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Hockey sur glace - Championnats du monde
Présentation des Mondiaux 2019
 
La 83e édition des Championnats du monde de hockey sur glace se tiendra cette année en Slovaquie, à Bratislava et Košice, villes qui avaient déjà accueilli les Mondiaux en 2011. A l’entame de ces deux semaines de compétition, Hockey Hebdo vous fait un état des lieux des forces en présence.
 
Média Sports Loisirs / IIHF, Hockey Hebdo Brice Voirin & Guillaume Schwab le 10/05/2019 à 08:36
Groupe A - Košice (Steel Aréna) 


Canada : retrouver son rang 

Absent du podium l’an passé pour la première fois depuis 2014, le Canada aborde ses Mondiaux avec un effectif assez jeune (aucun trentenaire pour une moyenne d’âge de 24 ans seulement). 

Le poste de gardien de but partant sera confié à Matt Murray, qui a déjà remporté deux coupes Stanley avec Pittsburgh, secondé par la recrue Carter Hart, qui a impressionné cette saison pour ses débuts en NHL avec Philadelphie.

En défense, on suivra avec attention le jeune Thomas Chabot (22 ans), auteur de 55 points cette saison sous les couleurs des Sénateurs d’Ottawa. La sélection à la feuille d’érable comptera également à la ligne bleue sur Shea Theodore (Las Vegas), Brandon Montour (Buffalo) ou encore Darnell Nurse (Edmonton). Si cette défense possède de bons éléments, on notera tout de même l’absence de joueurs majeurs pourtant éliminés des playoffs (Doughty, Subban, Rielly, Ekblad, Weber, Letang…).

L’attaque comptera elle aussi beaucoup d’absents, puisque ni Connor McDavid, ni Sidney Crosby ne seront présents cette année. La première ligne devait être composée de John Tavares (Toronto) et des ailiers de Vegas Jonathan Marchessault et Mark Stone. Cependant, blessé pendant la préparation, John Tavares ne sera finalement pas présent à Kosice. Sur le second trio, on retrouve Dylan Strome (Chicago), Sean Couturier (Philadelphie) et Sam Reinhart (Buffalo), trois jeunes joueurs qui ont bien réussi leur saison en NHL puisqu’ils ont inscrit respectivement 57, 76 et 65 points. Les autres unités compteront entre-autre l’ailier québécois Anthony Mantha (Detroit), les joueurs de soutien du Lightning de Tampa Bay Cirelli et Joseph, et les centres Kyle Turris (Nashville) et Adam Henrique (New Jersey). Une attaque qui semble tout de même prometteuse et parfaitement équilibrée.

La troupe du sélectionneur Alain Vigneault ne s’avère pour une fois pas la mieux armée du tournoi sur le papier, mais se doit d’atteindre au minimum les demi-finales où tout sera possible dans la course aux médailles. 
 

Etats-Unis : une somme d’étoiles pour ramener enfin le titre 

Nation majeure du hockey, les Etats-Unis n’ont pourtant pas gagné les Mondiaux, ni même atteint la finale, depuis 1960 ! Si les Américains ont tout de même glané trois médailles de bronze lors des six dernières éditions, cette année l’objectif sera clairement d’atteindre la finale et même de la remporter. Et pour cela USA Hockey s’est donné presque tous les moyens. D’ordinaire composée d’un mélange de joueurs NHL (la plupart ayant un rôle de complément dans leur club) et de joueurs universitaires, la formation américaine compte cette fois presque exclusivement des joueurs ayant un rôle majeur en NHL. 

En l’absence de Gibson et de Quick, le gardien vétéran Cory Schneider (New Jersey) devrait débuter la compétition comme titulaire, lui qui a connu beaucoup de difficultés cette saison (seulement 26 matches de saison régulière avec plus de 3 buts encaissés en moyenne et un pourcentage d’arrêt d’à peine 0,903). La défense compte à la fois des éléments expérimentés (Ryan Suter du Minnesota, Alec Martinez de Los Angeles) et des jeunes prometteurs, notamment Quinn Hughes (7e choix de la draft 2018 par Vancouver) et Noah Hanifin (Calgary). A noter qu’une place est encore libre en défense pour un possible renfort venant d’équipes éliminées en playoffs NHL (on peut penser par exemple à Seth Jones ou Zach Werenski de Columbus). 

