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Hockey sur glace - Ligue Magnus
SIX ANS POUR EXISTER OU RESTER MARGINAL !
 
D’ici 2030, deux grands rendez-vous internationaux majeurs vont permettre au hockey sur glace français de bénéficier d’une exposition médiatique inespérée. Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, explique l’importance de cette période unique pour permettre à notre sport de se faire une place plus grande aux yeux du grand public et dans les médias.
 
Media Sports Loisirs, Hockey Hebdo Tristan Alric le 05/09/2024 à 11:00
Tribune N°94

 
 
SIX ANS POUR EXISTER OU RESTER MARGINAL !
 

Je n’ai jamais oublié un appel téléphonique que j’ai reçu le 10 mai 2013. Ce jour-là, Luc Tardif, l’ancien président de la FFHG, m’avait appelé tôt le matin à cause d’un article qui avait été publié la veille dans le journal Le Monde. A ma grande surprise le président actuel de l’IIHF était en colère contre moi. Ce dernier m’expliqua qu’il venait de prendre connaissance, en lisant ce célèbre quotidien, d’une longue enquête consacrée exceptionnellement au hockey sur glace français intitulée « Les Bleus veulent briser la glace » dans lequel j’avais été interviewé. 
Cet article, rédigé à l’issue des Championnats du monde coorganisés à Stockholm en Suède et à Helsinki en Finlande, était à priori positif puisque les hockeyeurs tricolores avaient réussi l’exploit inattendu de battre la Russie (2-1). Ce résultat retentissant faisait oublier un peu la déception de l’équipe de France qui fut privée des quarts-de-finales après avoir terminé septième dans le groupe B disputé à Helsinki.
Or, dans ce fameux article, qui se voulait encourageant pour l’avenir de notre discipline, il y avait un passage beaucoup moins élogieux dans lequel j’avais expliqué qu’il fallait rester toujours prudent concernant l’impact promotionnel à long terme d’un tel succès contre les Russes. Chose aggravante, le sous-titre de ce chapitre imprimé en gros caractères reprenait une de mes phrases qui disait : « Le hockey sur glace français a manqué tous ses rendez-vous ! ».
 
Inutile de dire que Luc Tardif avait très mal pris cette affirmation qui était choquante sans en avoir appris l'explication. Je ne m’attendais pas à tenir un rôle aussi polémique, qui plus est dans un journal comme Le Monde qui publie très rarement des articles sur le sport, en particulier sur le hockey sur glace, et dont l’influence est importante en France mais également à l’étranger. Il a fallu de longues minutes pour que j’arrive à calmer la fureur du président après la publication de mon avis très rabat-joie et provocateur et lui faire comprendre que le rédacteur de cet article, qui s’appelait Bruno Lesprit, m’avait piégé en sortant cette critique de son contexte dans le but de « pimenter » son article.
D’autant qu’une grande partie de l’entretien que je lui avais accordé contenait des passages au contraire très favorables à notre discipline. En effet, si mon analyse était aussi critique envers le hockey sur glace français, cela ne concernait évidemment pas l’équipe de France dont ses capacités à progresser et obtenir de bons résultats sont prometteurs pour son avenir, mais uniquement la grande difficulté qu’elle rencontrait depuis plusieurs années concernant sa promotion médiatique.
 
Au lendemain de ce fameux Mondial de 2013, fallait-il s’emballer et crier immédiatement victoire après le succès historique contre la Russie ? Notre discipline allait-elle devenir enfin un sport désormais majeur et populaire dans l’esprit du grand public et des médias français ? L’expérience de journaliste m’a appris qu’il n’y a malheureusement pas de corrélation automatique entre de bons résultats sur le plan sportif et une grande reconnaissance médiatique. Une discipline comme le handball, avec ses nombreux titres mondiaux et olympiques, a prouvé que les retombées financières et promotionnelles ne sont pas à la hauteur de ses exploits en France où une place prépondérante est réservée surtout à deux sports majeurs : le football et le rugby.
J’avais donc expliqué à ce journaliste du Monde qu’à mon avis, malgré de nombreuses opportunités pour amplifier sa popularité, le hockey sur glace français n’avait pas su également profiter d’une période internationale très faste dont il avait bénéficié pendant dix-huit ans entre 1984 et 2002.
Une époque inoubliable qui aurait dû être très positive concernant l’exposition médiatique du hockey sur glace dans l’hexagone puisque notre équipe de France masculine avait eu la grande chance de participer consécutivement à cinq Jeux olympiques d’hiver (Calgary, Albertville, Lillehammer, Nagano, Salt Lake City) mais aussi à neuf Championnats du monde élite (Prague, Munich, Canazei, Stockholm, Vienne, Helsinki, Zurich, Lillehammer, Saint-Pétersbourg).
 
