Bilan de la saison 2015 / 2016
En général
Après deux saisons sans titre de champion de France, Rouen repartait avec un nouveau projet de jeu à quatre lignes, le tout dirigé avec un entraîneur novice en la personne de Fabrice Lhenry.
Les objectifs étaient annoncés d’entrée avec notamment une bonne prestation en Conti Cup, glaner l’une des deux coupes et faire bien mieux que la saison dernière en Magnus (Rouen avait été éliminé dès les quarts de finale).
Dès le départ, une alchimie s’est créée dans le groupe, avec une bonne entente apparente au sein du vestiaire.
On a noté un gros passage à vide en janvier dû à l’accumulation des matchs après la Continental Cup, ce qui n’a toutefois pas remis en cause la cohésion du groupe.
Cette équipe de caractère a malgré tout toujours répondu présent dans les grands rendez-vous, avec seulement un petit accroc en finale de la Coupe de la Ligue contre Gap à Méribel.
Le recrutement a été bien négocié avec les arrivées d’internationaux français, agrémenté d’étrangers à gros CV qui se sont bien intégrés.
Le fait de jouer à quatre lignes a permis une bien meilleure rotation et gestion du temps de glace de chacun, avec des tâches bien définies et bien réparties, notamment sur les unités spéciales.
Le staff (entr, médical, préparateur physique)
Un duo d’entraîneurs très complémentaire et très complice. L’apport de l’expérimenté Ari Salo au côté d’un novice, mais non moins démuni d’idées, Fabrice Lhenry, a permis au RHE 76 de tirer dans le bon sens, sans mettre quelqu’un en avant. De par les résultats obtenus, la direction du club ne s’y est pas trompée en renouvelant ce duo pour la future saison.
L’atout d’un bon staff médical a été très bénéfique puisqu’on n'a dénombré que très peu de blessés tout au long de la saison, ce qui a permis de tirer la quintessence du groupe pour aller loin dans les play-offs.
Avec 64 matchs officiels dans la saison, la préparation physique a une fois de plus, comme depuis des années, été optimale. L’apport de la cryothérapie a été un facteur déterminant d’une bonne récupération de l’effort. Ce qui confirme le très bon travail de Gaëtan Brouillard depuis maintenant plusieurs saisons.
Les joueurs
Les gardiens
Avec l’arrivée de Sabourin, Rouen se dotait d’un gardien de grande expérience, ce qui a généré beaucoup d’attente auprès des partisans. Si quelques doutes subsistaient au départ du fait de quelques prestations pas en adéquation avec son niveau, il fut au top lors des grands rendez-vous comme les play-offs et la Conti Cup. Il a été fort bien secondé par le jeune Quentin Papillon qui a été auteur de bien belles prestations lors de ses quelques présences devant le filet. Un gardien d’avenir qui devrait continuer sa formation au club sous la coupe de Sabourin et Lhenry.
La défense
Rouen étant plutôt porté vers l’attaque, la défensive est souvent composée de joueurs mobiles et à vocation offensive. Articulée autour du capitaine Coulombe et de ses lieutenants Manavian et Guillemain, anciens de la maison, les arrivées de Chakiachvili, Konttinen et Dame-Malka ont confirmé la volonté des dirigeants d’avoir une équipe résolument tournée vers l’avant. Le début de saison a plutôt donné tort à la direction, avec un manque de complémentarité des paires mais aussi des risques parfois excessifs pris dans la relance ou les sorties de zone. Le départ en cours de saison de Manavian, fort bien compensé par Matheson, a permis de rééquilibrer les lignes et les observateurs ne se sont pas trompés. Ce dernier, en l’espace de trois mois, est devenu le patron des lignes arrière, montant crescendo au fil des matchs, à l’image de la défense quasi imperméable lors des play-offs. Il fut d’ailleurs, fort logiquement, élu MVP de la finale.