En attaque, c’est une véritable addition de talents qui tentera d’amener la bannière étoilée au sommet. Emmené par le capitaine Patrick Kane, qui à 30 ans a battu son record de points en saison régulière avec Chicago (110 points, dont 44 buts !), le premier trio américain est complété par des joueurs de la trempe de Johnny Gaudreau (Calgary, 99 points cette saison) et du centre Jack Eichel (Buffalo, 82 points). Les autres unités pourront compter sur les jeunes Alex DeBrincat (Chicago, 76 points), Dylan Larkin (Detroit, 73 points), Clayton Keller (Arizona, 47 points) et les vétérans Kris Kreider (New York), James Van Riemsdyk (Philadelphie), Derek Ryan (Calgary) ou encore Luke Glendening (Detroit). Largement de quoi relativiser les absences d’Auston Matthews (Toronto) et de Matthew Tkachuk (Calgary). Enfin, le joueur qui devrait susciter le plus d’attention sera sans nul doute Jack Hughes (le petit frère de Quinn), annoncé comme le futur premier choix de la draft NHL 2019 (choix détenu par les Devils du New Jersey). Hughes a déjà épaté la galerie ces dernières semaines au Mondial U18 où il a inscrit pas moins de 20 points (9 buts) en seulement 7 matches ! Bref, c’est l’année ou jamais pour team USA. 
 

Finlande : la force du collectif pour masquer les absences 

Habituée à jouer les trouble-fêtes, la Finlande ne compte cette année aucun joueur majeur de NHL dans son effectif (malgré la fin de saison de ses stars Rinne, Ristolainen, Vatanen, Maatta, Laine, Barkov, Granlund, etc.). Les seuls éléments ayant disputé des rencontres à ce niveau cette saison avant de rejoindre l’AHL sont le défenseur espoir des Blackhawks de Chicago Henri Jokiharju et l’attaquant des Florida Panthers Juho Lammikko. C’est donc en grande partie sur des joueurs de Liiga ou de KHL que devra s’appuyer le sélectionneur Jukka Jalonen. 

Devant le filet, le titulaire annoncé est Kevin Lankinen (24 ans, sous contrat avec Chicago). En défense, on surveillera en particulier le jeune Jokiharju, ainsi que le joueur des Pelicans Oliwer Kaski (23 ans), sur les tablettes de plusieurs équipes de NHL pour la saison prochaine. 

L’attaque est très expérimentée avec les habitués des Mondiaux Anttila (3e participation) et Savinainen (5e participation), désignés respectivement capitaine et assistant. A noter également la sélection du jeune ailier droit de 18 ans Kaapo Kakko (TPS, 38 points en 45 matches), qui devrait être choisi au deuxième rang du prochain repêchage NHL. Malgré l’absence de ses stars, la sélection finlandaise n’en reste pas moins redoutable comme le montre son bilan lors des derniers matches de préparation où elle a battu l’armada russe (3-1) et la République Tchèque (3-2), avant de s’incliner face à la Suède sur la plus petite des marges (1-2). Attention donc à ne pas sous-estimer la Leijonat. 
 

Allemagne : s’installer dans le top 8 

Après deux quarts de finale en 2016 (en Russie) et en 2017 (à domicile), l’Allemagne n’a pas réussi à passer le premier tour à Herning l’an dernier. La tâche s’annonce à nouveau compliquée cette année puisque la Mannschaft se retrouve dans le groupe de la Slovaquie, pays organisateur, et du Danemark qui l’avait battu l’an dernier. 

Dans les buts, les deux portiers de NHL sont, pour le moment, absents (Greiss est forfait, tandis que Grubauer vient de terminer sa saison avec l’Avalanche du Colorado), donc la place de titulaire devrait se disputer entre Mathias Niederberger (Düsseldorf) et Niklas Treutle (Nuremberg). La défense est emmenée par le premier duo expérimenté formé de Moritz Müller (Cologne) et de Korbinian Holzer (Anaheim, NHL). A surveiller également le jeune prodige Moritz Seider (18 ans), champion d’Allemagne avec Mannheim et qui devrait être sélectionné au premier tour de la draft NHL en juin prochain. 

