Certains vainqueurs étaient déjà connus, en l'occurence ceux des trophées basés sur des performances statistiques, ainsi que le meilleur joueur des playoffs. Voici cette première liste de vainqueurs:
Art Ross Trophy: Evgeni Malkin (Pittsburgh Penguins)
Récompense le joueur qui finit la saison régulière avec le plus de points
Avant d'aller décrocher la Stanley Cup, Malkin a connu une saison pleine du côté de Pittsburgh avec 35 buts et 78 passes décisives, pour un total de 113 points. Il devance ainsi Alexander Ovechkin (110 points) et son partenaire de club Sidney Crosby (103 points).
Maurice 'Rocket' Richard Trophy: Alexander Ovechkin (Washington Capitals)
Récompense le joueur ayant inscrit le plus de buts en saison régulière
Avec 56 buts cette saison, Ovechkin a de loin été le meilleur buteur de la ligue. Seul joueur à franchir le cap des 50 réalisations, il termine avec 10 longueurs d'avance sur son dauphin Jeff Carter.
William M. Jennings Trophy: Tim Thomas et Manny Fernandez (Boston Bruins)
Récompense le(s) gardien(s) ayant disputé un minimum de 25 matchs pour l'équipe qui a encaissé le moins de buts en saison régulière.
Aussi bien Thomas que Fernandez ont été excellents cette saison à Boston. Thomas termine avec un bilan de 36-11-7, 5 blanchissages, 93.3% d'arrêt, et 2.10 buts alloués par match. Une performance qui lui vaudra d'ailleurs le Vezina. De son côté, Fernandez affiche un bilan de 16-8-3, 1 blanchissage, 91.0% d'arrêt, et 2.59 GAA.
Conn Smythe Trophy: Evgeni Malkin (Pittsburgh Penguins)
Récompense le joueur jugé le plus utile à son équipe durant les playoffs.
Après avoir mené la ligue aux points en saison régulière, Malkin a fait coup double en post-saison, totalisant 14 buts et 22 passes décisives en 24 matchs. Ses 36 points sont la meilleure performance en playoffs depuis les 40 points obtenus par un certain Wayne Gretzky en 1993. Il est également le premier a être meilleur pointeur en saison régulière et en playoffs lors de la même saison depuis un autre "illustre inconnu", en l'occurence Mario Lemieux, en 1992. Notons encore qu'il est le premier joueur Russe à remporter ce trophée, et seulement le troisième européen, après Lidström en 2002 et Zetterberg l'an passé. Et dire qu'il y a tout juste un an, Malkin était complètement transparent pendant les playoffs... Il apprend vite!
Tous les autres trophées n'ont connu leur vainqueur qu'hier soir. Commençons par les plus importants.
Hart Memorial Trophy: Alexander Ovechkin (Washington Capitals)
Récompense le joueur jugé le plus utile à son équipe.
| Photo: Getty images | Alexander Ovechkin, vainqueur du Leaster B. Pearson Trophy (gauche), du Hart Trophy (centre), et du Maurice 'Rocket' Richard Trophy (droite) | Que seraient les Capitals sans Ovechkin? Une équipe très moyenne, bataillant difficilement pour une place en playoffs et se faisant crucifié au premier tour en cas de qualification. Que sont les Capitals avec Ovechkin? Les champions de la division Sud-Est, 2ème meilleure équipe de la Conférence Est avec 108 points, et une équipe qui ne s'incline qu'au match 7 de leur confrontation du second tour face aux Pittsburgh Penguins, accessoirement futurs champions. Voilà qui correspond parfaitement à la description d'un joueur jugé comme étant le plus utile à son équipe, ce que récompense ce trophée (et non le meilleur joueur de la ligue, comme beaucoup font l'erreur de le penser).
Lester B. Pearson Award: Alexander Ovechkin (Washington Capitals)
Récompense le joueur étant jugé comme étant le meilleur joueur de la ligue par les autre joueurs.
Bien qu'Ovechkin n'ait pas volé cette récompense, je m'attendais plutôt à voir Malkin remporter ce trophée. Ovechkin termine certes meilleur buteur, mais il termine également premier dans une statistique moins brillante: les revirements. Pour sa part, Malkin termine meilleur pointeur, et est également le joueur qui a volé le plus de palets dans les crosses adverses cette saison. Tous deux méritaient ce trophée. L'un est extrêmement spectaculaire et exhubérant, l'autre est discret. C'est peut-être là-dessus que la différence s'est faite. Malkin ne se formalise cependant pas de voir Ovechkin remporté le Art et le Pearson: "J'essayerai de les gagné l'année prochaine et les suivantes. J'ai le gros trophée (la Stanley Cup), donc..."