 
UN « ÂGE D’OR » QUI EST RESTÉ SANS LENDEMAIN
 

Or, que s’était-il passé sur le plan promotionnel pendant ce fameux « âge d’or » ? En toute objectivité, je persiste encore aujourd’hui à penser que ce fut malheureusement un rendez-vous historique manqué pour le hockey sur glace français ! En effet, il faut se souvenir chronologiquement des étapes successives de cet échec promotionnel sur le plan médiatique.
D’abord, il y eu l’inauguration du POPB de Bercy en 1984 qui se solda par un grand espoir déçu pour notre discipline puisque les « Français Volants de Paris » ne purent rester durablement dans la grande patinoire de Bercy comme s’était pourtant prévu au départ. Ensuite, après les Jeux olympiques de Calgary en 1988, qui fêtaient le grand retour de l’équipe de France aux J.O. d’hiver vingt-ans après ceux de Grenoble, le « soufflet » était également retombé immédiatement dans la presse et dans l’esprit du grand public malgré de nombreuses retransmissions à la télévision.
Même constat après les J.O. d’hiver d’Albertville, où malgré un quart de finale mémorable disputé contre les Etats-Unis retransmis en direct avec une audience record, une mutinerie retentissante des hockeyeurs tricolores, dès le lendemain contre leurs dirigeants fédéraux de l’époque, avait vite refroidi la ferveur du public et avait donné surtout une très mauvaise image de notre sport puisque sa situation préoccupante provoqua une question écrite au sénat !
Les autres Jeux olympiques d’hiver qui suivirent, jusqu’aux derniers à Salt Lake City en 2002, tout comme les divers championnats du monde élite, ne permirent pas également au hockey sur glace français de s’ancrer véritablement comme un sport majeur dans les médias et l’esprit du grand public une fois éteintes les lumières de ces divers événements internationaux.



Les jeux olympiques d’hiver de Calgary en 1988 donnèrent le coup d’envoi d’une longue période faste concernant la visibilité de l’équipe de France senior sur la scène internationale. 

 
A qui la faute ? Certainement pas à nos résultats sportifs sur la scène internationale qui furent à plusieurs reprises très honorables. Je rappelle qu’en 2014, un an après ce fameux coup d’éclat contre la Russie, les Tricolores s’imposèrent à nouveau cette fois contre la Canada (3-2) lors du Mondial de Minsk et nos représentants connurent d’autres succès importants au point de disputer un quart de finale contre la Russie (0-3).
Si notre discipline n’a pas su thésauriser à chaque fois ses bons résultats internationaux, qui relevaient parfois de l’exploit, avec une reconnaissance populaire plus large, c’est en avant tout à cause de la faiblesse - c’est un euphémisme - de notre communication et de notre promotion beaucoup trop discrètes dans un monde sportif déjà très concurrentiel.
Le marasme de notre championnat de France, avec des dépôts de bilan qui se multiplièrent dans le hockey sur glace français, lui a coûté également très cher car au même moment l'inconséquence de certains présidents de clubs qui faisaient des budgets sur des prévisions financières erronées ou beaucoup trop illusoires provoqua l’effondrement du « château de cartes » dans les années 1990 et l’arrêt de la première « Ligue Elite » professionnelle en 2000 après seulement quatre années d’existence. Chaque nouvelle saison, le champion en titre de la Ligue Magnus (sous d’autres appellations à l’époque) disparaissait pour se relancer dans les divisions inférieures ! Ce fut le cas de Brest, de Grenoble et de Reims notamment. Bref, comment vendre une discipline qui donne une telle image négative et une sélection nationale qui n’est plus olympique depuis 2002 ?

 
LA LEÇON SERA-T-ELLE ENFIN RETENUE ?
 

Mais, j’avais bien pris soin de souligner lors de cette interview (ce qui ne fut malheureusement pas mentionné dans l’article) que si lors de ces grands événements sportifs internationaux « le soufflet » était malheureusement retombé très vite à chaque fois, les dirigeants de notre nouvelle fédération indépendante créée en 2006 (FFHG) faisaient désormais des efforts très louables pour tenter de rendre notre discipline favorite plus sérieuse et moins « exotique » aux yeux du grand public.
Désormais nos clubs sont mieux encadrés et surveillés financièrement par une Commission nationale de contrôle et de suivi de gestion tandis que le public répond de plus en plus présent avec enthousiasme dans nos diverses patinoires au point que le hockey sur glace est devenu, dixit le président Pierre-Yves Gebeau, le deuxième sport de salle derrière le basket !
 