L’attaque teutone aura fière allure en Slovaquie, puisqu’elle pourra s’appuyer sur sa star Leon Draisaitl (Edmonton), qui a explosé les compteurs cette saison en inscrivant 105 points, dont 50 buts ! Assez discret l’an dernier au Danemark, Draisaitl doit malgré son jeune âge (23 ans) être le leader offensif de la Mannschaft. Il aura comme principal lieutenant Dominik Kahun, auteur de 37 points avec Chicago pour sa première saison en NHL. Les autres éléments offensifs jouent tous en DEL et ont une certaine expérience des Championnats du monde élite (notamment Ehliz, Plachta, Hager, Tiffels, Noebels et Mauer). Il faudra compter sur l’Allemagne dans la lutte pour le top 4 de ce groupe A à Košice. 
 

Slovaquie : redorer son blason à domicile 

Le pays hôte ne joue pas dans sa capitale mais à près de 500 kms à l’Est. Il s’agit de maximiser les profits pour ces championnats du monde en "laissant" la République Tchèque et l'Autriche évoluer à Bratislava. Le hockey Slovaque est en plein doute depuis de nombreuses années, à l’instar du pays marqué par la corruption. Il y a un risque de voir une vraie déception pour cette équipe locale. A noter qu’en U18 les Slovaques sont désormais relégués en D1A. Un signe ? 

En l’absence de Jarolav Halak toujours en course avec Boston en playoffs NHL, les buts du pays hôte devraient être gardés par Patrik Rybár, sous contrat avec Detroit mais qui a passé l’année en AHL, ou par Marek Ciliak (Kometa Brno). Le même duo que l’an passé.

La défense a assez fière allure sur le papier avec le capitaine Andrej Sekera (Edmonton) qui formera la première paire avec le jeune Erik Cernak (21 ans), qui a réussi à se tailler un poste cette saison dans la défense du Lightning de Tampa Bay. Le second duo est aussi estampillé NHL avec Martin Marincin (Toronto) et Christian Jaros (Ottawa). On retrouve aussi l’espoir des Capitals de Washington Martin Fehérváry, sélectionné en deuxième ronde en 2018, qui a disputé la saison en SHL avec le HV71.

L’attaque slovaque compte de bons ailiers, notamment Tomas Tatar des Canadiens de Montréal (58 points cette saison) et Richard Pánik (Arizona, 33 points). Les deux seuls attaquants évoluant en NHL formeront le premier bloc slovaque sur lequel reposera tous les espoirs des locaux. Habitué à faire la navette entre la NHL et l’AHL, l’ailier Marko Dano sera aussi à surveiller, tout comme l’inoxydable Ladislav Nagy (39 ans) qui disputera ses 8èmes Mondiaux avec sa sélection. C’est au poste de centre que la Slovaquie semble moins bien fournie et risque de soufrir de la comparaison avec ses rivaux finalndais, allemands ou danois.
 

Danemark : regarder devant ou derrière ?

Tenter de se faire une place au Soleil de Slovaquie dans un groupe relevé ne va pas être simple pour le Danemark. Le premier match de ces Championnats sera primordial pour la suite de la compétition et cela tombe face à la France. Les Danois semblent en effet un peu justes cette année pour envisager une qualification en quarts de finale, mais suffisamment armés pour décrocher le maintien sans trop de difficultés.

En l’absence de Frederik Andersen (Toronto), le gardien partant sera Sebastian Dahm (Iserlohn, DEL), un habitué puisqu’il disputera ses 7èmes Mondiaux d’afilée. La défense ne comprend pas de gros noms, mais un groupe d’expérience aguerris aux joutes de l’élite mondiale avec Jesper Jensen Aabo, Nicholas B. Jensen, Stefan Lassen, les frères Oliver et Markus Lauridsen… Tous évoluent en Suède, en Finlande ou en Allemagne.

Devant, le duo en provenance de NHL composé de Lars Eller (Washington) et Mikkel Boedker (Ottawa) emmènera une troupe là encore expérimentée et qui a l’avantage de se connaitre parfaitement. Les résultats des premiers matches diront si le Danemark peut viser les quarts ou uniquement le maintien.
 

France : beaucoup d’absents mais une nouvelle étoile

En l’absence des leaders des dernières années (Auvitu, Bellemare, Roussel, S. Da Costa), la France va devoir batailler avec ses armes. Avec un nouveau coach (Philippe Bozon disputant ses premiers Mondiaux en tant que sélectionneur national), une équipe jeune et un groupe relevé, ce n’est pas la meilleure situation pour entamer le 12ème mondial consécutif en élite. Cependant la préparation a montré que la France était en capacité de proposer de belles choses. 