Frank J. Selke Trophy: Pavel Datsyuk (Detroit Red Wings)
Récompense l'attaquant jugé le meilleur dans le jeu défensif.
Deuxième plus grand voleur de palet derrière Malkin, troisième meilleure fiche de +/- derrière Krejci et Wheeler, et voilà Datsyuk qui remporte son deuxième Selke consécutif. Il est probablement le meilleur two-way forward de la planète à l'heure actuelle, et clairement le meilleur attaquant lorsqu'il s'agit de défendre.
James Norris Memorial Trophy: Zdeno Chara (Boston Bruins)
Récompense le défenseur faisant preuve du jeu le plus complet à son poste.
Après avoir remporté 6 des 7 derniers Norris, Nicklas Lidström cède finalement sa place au géant Slovaque cette saison. Il faut dire que si Lidström a encore été bon avec 16 buts (5ème meilleur défenseur), 59 points (3ème) et une fiche de +31 (3ème), il est en revanche loin de ses 70 points et +40 de l'an passé, où il menait les défenseurs de la ligue dans les deux catégories. De son côté, Big Z annonce 19 buts (4ème), 50 points (12 ème), +23 (7ème), 169 mises en échec (17ème), 123 tirs bloqués (51ème) et 28 palets volés (46ème). Si les stats offensives sont proches, Chara fait en revanche clairement la différence dans le registre défensif par rapport à Lidström, qui n'affiche que 43 mises en échec (166ème), 67 tirs bloqués (147ème) et 26 palets volés (56ème). Chara est également le pilier de la défense de Boston, meilleure défense de la NHL cette saison.
Vezina Trophy: Tim Thomas (Boston Bruins)
Récompense le gardien jugé comme étant le meilleur à son poste.
On a déjà évoqué la ligne de stats de Tim Thomas: 36-11-7, 5 blanchissages, 93.3% d'arrêt, et 2.10 buts alloués par match. Excellent. Et c'est cette excellence qui lui permet de remporter le trophée malgré le fait qu'il n'ait joué qu'un faible total de 54 matchs cette saison. En revanche, on attend toujours de voir Thomas mener son équipe sur ses seules épaules, comme tout vrai gardien titulaire digne de ce nom. La seule année où il a été utilisé plus de 60 matchs, les résultats étaient assez peu convaincants: 30-29-4, 3 blanchissages, 90.5% d'arrêt, et une horrible moyenne de 3.13 buts alloués par rencontre durant ses 66 matchs de l'exercice 2006-07. Un autre gardien a encore fait étalage de son talent cette saison. En l'occurence Nicklas Bäcström, du Minnesota Wild. 71 matchs, 37-24-8, 8 blanchissages, 92.3% d'arrêt et 2.33 buts alloués par match, bien que jouant dans une franchise qui a manqué les playoffs, en grande partie à cause de l'absence de Gaborik, qui n'a disputé que 17 matchs. Malgré tout, trois raisons font que Thomas remporte ce trophée: 1/ il a été époustoufflant, même s'il n'a pas eu une énorme charge de travail, 2/ Bäckström, si bon fût-il, n'est pas parvenu à qualifier son équipe pour la post-saison, et enfin 3/ Bäckström est l'un des gardiens les plus sous-évalués de la ligue.
Calder Memorial Trophy: Steve Mason (Columbus Blue Jackets)
| Photo: Getty images | Steve Mason pose avec le Calder Trophy. | Récompense le joueur ayant fait preuve du plus grand talent pour sa première saison en NHL. Pour être éligible, les joueurs doivent avoir 25 ans maximum au début de la saison et avoir disputé un maximum de 25 matchs de NHL auparavant dans leur carrière.
Sans surprise, le phénomène Steve Mason remporte le Calder, après une saison magnifique où il aura posté un bilan de 33-20-7, 10 blanchissages, 91.6% d'arrêt et 2.29 buts alloués par match. Il se classe ainsi 9ème meilleur gardien de la ligue au nombre de victoires, 1er au nombre de blanchissages, 11ème au pourcentage d'arrêt, et 2ème à la moyenne de buts alloués. Tout simplement terrifiant pour un joueur qui n'a fêté ses 21 ans que le 29 Mai dernier.
Mason n'était pourtant pas destiné à jouer en NHL cette saison. Tandis que Pascal Leclaire était le titulaire présumé suite à sa formidable campagne 2007-08, le rôle de backup devait échouer à Fredrik Norrena ou Wade Dubielewicz, laissant à Mason le temps de mûrir au sein du club ferme des Syracuse Crunch en AHL. Mais la blessure de Leclaire et les performances peu glorieuses de Norrena et Dubielewicz auront fait que Ken Hitchock donne sa chance au gamin d'Oakville, Ontario. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a sû saisir cette opportunité!
