Alignement strasbourgeois
1
ère ligne : Trudeau/Shupe/Pardavy [Peroff/Danford]
2
ème ligne : Cibula/Marcos/Burgert [Stritz/Bougé]
3
ème ligne : Goncalves/Michel/Bourgaut [Hoehe/Goldberg]
4
ème ligne : Angles/Mathieu/Baeumlin
Des débuts poussifs
Si Fribourg investit le camp strasbourgeois dès les premières secondes, la défense locale garde le dessus et ce sont les jaunes et noirs qui vont progressivement prendre le match à leur compte. Marcos, dans le slot, contrôle mais tire à côté (1’33). Michel, du même endroit, lance au-dessus après une belle passe de derrière le but de Bourgaut (2’25).
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Photo archives : Christophe Moreau |
Anthony Goncalves joue sur une troisième ligne prometteuse |
Tobias Kunz hérite du palet de la même façon au second poteau, mais Hiadlovsky bouche correctement l’angle très fermé (3’10).
Sur une grossière erreur allemande, Trudeau récupère plein axe un palet oublié par un arrière, patine sur le côté et transmet à Pardavy, en embuscade, qui s’escrime à faire rentrer la rondelle dans un trou de souris. Mais Christoph Mathis, le portier fribourgeois, ne cède pas (3’55). Après avoir démontré sa belle capacité de conduite de palet en zone neutre, Goldberg touche le bras du gardien adverse d’un tir en entrée de zone (5’16).
Fribourg s’efface petit à petit mais reste présent sur des contres. Steven Billich exécute une jolie feinte à proximité des filets de Hiadlovsky, sans conséquence (6’52). Les Wölfe opèrent ensuite une dangereuse combinaison avec une passe en retrait (8’08). Les locaux répliquent par l’intermédiaire de Julien Burgert qui remonte la glace le long de la balustrade et passe au dernier moment à Marcos positionné au second poteau qui manque de peu la reprise (9’05). Les visiteurs s’en sortent encore bien sur ce tir du poignet de Cibula dévié de l’épaule (9’30) ou ce shoot de la bleue de Hoehe bien démarqué (11’18).
Strasbourg domine, contrôle le palet, mais les occasions ne rentrent pas. La première pénalité du match est sifflée contre Stritz pour une obstruction (14’56), mais les deux slaps de la pointe de Michael Frank (15’50 et 16’23) finissent à côté et ne modifient pas le score.
Hiadlovsky tient la baraque
Fribourg se met deux fois à la faute à l’entame du second tiers pour faire trébucher (20’32) et surnombre (24’10). Le power play s’installe mais le jeu n’est pas assez tranchant. Les Allemands vont même ouvrir le score en infériorité. Le capitaine Philip Riessle part en prison pour un accrocher (26’08) mais son équipe presse les Alsaciens dans leur camp.
Herm, du coin de la patinoire, donne à Chris Billich dans l’enclave. Celui-ci passe devant le gardien et marque du revers en cage ouverte [0-1 à 26’40, but de Chris Billich assisté de Jannik Herm, en inf. num.]. |
Photo archives : Christophe Moreau |
Hiadlovsky, l'homme du match avec 96 % d'arrêt |
Strasbourg n’y est plus, Hoehe part sur le banc des pénalités (28’48) et la défense locale laisse passer un quatre contre un (!), heureusement pour elle, mal ficelé (29’30). Danko Deveri commet une obstruction (30’12) mais ni la remontée de Stritz en deux contre un (30’51) ni le tir de Peroff dans le plastron (31’28) n’aboutissent. En revanche, tout juste revenu à égalité, Danford et Pardavy réussissent à conserver le palet en zone offensive et à le renvoyer sur le gardien alors que Fribourg pensait s’être dégagé.
Shupe récupère le retour et parvient à glisser in extremis la rondelle derrière Christoph Mathis, du bout de la crosse depuis le côté de sa cage [1-1 à 32’19, but de Preston Shupe assisté de Jan Pardavy et Ben Danford].
Le coach d'outre-Rhin Alex Sulak change son gardien et remplace Mathis, auteur d’une prestation plus que correcte (92% d’arrêt), par Fabian Hönkhaus. Vladimir Hiadlovsky est, lui, toujours à son poste et le démontre d’une double parade rendue nécessaire par un mauvais replacement défensif strasbourgeois (35’08). Un accrochage envoie pour deux minutes en prison Cibula et Stritz (dureté et retenir une crosse) et l’habitué du banc des pénalités Steven Billich (dureté, 35’35). La période s’achève par un bel arrêt mitaine à ras-de-glace de Hiadlovsky (35’51).
Un doublé pour gagner
Toujours très sollicité, le gardien local entame la troisième période comme il avait terminé la précédente, par une parade décisive, en l’occurrence face à Danko Deveri, en bloquant sa tentative à mi-distance sous son bras (40’08). Et il doit récidiver face au même en break, quelques secondes plus tard, alors que Peroff s’était laissé déborder (40’39). Ce dernier écope d’ailleurs d’une pénalité pour cinglage sur l’action, avant que ses coéquipiers Cibula et Goncalves le rejoignent dans sa cellule pour un 2+10 du vétéran slovaque (40’54). Le jeu se rééquilibre un peu lorsque Steven Billich retourne en prison pour un coup de coude contre Jake Goldberg (41’45).