Dans les cages, l’expérience des Mondiaux joue en faveur du portier des Ducs d’Angers Florian Hardy, qui va aborder une seconde édition de suite en position de numéro un. En défense, mis à part l’absence d’Auvitu, on retrouve les habitués Kevin Hecquefeuille (Mulhouse), Antonin Manavian (Grenoble), Florian Chakiachvili (Rouen) et Jonathan Janil (Bordeaux). Les jeunes Hugo Gallet (Bordeaux) et Thomas Thiry (Suisse) disputeront leurs seconds Mondiaux élite en Bleu. Olivier Dame-Malka (Nice) fait son retour après avoir participé à l’édition 2017, tandis que ce sera une première pour Pierre Crinon (Gap).

L’arrivée du prodige Alexandre Texier, révélation tricolore de la saison après ses passages remarqués en élite finlandaise, en AHL puis enfin en NHL, pourrait apporter un vent positif à l’attaque tricolore et faire du bien au poste de centre, étant donné les absences de Pierre-Edouard Bellemare (Las Vegas), blessé, et de Stéphane Da Costa (Iekaterinbourg), forfait. On ne sait toutefois pas encore quel attaquant retenu dans le groupe de 14 joueurs annoncé devra laisser sa place à l’espoir des Blue Jackets de Columbus. Le capitaine Damien Fleury (Grenoble) encadrera une troupe dont la plupart des éléments ont joué cette saison soit dans un grand championnat européen (Berthon, Bertrand, Bozon, Claireaux, Perret, Rech), soit dans les deux équipes phares de Ligue Magnus : Grenoble (T. Da Costa, Leclerc, S. Treille) et Rouen (Guttig, Ritz).

Le match de ce samedi (11/05 à 12h15) face au Danemark sera déterminant. Ce groupe pourrait nous surprendre au cours de ce Mondial même sans les NHLers et MONSIEUR Da Costa. Le groupe est très homogène, mais la concurrence n’est pas forcément la plus relevée possible, à l’exception des Etats-Unis, du Canada et de la Finlande, qui semble toutefois diminuée comparé aux précédentes éditions. Toutefois, comme toujours, l’objectif premier sera d’assurer le maintien en élite.
 

Grande-Bretagne : Brexit or not Brexit ?

C’est la grande interrogation de ces Mondiaux. Les hockeyeurs britanniques retrouvent l’élite 25 ans après l’avoir quitté. Ils visent le maintien mais ils pourraient en surprendre quelques un. Ils seront les derniers adversaires des Bleus dans une rencontre qui pourrait être décisive pour le maintien.

Ben Bowns (Cardiff) sera le gardien partant, tandis que la défense sera articulée autour de Ben O'Connor (Sheffield). En atttaque, on surveillera le vétéran écossais Colin Shields (39 ans), fer de lance de l’attaque britannique depuis de nombreuses saisons. 
 
 
Groupe B - Bratislava (Zimný štadión Ondreja Nepelu) 


Suède : jamais deux sans trois ? 


Médaillée d’or en 2017 à Cologne et en 2018 à Copenhague, la Tre Konor va tenter de décrocher sa troisième couronne d’affilé en Slovaquie. Un exploit qui n’a plus été réalisé depuis la République Tchèque entre 1999 et 2001, le Canada et la Russie ayant échoué récemment. Avec encore une pléiade de joueurs NHL (18 sur les 25 de la liste à l’entame de ces Mondiaux), la Suède est à nouveau armée pour conquérir un nouveau titre.

Dans les buts, c’est un duo très expérimenté qui va veiller devant la cage : le « King » Henrik Lundqvist (37 ans, New York Rangers, titré en 2017) et sa doublure Jacob Markström (29 ans, Vancouver Canucks, titré en 2013). Un atout supplémentaire comparé à l’équipe de 2018. En défense, l’effectif semble un (petit) peu plus léger que lors des deux dernières éditions, même si figurent une nouvelle fois les habitués Oliver Ekman Larsson (Arizona, désigné capitaine cette année), Mathias Ekholm (Nashville), Adam Larsson (Edmonton) et Erik Gustafsson (Chicago). A noter que la paire Ekman Larsson - Larsson a été élue dans l'équipe type du tournoi l'an dernier.

