Un début franchement rouennais
Cette rencontre débute doucement, les deux équipes se jaugent. Chacun y va de son tir sur le gardien. Virolainen d’abord sur Vare, puis Chipaux sur Sopko. Sans danger pour les deux cerbères qui n’ont pas l’intention de se laisser surprendre. Le jeu parait à peu près équilibré pour le moment et pourtant les Dragons ne vont pas patienter davantage pour ouvrir le score puisqu’à 2’21, sur un bon travail de Dufournet, David et Lampérier, celui-ci trompe Vare sur un rebond qu’il aura concédé (1-0). Dans la foulée, s’en suit un bon gros arrêt de Sopko, son premier, de la jambière sur un gros shoot de Chassard.
| Crédit Photo : Stéphanie OUVRY © 2009 | | Sopko est bien dans le match et sa défense aussi, le palet se plait plus du côté spinalien pour l’instant, du côté de la cage de Vare, particulièrement. La tendance va se confirmer grâce au premier power play qui sera pour Rouen, leur permettant ainsi d’accroître leur léger avantage. Pas de break pour cette première supériorité, mais on sent que la formation d’Alain Vogin prend ses marques plus facilement que les Dauphins. A 10’50, sur un gros retour des normands, grâce d’abord à Glad en défense puis à Romand qui passe à Desrosiers très rapidement, qui n’aura aucune difficulté à trouver les filets de Vare, en le lobant cette fois ci (2-0).
L’avance rouennaise se renforce, surtout en vertu d’une défense en béton armé qui ne laisse rien passer et surtout qui récupère tout en relançant le jeu à chaque fois avec intelligence. Son vis-à-vis est plutôt en cristal, et se brise assez facilement par les attaquants rouennais. Comme quoi une équipe normande avec une défense qui tient la route, peut regagner tout de suite en niveau de jeu. A 15’, cependant une occasion de but en or pour les Dauphins, qui vont malgré tout ne pas la saisir ; devant une cage délaissée par Sopko qui s’affairait de l’autre côté, Salmivirta, lui-même surpris par l’aubaine laissée par le portier rouennais, rate le coche et ne trouve pas les filets.
Un peu de malchance sur ce coup là. C’est Doucet qui poursuit sur de la malchance en se prenant un gros face à face de l’un de ses coéquipiers, il ne voudra pas de la civière pour quitter le glaçon, mais à l’air bien amoché, à suivre… Dans la foulée, à 16’40, un troisième but rouennais en power play viendra confirmer la domination rouennaise, Vare lache à nouveau un rebond récupéré par Niskavaara et qui envoie le palet une fois de plus au dessus de Vare et au fond des filets (3-0). Grosse pression sur le gardien spinalien pour ces dernières minutes du premier tiers.
Mises au Jeu :
Doucet : 4 / 7 soit 57,1% - Peltola : 5 / 10 soit 50% - Lampérier : 2 / 5 soit 40% - Desrosiers : 1 / 1 soit 100%
Rouen : 12 / 23 soit 52,2% - Épinal : 11 / 23 soit 47,8%
Tirs :
Rouen : 12 tirs à égalité numérique, dont 2 buts, 4 tirs en avantage numérique, dont 1 but ; soit 17 tirs en première période et 3 buts marqués - Väre : 82,4% d’arrêt. 1 / 3 en avantage numérique.
Épinal : 6 tirs à égalité numérique ; soit 6 tirs en première période - Sopko : 100% d’arrêt.
Une toute petite reprise Spinalienne
Ce tiers reprend directement sur une courte domination vosgienne mais qui se heurte toujours à un Sopko des grands soirs, de quoi impressionner son vis-à-vis. Surtout que dans la foulée, à 25’19, c’est à nouveau Rouen qui marque avec un Thinel bien inspiré, qui depuis l’angle de la cage adverse, tire sur le poteau et par le rebond donne le quatrième but à son équipe (4-0).
| Crédit Photo : Stéphanie OUVRY © 2009 | | Doucet rejoint le glaçon, plus de peur que de mal a priori. Le premier power play spinalien de la soirée arrive enfin, mais sans grand danger pour les dragons. Jusqu’à 28’49 ou Justement Salmivirta trouve la faille, aidé par Gervais et Simko, et trompe Sopko qui prend son premier but (4-1). Un petit réveil des dauphins qui peu peut-être changer la physionomie du match. Qui peut seulement car la suite de ce tiers verra davantage d’occasions rouennaises, même s’il n’y aura plus de but.
S’en suit une nuée d’actions jaunes et noires, Bouchard, David ou encore Romand chacun se confronte à Vare, qui ne chôme vraiment pas ce soir. La défense d’Epinal est vraiment mise à mal et du coup elle laisse souvent son portier faire face tout seul à de grandes attaques. Les hommes de Shawn Allard ont sûrement voulu tout miser sur l’attaque pour remonter la défaite de la veille, mais là, c’est exactement le contraire qui s’amorce. Les dernières minutes vont se passer avec quelques pénalités dans les deux camps sans forcément que ça n’avantage l’un ou l’autre.
