Sur le papier, l’affiche entre les ZSC Lions et Bienne ne semble pas être très équilibrée. En effet, les hommes de Kevin Schläpfer n’ont pas le talent des champions de Suisse en titre mais attention, car les Seelandais ont souvent su mettre le ZSC en difficultés durant la saison régulière.
Si Cristobal Huet a été élu meilleur gardien de la ligue cette saison, le portier disposant des meilleures statistiques est Lukas Flüeler. Membre du cadre élargi de la Nati, le Zurichois a obtenu un pourcentage d'arrêt de 94,15% et n'a encaissé que 1,77 but par match en moyenne. Devant lui, Zurich possède la meilleure défense de la ligue avec seulement 106 buts encaissés. Avec des hommes de la trempe du Québécois Marc-André Bergeron, du légendaire capitaine Mathias Seger, du très complet Derek Smith, de l’international suisse Severin Blindenbacher ainsi que du médaillé d’argent de Sotchi Henrik Tallinder, la défense proposée par Marc Crawford est très impressionnante.
Et devant, les Zurichois ne sont pas en reste. Avec des joueurs comme Roman Wick, Robert Nilsson, Ryan Shannon, Luca Cunti, Patrik Bärtschi ou Ryan Keller, les Lions mettront bien à mal la défense seelandaise, la moins bonne des huit équipes qualifiées pour les play-off. C’est tout vu, qu’un joueur du niveau de Dan Fritsche soit cantonné en quatrième ligne démontre bien la profondeur de banc impressionnante du ZSC.
En face, Bienne fait avec les moyens du bord. Dire que seule l’attaque a de la gueule à Bienne serait faire injure aux défenseurs, mais il reste néanmoins assez clair que les hommes capables de faire la différence sur une série sont tous attaquants. On veut parler du Suédois Pär Arlbrandt, ancien meilleur compteur de SHL, mais aussi de son compatriote Niklas Olausson, du sniper canado-allemand Ahren Spylo, du routinier Oliver Kamber, du Québécois Jérôme Samson ainsi que de Dragan Umicevic, un autre Suédois.

A l’image de la série ZSC-Bienne, celle qui verra s’affronter le grand SC Bern au Lausanne HC paraît également inégale. Si contre toute attente les Bernois avaient manqué les play-off la saison dernière et auront donc envie de se rattraper, ils se souviendront certainement que les Vaudois avaient poussé les ZSC Lions dans leurs derniers retranchements au terme d’un septième match de quarts épique, la saison dernière.
L’atout numéro un du LHC, c’est son système de jeu très défensif et son arrière-garde très solide. Le coach Heinz Ehlers a quelque peu fait évoluer son système cette saison, lequel est resté très efficace et a permis au LHC d’avoir la deuxième meilleure défense de la ligue. La présence du gardien franco-suisse Cristobal Huet explique en partie ce succès, bien entendu. Par contre au niveau offensif, le LHC connaît bien des soucis. Avec seulement 105 buts marqués, Lausanne a la moins bonne attaque de toute la NLA, équipes condamnées au tour de relégation comprises. Sur une série de play-off, cela risque de causer des problèmes insolubles au LHC, surtout face à une équipe aussi solide que le SCB. Le nouveau

P. Müller

Huet, l'ange gardien du LHC

venu Martin St-Pierre et le top scorer Ossi Louhivaara auront beaucoup de responsabilités, tout comme Alain Miéville et Juha-Pekka Hytönen, les meilleurs artificiers du club de la capitale olympique.
Dans le camp de la capitale fédérale par contre, c’est autre chose. A défaut d’avoir un gardien aussi fort que celui du LHC, les Ours possèdent deux bons gardiens avec Marco Bührer et Nolan Schaefer. En défense, Marc-André Gragnani est le véritable patron, soutenu par quelques défenseurs suisses de premier plan comme Philipp Furrer ou Eric Blum. En attaque, tous les regards se tourneront vers Bud Holloway, lequel semble avoir enfin trouvé ses marques en deuxième partie de saison. Avec le Finlandais Jesse Joensuu, le capitaine Byron Ritchie, le solide Simon Moser, le revenant Chuck Kobasew, longtemps blessé, le vétéran Ryan Gardner ainsi que le MVP de la saison Martin Plüss, l’équipe de Guy Boucher a tout en main pour faire sauter le verrou lausannois.