Devant, la Tre Konor ne manquera pas d’arguments, même certains joueurs importants tels que le centre défensif Mikael Backlund (Calgary) et l’ailier Rickard Rakell (Anaheim, 14 points en 10 rencontres aux Mondiaux 2018) ne seront pas là. L’offensive sera emmenée par les deux grands espoirs Elias Pettersson (Vancouver, 66 points pour sa saison rookie et favori pour le trophée Calder) et William Nylander (Toronto, dont la saison a été écourtée à cause de la signature tardive de sa prolongation de contrat chez les Leafs). Un duo en or qui devrait être complété par le solide ailier de Pittsburgh Patric Hörnqvist. Le reste est un mix entre des joueurs d’expérience (Loui Eriksson, Marcus Krüger, Anton Lander) et des jeunes prometteurs (Elias Lindholm, Oskar Lindblom, Jesper Bratt, Adrian Kempe). Du très, très solide quand même sur le papier.
 

Russie : une armada pour la conquête de l’or 

Si une équipe devait se dégager parmi les seize prétendants cette année, ce serait probablement la Sbornaïa. Contrairement à d’autres nations qui ont parfois des difficultés à faire venir leurs joueurs NHL, la Russie peut compter ce printemps sur presque tous ses meilleurs atouts afin de retrouver la plus haute marche du podium qui lui échappe depuis 2014. 

Devant le filet, peu de monde imaginait qu’Andrei Vasilevsky (Tampa Bay) serait disponible pour les Mondiaux compte tenu de la saison du Lightning. Mais les Blue Jackets de Columbus (de l’autre portier star russe Serguei Bobrovsky) en ont décidé autrement. Vasilevsky va donc tenter de se consoler en Slovaquie. Il sera secondé par le jeune gardien du CSKA Ilya Sorokin, sacré champion en KHL, et d’Alexandar Georgiev des Rangers de New York, auteur d’une solide saison en NHL. 

La défense russe comptera sur ses meilleurs éléments (hormis Provorov) et sera encadrée par le joueur des Capitals de Washington Dmitri Orlov, son partenaire de ligne Nikita Zaitsev (Toronto), l’espoir Mikhail Sergachëv (Tampa Bay) et Nikita Zadorov (Colorado), appelé de dernière minute. On retrouve également les habituels Gavrikov, Nesterov et Zub. 

En attaque, on comprend pourquoi la Russie est le pays des Tsars. Quelle autre équipe compte dans ses rangs des joueurs de la trempe d’Alexander Ovechkin (Washington, 89 points cette saison), Nikita Kucherov (Tampa Bay, 128 points), Evgeni Malkin (Pittsburgh, 72 points) ou encore Evgeni Kuznetsov (Washington, 72 points) ? Aux joueurs étoiles de NHL s’ajoutent les meilleurs compteurs de KHL : Nikita Gusev (SKA, 82 points), Kirill Kaprizov (CSKA, 51 points) et Mikhail Grigorenko (CSKA, 52 points). Les trios russes devraient ressembler à ceci : Ovechkin-Kuznetsov-Kaprizov, Gusev-Anisimov-Kucherov, Grigorenko-Malkin-Dadonov et Kovalchuk-Andronov-Plotnikov. Le capitaine Ilya Kovalchuk, qui jouera sur le quatrième bloc, est donc à la tête d’une équipe qui dispose de tous les atouts pour justifier son surnom de Red Machine. 
 

République Tchèque : un Mondial presque à la maison 

Pour la République Tchèque, disputer un championnat du monde à Bratislava revient presque à jouer à domicile, compte-tenu de la proximité géographique. Absente du podium depuis 2012, la Reprezentace reste souvent bloquée au stade des quarts de finale (quatre éliminations lors des six dernières éditions, dont les trois dernières) et peine à vaincre les autres Nations du top 6 mondial. Pourrait-il en être autrement cette année ? 

Devant le filet, les Tchèques ne pourront pas compter sur leurs meilleurs éléments (Mrazek, Rittich, Francouz, même si ce dernier pourrait encore potentiellement rejoindre l’équipe) et le poste sera confié à Jakub Kovar (Iekaterinbourg), qui n’a pas disputé la moindre rencontre aux Mondiaux depuis 2014.

La défensive compte de bons éléments avec les joueurs NHL Gudas (Philadelphie), Hronek (Detroit) et Rutta (Tampa Bay), auxquels s’ajoutent notamment les deux joueurs passés par le Rocket de Laval en AHL cette saison : David Sklenicka et Michal Moravcik. Cela reste toutefois léger comparé à ses concurrents, la République Tchèque ne comptant plus de défenseurs de niveau élite depuis quelques années. 

