Le CSKA Moscou c'est tout d'abord un club historique dans le hockey russe.

Le logo du CSKA Moscou

Fondé en 1946 comme ses rivaux du Dynamo et du Spartak (actuellement en dépôt de bilan), il est l'un des pionniers du hockey russe. Une ère où l'URSS abandonne progressivement le bandy pour se mettre au hockey sur glace. C'est le club de l'armée rouge, comme son acronyme le signifie : Centralnyi Sportivnyi Klub Armyi (Club sportif central de l'armée). Les soldats et les jeunes qui effectuaient leur service militaire font donc un passage obligé dans ce club incontournable.
Très vite, le club de l'armée s'impose comme une équipe centrale du championnat d'URSS qu'elle remporte avec une régularité impressionnante. En tout, le CSKA c'est 32 titres soviétiques entre 1948 et 1989 ainsi que 15 coupes d'URSS entre 1954 et 1988. Mais le club de l'armée rouge est également présent sur la scène européenne. Il rafle la Coupe Spengler en 1991 ainsi que vingt fois la Coupe d'Europe des clubs champions, dont 6 fois d'affilée entre 1969 et 1974 et surtout douze fois de suite de 1979 à 1990.
Ces chiffres qui font tourner la tête font du CSKA Moscou le club le plus titré au monde ! Mais depuis 1991, le CSKA est en pleine période de disette, le club de l'armée rouge a-t-il été emporté dans la chute de l'Union Soviétique ? Le club, humilié à de nombreuses reprises depuis ces dernières années, a réussi à signer un partenariat avec le géant pétro-gazier Rosneft à l'intersaison 2012.


Un club en reconstruction

L'apport important de moyens financiers permet au club de l'armée rouge de relever la tête. Il lui permet, comme son rival de l'armée plus au Nord, à Saint-Pétersbourg, de recruter des pointures pour espérer se hisser à la plus haute marche. Ces moyens financiers lui ont permis d'engager Aleksandr Radulov, sans doute son plus célèbre joueur. Mais si une leçon est à tirer des six premières saisons de la KHL, c'est bien que la Coupe Gagarin ne s'achète pas. Tout comme le SKA, le CSKA a dû s'avouer vaincu depuis qu'il est riche. Le club est en reconstruction et tente de rejouer les premiers rôles en KHL sans vraiment de réussite pour l'instant.
Le club, tenu par Sergeï Fyodorov, joueur mythique et désormais DG du club, franchit les étapes une à une et espère ne pas brûler des étapes. Il a un projet pharaonique d'une nouvelle arena de 19 500 places qui en ferait la plus grande d'Europe. Ce nouveau Ledovyi Dvorets CSKA (Palais des Glaces CSKA) sera situé à Krylatskoye à l'Ouest de Moscou où Rosneft a acheté 20 hectares de terrain à la mairie de Moscou. Vendredi, le président du club a déclaré à l'agence de presse russe ITAR-TASS que la construction du complexe sportif se ferait sur une durée de trois années. Pour l'instant, le CSKA continue d'évoluer dans sa petite patinoire d'à peine 5 600 places.


Quelques détails de base

Le CSKA continue d'être surnommé affectueusement club de l'Armée Rouge bien que les joueurs soient tous des professionnels sans plus de liens avec l'armée de la Fédération de Russie. D'ailleurs, son club junior en MHL est appelé officiellement Krasnaya Armya (Armée Rouge) et a disputé la finale du championnat MHL la saison passée, s'inclinant contre son rival de toujours, le MHK Spartak (équipe junior du Spartak Moscou). La formation est donc loin d'être négligée en KHL et dans cette équipe notamment.

Les nouveaux maillots de Stéphane Da Costa

En Ligue inférieure, la VHL, le CSKA est affilié au Khimik Voskresensk. Le système d'affiliation fonctionne de la même manière que celui de NHL avec un club ferme en ligue mineure (AHL).
En KHL, le club évolue logiquement dans la conférence occidentale, dans la subdivision il est placé dans la division Tarasov, du nom du légendaire joueur soviétique qui a fait toutes ses classes avec le CSKA d'ailleurs. Dans cette division, le club de l'armée retrouve son rival du Dynamo Moscou, les banlieusards du Vityaz Podolsk, le Lokomotiv Iaroslav, le Severstal Tcherepovets et le nouveau club de Sotchi.
Le CSKA, affilié à l'armée rouge, joue donc en rouge avec une bande bleue sur les épaules et au niveau du ventre. A l'extérieur, le maillot est blanc avec un liseré rouge sur les épaules et au ventre.
Les principaux rivaux du CSKA sont évidemment le Dynamo Moscou, adversaire acharné depuis 1946, qui lutte dans d'âpres derbys pour le contrôle de la capitale moscovite. Il y a également le SKA Saint-Pétersbourg, club également affilié jadis à l'armée et qui se dispute le titre de "club de l'armée". Notons une rivalité un peu moindre mais toujours présente avec les deux clubs de la banlieue de Moscou, l'Altant Mytishtshi et le Vityaz Podolsk. Le dépôt du bilan du Spartak Moscou a tout de même retiré au CSKA son éternel rival.


Quel effectif pour la rentrée ?