La saison dernière, Servette et Lugano s’étaient déjà retrouvés en quarts de finale, avec un avantage genevois au final. Les changements opérés par le coach luganais Patrick Fischer, qui avait renvoyé plusieurs joueurs clés peu avant les play-off, avaient passablement déstabilisé la formation la plus expérimentée de l’histoire des play-off (28 participations). Cette saison, la donne est différente. Déjà, Servette n’a pas l’avantage de la glace et dans son histoire, le club genevois n’a encore jamais remporté de série de play-off lorsqu’il ne possédait pas l’avantage de la glace.

F. Eicher

Pettersson et Klasen, stars luganaises

Cela dit, la donne est différente surtout du côté du HC Lugano, qui possède cette saison les deux meilleurs artificiers de la ligue. Les Suédois Fredrik Pettersson et Linus Klasen ont survolé les débats tout au long de la saison. A leurs côtés, on retrouve le très complet Brett McLean, le magique Ilari Filppula, le solide Julian Walker, le centre défensif Tommi Paakkolanvaara, lequel offre une variante intéressante, mais aussi et surtout Damien Brunner, le meilleur attaquant suisse du moment, revenu de NHL vers Noël. Nous n’oublierons pas non plus Juraj Simek, ancien Servettien pour qui cette série aura une saveur particulière.
En défense, avec Julien Vauclair, Stefan Ulmer, Steve Hirschi, Alessandro Chiesa et Calle Andersson, Lugano possède plus de talent et de profondeur que Servette. D’ailleurs, les Tessinois avaient de meilleures statistiques défensives que Servette cette année, aussi grâce à leur gardien Daniel Manzato, auteur d’une excellente saison. En face, le poste de gardien a longtemps causé bien des soucis à Chris McSorley. A priori, le titulaire sera Robert Mayer, tout de même très inférieur à Tobias Stephan, l’homme clé de l’effectif genevois des dernières saisons.
En défense, le capitaine Goran Bezina est de retour au jeu après une longue absence. Il dirigera la fameuse trappe servettienne afin d’essayer de contenir le jeu rapide et imprévisible des Tessinois. Devant, avec Matthew Lombardi, Matt D’Agostini, Taylor Pyatt, Tom Pyatt, Cody Almond et bien sûr Kevin Romy, Servette a aussi du talent à revendre, mais pas dans le même style. Avec son jeu physique, Servette posera forcément un problème compliqué à Patrick Fischer et Peter Andersson. La partie d'échecs s'annonce passionnante!

A première vue, l’affiche entre le EV Zug et Davos, grand classique des play-off, devrait être la plus spectaculaire des quatre séries de ces quarts de finale. Même si le jeu proposé par Harold Kreis d’un côté et par Arno Del Curto de l’autre n’est pas identique en tout point, il reste évident que ces deux équipes font partie des plus spectaculaires et des plus rapides en jeu de transition. Il s’agit aussi des deux meilleures attaques qui s’affronteront. Sur le papier, les deux équipes sont très talentueuses et, finalement, le seul aspect ou Davos semble avoir un léger avantage, c’est au niveau du jeu physique.

D. Frutiger

Stephan, l'homme clef du EVZ

Devant la cage, le EVZ possède en Tobias Stephan une assurance tout risque. Avec les internationaux suisses Tim Ramholt, Dominik Schlumpf et Robin Grossmann, la défense à fière allure, surtout avec l’excellent Suédois Daniel Sondell et son impressionnant soutien offensif. En attaque, le Québécois Pierre-Marc Bouchard est l’un des rares joueurs à avoir pu rivaliser avec les stars suédoises de Lugano cette saison. Lino Martschini n’en finit pas d’impressionner alors qu’avec des joueurs comme Reto Suri, Dario Bürgler, Björn Christien, Josh Holden, Michal Repik ou encore Robbie Earl, le danger peut venir de toutes les lignes offensives.
Avec Leonardo Genoni, Davos s’appuie aussi sur un gardien de tout premier plan. Si la blessure de Ville Koistinen, qui ne devrait pas revenir au jeu cette saison, est un gros coup dur, Davos compte quand même plusieurs défenseurs top niveau avec Félicien Du Bois, Jan von Arx et Beat Forster. En attaque, si le vieillissant Reto von Arx (qui est blessé) n’a plus un impact aussi important qu’il y a quelques années, de nombreux jeunes ont pris le relais cette saison, assurant une production de buts régulière. Andres Ambühl, Gregory Hofmann, Marc Wieser ou Dario Simion sont devenus les leaders de cette équipe, qui compte aussi quelques imports de premier plan avec Dick Axelsson, Perttu Lindgren, Tyler Redenbach et bien sûr Marcus Paulsson.