Dans une patinoire pôle-sud qui nous semblait moins remplie que les 3500 spectateurs anoncés ce soir, les interrogations d'avant match tournaient autour de la forme grenobloise après une semaine sans match disputé, et la possibilité pour Strasbourg d'en profiter.
Après la rencontre entre la mascotte de Grenoble et son public, l'animal ayant été présent pour la première fois à Bercy, on pouvait procéder au coup d'envoi protocolaire donné entre autre par Jeff Bonnard. Notez pour faire le lien entre les événements que la mascotte porte le nom de Jeff qui en est le parrain, initiative sympatique et à notre connaissance unique dans l'histoire du hockey. Notons que l'équipe strasbourgeoise se présentait avec seulement 18 joueurs, ce qui fait un tantinet juste pour un effectif d'une équipe élite du hockey français en 1/4 de finale.
Merci qui? Hiadlovsky!
Après plusieurs minutes assez débridées, les deux formations faisant jeu égal les échanges de banderilles commencent avec Rouleau sur Hiadlovsky à 1"35, puis Riendeau clairement le meilleur attaquant pour nous ce soir. Grenoble semble en quête de rythme, les isérois se montrant un tantinet brouillon et pas toujours inspirés, tandis que Strasbourg tente de contrer avec une fort belle première ligne.
| Jean Christophe Salomé | SEcond but pour Forsander | Une première pénalité contre Grenoble à 8"08 ne permet pourtant pas aux alsaciens de créer un jeu de puissance efficace, et la mi-période va se traduire par un réveil de la machine iséroise. Le bombardement qui va s'en suivre va focaliser l'attention sur Hiadlowsky qui va répondre totalement et offrir un récital de haute volée. Frappe énorme de Rouleau captée dans le gant à 12"16, palet pris entre les jambières serrées face à plusieurs adversaires à 12"57.
A 14"11, Fleury très en vue ce soir échoue derrière en duel, avant que Strasbourg ne bénéficie d'un second jeu de puissance à 14"17. On assiste alors à une très grosse occasion alsacienne qui laissera certains observateurs persuadés qu'il y a but. Martin reprend à la volée une passe en provenance de derrière la cage de Ferhi, le palet oscille entre Ferhi et sa cage, on croit au but que l'arbitre se refuse à valider. L'absence de protestations alsaciennes, la certitude de l'arbitre, paraissent plaider en faveur d'un palet qui a tutoyé la ligne sans la franchir. Aucune polémique n'est venue amplifier l'incident après la rencontre. Comme il nous arrive souvent de l'écrire, faute de ralenti, et sans être spécialement bien placé, il est impossible de se prononcer, mais ici la conclusion semble claire à priori.
La fin de période va consacrer Hiadlowsky roi du jeu avec un double avantage numérique concédé à Grenoble à 16"59 et 18"08. L'exercice tourne à la démonstration d'un gardien en état de grâce, avec plongeons, mitaines, déviations hors cadre de palets repris de près et particulièrement violents, bref un véritable festival qui va se conclure par une frappe de Bergström sur Hiadlovsky sonné dans l'aventure à 19"07. Ce mini ko est il synonyme de rupture pour Strasbourg dans la période suivante?
Tirs 17/9 Grenoble
Engagements 16/4 Grenoble
Trois en sept minutes
Alors que Grenoble donnait clairement l'impression de pouvoir faire plier Strasbourg, la reprise voit l'étoile noire ouvrir le score et de belle manière. Sur unejolie passe en arrière cage de Lehtisalo, Devin reprend face à Ferhi et le bat d'une frappe sans puissance mais bien placée à 20"52. (0-1).
| Jean christophe Salomé | Hiadlovsky dit non à 3x5 | Un frisson de courte durée passe dans le public, la réaction grenobloise logique vu la première période, mais non dénuée de réussite à cet instant ne tarde pas.
Une frappe en angle à la bleue de Sivic à 21"48 va tromper Hiadlovsky probablement masqué et mettre fin à une invincibilité remarquable jusqu'alors. ( 1-1).
Les minutes suivantes vont voir l'étoile noire se reprendre deux buts qui feront définitivement basculer la rencontre dans l'escarcelle grenobloise.
Tout commence pourtant avec une faute évitable de Fleury sur Hiadlovsky à 24"04, l'attaquant se trouvant face au gardien qui a capté le palet et lui tourne le dos et mettant sa crosse entre les jambes de ce dernier. Ce bon Vladimir appréciant assez peu l'incident, un début de brassage éclate et plusieurs joueurs sont pénalisés sans que Fleury ne fasse partie du nombre, la sanction arbitrale conduisant Rouleau et Maillot en prison.
Le 4 contre 4 qui s'en suit va conduire Sivic a proposer une nouvelle rupture conclue de la plus belle des manières. En deux contre deux, il fixe et frappe pour trouver une superbe lucarne à 24"39. (2-1).