Le capitaine Jakub Voracek (Philadelphie, 66 points) sera une nouvelle fois le fer de lance d’une attaque tchèque qui compte de bons vétérans (Palat, Frolik, Jaskin, Kovar, Repik, Hanzl, Zohorna). La jeune génération sera aussi à l’honneur avec le centre des Rangers Filip Chytil, qui dispute ses seconds Mondiaux élite, l’ailier des Capitals Jakub Vrana et le centre des Penguins Dominik Simon. L’ailier gauche Dominik Kubalík (23 ans), auteur de 53 points en Ligue Nationale suisse avec Ambri-Piotta, sera aussi à surveiller. L’équipe semble une nouvelle fois armée pour atteindre les quarts de finale, mais devra se surpasser pour viser plus haut. 
 

Suisse : la Nati assez armée pour le podium ? 

Finaliste surprise l’an passé à Copenhague, la Suisse a de nouveau l’ambition de se mêler à la course aux médailles.

Le duo expérimenté formé de Leonardo Genoni (Berne) et Reto Berra (Fribourg-Gottéron) est renouvelé, avec avantage au premier nommé pour le poste de partant. La défense comptera une seconde année de suite sur la star des Prédateurs de Nashville Roman Josi, qui sera notamment accompagné de son partenaire en club Yannick Weber et du très expérimenté Raphaël Diaz (Zug). Le duo Genazzi-Loeffel ser aussi de la partie, tout comme le très jeune Janis Moser (18 ans, Bienne) éligible à la prochaine draft NHL.

L’attaque hélvète risque de souffrir quelque peu des absences de Nino Niederreiter (Carolina) et de Timo Meier (San Jose), qui avaient porté la Nati à Copenhague. En revanche, on surveillera les débuts du choix numéro un de la draft 2017 Nico Hischier (déjà auteur d’un triplé contre la France en préparation) et de l’espoir des Remparts de Québec Philipp Kurashev, qui a épaté la galerie aux Mondiaux juniors fin décembre (6 buts en 7 matches). Parmi les autres joueurs majeurs de la Nati, on retrouve Kevin Fiala (Minnesota), Sven Andrighetto (Colorado), disponible depuis mercredi soir, ainsi que les habitués Gaëtan Haas, Vincent Praplan, Simon Moser, Grégory Hofmann et Andres Ambühl.

La Nati a tout pour finir dans le top 4 de ce groupe et s’offrir une chance d’atteindre à nouveau le dernier carré.
 

Norvège : dans le ventre mou ? 

Treizième l’an passé et absente des quarts depuis 2012, la Norvège est la Nation type du « ventre mou » des Mondiaux Elite. Un peu juste pour se mêler à la lutte pour la qualification, mais suffisamment solide pour ne pas se faire peur dans la course au maintien (le classement final oscillant entre la 10e et la 13e place depuis 2013).

D’habitude gardées par Lars Haugen, absent pour raisons familiales, les cages scandinaves seront remises à Henrik Haukeland (TPS Turku), l’habituelle doublure. La défense est pratiquement la même chaque année, avec les Holøs (Fribourg-Gotteron), Nørstebø (Frölunda), Bonsaksen (KooKoo), Johannesen (Düsseldorf) et Lesund (Mora).

En attaque, pas de Zuccarello (Dallas) cette année. Le seul élément évoluant en Amérique du Nord est le grand gabarit Andreas Martinsen (Rockford, AHL). Contrairement à la défense qui compte sur des jeunes éléments, l’attaque scandinave est plus âgée, notamment les joueurs majeurs que sont Patrick Thoresen (Storhamar), Mathis Olimb (Skellefteå) et Tobias Lindström (Vålerenga) qui ont tous dépassé la trentaine. La relève tarde à venir (aucun attaquant n’est âgé de moins de 25 ans).

L’expérience des Norvégiens devrait leur suffire pour assurer le maintien, mais prendre des points face aux favoris du groupe semble une tâche beaucoup plus ardue pour le pays des fjords.
 

Lettonie : un top 4 moins accessible cette année ? 

