Hockey Hebdo : Le club était-il préparé à un éventuel repêchage en D1 ?
Benoît Pourtanel : On attendait de savoir dans quelle division on jouerait, mais on s’était mis d’accord avec le Président du club pour jouer avec une majorité de Français issus de notre club, et ce quelle que soit la division. Depuis quelques années, on courait après des Français ayant évolué à un plus haut niveau que les jeunes de notre club, cette année on veut faire confiance à notre formation. On est donc allé chercher aucun Français, même si certains nous ont rejoints pour faire leurs études à Toulouse.
La nouvelle de votre maintien en D1 n’est-elle pas arrivée un peu tardivement, notamment pour le recrutement ?
Notre priorité s’est portée vers des joueurs d’expérience ayant une connaissance du championnat français pour encadrer nos jeunes. Et surtout sur des joueurs ayant une réelle envie de jouer pour notre club et avec un bon état d’esprit. On avait des accords de joueurs prêts à nous rejoindre même en D2 (Pek, Niemela), donc il était hors de question d’imaginer faire sans eux en D1. Eddy Martin-Whalen revient de blessure mais a beaucoup d’expérience et colle parfaitement à l’état d’esprit qu’on recherche. Kuuluvainen a joué en Magnus et correspond au profil expérimenté qu’on cherchait pour aider nos jeunes joueurs à progresser, idem pour Kirner. Tous ont la réputation de jouer en priorité pour le maillot.
Tu insistes sur l’état d’esprit, c’est un enseignement de ce qui vous a manqué la saison dernière ?
On a vécu une saison compliquée dans laquelle on avait mis pas mal d’espoirs et fixé des objectifs élevés. On avait une belle équipe, championne de D2, et on a misé sur la continuité en pensant que les joueurs pourraient élever leur niveau de jeu. La mayonnaise n’a pas pris, on peut dire que c’est de la faute du cuisinier, j’assume ma part de responsabilité. Au final, il nous a manqué un peu de tout, état d’esprit et niveau de jeu. Cette année, on veut des joueurs qui mouilleront le maillot pour le club.
Votre équipe n’est pas encore complète ?
Il nous manque 5 étrangers. C’est clair que notre préparation ne sera pas optimale puisque le groupe n’est pas complet à 10 jours de la reprise. On est un peu juste en défense, donc on va se renforcer dans ce secteur. Mais on le fera avec nos moyens et sans dévier de notre ligne qui est de donner du temps de jeu à nos jeunes joueurs. J’insiste mais, depuis qu’ils ont commencé le mineur à Toulouse-Blagnac, ces joueurs ont beaucoup de mérite. Le 1er adversaire est à 200 km, donc depuis les U11 ils ont enchaîné les déplacements et fait preuve d’une grande implication. C’est une génération qui passe senior aujourd’hui, il est logique de leur donner leur chance et l’opportunité de continuer leur sport. A eux de saisir cette opportunité et de jouer à ce niveau le plus longtemps possible.
A partir du moment où vous avez eu l’opportunité de jouer en D1, c’était une évidence pour et le club de l’accepter ?
A partir du moment où on était capable de monter un budget qui tenait la route en D1, oui c’était une évidence. On a travaillé là-dessus ces dernières semaines et fait les ajustements nécessaires. Je ne connais aucun sportif qui refuserait de jouer dans la plus haute division possible. Un sportif qui a un minimum d’ambition ne peut pas refuser de relever un défi un peu plus élevé lorsqu’il se présente.
Que penses-tu des nouvelles règles qui vont s’appliquer cette saison en D1 ?
Ce n’est pas du fatalisme mais, à partir du moment où tu acceptes de t’engager dans un championnat, tu en acceptes les règles. Il y a des nouveautés chaque année, ce qu’on souhaite c’est qu’elles contribuent à faire évoluer positivement notre sport, à le rendre spectaculaire et à lui donner de la visibilité. Après, si on demande l’avis de chacun, on aura tous des idées différentes pour atteindre cet objectif. C’est la Fédération qui décide et nous on s’adapte, on fait avec. On respecte l’esprit et, par exemple en ce qui concerne la nouvelle date limite pour les transferts, on ne va pas bâtir une grosse équipe jusqu’au 15 décembre pour prendre les points qui permettent de se maintenir et libérer tout le monde ensuite.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
Bien évidemment de gagner le maximum de matchs mais, j’insiste, notre priorité c’est de récompenser les jeunes qui se sont donnés et investis dans notre organisation depuis le mineur. On vise bien évidemment à être compétitif, en rapport avec nos moyens. On développe nos ressources mais on est réaliste et on connaît nos moyens. On veut faire grandir nos jeunes en les encadrant avec des joueurs plus âgés, soucieux de partager leur expérience, de créer une émulation et un bon état d’esprit. Je pense qu’à ce niveau-là, cela ne pourra pas être pire que ce qu’on a vécu la saison passée.
Un mot sur les autres équipes du championnat, est-ce que des favoris se dégagent selon toi ?
Je suis plus concentré sur mon équipe que sur les autres. Après, on sait bien ce qui fait la différence dans un sport qui se professionnalise. Les favoris sont les clubs avec les plus gros budgets. Ensuite, aligner des noms ne suffit pas, il faut que le groupe prenne.
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