Grenoble, l'équipe de la première
période
Le début de rencontre offrait très
rapidement un avantage numérique non exploité par Mont Blanc à 1'19, avant que
les brûleurs ne paraissent prendre les affaires en main en allant presser sur
le but de Lukes. Fleury va lancer sur le gardien haut savoyard une première
fois du revers à 5'33, avant de remettre cela à 6'02, le palet étant renvoyé
dans une foret de joueurs et faisant le bonheur de Valcak qui parvient à le
pousser au fond près du poteau droit (1-0).
| Laurent Lardière | | Mont Blanc prend alors un temps
mort et se reconcentre sur la rencontre, le jeu s'équilibre quelque peu. Soyons clair, on atteint pas des sommets
question rythme et les occasions manquées vont bientôt se succéder à un rythme
digne des plus grands shows du cinéma muet, particulièrement côté Grenoble avec
une superbe série de reprises ou contrôles gagnants manqués à cage vide ou
largement ouverte. Les visiteurs, qui ont passé l'orage sortent et lancent à
plusieurs reprises sur un Ferhi très solide ce soir et cela vallait mieux.
Ohlberg manque à 9'36, avant que Treille bien servi par Lindstrom ne cadre pas
une frappe pourtant proche du but à 12'48.
Pourtant en infériorité, Grenoble
manque de peu une nouvelle fois la cible avec un Pettersson parti de son but
pour aller servir idéalement Forsander au terme d'un joli numéro de dribble, le
centre Grenoblois manquant totalement le but pourtant ouvert avec un Lukes
couché au sol jambière droite levée.
A 19'59, Hecquefeuille, pas loin
d'être le meilleur grenoblois ce soir, lance de derrière la cage des visiteurs
un palet qui nous a bien semblé rebondir sur le gardien avant de rentrer au
fond du but (2-0).
Avec cet avantage, on pourrait croire Grenoble serein et capable de
dérouler, mais hélas le syndrome de la belle endormie allait encore frapper et
proposer ainsi une rencontre à suspense, mais qui traduisait également une
incapacité latente des isérois à faire la décision avant terme.
Tirs 11/6 Grenoble
Engagements
13/7 Grenoble
Vendangeurs et gardiens
| Laurent Lardière | | La seconde période verra un jeu
plus équilibré avec Mont Blanc qui va bénéficier tout à la fois des beaux
arrêts de son gardien et des ratages multiples des isérois, Ferhi de son côté
répondant présent.
Un jeu de puissance de Mont Blanc
à 21'30 permet à Monsieur Eddy de se montrer avec un superbe arrêt lors d'un
face à face avec Nicoud, avant de prendre un bolide d'Arnaud en mitaine à
23'06. Pourtant, c'est bien son poteau qui le sauve ensuite à 3'42.
Côté Grenoble, Treille se crée
quelques occasions mais pêche en finition, avant que Forsander ne reprenne au
dessus un superbe service de Fleury à 26'04.
Le jeu se durcit quelque peu quand
Arnaud cingle Scott et que ce dernier fait mine d'aller s'expliquer avant de se
raviser avec intelligence, l'américain étant par ailleurs le meilleur défenseur
ce soir côté Grenoble.
Les occasions franches comme
souvent à Grenoble se succèdent, tandis que Mont Blanc tente de procéder par
contre sans parvenir à créer de décalage sufffisant. A 32'28, c'est au tour de
Broz de manquer la cage vide sur un service d'Hecquefeuille, avant que
Lindstrom ne se frotte à Croz dans un brassage sans conséquence. Quand les
isérois parviennent à cadrer leurs tentatives, Lukes répond présent de belle
manière.
A 37'44, un jeu de puissance des
visiteurs va conforter l'impression fort mitigée qui émane de la prestation
grenobloise avec un joli but . Pouget sert depuis la bleue son autre arrière,
Ohberg, qui trouve Nicoud qui traversait de l'autre côté vers le but, sans
qu'aucune aide défensive des brûleurs n'accompagne son mouvement. La finition
est alors facile (2-1).
Tirs: 10/9 MB
Engagements 11/10 MB
Ouf la suite !
La dernière période voit Grenoble
incapable d'exploiter les 8 minutes obtenues au total en jeu de puissance, et
Lukes auteur d'un excellent match repousser les nombreuses tentatives comme ce tir violent de Broz capté en
mitaine lors d'un duel à 5'05. Pouget, blessé au visage reste en jeu, et Mont
Blanc fait ce qu'il peut pour défendre et se créer quelques occasions sans
toutefois pouvoir comme lors de la seconde période bénéficier de véritables
séquences, sauf lors de l'abordage classique des deux dernières minutes.
| Laurent Lardière | | La fin de rencontre sera ponctuée
toutefois de quelques incidents qui intéresseront un public un brin apathique
malgré l'activité habituelle des supporters qui poussent en sentant bien que
Grenoble n'est pas à l'abri d'un retour des hauts savoyards.
A 50'51, Bonnard file et fait le
tour de la cage de Lukes avant de proposer un centre dans la mélée. Grenoble
demande le but qui sera refusé par Monsieur Bergamelli après consultation de
ses collègues. Ni la tribune de presse, ni les photographes, ne seront capables
de dire si le palet était rentré et n'ayant vu aucune vidéo, nous ne pouvons en
parler.
Grognons après ce but refusé,
Grenoble va pousser mollement face à Mont Blanc qui ne construit plus guère et
se contente de renvoyer le palet. A 59'30, Ohberg blessé sort de la glace, et
ferhi doit s'employer dans les dernières minutes pour repousser plusieurs tirs
des visiteurs qui ont sorti le gardien.