 

En 1995 au Mondial de Stockholm l’équipe de France avait réussi l’exploit de se qualifier pour la première fois
en quarts de finale face à la Finlande (0-5).


Si je vous ai relaté l’anecdote de ce fameux article du journal Le Monde, qui m’a valu l’une des rares réprimandes du président Tardif, c’est que ma critique, qui avait servi de sous-titre polémique, reste toujours pour moi une réalité et une menace potentielle malgré un contexte beaucoup plus favorable dans lequel se trouve à présent notre sport favori qui doit nous faire réfléchir avec réalisme et lucidité pour son avenir immédiat.
En effet, il faut savoir retenir la leçon du passé pour ne pas reproduire la même erreur sur le plan de la médiatisation à l’heure où une occasion inespérée se trouve à nouveau devant nous malgré la grande désillusion de l’équipe de France face à la Lettonie (défaite 5-2) lors du récent tournoi de qualification olympique de Riga. Du coup, le hockey sur glace français va donc bénéficier jusqu’en 2030 d’un nouveau grand rendez-vous historique en seulement deux épisodes, certes beaucoup moins étalé dans le temps (six ans au lieu de dix-huit ans à l’époque), mais qui sera tout aussi important sinon vital pour améliorer enfin de façon significative sa communication.
 
 
UNE NOUVELLE OPPORTUNITÉ À NE PAS MANQUER !
 

Après un long intermède très frustrant de vingt-quatre ans sans Jeux olympiques d’hiver, (six événements au total : Turin 2006, Vancouver 2010, Sotchi 2014, Pyeongchang 2018, Pékin 2022 et Milan 2026)  qui a sacrifié plusieurs générations de nos hockeyeurs, notre sport favori va donc avoir une nouvelle opportunité unique que j’ai résumé dans le titre de ma nouvelle tribune : six ans pour exister ou rester marginal ! En effet, deux nouvelles échéances sportives très importantes nous attendent pendant cette période : les championnats du monde à Paris et Lyon en 2028 et les Jeux olympiques d’hiver de 2030 qui seront organisés également en France.
Contrairement à son précédent « âge d’or » qui ne lui a pas permis de bénéficier d’une place de choix dans le sport hexagonal, le hockey sur glace français va-t-il réussir à se servir de ces six prochaines années pour sortir enfin le grand jeu dans les médias et devenir un sport beaucoup moins marginal ? Non seulement avec des bons résultats sur la glace, mais aussi en utilisant des outils et de nouveaux événements promotionnels si possible originaux et percutants qui puissent capter enfin l’attention durable du grand public et des médias.
 
Tout doit être envisagé sans avoir la certitude de réussir dans cette entreprise de reconquête médiatique. Je rêve peut-être mais en obtenant pourquoi pas un contrat permettant une visibilité plus grande avec si possible sur une grande chaîne de télévision et une meilleure place également dans les radios.
La FFHG a annoncé au début de l’été le lancement de deux plateformes de streaming pour pouvoir suivre les matches de nos différentes compétitions nationale : Magnus TV et Hockeyfrance TV.  La première proposera sous forme d’abonnement payant la saison de la Ligue Magnus qui débute dans une semaine. La seconde diffusera, également en payant, certains matches de D1, D2 et D3.

Je salue bien entendu cette initiative très positive. Mais ce genre de retransmissions destinées uniquement à des supporters déjà passionnés (en acceptant de payer un abonnement annuel de cent euros), permettra-t-il d’ouvrir le hockey sur glace à un public beaucoup plus large ? Ce n’est pas en restant uniquement enfermé dans son microcosme et dans son cercle supporters déjà convaincus que le hockey élargira à mon avis pour autant son audience même si ces deux plateformes de streaming représentent déjà une avancée importante. Notre discipline devra essayer de convaincre de son originalité et de son pouvoir attractif en sortant aussi de son entre soi et de sa petite sphère en apparaissant (si c’est possible même épisodiquement) dans d’autres médias beaucoup plus généralistes et accessibles au plus grand nombre.  
 