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Photo archives : Christophe Moreau |
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Après plusieurs essais à quatre contre trois, c’est finalement à cinq contre quatre que le jeu se décante. Installé en power play, le palet tourne et Bourgaut se détache de la balustrade pour se rapprocher du but à mi-glace. Il décoche un superbe lancer du poignet qui finit au fond malgré l’angle de tir restreint
[2-1 à 43’41, but de Peter Bourgaut, assisté de Valentin Michel et Ken Peroff, en sup. num.].
Sébastien Trudeau tente d’enfoncer le clou, d’abord seul en forçant Hönkhaus à sortir un arrêt crucial (46’15) puis en deux contre un avec Shupe en manquant la reprise de pas grand-chose (46’37). La prison de Pardavy pour crosse haute ne permet pas aux visiteurs d’égaliser (48’57). Strasbourg a repris les commandes du match grâce notamment à son troisième bloc qui met les Wölfe définitivement à distance.
Goncalves et Bourgaut combinent parfaitement en entrant en zone et le dernier, en plein dans l’axe, marque d’un tir du poignet grâce à un service de Pierrick Hoehe depuis l’aile [3-1 à 51’27, but de Peter Bourgaut assisté de Pierrick Hoehe et d’Anthony Goncalves].
Le match est terminé, la charge avec la crosse de Nikolas Linsenmaier (54’49) n’aura pas d’incidence au tableau d’affichage.
Strasbourg finit par l’emporter mais peut remercier son gardien qui, avec 96% d’arrêt (23/24), a parfaitement maintenu son équipe à flot lorsqu’elle avait des velléités de prendre l’eau. Un gros travail attend encore la défense pour être prête pour la rentrée, mais l’arrivée prochaine de Matt Bruneteau, authentique défenseur défensif, devrait résoudre une partie du problème. En attaque, une véritable alchimie commence à naître entre les avants de la troisième ligne, reste à la seconde et surtout à la première à se montrer plus incisives et décisives, en retrouvant simplement leur niveau de jeu de l’année passée.
L’équipe paie physiquement le prix d’un entraînement intensif, mais le défi qui les attend vendredi face à Bietigheim, une des meilleures formations du second échelon allemand, sera d’une toute autre nature et les jaunes et noirs devront être en forme s’ils veulent faire mieux que le 8-2 encaissé à l'extérieur samedi dernier.
Interview de Daniel Bourdages
HH : Ce soir, ce n’était pas très serein derrière…
D.B. : « Non, ils avaient sûrement envie de jouer, mais face à une équipe qui était vraiment venue pour défendre, jouer l’homme et toujours bien positionnée… Je pense qu’ils nous craignaient énormément. Nous, on est dans une phase où on s’entraîne beaucoup. Ce n’était peut-être pas le bon soir pour jouer un match mais on a quand même gagné. Ils ont essayé de gagner individuellement et c’est une leçon. On marque juste trois buts, ce n’est pas beaucoup. On n’en donne qu'un, mais Vlad fait des arrêts sur lesquels l’adversaire a eu de grosses occasions. Il faut qu’on travaille aussi la concentration. Mais j’ai beaucoup de jeunes à l’attaque, ils ont des rôles importants maintenant et ils se rendent compte que ce n’est peut-être pas si facile que ça. »
HH : Comment peut-on travailler la concentration ?
D.B. : « Disons que ça se travaille avec beaucoup de consignes de ma part, beaucoup de feedback après les matchs, de vidéo. Ils doivent reconnaître leurs erreurs. Et puis du temps de jeu dans des moments importants. On fait des exercices qui nécessitent de la concentration, c’est souvent les mêmes qui ne sont pas prêts, qui oublient ou qui font des erreurs à l’entraînement sur des exercices de système de jeu qui parfois reproduisent des erreurs de concentration. Ils ne se souviennent pas du système. Ils ne sont pas habitués, c’est des gars qui n’ont peut-être pas eu assez de temps de glace auparavant. Mais là il faut être au bon endroit au bon moment. Ça nous aiderait ! »
HH : Qu’allez-vous travailler en priorité d’ici vendredi ?
D.B. : « Oh après un match comme ça c’est difficile de focusser sur une seule chose. Le power play aurait peut-être pu nous sortir de cette
trappe de Fribourg, qui a joué un gros premier vingt et puis ensuite… Ils étaient prêt à faiblir mais, vu que nous on ne marquait pas, ils ont gardé espoir et Vlad a dû faire de gros arrêts pour nous garder dans le match. Donc sûrement le power play, plus d’efficacité, plus de tirs, plus de simplicité. Ils en ont les moyens, ce n’est pas évident d’être capable de jouer un jeu simple en power play, mais quand t’as des bons moyens, c’est ce que tu dois faire. Tu dois multiplier les tirs de la ligne bleue et c’est ce qu’on n’a pas réussi à faire. On essaye de pénétrer en dribblant à l’intérieur d’une boîte et on a perdu beaucoup de rondelles. Ensuite je pense qu’on doit pratiquer un repli défensif et un marquage en zone défensive un peu plus strict. Voilà les prochaines étapes, mais on a encore beaucoup de choses à voir. »