Rappelons pour commencer que les
deux formations sont à égalité 2-2 dans cette folle série de barrages (une
victoire à l’extérieur et une à domicile chacun avec un but d’écart sur 3 des 4
matchs). Autant dire que les armées chamoniarde et caennaise voudront tout de
suite prendre l’ascendant sur la partie. En play-down, le premier qui marque a
souvent l’avantage psychologique… Mais parfois…
Chaud, chaud, chaud…
Le match débute sur un rythme
hallucinant, les chamoniards prennent la première mise en jeu et foncent
directement vers les buts caennais gardés par Petr Tucek. Un premier shoot bien
timide de Yanic Riendeau, capté par le portier normand. La réaction des
visiteurs ne se fait pas attendre, Geoffroy alerte Avenel qui shoote en
première intention dans la botte de Foliot. La tension est palpable dans cette
rencontre, après seulement une minute trente de jeu, Charles Geslin assène une
charge énorme dans le dos d’un chamoniard et écope de deux minutes plus dix
minutes de méconduite.
| Archives | | Durant le jeu de puissance, Chamonix va faire tourner la
défense, mais comme à leur habitude, ne prendra pas de shoots, Schneider,
l’ex-caennais aura pourtant sa chance par deux fois, sans réussite. Le retour à
5 contre 5 va relancer à nouveau cette lutte acharnée entre deux formations qui
veulent se maintenir au premier échelon national. Le tableau d’affichage est
toujours vierge. Une domination à mettre à l’actif des Chamois en ce début de
partie, malgré de belles tentatives normandes. Le compteur va être débloqué
après un peu plus de six minutes de jeu par l’incontournable Tomas Decock.
Avenel sert Decock dans l’axe de la cage de Foliot, il se débarrasse de
Veydarier et envoie un tir du poignet dans la lucarne droite de Foliot, un peu
trop court 1-0 à 6’42.
L’avantage
est caennais, à ce moment là de la partie, les normands se maintiennent en Magnus, mais attention aux assauts des
locaux. A 11’50, Liska est prié
d’aller se reposer deux minutes sur le banc d’infamie pour un Surnombre. Une
pénalité bien bête, et qui va avoir de grave conséquence. En effet,
Tobiasson-Harris se saisit du palet le transmet à Granath, qui fait le tour de
la cage et place le palet dans les buts caennais. Retour au score des locaux,
qui se relancent totalement dans la partie. Les supporters des bleus et jaunes
se remettent à y croire, le duo suédois relance une formation chamoniarde
jusqu’ici dominante, mais dominée 1-1 à
12’45 [5-4].
Un duel toujours aussi serré, les deux équipes se rendent coup
pour coup, mais tombent sur de très bon cerbère. Andy Foliot qui va d’ailleurs
faire un arrêt spectaculaire, qui va ravir toute la patinoire chamoniarde.
Parti en break, Prosvic tente une feinte droite gauche, dévié par la botte de
Magic Andy, qui effectue une parade en grand écart. Foliot est confient et il le
montre à ses coéquipiers et ses supporters. Erwan Pain, va noircir le bien beau
tableau chamoniard, en imitant Geslin, et en assenant une charge dans le dos
impressionnante. Il va être privé de jeu par Mr Colleoni durant deux minutes
plus dix minutes de méconduite. Ainsi s’achève le premier round de ce match au
combien important entre les Drakkars de Caen et les Chamois de Chamonix.
Des caennais accrocheurs
Le score est toujours de parité
entre les deux formations à l’entame de cette seconde période. Un match
stressant, tant pour les protagonistes que pour le public de Richard Bozon, qui
ne cesse de crier et de porter leurs équipes vers l’avant. Les efforts et les
chants des Ultra Chamois vont porter leurs fruits, lorsque, profitant d’une
supériorité numérique, Emil Tobiasson-Harris effectue un slap d’une puissance
inouïe. Sa tentative à raz de terre s’écrase dans la bande et rebondit dans la
crosse d’Aimonetto. Le capitaine des bleus et jaunes devance Tucek et place la
rondelle dans les filets vides 2-1 à 23’47
[5-4].
Les supporters locaux explosent de joie. Un sentiment de courte
durée. En effet, sans doute sur un nuage à la suite de ce but de
« Ritch », la défense des Chamois s’est totalement endormie. Les
caennais en profitent pour revenir dans le match et égaliser. Cesnek envoie un
bijou à Prosvic dans la profondeur. L’attaquant des Drakkars ne se fait pas
prier et coupe la trajectoire du précieux, pour le placer dans le coin droit du
but gardé par Foliot 2-2 à 24’40.
