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Retour en décembre dernier. Martin Brodeur prenait une décision qui avait de quoi surprendre. Celle de quitter sa franchise de toujours, les New Jersey Devils. Direction les Blues de Saint Louis, pour une dernière pige pas franchement convaincante : il ne disputera que sept petites rencontres devant le filet des Blues. L'occasion notamment de signer un 125ème blanchissage face à l'Avalanche du Colorado. Il sera ensuite relégué sur le banc par Brian Elliot. Pour une fois. Puis le Québécois nous dira que l'heure de mettre un terme à sa splendide carrière est arrivée. A notre grand dam.

Un diable fidèle durant 20 ans

Car avec son départ, c'est aussi une page de l'histoire de la NHL qui se tourne. Celle des vingt-cinq dernières années. Celle où l'on ne pouvait pas penser aux Devils du New Jersey sans avoir à l'esprit l'image de ce gardien au maillot floqué du numéro 30. En comptant notamment, le nombre impressionnant de blanchissages à son actif. Drafté en 1990 par New Jersey, Martin Brodeur est nommé quatre ans plus tard rookie de l'année. Il ne tardera pas à confirmer : dès l'année suivante, le portier canadien et les siens offrent aux Devils la première Stanley Cup de leur histoire. Avec, dans les buts, un Brodeur de très haut niveau, qui n'a encaissé que sept petits buts lors des finales, permettant ainsi à un parfait outsider de goûter à son rêve.

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Au revoir Monsieur Brodeur

Au final, Martin Brodeur restera vingt-et-une saisons avec les Devils. Il remettra sa franchise sur le chemin du succès à deux reprises : en 2000, et en 2003. Il aurait même pu remporter cinq Coupes Stanley mais c'était sans compter sur deux échecs en finale, en 2001 et en 2012. Le natif de Saint-Léonard fait partie de ces rares joueurs dont le nom restera éternellement associé à une seule et unique franchise. Si ses sept rencontres disputées avec Saint Louis sont anecdotiques, ses performances et sa continuité dans le New Jersey appartiennent désormais à l'histoire de ce sport.

Des records, encore et encore

Quel record retenir de l’impressionnante carrière du portier québécois ? La question n'est pas simple, tant Martin Brodeur les collectionne. Il est celui qui a remporté le plus de victoires en NHL : 691. Il est aussi celui qui a disputé le plus de minutes sur la glace en Ligue nationale (74 438 en 1266 rencontres) et le plus de matchs de play-offs (204). Mais Martin Brodeur s'impose également comme l'un des portiers les plus redoutables, auteur de 125 blanchissages. Des performances qui lui ont valu dix présences au All Star Game, et quatre trophées Vezina du meilleur gardien de but de saison régulière. Entre autres.

C'est donc logiquement que la sélection canadienne a eu recours à ses services. A Salt Lake City et à Vancouver, il connaîtra les honneurs de l'or olympique. En Utah, après avoir succédé à Curtis Joseph devant le filet, il sera l'une des pièces maîtresses de l'équipe qui a mis fin à une disette vieille de cinquante années pour le Canada. Entre temps, en 2004, il s'offrira un titre de champion du monde, histoire d'inscrire son nom au palmarès du pays à la feuille d'érable. Comme les autres légendes canadiennes.

A jamais dans la Ligue nationale

Martin Brodeur a beau avoir quitté la glace, il ne s'en écartera pas pour autant. Fraîchement retraité de sa carrière de portier, il n'a pas tardé pour continuer son chemin dans la ligue qu'il a rejointe en 1992. L'ancien gardien souhaite prendre des responsabilités ? Les Blues de Saint Louis lui en offrent. Il sera ainsi conseiller du directeur général Doug Armstrong. Mais New Jersey attend le retour de son icône. Le président de sa première franchise, Lou Lamoriello, a déjà fait savoir qu'il attend Martin Brodeur au poste d'adjoint du directeur général chez les Devils d'ici le début de saison prochaine. Et il est convaincu que le #30 reviendra là où tout a commencé.

De sa longue et belle carrière sous le maillot des Devils, nous retiendrons ses nombreux arrêts, qui lui ont permis de terminer les rencontres avec autant de blanchissages. Son palmarès, qu'il a construit en bâtissant également celui de sa franchise et de l'équipe canadienne. Mais aussi les buts qu'il a lui-même inscrits. Car Martin Brodeur ne se contentait pas que d'arrêter les tentatives adverses, il marquait. Pas un, pas deux, mais trois buts : il restera dans les mémoires comme ce portier buteur à trois reprises dans sa carrière. Notamment lors des séries d'avril 1997, lorsqu'il a marqué un but aux Canadiens de Montréal. Son entrée au Hall of Fame empêchera définitivement d'oublier (si encore est-ce possible) les exploits du fabuleux numéro 30 du New Jersey.