Dire qu'il a bien failli arrêter le hockey à l'âge de 16 ans... A l'époque, il jouait sous les couleurs des London Knights en OHL, évoluant à plus de 100 miles de chez lui. Son premier match est catastrophique: il encaisse 5 buts sur 14 tirs, se fait sortir par son entraineur, et ne reverra plus la glace pour les 48 prochains matchs. La chance lui a cependant fait une fleur. Le 10 Février 2006, un jeune dur à cuire des Plymouth Whalers initie une bagarre générale contre London à laquelle Adam Dennis, le gardien des Knights, se joint. S'en suit une suspension de deux matchs pour Dennis, ce qui libère la place pour Mason. Ce dernier joue les 8 matchs suivants – 4 d'entre eux étant supervisés par des scouts des Blue Jackets -, et joue merveilleusement bien. Columbus le sélectionne au 3ème tour de la draft 2006, 69ème choix au général. Quand au nom du dur à cuire des Whalers qui a sauvé la carrière de Mason? Jarred Boll, désormais son partenaire de club.
(Merci au Columbus Dispatch pour cette anecdote sur Steve Mason)
Jettons désormais un coup d'oeil aux trophées généralement moins populaires parmis les fans de hockey, mais pourtant tout aussi mérités que les précédents.
Jack Adams Award: Claude Julien (Boston Bruins)
Récompense l'entraineur qui a le plus contribué au succès de son équipe.
Même si Bob Gainey ne s'en est pas rendu compte lorsqu'il l'a viré en janvier 2006, avant que Lou Lamoriello ne surprenne tout le monde et le vire à son tour en avril 2007 (alors qu'il ne restait que 3 matchs à jouer), Claude Julien est un très bon coach. Qui a transformé Marc Savard en un joueur efficace aussi bien offensivement que défensivement? Qui se charge d'un Milan Lucic qui progresse à une vitesse alarmante? Qui a transformé Zdeno Chara en un vainqueur du trophée Norris? Qui a eu la meilleure défense de la ligue en ayant une équipe battie sur l'attaque? Si vous avez répondu Claude Julien à toutes ces questions, vous êtes dans le vrai.
Cependant, à mon sens, Andy Murray aurait mérité ce trophée. L'entraineur des Saint Louis Blues a réussit un véritable tour de force. Privé de son gardien titulaire, de son meilleur buteur de l'an passé, de son centre de première ligne, et de la meilleure moitié de sa défense, il parvient néanmoins à qualifier son équipe pour les playoffs! Et si les Blues se prennent un sweep au premier tour face aux Canucks, chacun des 4 matchs a été extrêmement accroché et Roberto Luongo a dû sortir bon nombre de très gros arrêts pour permettre à son équipe de s'imposer.
Manny Legace n'a joué que 29 matchs cette saison, Paul Kariya seulement 11 matchs, Andy McDonald tout juste 46 matchs, à peine 28 matchs pour Eric Brewer, 69 matchs pour Jay McKee, et enfin un astronomique total de 0 match pour Erik Johnson. Tous décimés par les blessures. Et même tous blessés en même temps vers Décembre-Janvier. Malgré tout, Murray tire le meilleur de son groupe composé principalement de non-stars et d'AHLers et arrache la 6ème place de la très disputée Conférence Ouest avec un bilan de 41-31-10. Malgré tout le respect dû à Claude Julien pour son superbe travail avec les Bruins, Andy Murray méritait ce trophée.
Lady Byng Memorial Trophy: Pavel Datsyuk (Detroit Red Wings)
Récompense le joueur combinant au mieux fair-play et haut niveau de jeu.
Quatrième Lady Byng Trophy consécutif pour Pavel Datsyuk, le seul joueur à l'avoir remporté depuis le lockout. Tout juste 22 minutes de pénalités, tout en se classant 4ème de la ligue avec 97 points, dont 32 buts, et en faisant preuve d'un talent défensif (+34, 89 palets volés) qui lui offre un second Selke consécutif. Parmis les finalistes du Byng, seul Martin St. Louis était moins pénalisé, avec 14 minutes de pénalité. Mais St. Louis n'a posté "que" 80 points (30 buts) et n'a volé "que" 74 palets (8ème). La plus grosse différence se fait sur la fiche de +/-, avec du +34 pour Datsyuk contre seulement +4 pour St. Louis.
Bill Masterton Memorial Trophy: Steve Sullivan (Nashville Predators)
Récompense le joueur qui représente le mieux les qualités de persévérance, d'esprit sportif, et de dévouement au hockey.