L’attaque
Avec le recrutement effectué lors de l’intersaison, Rouen s’est doté d’une grosse armada avec quatre lignes d’un niveau élevé et homogène. Les arrivées de joueurs comme Krog, Labelle et Whitecotton jumelées à une pléiade d’internationaux français (les frères Treille, Raux, Arrossamena) et la reconduction des valeurs sûres déjà en place (Thinel, Lampérier, Guenette et Koudys) laissaient présager que l’attaque ferait feu de tout bois. Cela fut le cas dès le début de saison, avec une grosse prestation dès le premier match officiel lors du trophée des champions remporté face à Gap. Si la perte de Whitecotton, remplacé par Perrault, a désorganisé l’alignement jusqu’aux play-offs, les différents changements de lignes effectués par le staff ont permis de retrouver un rendement offensif plus efficace lors des séries. Avec 114 buts marqués en saison régulière, dont 6 buteurs à plus de 10 buts, la preuve a été faite que le recrutement ambitieux a porté ses fruits et que le danger pouvait venir des quatre lignes.
Le jeu
D’une façon générale, le jeu proposé a été agréable à suivre, le passage à 4 lignes a permis d’avoir de l’intensité et de la vitesse sur chaque « shift », ce qui a servi à faire la différence lors des troisièmes périodes. Dans le hockey moderne, le passage à 4 lignes devenait primordial pour Rouen et s’est avéré concluant.
Côté positif, le jeu à cinq et surtout les infériorités se dégagent. Les joueurs désignés pour les situations de désavantage numérique ont bien répondu présent et ont pris part aux succès de l’équipe, notamment dans les moments clés. A cinq contre cinq, la puissance physique des Dragons leur a permis de bien conserver la rondelle en zone offensive et d’user leurs adversaires, souvent contraints à concéder des dégagements interdits usants physiquement sur la durée.
Côté négatif, on notera le manque d’efficacité en supériorité numérique. En effet, durant ces phases de jeu, les Rouennais se sont souvent contentés de faire tourner le palet de manière assez prévisible, avec peu de tirs à la cage. L’absence de Dame-Malka lors de ces situations paraît étonnante, puisque celui-ci dispose d’un lancer frappé au-dessus de la moyenne. Pour le reste, les phases de transition attaque-défense ont parfois laissé à désirer et coûté des buts évitables…
Conclusion
Avec quatre trophées gagnés sur cinq possibles (Coupe Magnus, Continental Cup, Coupe de France et Trophée des Champions), cette saison 2015-2016 s’est avérée très positive dans l’ensemble et il sera difficile de faire au moins aussi bien par la suite. Si, l’an prochain, le public de l’île Lacroix pourra découvrir la CHL, la Continental Cup, ainsi que ce fameux match 6 contre Gap en demi-finale de Magnus, resteront dans les mémoires.
Trois étoiles Hockey Hebdo de la saison
*** : Marc-André Thinel
Septième titre de Champion en onze saisons sur les bords de Seine pour l’ancien espoir des Canadiens de Montréal qui s’est, une nouvelle fois, illustré en Continental Cup, où il a été désigné MVP. Toutes compétitions confondues, Marc-André Thinel est le meilleur compteur des Dragons cette saison. Les années passent, mais son efficacité et son implication restent identiques.
** : Mark Matheson
Le facteur X de la fin de saison des Dragons. Un temps de jeu très conséquent en play-offs, très peu de déchets dans le jeu, longtemps casque bleu des séries, le défenseur canadien, originaire de l’Alberta, a convaincu tout le monde en à peine trois mois…
* : Loïc Lampérier
Pour sa troisième saison depuis son retour à Rouen, Loïc Lampérier a poursuivi sa progression et semble aujourd’hui être devenu l’un des attaquants les plus complets de l’équipe ainsi qu’un cadre du vestiaire. Meilleur compteur rouennais des play-offs, le natif de la région semble arriver à maturité et incarne le futur des Dragons.
PS : il est évident que beaucoup d’autres joueurs mériteraient de figurer dans ce classement. Il a été particulièrement difficile de ne retenir que trois noms dans cette saison où l’ensemble de l’effectif a répondu présent…
L'équipe des rédacteurs de Rouen : Sylvain Lefebvre, David Colin, Alexandre Canivet et Guillaume Schwab et ses photographes Marine Romain et Pascal Longuemare vous donne rendez-vous la saison prochaine.
| Photographe : Marine Romain et Pascal Longuemare | |
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