C'est dans une patinoire de Briançon bien pleine et chaude bouillante que les deux équipes se présentaient pour l'échauffement. Après avoir bénéficié d'un très bon accueil de la part des bénévoles en charge des accréditations presse, nous pouvions nous placer en bas des tribunes et au milieu du public pour vivre la rencontre.
L'équipe Pee Wee des Diables Rouge était félicitée sur la glace pour sa victoire lors du tournois de Rivière du Loup au Québec, les jeunes présentant au final un excellent bilan de 6 victoires pour un 1 nul et 1 défaite. Le fanion de la victoire était ainsi présenté au Président de la FFHG, Monsieur Luc Tardif, présent à Briançon à l'occasion de cette seconde manche.
Le coup d'envoi était donné par Luc Alphand et Laurie Mougel (équipe de France de ski) et se voyait précédé d'une marseillaise.
| Photo : Nicolas Fradin © 2009 | |
Tactique et intensité physique
Le début de rencontre voit les deux équipes tenter de prendre le contrôle du milieu de glace, avec deux premières tentatives par Sivic à 1"35 puis Terglav à 4"15.
Grenoble va rapidement ouvrir le score à 4"26. Bergstöm lance dans une enclave remplie de joueurs des deux équipes et dans la mélée, c'est Tartari qui parvient à marquer sans qu'il nous soit possible d'en dire plus. (0-1).
Les minutes suivantes montrent des grenoblois qui ne prennent aucun risque et ont clairement modifié leur plan de jeu de la veille. Bénéficiant de l'apport systematique d'un troisième joueur qui vient aider la paire d'arrières, ils bénéficient d'un maximum de récupération à mi-glace en échec avant, et surtout bloquent les ruptures adverses qui finissent généralement dans les crosses des défenseurs des brûleurs. Ces derniers tentent alors de trouver les relais en zone neutre, soit par le centre, soit par la bande. Dès que toute transmission est impossible, le palet est alors renvoyé chez l'adversaire et le pressing se met alors en place immédiatement.
Briançon tente de pousser et le jeu s'équilibre. Szelig à 10"21, puis Seikkula à 13"13 trouvent Ferhi sur des frappes cadrées mais ne présentant pas un très grand danger.
Un premier jeu de puissance de Briançon à 14"28 va proposer deux occasions qui sont renvoyées par Ferhi et ses defenseurs dans l'enclave.
Après une frappe non cadrée de Krayzel à 17"00, un incident va venir perturber la rencontre durant de longues minutes.
Le juge de ligne David Courgeon se luxe l'épaule après une chute et doit céder sa place. Le duo arbitral restant, en concertation avec Monsieur Bocquet le superviseur présent sur la rencontre décide alors de renvoyer les deux équipes au vestiaire afin de pourvoir immédiatement au remplacement du blessé. Saluons M. Cregut qui entrera en seconde période pour remplacer son collègue et assurera une très bonne prestation dans un contexte certainement difficile pour lui.
| Photo : Nicolas Fradin © 2009 | |
Une seconde période sembable à la première.
La période recommence avec une frappe de Forsander hors cadre, le suédois se multipliant ce soir tant offensivement que défensivement.
Les premières minutes voient Grenoble s'installer en attaque défense, et Briançon multiplier les dégagements interdits avec pas moins de 4 en trois minutes.
Sur un lancer en fond de glace grenoblois, Satosaari dégage le palet mais frappe de sa crosse Forsander qui arrivait lancé. Ce geste involontaire lui vaut 2 minutes et voit le banc des diables rouges protester ainsi que l'intéressé. Le gardien haut alpin semble quelque peu déconcentré au terme de cette affaire.
A 25"45, Grenoble va doubler la mise en jeu de puissance. Wallin expédie le missile habituel sur service de Krayzel, lequel termine au fond du but (le palet pas Krayzel), Satosaari ne nous ayant pas semblé totalement dans le coup sur cette action (0-2).
Briançon va alors se ruer sur les buts de Ferhi, et pousser durant les minutes qui suivent.
Ladanyi, peut-être le meilleur briançonnais ce soir, va déborder la défense grenobloise à 29"16 et centrer pour Vas (?) qui manque une reprise en cage largement ouverte.
L'attaque défense de Briançon va s'installer les minutes suivantes, mais les isérois défendent bien. Ferhi effectue plusieurs arrêts en captant le palet, et sa défense ne concède guère de frappes ouvertes aux attaquants hauts alpins.
Une pénalité de Sivic qui a touché un adversaire avec sa crosse à 35"13 va conduire à deux occasions pour Briançon, mais l'enclave grenobloise repousse toujours les tentatives.
Une nouvelle faute de Hammar à 36"54 donne même 19 secondes de 5-3 à briançon mais Ferhi répond présent avec plusieurs arrêts consécutifs
Grenoble fait le métier
La dernière période voit le chronomètre défiler à l'avantage de Grenoble qui défend toujours avec rigueur face à des Diables Rouges toujours volontaires.
