| Photo : Martin Duranleau | |
Tout juste le temps de ranger le tapis rouge réservé à Charles Prévost-Linton (le monsieur frisé qui interprète les hymnes nationaux) et c’est 1 à 0. Une action nonchalante du défenseur Duncan Keith derrière son filet permet à Alex Kovalev de surprendre Huet d’un tir entre les jambières.
La foule du Centre Bell, loin d’être nostalgique en ces temps difficiles que traverse le Canadien, tente d’appuyer son équipe de toutes les manières. L’heure est grave : le Canadien pourrait être exclu des séries. C’est pourquoi on chahute Huet. Ce sera ainsi tout le reste de la rencontre, dès que Huet met la main sur la rondelle.
Jadis acclamé de façon soutenue et énergique (lire Hu-et, Hu-et, Hu-et…), les partisans tricolores entonnent maintenant des cris de dérisions (lire Huuuuu-Et, Huuuuu-Et…) à l’endroit de celui qu’on avait consacré il n’y a pas si longtemps « le Français préféré des Québécois ». On veut lui faire perdre sa concentration. Cristobal fait parti du camp ennemi maintenant. La foule ne se fait pas prier pour le lui rappeler.
Malgré ce retard hâtif, les Black Hawks continuent de faire circuler la rondelle. Les passes sont vives. Chaque joueur semble tenir une position déterminée à l’avance de sorte que les attaquants peuvent pénétrer profondément en zone adverse sans craindre un revirement.
De leur côté, les attaquants du Canadien ne sont visiblement pas à l’aise avec le jeu défensif imposé par Gainey. De tous les trios montréalais, seul celui composé de Tanguay, Koivu et Kovalev semble avoir la permission de franchir la ligne bleue adverse. Pour un, Tomas Plekanec a perdu toute son inspiration avec la rondelle.
Huet réussit son plus bel arrêt de la période vers le milieu de la première période, alors que le Canadien profite d’un avantage numérique. Il sort la mitaine pour frustrer Kovalev qui tente de souler la rondelle dans le haut du filet. Quelques instants plus tard, Aaron Johnson frappe le plus jeune des frères Kostitsyn à la tête. Andrei, par solidarité fraternelle, se rue sur le défenseur des Hawks. Il écopera de 19 minutes de pénalité sur la séquence. On ne verra plus Sergei par la suite.
| Photo : Martin Duranleau | | Même s’ils tirent de l’arrière, les joueurs des Hawks jouent avec assurance et intensité en deuxième. Leurs efforts ne seront toutefois pas récompensés puisque c’est le Canadien qui profite d’une cabriole capricieuse de la rondelle pour doubler son avance. Une rondelle hélium qui finit par faire scintiller la lumière rouge derrière Huet.
Le Canadien perd par la suite un second élément lorsque Roman Hamrlik, alors étendu sur la glace, reçoit accidentellement derrière la tête le genou d’un joueur adverse. Il quittera immédiatement la rencontre, victime d’une blessure « au haut du corps ».
Puis, avec moins de cinq minutes à faire à la période, le Canadien fait mouche en avantage numérique. Sur ce but, la stratégie du Canadien consiste simplement à créer un surnombre autour du filet. Andrei Markov capte un rebond mal contrôlé par Cristo pour faire 3 à 0.
| Photo : Martin Duranleau | |
En troisième période, les carottes sont cuites. Le Canadien, fort d’une avance de trois buts, attend littéralement les Hawks en territoire neutre. Les ouvertures se font rares, les occasions de marqués sont presqu’inexistantes. Signe que les séries s‘en viennent, il n’y a pas beaucoup d’espace sur la glace pour manœuvrer.
Carey Price, lorsque sollicité, accomplit admirablement bien le travail qu’on lui demande de faire. Même s’il n’a pas retrouvé le même aplomb lors de ses déplacements, il se positionne bien et laisse la rondelle le frapper. Les deux équipes s’échangent chacun un but lors du dernier engagement. Marque finale : 4 à 1.
Cristobal Huet, n’aura pas fait la différence. Malchanceux lors des deux premiers buts, il n’a su garder son équipe dans le match lors des moments importants. L’entraîneur des Hawks, Joel Quenneville, a admis il y a quelques jours son intention d’utiliser à profusion le vétéran russe Nikolai Khabibulin d’ici la fin de la saison. Huet n’aura donc pas réussi à convaincre son entraîneur de modifier son plan initial : celui de « donner » le filet à Khabibulin alors que débuterons les séries éliminatoires le 15 avril prochain.
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