Sans doute le trophée pour lequel le choix était le plus dur à faire, tant les trois finalistes sont des incarnations de persévérance. Honneur aux ancêtres, avec Chris Chelios, l'immortel défenseur des Red Wings et ses 47 ans. Incontestable dévouement au hockey! Continuons avec l'ailier des Panthers Richard Zednik, revenu au jeu après son terrible accident de l'an passé. On s'en souvient tous: 10 Février 2008, Olli Jokinen vole dans les airs sur un hipcheck, et en retombant son patin tranche la gorge de son partenaire Richard Zednik. Pris en charge immédiatement, il sera vite stabilisé, mais les médecins qui l'ont traité avaient fait savoir quelques jours plus tard que s'il n'avait été pris en charge que cinq minutes plus tard, ses jours étaient comptés. Pas plus effrayé que ça, il revient au jeu cette année. On parlait de persévérance? Zednik en donne un merveilleux exemple! Enfin, le vainqueur 2009 du Masterton: Steve Sullivan a manqué pas moins de 142 matchs consécutifs entre l'an passé et cette saison, restant ainsi absent des patinoires pendant 687 jours, afin de se remettre d'une fracture d'un disque de la colonne vertébrale. S'il a longuement hésité à raccrocher les patins, il a finalement décidé de revenir au jeu, et ce dévouement au hockey lui vaut aujourd'hui un trophée Masterton bien mérité.
King Clancy Memorial Trophy: Ethan Moreau (Edmonton Oilers)
Récompense le joueur qui représente le mieux les qualités de leadership tout en faisant une contribution humanitaire notable.
Très actif au niveau des oeuvres de charité dans la région d'Edmonton, capitaine respecté des Oilers, leader incontestable du groupe sur et en dehors de la glace, Moreau était un vainqueur tout désigné pour le Clancy.
Mark Messier Leadership Award: Jarome Iginla (Calgary Flames)
Récompense le joueur jugé comme faisant preuve des plus grandes qualités de leadership.
Si l'on se demande toujours à quoi sert ce trophée, vu que le King Clancy récompense déjà le leadership, on peut encore plus se demander pourquoi Iginla l'a obtenu, et non Chara ou surtout Crosby (les deux autres finalistes). Attention, je n'ai rien contre Iginla. C'est même l'un de mes joueurs préférés. Mais un leader emmène ses troupes vers les sommets. Et si Iggy en est d'ordinaire capable, ce n'est cependant pas ce qu'il a fait cette saison. Les Flames ne parviennent pas à décrocher le titre de division alors qu'ils ont été en tête (même largement par moment) pendant la majeure partie de la saison. Ils ne parviennent pas non plus à se défaire des jeunes et inexpérimentés Chicago Blackhawks lors du premier tour des playoffs. Est-ce là la manière d'emmener ses troupes vers les sommets? Certes, il n'est pas seul responsable des échecs répétés des Flames et n'est pas non plus le plus à blâmer dans l'histoire. Mais un leader de talent, méritant un trophée pour son leadership, est justement quelqu'un qui se montre capable de remettre tout le monde sur les bons rails quand les choses tournent mal. C'est là que le choix de Crosby m'aurait semblé plus judicieux. En milieu de saison, personne ou presque ne voyait Pittsburgh parvenir à se qualifier pour les playoffs, ou alors sans dépasser le premier tour. On connait la suite. Certes, l'entraineur Dan Bylsma a été le facteur clé de ce revirement de situation, mais la fougue de Crosby a toujours poussé ses partenaires vers le haut s'est avérée loin d'être négligeable.
Enfin, en marge des trophées, il y a également la sélection des équipes d'étoiles, que voici:
First All-Star Team
G – Tim Thomas (Boston Bruins)
D – Mike Green (Washington Capitals)
D – Zdeno Chara (Boston Bruins)
C – Evgeni Malkin (Pittsburgh Penguins)
RW – Jarome Iginla (Calgary Flames)
LW – Alexander Ovechkin (Washington Capitals)
Second All-Star Team
G – Steve Mason (Columbus Blue Jackets)
D – Nicklas Lidström (Detroit Red Wings)
D – Dan Boyle (San Jose Sharks)
C – Pavel Datsyuk (Detroit Red Wings)
RW – Marian Hossa (Detroit Red Wings)
LW – Zach Parise (New Jersey Devils)
All-Rookie Team
G – Steve Mason (Columbus Blue Jackets)
D – Drew Doughty (Los Angeles Kings)
D – Luke Schenn (Toronto Maple Leafs)
C – Patrick Berglund (St. Louis Blues)
W – Bobby Ryan (Anaheim Ducks)
W – Kris Versteeg (Chicago Blackhawks)
Voilà pour cette saison 2008-09! Place à la draft, au marché des agents libres, et surtout à la saison 2009-10!
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