Cela passera à mon avis par l’organisation d’événements promotionnels innovants comme par exemple pendant les fêtes de fin d’année avec l’organisation de matches de démonstration sur les petites patinoires provisoires de Noël ou encore, pourquoi pas, des défilés des hockeyeurs dans les rues des villes où le hockey peut capter l’intérêt du public ou encore la signature avec de nouveaux sponsors et partenaires séduits par un calendrier sportif exceptionnel pendant les six ans qui sont devant nous.  
Mais, une grande partie du destin du hockey sur glace français repose aussi désormais sur les épaules de notre nouvel entraîneur national Yorick Treille et de son staff avec l’appui de son troisième adjoint de renom Cristobal Huet (aux côtés d’Eric Blais et Ivano Zanatta) qui ont le devoir de « ranimer la flamme » sur le plan sportif en surmontant rapidement l’échec du TQO à Riga.
Tout comme ses confrères qui dirigent à présent les autres sélections tricolores : Olivier Dimet pour les U20 et Eric Blais pour les U18. Mais, je le répète, il faut surtout qu’au niveau promotionnel et de la communication « l’intendance » puisse suivre dans les mois et les années à venir et qu’elle soit enfin beaucoup plus performante !
 
Légende de la photo : Il est loin le temps de « l’âge d’or » du hockey sur glace français qui permit au journal sportif L’Equipe de lui consacrer la couverture de son magazine le 16 février 1980…


LES BLEUS VICTIMES DE LA « MALÉDICTION OLYMPIQUE »
 

Le successeur de Philippe Bozon s’est confié avant l’été sur le site de la FFHG en ces termes : « Ce n’était pas forcément le plan initial mais une fois que le poste m’a été proposé, c’était impossible de dire non. Le projet humain continue, les joueurs et les staffs seront les mêmes ou presque. Je sais que le projet est mené et constitué de bonnes personnes. C’est un avantage énorme car un nouvel entraîneur doit s’adapter et apprendre à connaître le terrain, la culture, le pays, le maillot, l’identité… J’ai cette chance d’avoir déjà toutes ces informations en stock après une vingtaine d’année à côtoyer ces joueurs et ces staffs. Les liens sont déjà tissés et c’est une aide forcément précieuse. Je veux déjà que la sélection garde les valeurs de l’équipe de France ! Dans l’histoire des Bleus, on a toujours été un peu David contre Goliath. Se battre plus que les autres pour espérer survivre, c’est une des valeurs de notre équipe. On veut garder cette passion du maillot, la solidarité entre joueurs, et l’idée que le collectif est plus fort que le meilleur joueur au monde. On doit croire en nos moyens et avoir de l’ambition. J’aimerais que mon équipe ressemble à un bon mélange de toutes ces choses. »
 

Avant de remplacer récemment Philippe Bozon au poste d’entraîneur national,  Yorick Treille a acquis une grande expérience internationale en portant le maillot tricolore.

Yorick Treille confia qu’il n’avait pas peur de dire que l’équipe de France aurait potentiellement une des plus belles sélections tricolores à Riga. Ce n’était pas rajouter de la pression que de le dire car pour lui, c’était juste la réalité. « Dans un monde parfait, sans blessé, on a le potentiel pour voir une superbe équipe avec beaucoup de très bons joueurs. Ça va être à moi de prendre les bonnes décisions. Il y a de la concurrence et c’est tant mieux ! C’est le rôle du staff de tout analyser pour rendre l’équipe la plus performante possible collectivement et, individuellement, mettre chaque joueur dans des conditions idéales. »
Avec l’échec de la qualification pour les Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie, Yorick Treille (43 ans) n’a donc pas pu remplir son premier objectif malgré la bonne volonté de nos Tricolores et de leur capitaine Pierre-Edouard Bellemare qui avait déclaré « J’échangerais mes 700 matches de la NHL contre les J.O. ! » Malheureusement, son rêve s’est brisé après deux premières victoires encourageantes contre l’Ukraine (7-2) et contre la Slovénie (5-1) comme celui de tous ses coéquipiers inconsolables. Mais il faut maintenant rebondir rapidement car la tâche est loin d’être terminée !
 
 
LA FRANCE EST « HORS JEUX » MAIS UN ESPOIR SUBSISTE…


D’autant qu’il existe encore une petite chance de se qualifier pour les J.O. de 2026 ! En effet, cette éventualité se jouera sur le plan politique car dans le tableau final des prochains Jeux olympiques d’hiver organisés en Italie, conjointement à Milan et Cortina d’Ampezzo, figure pour l’instant la Russie. Or, en raison de la guerre en Ukraine, il n’est pas certain que l’équipe de Russie puisse participer aux jeux.
Dans le cas de son exclusion, le règlement de l’IIHF prévoit le repêchage du meilleur deuxième des trois tournois de qualification qui ont été disputés à la fin du mois d’août à Riga (Lettonie vainqueur), Bratislava (Slovaquie vainqueur) et Aalborg (Danemark vainqueur). Or, c’est la France avec un total de 6 points et un goal-average positif de 6 buts qui se retrouve à cette place. La décision de réintégrer éventuellement nos Tricolores sera prise par l’IIHF au mois de février 2025. Mais, il n’y aura pas de quoi se réjouir de se qualifier ainsi sur le tapis vert ce qui signifierait par ailleurs que le conflit se poursuivra en Ukraine. « Si on est repêchés tant mieux, mais je conserverai un goût amer de ce TQO car ce n’est pas la manière qu’on souhaitait, a confié l’entraîneur des Tricolores. On a encore besoin de temps pour mettre en place notre projet. La sélection tricolore doit disputer plus de volume de match pour continuer à progresser. »