La
partie se décante peu à peu, quelques impressions commencent à se faire sentir
dans les passes et les accélérations. Si il y a bien un joueur qui ne semble
pas atteint par ces approximations, c’est bien Yanic Riendeau ; Le
canadien est totalement transcendé il est partout. Il prend le palet et entame
une chevauchée exceptionnel de presque 40 mètres, en partant de derrière la
cage de son coéquipier Foliot, il tente un slap à la bleue, mais Tucek dévie du
carré. Les tentatives caennaises deviennent de plus en plus timide, ce qui
laisse des espaces aux Chamois, sans pour autant qu’ils parviennent à envoyer
ce maudit caoutchouc dans les filets de ce diable de Petr Tucek. A deux minutes
de la fin de ce deuxième tiers, les Chamois vont prendre un très gros avantage
psychologique, en inscrivant un nouveau but au pire des moments pour les
visiteurs. Torgersson lance Emil Tobiasson-Harris. Ce dernier va trouver
l’inévitable Yanic Riendeau, le canadien, qui dans un dernier effort envoie le
puck dans la lucarne du gardien des Drakkars de Caen 3-2 à 38’50.
A quatre secondes du terme de la période, Frédéric
Brodin pète littéralement un plomb et va être pénalisé de 5 minutes + 20
minutes de Méconduite pour le match, un coup dur pour les caennais, qui n’avait
pas besoin de ça. Les locaux regagnent donc les vestiaires avec un avantage
d’un petit but, le troisième tiers risque d’être long… | Archives | |
Chamonix envoie Caen en D1
Les joueurs normands sont les
premiers à entrer sur le glaçon chamoniard, certainement chauds, et décidés à
revenir dans la partie. Malheureusement pour eux, ils vont être refroidis par
le plus jeune joueur de l’équipe, Vincent Kara. Ce talentueux espoir va
surprendre toute défense en inscrivant un but d’une superbe reprise sur un
service derrière la cage de l’homme en forme du moment, Emil Tobiasson-Harris
et de son coéquipier suédois Anders Torgersson 4-2 à [5-4].
Les caennais viennent de prendre un coup énorme sur la
tête, ils n’ont plus le choix, il faut attaquer et attaquer encore, afin de
préserver l’espoir de revenir dans le match. Mais, à trop attaquer, on se
découvre en défense, et inévitablement, les espaces se créent. Par les temps
qui court, laisser le moindre centimètre carré à Tobiasson-Harris, peut se
révéler être impardonnable. Les caennais vont l’apprendre à leurs dépends. Sur
une double supériorité numérique, Riendeau sert Torgersson ; Le suédois
voit partir son coéquipier de la même nationalité. Il lui glisse le palet
devant la cage, en emportant le portier avec lui. Le buteur chamoniard n’a plus
alors qu’à placer la rondelle noire dans la lucarne droite et à savourer son
but. Il vient de libérer près de 1500 personnes. Un soupir de soulagement se
fait entendre à travers les cris et les embrassades des supporters tout de
bleus et jaunes vêtus 5-2 à 55’52 [5-3].
Les Chamois le savent, ils resteront en Elite, la joie se lit sur leurs
visages, Tobiasson-Harris célèbre son but en applaudissant devant la tribune
des supporters locaux. Dans un dernier coaching, Rodolphe Garnier tente de
sortir le gardien. Encore un mauvais choix pour le coach, puisque qui revoilà,
Yanic Riendeau (tabernacle), il envoie la maudite rondelle directement dans la
cage vide d’un shoot du poignet super puissant 6-2 à 59’16 [4-5].
Tobias Granath et Jonathan Janil sont envoyé en
prison quelques secondes plus tard pour altercation. Mais qu’importe, il y en a
un des deux qui part rejoindre son capitaine les bras levés, tandis ce que
l’autre repart en fracassant sa crosse contre la balustrade chamoniarde. Au
coup de sifflet final, les joueurs et les supporters chamoniards se sont
retrouvés tous ensemble sur la glace pour réaliser un tour d’honneur.
Bravo aux Chamois et aux Drakkars
pour cette série incroyablement stressante et bonne fin de saison à
tous !!!
|