Mises au Jeu :
Peltola : 3 / 9 soit 33,3% - Lampérier : 3 / 7 soit 42,9% - Desrosiers : 5 / 7 soit 71,4% - Dufournet : 1 / 1 soit 100% - Tarantino : 0 / 1 soit 0%
Rouen : 12 / 25 soit 48% - Épinal : 13 / 25 soit 52%
Tirs :
Rouen : 3 tirs à égalité numérique ; 4 tirs en avantage numérique, dont 1 but ; soit 7 tirs en deuxième période dont 1 but. Väre 85,7% d’arrêt. 1 / 2 en avantage numérique.
Épinal : 6 tirs à égalité numérique, 3 tirs en supériorité numérique, dont 1 but ; soit 9 tirs, dont 1 but en deuxième période Sopko : 88,8% d’arrêt. 1 / 2 en avantage numérique.
Rouen enfonce le clou
C’est toujours au rythme des Dragons que le match reprend puisqu’à 41’08 c’est Doucet qui, en forme, marque le cinquième filet rouennais. En supériorité numérique, une fois de plus et en face à face, le capitaine normand remporte le duel face à Vare. De quoi rassurer le public qui s’inquiétait pour son « Doudou » (5-1). Le jeu ne faiblit pas, et il y a même une légère tension entre les deux équipes. Les rouennais ne restent pas sur leurs acquis et menacent sans cesse la cage spinalienne. A 42’59, Thinel récupère le palet en contre et sert son coéquipier Desrosiers qui se retrouve à nouveau seul face à Vare, mais cette fois ci, il ne se laisse pas surprendre.
| Crédit Photo : Stéphanie OUVRY © 2009 | | Vraiment, les dauphins ont tendance à laisser leur portier bien seul, et à en payer les frais presque à chaque fois. A 46’42, Thinel et Bouchard se font à leur tour pressant sur la cage vosgienne, et c’est avec réussite. Avec un bel enchaînement de passes, entre Thinel et Glad puis Bouchard qui marque (6-1). Temps mort demandé par Epinal, ce match semble plié, et sûrement dur à avaler pour les visiteurs… L’ambiance se durcit de plus en plus avec quelques petits accrochages de ci de la entre Ilic et Bouchard par exemple.
Les dauphins ne parviennent pas du tout à s’installer dans le match, et subissent vraiment les actions rouennaises. Vogin fait monter sur la glace les jeunes pour les dix dernières minutes comme Custosse ou Bourgaut. Dufournet, quant à lui, bien dans le match depuis le début, va donner l’extrême onction à une équipe d’Epinal qui ne lutte presque plus. A 51’56, il marque un fort joli but depuis le côté de la cage de Vare (7-1). Il reste huit minutes à jouer, mais les carottes sont bel et bien cuites, même si à 52’16, Sundqvist s’approche si près de Sopko, qu’il finit dans ses filets, mais, sans le palet.
Mises au Jeu :
Peltola : 6 / 9 soit 66,6% - Desrosiers : 0 / 2 soit 0% - Thinel : 0 / 1 soit 0% - Lampérier : 3 / 5 soit 60% - Dufournet : 3 / 6 soit 50%
Rouen : 12 / 23 soit 52,2% - Épinal : 11 / 23 soit 47,8%
Tirs :
Rouen : 14 tirs à égalité numérique, dont 3 buts, 1 tir en avantage numérique, 1 tir en désavantage numérique ; soit 16 tirs en troisième période dont 3 buts Väre 81,3% d’arrêt. 0 / 1 en avantage numérique
Épinal : 2 tirs à égalité numérique, 2 tirs en avantage numérique ; soit 4 tirs en troisième période Sopko : 100% d’arrêt. 0 / 2 en avantage numérique.
Un match très encourageant pour les dragons qui signent leur deuxième victoire, et ce, très largement. Ils ont cette fois, pris très au sérieux leur adversaire de manière à éviter les déconvenues qu’ils ont pu rencontrer en saison régulière. Les Dauphins, quant à eux ont franchement fait pâle figure : Ont-ils été si gênés par le jeu des rouennais ? Ont-ils adopté une mauvaise tactique ? Sont-ils usés par une saison intense ? Quoi qu’il en soit, la victoire est sans appel et ne donne pas énormément d’espoir pour l’issue de ce quart de final. Même sur leur glace, on peut douter de leur capacité à se reprendre si vite face à un dragon qui se révèle, peut être tardivement, mais qui se révèle assurément.