Le capitaine Pierre-Edouard Bellemare ne cache pas sa déception : « Nous avons disputé notre pire match au plus mauvais moment contre la Lettonie. C’est difficile de d’être positif aujourd’hui car on vient de perdre 5-2 le match le plus important qui nous assurait la qualification aux Jeux en Italie. Mais il ne faut pas oublier que par le passé, on galérait contre le moins bien classé, puis on gagnait de justesse le suivant. Or, cette année, on n’a pas eu peur au premier match, ni au deuxième. Notre progression lors de ce tournoi est indiscutable mais cela n’a malheureusement pas suffi le dernier jour du tournoi car la Lettonie avait beaucoup de joueurs avec une expérience KHL qui jouent ensemble depuis des années. Ils avaient plus de cohésion que nous. »
Le défenseur tricolore Hugo Gallet ajouta : « C’est vraiment dur d’autant qu’il y a des joueurs qui arrêtent leur carrière internationale là-dessus, c’est vraiment dommage pour eux. Mais il n’y a rien à dire. Concernant notre deuxième place, qui pourrait éventuellement nous sauver, personne n’a pensé à ça, nous étions tous concentrés à 100% pour obtenir notre qualification en gagnant ce match afin d’être maitres de notre destin. »

 
UN SEPTENNAT EXALTANT POUR LE NOUVEAU COACH
 

On peut compter sur sa longue expérience de Yorick Treille comme joueur international et de sa grande passion pour le hockey sur glace comme il l’a confié : « J’étais allé voir des matches lors des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville en 1992 lorsque j’avais douze ans. J’avais vu France-Norvège, France-Tchéquie, Suède-Finlande… J’avais les yeux d’un enfant émerveillé qui voyait ses idoles.  Ensuite, j’ai eu la chance de participer comme joueur aux J.O. de Salt Lake City en 2002 avec les « vétérans » comme Philippe Bozon, Denis Perez, Fabrice Lhenry, Laurent Meunier, Stéphane Barin et tout un groupe. C’était un grand moment de ma carrière, mais j’en garde aussi des regrets car j’ai l’impression de ne pas en avoir profité vraiment. A l’époque, je me disais « c’est normal d’être là à 21 ans » puis on se rend compte que non, ce n’est pas normal ! Je l’ai vécu comme si j’allais en vivre six autres mais ce furent malheureusement les derniers Jeux olympiques d’hiver, et c’est un vrai regret. »
 
Voilà pourquoi Yorick Treille compte bien permettre à ses futurs sélectionnés tricolores de ne pas connaitre la même frustration que lui pendant le septennat qui se profile (en comptant sa nomination dès cette année) jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver de 2030 qui se dérouleront en France avec une qualification assurée en tant que pays organisateur.
Pour cela, il ne devra pas se contenter uniquement de panser les plaies et remonter le moral de sa sélection pour vite oublier Riga, mais réussir à garder malgré tout un esprit de grande cohésion et de compétition au sein de son groupe en évitant lors des prochaines échéances les doutes et les remises en question qui ont provoqué quelques remous et entraîné le départ de son prédécesseur.
Avec la célèbre antériorité sportive dans le hockey sur glace français de son père Philippe Treille, star de l’ancien âge d’or, le nouvel entraîneur national Yorick Treille a bien conscience « qu’avoir un nom » ne suffira pas pour lui également. Tout comme d’ailleurs pour son frère Sacha Treille qui fait partie actuellement de la sélection tricolore aux côtés de Kévin (qui soigne actuellement une maladie inflammatoire du tube digestif) et Tim Bozon. Pour ces trois derniers, être « les fils de » doit être seulement une motivation supplémentaire pour prouver uniquement leur atavisme familial très positif dans le hockey sur glace, mais en aucun cas une assurance de bénéficier d’un passe-droit ou d’un quelconque favoritisme pour expliquer leurs rôles respectifs actuels dans la sélection tricolore.
 
 




Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 


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