Tout comme la Norvège, la Lettonie était un autre exemple d’équipe du « ventre mou » des Mondiaux (classement entre la 10e et la 13e place entre 2010 et 2017), mais qui est parvenue à sortir de la phase de groupes l’an passé, dans une poule compliquée avec le Danemark (pays hôte en 2018) et l’Allemagne. La troupe du célèbre coach Bob Hartley (qui a conduit l’Avangard Omsk jusqu’en finale de KHL) est ambitieuse, mais la concurrence sera très rude : la Russie et la Suède semblent intouchables et il reste encore la République Tchèque et la Suisse…

Le portier letton Elvis Merzlikins (25 ans) a l’avantage de bien connaître ses futurs adversaires puisqu’il a disputé la saison sous les couleurs de Lugano avant de signer un contrat en NHL avec Columbus. Le portier aux statistiques impressionnantes lors des deux derniers Mondiaux (pourcentages d’arrêt à 0,937 en 2017 et à 0,94 en 2018) sera un atout majeur des Grenats. La défensive est estampillée KHL (Balinskis, Sotnieks, Zile et Kulda) et élite tchèque (Cibulskis, Freibergs et Galvins), ce qui semble solide.

Devant, la Lettonie aligne cette année deux joueurs de NHL avec Rudolfs Balcers (Ottawa) et Teodors Blugers (Pittsburgh), qui alternent cependant entre les matches au plus haut niveau et en AHL. Ces deux ailiers devraient former le premier trio letton en compagnie du centre d’Örebro (SHL) Rodrigo Abols. L’attaque comprend là encore pas mal de joueurs de KHL (notamment Indrasis, Darzins et Dzierkals), ainsi que la fratrie Bukarts (Rihards et Roberts). A deux ans des Mondiaux à Riga, il faudra compter sur les Baltes dans cette édition 2019.
 

Autriche : chercher le maintien aux portes de ses frontières 

Première équipe promue de D1 à avoir réussi à se maintenir en élite depuis la France en 2008, l’Autriche a l’avantage de disputer cette édition à Bratislava, à moins d’une heure de Vienne. Autant dire que les Aigles seront très soutenus dans leur quête pour le maintien, qui passera vraisemblablement par une victoire contre les promus italiens.

Les cages seront confiées à l’expérimenté Bernhard Starkbaum (33 ans, Vienna Capitals) qui disputera ses dixièmes Mondiaux d’afilée. Les huit défenseurs sélectionnés évoluent tous en EBEL. On retrouve notamment les cadres Heinrich, Unterweger et Schumnig.

L’attaque sera une nouvelle fois emmenée par les frères Raffl, le cadet Michael étant le seul élément à évoluer en NHL (à Philadelphie), ainsi que par Peter Schneider (28 ans), meilleur compteur d’EBEL avec les Vienna Capitals cette saison (69 points en 54 matches). Schneider et Michael Raffl formeront le premier trio aux côtés du centre de 19 ans Benjamin Baumgartner (Davos).
 

Italie : éviter de faire l’ascenseur 

Habituée à altener entre la D1 et l’élite, l’Italie ne s’est plus maintenue au plus haut niveau depuis l’édition 2007 (12e place). Cela s’annonce à nouveau très difficile cette année étant donnée que seules la Norvège et l’Autriche (les deux derniers adversaires au programme) semblent abordables pour la Nazionale.

Le gardien Andreas Bernard (28 ans), champion d’Allemagne avec Mannheim sans disputer la moindre rencontre, aura fort à faire lors des deux prochaines semaines pour maintenir son équipe à flot. Il l’avait plutôt bien fait lors de l’édition 2017 en Allemagne.

La défense s’appuiera sur le capitaine Alex Trivellato (26 ans, Krefeld) qui a disputé 50 matches en DEL cette saison, mais risque de souffrir de l’absence de Thomas Larkin, l’un de ses habituels meneurs.

En attaque, on retrouve trois Italo-Canadiens, notamment le Montréalais Angelo Miceli, ancien des Tigres de Victoriaville qui évolue désormais en EBEL avec Bolzano. Il aura pour partenaires ses coéquipiers en club Marco Insam et Ivan Deluca. L’ensemble parait tout de même un peu léger pour inquiéter par exemple une Autriche qui jouera presque à domicile la « finale » du maintien prévue le 20 mai prochain.


Tout au long de la compétition, vous pourrez retrouver l'ensemble des compositions, résultats et compte-rendus de ces Mondiaux IIHF 2019 sur notre page dédiée.

Photo hockey Championnats du monde - Championnats du monde - Présentation des Mondiaux 2019
 
 
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