Strasbourg qui semble perturbé fait alors deux fautes qui donnent 1"25 de killing play à Grenoble à 27"34. Bergström adresse une frappe très violente à la bleue que Hiadlovsky renvoi sur Broz en angle, lequel y va de son but avec une jolie reprise croisée à 28"13. (3-1).
Grenoble poursuit sa domination avec Bergström qui trouve le masque de Hiadlovsky qui peine à se relever, avant que Cesnek lui ne frappe sur celui de Ferhi à 9"26.
Grenoble connaît alors plusieurs minutes de flottement que Riendeau met à profit pour trouver la transversale de Ferhi à 34"40.
Un temps mort grenoblois qui suit une pénalité mineure contre les brüleurs à 31"50 précède un jeu de puissance encore une fois très médiocre côté visiteur. La fin de période voit Grenoble se reprendre et s'offrir une longue attaque défense dans une rencontre qui a déjà globalement livrée son verdict.
A 16"58, Forsander nous offre sans doute l'action de la rencontre, symbolique du retour en forme de l'attaquant suédois parfois critiqué dans nos comptes-rendus de la première partie de la saison. Palet en crosse, il va s'offrir un arc de cercle pour passer deux adversaires direct avant de glisser dedans en croisé avec une grande précision. (4-1). Une action qui devait conduire Forsander au titre de meilleur joueur selon nous puisqu'il allait inscrire un doublé par la suite, nos confrères préférant Sivic, choix possible vu l'excellent match du slovène.
Tirs: 17/11 Grenoble
Engagements 14/13 Grenoble
Grenoble déroule jusqu'au bout des 62 minutes
La troisième période, plus lente, sera dominée par Grenoble qui administre les affaires sans renoncer à jouer au hockey. Après une tentative de Riendeau dès la reprise , Hiadlovsky va jouer aux gardiens de buts de foot face à son ami Fleury à 4"42 en sortant très loin pour dégager un palet.
| Jean christophe salomé | Leçon de sportivité Hiadlovsky qui fait la ola avec le public | Cruchandeau va alors se faire pénaliser pour une vilaine charge à la tête et prendre 2+10 à 42"50. Une seconde péanlité va offrir le troisième 3x5 de la rencontre aux grenoblois qui ne vont pas laisser passer l'occasion.
Une frappe de mule du bombardier Bergström à la bleue à 4"45 va être renvoyée par Hiadlovsky dont on sent qu'il fatigue, et reprise par Forsander qui signe son doublé (5-1).
Des pénalités de part et d'autre ne donneront rien, jusqu'à un incident à 57"29 dont nous n'avons pas forcément tout compris. Le tableau lumineux n'aurait pas marqué la fin d'une pénalité d'un joueur qui aurait ainsi effectué 2'50 de prison. l'intéressé étant logiquement sorti à deux minutes, mais le temps continuant à défiler sur le tableau de marque qui n'avait pas enlevé la pénalité? On aurait alors décidé de reculer de deux minutes pour compenser cela (ou le tableau a reculé de deux minutes de lui même sans que l'on puisse l'avancer ensuite?) sans renvoyer de joueurs en prison ce qui ne semble pas forcément logique. On vous avoue qu'on a rien compris et qu'on est preneur d'une explication. De toute manière, l'incident n'a eu aucune conséquence sur la rencontre elle-même, sinon de lui donner deux minutes de plus ce qui doit être une première.
Tirs 12/9 Grenoble
Engagements 14/9 Grenoble
Its Game time whoaw!
Grenoble a fait son métier ce soir et pour dire franchement, on ne voit pas bien comment Strasbourg pourrait renverser la vapeur tout au moins à l'extérieur. Après une semaine d'arrêt, la machine a mis dix minutes pour tourner à plein régime et prendre clairement la mesure des alsaciens, ces derniers ne paraissant jamais en mesure malgré une première période spendide de Hiadlovsky et un bon premier bloc de menacer vraiment Grenoble.
On verra certaines similitudes entre cette rencontre et celle face à Dijon. Même première période sans avantage acquis, même seconde qui délivre le verdict, plus rapidement cette fois il est vrai, et même dernière qui voit les brûleurs mettre la patte sur la rencontre et ne rien lâcher avec une supériorité physique très nette.
Strasbourg ce soir a semblé manquer de concentration par moment, à l'exemple des minutes qui ont suivies le brassage résultant du duel Fleury Hiadlovsky. Trop de fautes qui se paient cash avec une majorité de buts grenoblois acquis lors de killings et power play. L'étoile noire doit absolument éviter les fautes pour serrer la marge avec Grenoble. Si elle y parvient, la différence pourrait être plus réduite et permettre aux visiteurs d'espérer derrière un gardien capable de limiter la casse.
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