Plusieurs pénalités grenobloises offrent 4 minutes de jeu de puissance à Briançon, mais l'absence de grosses occasions semblent désormais indiquer que l'écart au tableau d'affichage sera bien difficile à combler.
Le niveau physique est quelque peu en baisse, ce qui est normal vu le rythme proposé depuis le début de la rencontre.
Un jeu de puissance très mal négocié par Grenoble à 53"37 après une faute sur tartari qui avait fait les valises et partait seul laisse pourtant de l'espoir à Briançon.
Pourtant, malgré une dernière pénalité de Bergström, et la sortie de Satosaari ainsi qu'un temps mort de Briançon, les Diables Rouges ne parviendront pas à revenir. A 59"58, après un premier tir non cadré en cage vide, c'est Forsander qui parviendra en rupture à glisser seul le palet en cage vide, ultime but vraiment mérité pour le meilleur joueur de la rencontre qui signe ici sa plus belle prestation de la saison.
| Photo : Nicolas Fradin © 2009 | |
Y'en reste au moins deux! Tant mieux!
Le public de Briançon a eu la chance d'assister hier soir à une rencontre de très grande qualité, qui place cette finale de Magnus sur des standards européens en vigueur dans les ligues plus relevées. Cela nous change par rapport aux demi-finales et avec tout le respect que l'on doit aux deux autres équipes concernées, c'est bien la qualité des deux défenses qui ne permettent pas aux attaquants de s'offrir de très nombreuses occasions qui rendent le match d'un meilleur niveau. Notons également que le fait de disposer de trois quatre lignes compétitives change clairement l'intensité de la rencontre.
Du côté de Briançon, le score final pourra apparaître comme assez lourd par rapport au déroulement d'une rencontre qui a vu les Diables Rouges se créer autant d'occasions que Grenoble et même dominer sans doute quelques minutes de plus que leurs adversaires. Discipliné, le groupe de Luciano Basile a semblé manquer de solutions pour passer la mi-glace face à un système de jeu Grenoblois très bien rodé. De même, alors que les avantages numériques avaient étés clairement à l'avantage des hauts alpins lors de la première rencontre, c'est bien l'inverse qui s'est produit hier soir. Notons que plusieurs occasions nettes comme celle de Milovanovic en fin de rencontre devaient être transformées pour permettre à Briançon de recoller? Un coup de moins bien qui peut s'expliquer par la fatigue des 6 rencontres précédentes contre 4 à Grenoble? Physiquement, Briançon paraît susceptible de débauches physiques plus fortes que celles des grenoblois, mais gare aux coups de moins bien en particulier en fin de rencontre. Briançon doit il jouer très défensif à Pôle-Sud et attendre les contres et jeux de puissance? L'équipe peut-elle déjouer l'échec avant particulièrement performant de Grenoble? Il est clair qu'il faudra être plus réaliste pour pouvoir s'imposer lors des prochaines rencontres, mais les Diables Rouges ont montré qu'ils étaient susceptible de répondre à de telles nécessités.
Des voix critiquaient la défense grenobloise cette saison. hier soir elles ne pouvaient que se taire, tant Grenoble a su corriger les problèmes entrevus lors de la rencontre de la veille. On savait coach Lusth capable de faire évoluer son équipe tactiquement, il l'a démontré hier en proposant les ajustements nécessaires pour non seulement contrarier Briançon, mais aussi et surtout peser sur la rencontre en contrôlant assez souvent son tempo. Autour d'une défensive que l'on verra hier soir comme brillante, et il fallait l'être pour contrarier des Diables Rouges vraiment affutés, Grenoble a joué sans doute sa rencontre la plus réaliste de la saison, n'ayant pas besoin de beaucoup d'occasions pour marquer et surtout sachant gérer son avantage. Il est plus facile de mener au score, mais il n'est pas forcément facile de préserver l'avantage et à l'extérieur d'interdire tout retour de l'adversaire avec à la clef un blanchissage pour un Ferhi très performant hier soir. Le système de jeu mis en place est particulièrement agréable à voir, avec des relais mi glace et des appels et contre appels latéraux et centraux. De même, les paires défensives ont échangé et relancé des palets en paraissant particulièrement sereines et à leur affaire. Notons enfin que le jeu collectif pour le contrôle de l'enclave grenobloise, qui ne semblait pas forcément être le point fort de l'équipe, a gagné en stabilité. Même si le résultat final ne traduit pas l'écart entre les deux équipes, tout comme le score de la première rencontre du reste, Grenoble a remis les pendules à l'heure et souligné que la série allait probablement être plus indécise que prévue. Reste que si Grenoble refait à Pôle Sud deux rencontres de ce niveau, il faudra vraiment être très fort pour aller les chercher, et cela tombe bien, Briançon est clairement la seule équipe en France susceptible de le faire actuellement.
Rendez vous vendredi pour la troisième rencontre de ce qui nous semble être la plus belle finale de ces dernières années, laquelle marque clairement les progrès des équipes françaises et rapporche la Magnus d'autres ligues européennes plus connues.
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