L'an passé, le CSKA avait embauché un entraîneur américain, John Torchetti, les puristes grinçaient des dents. Un Américain à la tête de l'armée rouge, pari risqué en effet. Avec une modeste 7ème place en saison régulière, le bilan était loin d'être atteint, de plus le CSKA sortait sèchement au premier tour 4-0 contre Saint-Pétersbourg.
Le ménage a donc été fait à l'armée rouge, et le stratège américain a été remercié à la grande joie des fans. Il sera remplacé par un des tous meilleurs entraîneurs russes, Dmitri Kvartalnov. Coach, l'an passé à Novossibirsk, il est revenu à Moscou pour se rapprocher de sa famille et le club l'a immédiatement embauché. Kvartalnov est un excellent entraîneur, la FHR l'avait même contacté pour entraîner la sélection russe. Avec peu de moyens, il a réussi à hisser le Sibir en demi-finale de conférence. En théorie embauché pour trois ans, il devra séduire pour voir son contrat honoré jusqu'à son terme.
Le CSKA avait connu un problème de gardien, son titulaire Stana s'était blessé et le remplaçant Proskuryakov avait bien fait de son mieux, mais cela n'avait pas été suffisant. Le joker embauché au printemps est reparti. Cette fois, le club de l'armée rouge mise sur la jeunesse, l'excellent Stanislav Galimov est arrivé de l'Atlant et le Biélorusse Lalande depuis Minsk. Ils devraient se partager le filet, reléguant Proskuryakov aux oubliettes.
La défense, qui avait des allures de passoire la saison dernière, a été reconstituée. Les arrivées de Panin, Bondarev, Kisilevitch ont apporté du poids, idem avec l'Américain Chad Billins.
Devant, on a tenté de conserver les cadres et de rajeunir avec des arrivées de Russes connus du circuit KHL : Zhafaryov, Korotkov, Nikulin. On a également fait venir des étrangers, le Canadien Ben Eager, le Biélorusse Andreï Stas et donc le Français Stéphane Da Costa.
La star de l'équipe restera Aleksandr Radulov, son compère Nikolaï Prokhorkin, qui a fait grimper les stats, négocie avec Los Angeles, mais le club ne veut logiquement pas le lâcher. Il faudra suivre l'actualité pour en savoir plus à ce sujet.
Le club n'a pas hésité à congédier ceux qui n'ont pas convenu comme Nepryaev, Morozov, Fyodorov ou Lisin.
Le CSKA aligne un effectif plutôt homogène et intéressant, il devra vite trouver l'alchimie et essayer d'être moins dépendant de Radu à l'offensive.


Et Da Costa dans tout ça ?

Le Français a signé pour une saison au CSKA Moscou et devra y faire ses preuves. Le club de Sergeï Fyodorov veut toujours aller plus loin et est un brin impatient. Da Costa peut jouer au centre ou sur l'aile droite, ce qui en fait un joueur polyvalent et intéressant. Il est rapide et avec une bonne lecture du jeu, ce qui en fait également un joueur parfaitement adapté aux grandes patinoires européennes et au style de jeu russe.

Photographe : Christophe Moreau

Mais il y aura de la concurrence et du talent à l'offensive du CSKA et notre tricolore devra pouvoir s'y imposer.
Si les choses ne changent pas le club de l'armée devrait conserver sa redoutable première ligne : Grigorenko-Prokhorkin-Radulov. Ensuite, il ne reste que Zharkov et Mursak de conservés sur les alignements habituels. Ils avaient l'habitude de camper en seconde ligne, même si le Slovène n'a jamais convaincu et pourrait redescendre sur le troisième trio, voire quitter le club. Le rapide et inspiré Stas devrait les rejoindre à moins que Da Costa ne puisse s'y faufiler. Le Canadien Eager, massif et ailier gauche, devrait être logiquement placé sur le troisième bloc avec, sans doute, Korotkov et peut-être Da Costa.
Le Français a donc de bonnes chances d'être aligné sur la troisième ligne, voire de passer en deuxième si Mursak ne trouve pas plus ses marques ou s'en va. Une autre inconnue au tableau c'est la blessure du jeune prodige Ivan Telegin, sera-t-il remis sur pied à temps, à quel niveau reviendra-t-il ?
En tout cas, Stéphane Da Costa a de réelles chances de trouver une place au sein du prestigieux effectif de l'armée rouge et cela lui permet de mettre le pied à l'étrier dans la meilleure ligue d'Europe.


Echéances à venir

Le CSKA se préparera à sa saison en Finlande, puis en Suisse, il effectuera, durant cette période, des matchs amicaux contre des équipes KHL et européennes. Du 28 au 31 août, le CSKA participera à la mythique Coupe du Maire de Moscou qui récompense le meilleur club de hockey de la capitale russe. Il y retrouvera le Dynamo Moscou, l'Atlant Mytishtshi et le Vityaz Podolsk.
Ensuite, la saison de KHL débutera au début du mois de septembre (le calendrier devrait sortir incessemment) jusqu'au mois de février puis enchaîneront les playoff et la coupe de l'espoir en mars-avril.
A noter également que la saison régulière se déroule en 60 matchs, les 8 premiers de chaque conférence sont qualifiés pour les playoff et s'affrontent dans leur conférence jusqu'à la finale de la Coupe Gagarin (sur le même principe que les playoff NHL). La finale se termine à la fin du mois d'avril, ce qui signifie que, même si le CSKA Moscou va jusqu'à cet échelon final, Stéphane Da Costa sera en mai aux mondiaux de Prague avec l'équipe de France de hockey.

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