Chamonix a joué avec les nerfs de ses supporters ce dimanche soir à 18H15 dans l’antre chamoniard de Richard Bozon. Deux jours après leur logique défaite face aux Dragons de Rouen et une 3ème place au classement général de la Ligue Magnus, les Chamois de Chamonix des capitaines Gras et Aimonetto recevaient une nouvelle formation normande sur son glaçon de Richard Bozon, en la présence des Drakkars de Caen, 10èmes au coup d’envoi. Si, comme le confiait Stéphane Gros, la partie s’annonçait comme un match piège, les Chamois ont joué à se faire peur, l’espace de quelques minutes, avant de trouver la faille dans l’ultime tiers de la partie. Récit d’une rencontre des plus stressantes.
Arbitres : Mr Mendlowictz assisté de Mrs Margry et Courgeon
Buts : Chamonix : 16"30 Brent Patry (ass Vincent Kara et Richard Aimonetto) ; 30"36 Vincent Kara (ass Clément Masson) ; 50"27 Richard Aimonetto (ass Carl Lauzon) ; 60"00 Laurent Gras Caen : ; 21"53 Jean-Philippe Paquet (ass Jean-Christophe Gauthier et Pierre Bennett) ; 29"30 Dusan Brincko (ass Jeremiah Cunningham)
Pénalités
10 minutes contre Chamonix
20 minutes dont 10 à Paquet contre Caen
Alexandre Juillet
Belle opposition entre Chamois et Drakkars
Chamonix à la baguette
Gros round d’observation entre les deux formations. Les organismes sont atteints par la fatigue de l’avant-veille et les muscles chauffent rapidement. Le premier quart d’heure de la rencontre met en lumière les deux portiers. Charton s’impose dès la première minute sur un lancer du poignet caennais, puis c’est au tour de Fouquerel de sortir la mitaine devant Charland. Domination territoriale aux Chamois qui multiplient les tentatives devant un cerbère attentif et bien placé. L’ouverture du score intervient après seize minutes de jeu. Déjà auteur d’un hat-trick sur le glaçon de Caen-la-Mer, Brent Patry est à la conclusion d’un jeu de puissance superbement orchestré. A la suite d’une pénalité infligée à Udo Marie, Aimonetto trouve Kara, qui transmet instantanément au défenseur canadien Patry, dont le slap de la bleue fait mouche, 1-0 à 16’30 [5-4]. Les joueurs regagnent les vestiaires sur ce score de 1 but à 0. Les Chamois mènent assez logiquement au terme de cette première période, devant des Caennais vaillants, mais butant sur un Tom Charton des grands soirs.
Alexandre Juillet
Début d'altercation pour Korenko et Romand
La révolte caennaise
Au retour des vestiaires, Caen apparaît galvanisé. Les paroles de Bertrand Pousse en fin de premier tiers semblent passer cinq sur cinq. Preuve en est faite deux minutes après l’engagement. Bennett trouve Gauthier. Ce dernier transmet au défenseur Jean-Philippe Paquet dont le lancer, à première vue anodin, trompe un Tom Charton masqué par sa défense, 1-1 à 21’53. Caen recolle au score et oblige les Chamois à commettre des fautes. Carl Lauzon est envoyé en prison, sans conséquences, puis c’est au tour du jeune Vincent Kara d’être sanctionné par le trio arbitral Mendlowictz-Margry-Courgeon pour une charge contre la bande. Les visiteurs n’en demandaient pas plus pour inscrire leur second but de la partie. Cunningham, sur le jeu de puissance, passe la rondelle à Dusan Brincko. L’ex-pensionnaire du Mont-Blanc trouve un angle de tir et fusille Tom Charton d’un joli slap, 1-2 à 29’30 [5-4]. Joie de courte durée pour les Normands qui se feront rejoindre très rapidement. Sans doute offusquée par le but concédé quelques secondes plus tôt, la ligne de jeunes du CHC va faire le travail. Masson sert à mi-glace Vincent Kara. Le jeune international français prouve toute sa vivacité en accélérant côté droit. Le débordement du numéro 89 est impeccable, et la conclusion l’est tout autant. Son tir termine dans la lucarne gauche d’un Fouquerel furieux après sa défense, 2-2 à 30’36. A la suite de l’égalisation du CHC, les deux équipes se rendent coup pour coup jusqu’à la quarantième minute indiquant la fin de la seconde période. Repos pour les acteurs, dans une partie serrée. Caen est parvenu à revenir au terme d’une belle période, où les transmissions paraissaient précises et les actions mieux construites que lors du premier acte.
Alexandre Juillet
Tom Charton, homme du match
Les Chamois au finish
Si le retour est poussif des deux côtés, c’est que la fatigue commence à gagner du terrain. Déjà auteurs de deux matchs accomplis face Rouen et Strasbourg, malgré deux défaites respectives, Chamois et Drakkars tentent de jeter leurs dernières forces dans la bataille. Charton sort le bouclier et la mitaine sur deux lancers caennais, imité par Clément Fouquerel à la parade face à Gras et Aimonetto. La situation se débloque à la mi-tiers sur un coup du vieux briscard Aimonetto. Lauzon, derrière le but, passe pour l’expérimenté Richard Aimonetto, dont le tir du poignet trompe à nouveau Fouquerel, de près. Le numéro 22 réveille tout un peuple et redonne l’avantage à son équipe, 3-2 à 50’27. Malgré tous les efforts déployés en fin de match, les Drakkars de Caen ne reviendront jamais dans la partie. Le temps mort est pris par Pousse, qui décide de sortir le gardien. On joue alors à 6 contre 5 pour Caen, avant qu’Ohberg, puis Korenko n’écopent de deux minutes de pénalités, respectivement pour un retard de jeu et une obstruction. Il reste sept secondes à jouer, et les Caennais sont à 6 contre 3. Le palet est sorti à l’engagement par les visiteurs, mais le tir du défenseur Jean-Philippe Paquet est stoppé du tibia par Laurent Gras, qui se paye même le loisir d’ajouter un but supplémentaire en cage vide depuis sa zone défensive 4-2 à 59’59 [3-6].
Victoire pour des Chamois conquérants dans les duels et réalistes aux instants-clés de la rencontre. Caen pourra nourrir quelques regrets, notamment de ne pas avoir su gérer l’avantage acquis en début de seconde période. Deux points bienvenus pour le CHC, puisque dans le même temps Grenoble triomphait sur la glace de Briançon et permettait, du même coup, à l’effectif de Stéphane Gros de chiper la seconde place laissée l’espace d’une journée à la horde de Diables Rouges briançonnais. Prochain rendez-vous pour le Chamonix Hockey Club à Amiens, le 14 janvier, sur la glace du Coliséum. Caen se rendra dans l’antre spinalien de Poissompré, fraîchement rénové.
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