Statistiques personnelles :
Mises au jeu :
Doucet : 4 / 7 soit 57,1% - Peltola : 14 / 28 soit 50% - Lampérier : 8 / 17 soit 47% - Desrosiers : 6 / 10 soit 60% - Dufournet : 4 / 7 soit 57% - Tarantino : 0 / 1 soit 0% - Thinel : 0 / 1 soit 0%
Rouen : 36 / 71 soit 50,7% - Épinal : 35 / 71 soit 49,3%
Pourcentage d’arrêt :
Väre : 33 / 40 soit 82,5% - Sopko : 18 / 19 soit 94,7%
Interview d’Edouard Dufournet de Rouen :
Hockey Hebdo : Edouard, raconte-nous ce match dans un premier temps. Comment fut la tâche ce soir ?
Edouard Dufournet : Je pense qu’on a bien entamé le match. Tout le monde était prêt, a donné ce qu’il avait. Concernant notre 3ème trio (le bloc sur lequel il évolue), on a vraiment bossé fort. On a fait prendre des pénalités à Epinal et on a bien pressé. Les 2 premiers blocs, eux, ont su concrétiser quand il le fallait.
H. H. : Fier de toi ce soir ? Mettre un joli but à la maison, cela te permet-il de retrouver la confiance ?
E. D. : Oui, c’est clair. Ca faisait longtemps que j’avais marqué. Je rejoue depuis quelques matchs en tant que titulaire. J’ai vraiment pris du plaisir ce soir. Notre 3ème ligne a bien bossé, on a eu des occasions et on a marqué. Je suis donc très heureux ce soir.
H. H. : En tout cas, Alain Vogin (coach de Rouen) vous permet d’avoir plus de temps de jeu par rapport à la saison régulière. Cela profite-t-il à l’équipe ?
E. D. : C’est sûr. Quand on a plus de temps de glace, quand ça se passe bien, on est plus en confiance. C’est tant mieux. Après, au niveau du score, on avait pas mal d’avance. Alain, à la fin du match, a mis au repos quelques joueurs clés. Cela nous permet de jouer un peu plus donc cela profite à tout le monde ; à l’équipe comme aux joueurs.
H. H. : Périple à Epinal maintenant. A quoi t’attends-tu là-bas ?
E. D. : Le plus important, ce serait de finir le plus vite possible. C’est sûr que là-bas ce n’est jamais simple. Il va falloir y aller avec l’esprit de commencer tout de suite très fort. Si on gagne Vendredi, on aura un peu plus de repos avant les demies. Ce n’est pas négligeable.
H. H. : Merci Edouard. Félicitations pour ton trophée de meilleur joueur du match côté Rouennais et pour ton but.
E. D. : Merci.
Interview de Carl Mallette de Rouen :
Hockey Hebdo : Bonsoir Carl. Peux-tu nous donner ton avis sur ce match ? Tu as un regard différent maintenant que tu es derrière le banc. Comment as-tu trouvé Rouen ?
Carl Mallette : Je pense que nous avons joué un match impeccable. Dès la première minute de jeu, on a voulu lancer un message à Epinal comme quoi ce ne serait pas facile pour eux ce soir. On a pris une confortable avance. Ensuite nous avons su gérer notre avance. C’est la victoire qui compte mais 7-1, les gars peuvent en être content.
H. H. : Je pense que tu as envie de retourner sur la glace. Quand penses-tu refouler le glaçon ?
C. M. : C’est sûr. Je pense que tous les joueurs en ont envie. Etre derrière le banc ce soir, c’est une façon pour moi d’exprimer mon enthousiasme, mon leadership. Je suis toujours derrière les gars. Pour ce qui est de mon retour, pour l’instant, il n’y a pas de date. On voit au jour le jour. En tout cas, il est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit.
H. H. : Il ne faut pas prendre de risques en tout cas… surtout si c’est pour rechuter sur le plan physique et mettre en péril ta santé.
C. M. : Exactement. Ce n’est pas forcément prendre des risques non plus mais lorsque j’aurai un feu vert complet, je serai de l’alignement, dans un premier temps pour jouer un peu et pas forcément beaucoup. Mais pour l’instant, il n’y a aucun feu vert. Pas de précipitations…
H. H. : Etre derrière un banc te donne-t-il l’envie d’être un jour coach ?
C. M. : Personnellement, j’adore cette expérience. Ca fait 6-7 matchs que je fais avec Alain. Je suis de plus en plus à l’aise. J’aime ça. Plus tard, j’envisage de le faire ; pourquoi pas. Puis j’encourage les jeunes, leur donne des conseils. En tout cas, il y a une belle alchimie entre Alain et moi et c’est très plaisant.
H. H. : Et pourquoi pas le remplacer quand il partira à la retraite…
C. M. : Non, non. Il ne faut pas dire ça (Rires)
H. H. : Merci beaucoup Carl. Bon rétablissement.
C. M. : Merci beaucoup.
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