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Hockey sur glace - NHL : National Hockey League - AHL
NHL : Le malaise Crosby
 
Joueur d'exception de la première ligue de hockey du monde, Sidney Crosby traverse une période difficile
 
MSL, Hockey Hebdo Baptiste Favre le 25/11/2015 à 08:00


Véritable star de la NHL, Sidney Crosby (29 ans) est considéré par beaucoup de spécialistes comme le meilleur joueur de la planète hockey. Membre du Triple Gold Club (Stanley Cup - Mondiaux - JO), le capitaine des Penguins de Pittsburgh et du Team Canada est tout simplement en ce moment en panne. En effet, depuis le début de saison (article réalisé le 24/11/2015), le double vainqueur du trophée Art Ross (meilleur marqueur de la ligue) ne compte que 11 petits points (3 buts / 8 ass) en 20 matchs, son plus mauvais départ depuis le début de sa carrière en NHL. Avec Bylsma comme entraîneur, Crosby marquait 1.44 point par match alors qu'avec Johnston son ratio tombe à 0.98

L'excuse physique :
Photo hockey NHL : National Hockey League - AHL - NHL : National Hockey League - AHL - NHL : Le malaise Crosby
Gregory Shamus/NHLI via Getty Images

C'est généralement vers le physique des joueurs que l'on se tourne quand leurs performances sont en dessous des attentes. Concernant le cas du #87, ses ennuis de santé semblent derrière lui. En effet, sujet aux blessures et aux commotions entre 2010 et 2012 (63 matchs seulement sur 184), il n'a plus eu de blessure majeure depuis sa fracture de la mâchoire subie le 30 mars 2013.

Les regards se tournent aussi vers son poignet droit. Blessé à cette partie du corps fin 2014 (il a joué la totalité des PO 2014 blessé), il a toujours refusé de se faire opérer et on le dit "en gêne" pour réaliser certains mouvements. Pas convaincant non plus au regard de ses bonnes stats de l'an passé (84 points en 77 matchs) durant laquelle il a marqué presque 30 buts.

Physiquement, il reste l'argument de la fatigue. Surprenant ? Pas tant que ça. Minée par les problèmes physique, la carrière de Crosby a connu des "trous" de plusieurs mois sans match. Depuis deux saisons, il joue quasimment tous les matchs et, si on compte ceux de cette saison, Crosby n'a manqué que 7 matchs depuis le début de la saison 2013-2014 et on peut lui rajouter les Jeux Olympiques et les Mondiaux (champion du monde avec le Canada à Prague en 2015). Son corps n'a peut être plus l'habitude de jouer autant. Pas très fiable non plus quand on connaît le degré de professionnalisme des franchises NHL pour préparer au mieux leurs joueurs pour les longues saisons et Crosby n'est plus un junior, il sait être à l'écoute de son corps.

Un joueur qui n'aime pas le changement
Photo hockey NHL : National Hockey League - AHL - NHL : National Hockey League - AHL - NHL : Le malaise Crosby
GEOFF BURKE, USA TODAY

Il est de notoriété publique que Crosby n'aime pas les changements. Il a d'ailleurs plutôt mal vécu le départ de Dan Bylsma (limogé à la fin de la saison 2013-2014) avec qui il s'entendait plus que bien. Les deux hommes avaient une relation particulière. Le joueur et le coach se connaissaient depuis longtemps et ils avaient tous les deux remporté la Coupe Stanley en 2009. Déstabilisé par ce changement (qui fait partie de la vie de tout sportif de haut niveau), le joueur n'aime pas non plus les changements sur sa ligne.

"Propriétaire" de la première ligne d'attaque des Pens, Crosby joue depuis des années avec, à sa gauche, Chris Kunitz et, à sa droite, Pascal Dupuis. C'est immuable et pour le centre all star, il est difficle de se séparer de ses deux coéquipiers. Depuis des saisons, on dénonce (à juste titre) l'absence de joueurs plus "tueurs" à ses côtés mais quand ils arrivent, ils ne font pas long feu sur cette ligne "maudite". David Perron, pourtant excellent ailier, n'a jamais réussi à s'entendre sur le long terme avec le #87. Cette saison, Phil Kessel est arrivé dans un échange très lourd mais il joue aujourd'hui avec Malkin sur la deuxième ligne. Seul Patric Hornqvist semble avoir trouvé les clés d'une assocation efficace puisqu'il est l'un des rares à rester à côté de lui. Il règne néanmoins une instabilité dans l'alignement offensif des Pens (les lignes changent à chaque match) et ce manque de stabilité joue sur l'efficacité des lignes qui ne peuvent trouver des automatismes.

Dernier point à prendre en compte. On sait que Crosby se plaît en Pennsylvanie mais ces derniers mois et c'est officiel, les propriétaires des Pens, Mario Lemieux et Don Burkle, cherchent à vendre la franchise. Est-ce que cela déstabilise Crosby au point d'en perdre son hockey ? On ne sait pas mais, chez un joueur autant attaché à la stabilité de son environnement, cela peut jouer.

Le malaise Johnston ?

On en parlait plus haut, Crosby avait une relation particulière avec Bylsma. L'arrivée faite dans la précipitation de Mike Johsnton n'a jamais semblé convaincre le capitaine des Penguins. On ne va pas se mentir, la relation entre les deux semble assez fraîche. De plus, l'équipe a du mal avec le système mis en place par l'ex-entraîneur des Portland Winterhawks (WHL) et l'incapacité du technicien des Pens à trouver des solutions pour que son équipe marque en PP crée des tensions au sein de l'effectif.

Dernièrement, Malkin (l'autre centre vedette de l'équipe) a dû revenir sur des propos qu'il avait tenus, laissant penser que les joueurs étaient "frustrés les uns envers les autres". La reculade du Russe n'était pas bien claire et si le vesitiare commençait à se diviser ? Les joueurs ont tenu récemment une réunion à huis clos pour se dire les choses franchement et tous sont d'accord pour dire que l'équipe ne joue pas de la meilleure des manières. 

Malgré les discours positifs des uns et des autres, la situation de Crosby est tendue mais loin d'être catastrophique comme certains le laissent penser. Le talent du joueur est indéniable et il arrive aux champions d'avoir des périodes durant lesquelles ils sont moins bien. Avec 11 points, son départ de saison est moyen mais les résultats de l'équipe restent positifs, du coup il reste relativement à l'abri des critiques. La communauté de Pittsburgh fait front derrière son capitaine et il est certain que les fans de l'équipe ne demanderont pas (pour le moment ?) la tête du capitaine, véritable héros pour la ville. Il n'empêche que le joueur doit sans doute se poser les bonnes questions. Souhaite-t-il partir ? Il ne l'a jamais évoqué et ce n'est pas, de toute façon, à l'ordre du jour. On peut imaginer que tant que Lemieux sera à la tête de l'équipe, il restera sous la protection du légendaire #66. Mais que se passera-t-il avec de nouveaux propriétaires ? Rien n'est moins sûr. Les grands joueurs sont échangeables et même Wayne Gretzky, de son temps, avait quitté les Oilers pour les Kings.

Nous n'en sommes pas encore là et, pour l'instant, il est encore trop tôt pour parler d'un problème Crosby car, en sport, tout va très vite. Une bonne série et il pourrait vite remonter dans les classements des meilleurs buteurs et faire ainsi taire les critiques des uns et des autres.
 
 
 
 
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