A 60'00, Pettersson qui file au
but est singlé par Masson et le suédois qui veut s'expliquer avec le coupable
en route pour son banc trouve Morrant qui lui met une jolie charge avec choc de
casques à la clef, laquelle lui vaut 10 minutes logiques. La rencontre prend
fin avec Forsander qui échange avec Monsieur Bergamelli au sujet du but refusé.
Tirs 13/11 MB
Eng 17/11 MB
Nicoud MVP presse (une
possibilité...)
Forsander MVP presse (on a pas
voté pour lui franchement et on a pas vu le même match que certains de nos
collègues mais c'est habituel.
Le stress et le fil du rasoir à
Grenoble: mauvaise habitude ou mode de vie ?
Si il est une formation qui peut être fière ce soir, c'est
Mont Blanc qui indique clairement que la première rencontre fort disputée
n'était pas un feu de paille, et que Grenoble ne va pas s'amuser du tout lors
de ses deux déplacements à venir. L'équipe est jeune (cinq juniors présents sur
la glace dans les dernières minutes de la rencontre) et conteste clairement la
domination prédite de grenoble. Certes l'avalanche n'a pas produit beaucoup de
jeu, ne s'est pas crée un nombre d'occasions comparable à Grenoble, mais les
hauts savoyards existent bien dans cette série et font mentir ceux qui les
voyaient peiner pour rester en Magnus cette saison. Après le bon tour joué à
Amiens, l'avalanche va vendre chèrement sa peau, et même si on ne voit pas très
bien comment les problèmes posés à Grenoble pourraient se traduire par une
vraie surprise avec deux défaites déjà au compteur, oui Mont Blanc aura fait une
belle saison porteuse d'avenir.
Côté grenoblois, l'affaire est
plus délicate à analyser. Clairement, l'équipe joue depuis plusieurs saisons au
niveau de son adversaire, et cela ne crée aucune sérénité ni facilité, bien au
contraire. Certains pourront donc voir dans cette série une simple mise en
jambe face à Briançon qui mène déjà 2-0 face à Tours et a mis la bagatelle de
15 buts en deux rencontres, avec derrière une demi-finale d'un tout autre
niveau et un groupe grenoblois capable de franchir un cap comme l'année
dernière. Argument en faveur de cette thèse, la coupe de France gagnée qui
prouve bien que les Brûleurs répondent présents dans les grands rendez-vous.
Cependant, l'équation pourrait tout de même se heurter à certaines réalités. Le
groupe grenoblois ne propose pas actuellement un jeu collectif du niveau de
celui de la Coupe Continentale, et la correction prise à grenoble face à Rouen
ne plaide pas en faveur des champions de France. Outre certaines incertitudes
sur le climat au sein d'un groupe qui voit Masa utilisé ce soir uniquement en équipe spéciale, Perez et
Trabichet ne pas être sur la glace (ou alors sur un temps de jeu minimal tout
comme Montesinos qui connaît cela depuis le début de la saison), avouons que ce
qui a fait la force de Grenoble ces dernières saisons, la défense et les
équipes spéciales, ne semble pas vraiment en place.
A quand remonte le dernier et seul
blanchissage de Ferhi en ligue Magnus? Au 15 septembre dernier face à Chamonix
(10-0) (deux cas en Coupe de la ligue (Villard puis Dijon)) et le gardien
grenoblois n'est pas responsable de cela. Avec 72 buts contre, Grenoble se
retrouve au niveau d'Angers à la troisième place alors que c'était bien sa
force la saison dernière, ne parlons pas de l'attaque qui est bien la plus
faible des 4 équipes les mieux classées avec 118 buts marqués. On comprend donc
que la défense pose bien un problème même lorsque l'effectif est complet, avec
certains joueurs offensifs qui n'aident guère la paire d'arrières sur la glace,
cela nous l'avions déjà dit dans d'autres articles antérieurs. Notons au
passage que si l'on excepte Trabichet, et dans une moindre mesure Scott et
Amar, Grenoble possède des grands gabarits nécessaires à l'arrière mais pas la
vitesse qui va avec, ce qui s'est vu face à Rouen à pôle Sud. Quand vous avez
des joueurs grands et lourds, c'est un avantage dans certaines situations mais
il faut une aide défensive active et rapide pour équilibrer le ratio puissance
vitesse.
Côté attaque enfin, les questions
subsistent. La ligne tchèque visiblement dissoute paraît réduire très fortement
le rôle de Masa, et même celui d'un Broz moins à son avantage ces dernières
semaines, également pour des raisons extra-sportives hautement respectables.
Derrière, Forsander ne dissipe pas nos doutes sur ses dernières sorties, et ce
sont bien les français avec Pettersson qui sont une nouvelle fois le motif le
plus sérieux de sattisfaction lorsqu'ils jouent à l'image d'un perez scoreur en
finale de Coupe mais absent ce soir?
Il faut que Grenoble joue en
Champion de France qui veut et doit défendre son titre et non en vainqueur de
la Coupe de France qui a déjà sauvé sa saison. Il faut que la défense soit
revue et son importance remise en avant au sein du collectif, ainsi que les
jeux de puissance avec quelques mouvements nouveaux susceptibles de surprendre
des adversaires qui ont déjà joué Grenoble. Ecarter Mont Blanc dès mardi serait
le meilleur moyen de disposer du temps nécessaire pour travailler en
conséquence.
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