,
Jonathan Drouin ne s’attendait probablement pas à un tel regain de popularité en cette fin de saison.
En 2014 – 2015, l’ailier, âgé désormais de 21 ans, avait effectué 70 sorties avec le Lightning et avait totalisé 32 points dont seulement 4 buts.
Son total, s’il n’était pas des plus anodins, n’était pas non plus dans la lignée des exceptions que peuvent faire des joueurs comme
Crosby ou autre
Ovechkin. Le joueur possède cependant une belle capacité à créer le jeu.
Réassigné en début de saison avec le
Crunch de Syracuse, Drouin avait dû passer par l’
AHL pour faire ses gammes et espérer revenir un jour dans la grande Ligue.
C’était sans compter sur le caractère « sanguin » du Québécois qui ne s’est pas présenté, le 20 janvier, à un match de la franchise école de Tampa Bay. Refusant de jouer pour la pépinière et demandant à être échangé, Drouin se reposait sur son agent pour l'avenir. Une mauvaise gestion de la communication autour de cet épisode lui a valu les foudres de l'organisation.
Son coup de sang avait été puni par le directeur général du Lightning,
Steve Yzerman, qui l’avait mis au repos forcé pendant de long mois, en colère face à l’attitude inacceptable du joueur.
Contraint de rester chez lui, le jeune attaquant avait continué de s’entraîner, seul dans son coin, pour garder la forme, avec Paul Gagné.
Coup du sort,
Yzerman, qui comptait échanger le « révolté » à la date limite des transactions le 29 février dernier, a mesuré sa colère et calculé sa marge de manœuvre. Il ne le savait sans doute pas, mais l’ancien joueur étoile des
Red Wings de Detroit a pris à ce moment la meilleure décision de la saison.
En mars, Drouin faisait son retour au jeu dans la
ligue américaine et prenait son mal en patience en enchaînant les bonnes performances.
Début avril, la nouvelle de la blessure de
Steven Stamkos permettait à Drouin de réaliser enfin son rêve.
Steve Yzerman tentait un coup de maître en rappelant l’ancien dissident et en demandant à Jon Cooper de l’aligner sur le premier ou le second trio. Le coup ne tardera pas de se révéler payant puisque, dès son premier match avec le Lightning, Drouin inscrit son nom sur la fiche de pointage.
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Depuis, le jeune attaquant s’est montré exemplaire, que ce soit dans l’attitude ou dans l’efficacité. Il est apparu quasi systématiquement au tableau des marqueurs depuis le début des séries éliminatoires et a pesé dans l’effectif, comme pourrait le faire un certain
Steven Stamkos. Son entente avec
Nikita Kucherov est parfaite, et l’ensemble de ses coéquipiers semblent aimer sa présence dans l’effectif.
En passant en moyenne 20 minutes par match sur le glaçon,
Jonathan Drouin a su s’imposer comme un joueur important de l’organisation. Une renaissance qui pourrait aussi peser sur la décision finale de la série face aux
Penguins de Pittsburgh. Avec 11 points en 12 rencontres lors de ces play-offs, Drouin s’affirme comme un joueur majeur et, avec ses 8 passes décisives, il prend à cœur son rôle de créateur de jeu.
Seul inquiétude, le retour au jeu de
Steven Stamkos s’approche, alors que faire de Drouin ? Il semblerait que le jeune Québécois ait gagné sa place à long terme au sein de l’organisation, il compte bien finir d’écrire la belle histoire qu’il a entamée et saisir à pleines mains sa seconde chance.