L’ensemble du Coliséum, spectateurs comme joueurs, se fait cueillir à froid par des joueurs du Mont-Blanc entrés dans la partie sans attendre. Après une remise en jeu dans le camp amiénois, Francis Ballet réceptionne le palet et l’expédie dans le filet d’Henri-Corentin Buysse, surpris (0’52) : 0-1.
| Nicolas Leleu | | Premier lancer du match, et premier but. Le second ne tardera pas à suivre. En effet, Mikko Kainulainen déborde côté gauche, et va tromper Buysse d’un petit tir du poignet qui rebondit sur le gardien (2’27) : 0-2.
Pour Amiens, c’est la surprise : être mené 0-2 chez soi après moins de 3 minutes de jeu, cela fait désordre pour une équipe qui affiche l’ambition de la 4e place au classement.
Il est également question de remettre de l’ordre sur la glace, lorsque Tobias Granath ne fait pas un énorme effort pour éviter le gardien picard, après que celui-ci ait arrêté sa tentative (2’53), ce qui entraînera une échauffourée, première d’une longue série. Le Suédois échappe à la pénalité pour cette fois, mais sera envoyé en prison quelques secondes après pour crosse haute (3’07).
Malgré de bonnes tentatives, les Gothiques ne profitent pas de cet avantage numérique, ni du suivant, consécutif à la pénalité d’Etienne Croz (5’25). Puis c’est au tour des Picards d’être punis, par l’intermédiaire de Matt Amado (2+10 minutes pour charge dans le dos à 9’20).
Quelques mèches sont allumées par les attaquants hauts-savoyards, notamment Ballet et Mikkonen, bien organisées par l’éternel Christian Pouget. Mais ils ne sont pas plus productifs que les Amiénois dans cette situation.
On sent les Gothiques fébriles, au point qu’ils vont se trouver en surnombre (13’06). Une nouvelle fois en infériorité numérique, ils font face à de belles offensives dans lesquelles on retrouve Mathias Arnaud, Christopher Lepers ou Tuomas Mikkonen, qui sollicitent souvent Buysse. On constate également que ça frappe fort de part et d’autre, et que les mises en échec sont poussées jusqu’au bout.
Les Amiénois se sortent toutefois de cette situation, et vont même réduire le score. Miroslav Pazak trouve Loïc Sadoun, qui trompe Guillaume Richard, masqué, d’un tir en lucarne bien ajusté (16’45) : 1-2.
Les Gothiques semblent avoir un peu repris confiance, et prennent davantage le jeu à leur compte. Pavel Kowalczyk est l’auteur d’une très belle ouverture vers Miroslav Pazak. Celui-ci, lancé, n’est pas vraiment inquiété par les défenseurs à ses trousses et glisse le palet entre les jambières du gardien adverse pour l’égalisation (19’38) : 2-2.
Tirs cadrés : Amiens 8 – 9 L’Entente
Mises au jeu : Amiens 12 – 12 L’Entente
Ce deuxième tiers débute d’une bien drôle de façon : les Hauts-Savoyards, tardant à revenir sur la glace, se feront sanctionner de 2 minutes pour retard de jeu. Ils crieront au scandale, assurant qu’ils n’ont pas entendu le coup de sifflet de l’arbitre, mais rien n’y fera (20’00).
| Nicolas Leleu | | Toutefois, peu de temps après, ils bénéficieront à leur tour d’une supériorité, quand Thomas Roussel est envoyé en prison (21’18). Mathias Arnaud en profitera pour toucher le poteau amiénois d’un tir de près, mais Buysse bouchait bien son angle (21’50).
Puis ce sont Biscard et Croz qui signeront une belle attaque à deux, qui obligera Buysse à s’interposer à nouveau (23’32).
Le jeu est devenu un peu plus brouillon, mais toujours aussi physique, et des occasions apparaissent régulièrement de part et d’autre. Rien de réellement marquant n’est cependant à noter, jusqu’à ce jeu en triangle amiénois mené par Béron, Hamon et Petit. Ce dernier lance, mais le gardien de l’Entente fait l’arrêt de justesse entre les jambières (29’38).
La pression change rapidement de camp, et Buysse connaît une séquence pendant laquelle il est à son tour fortement sollicité à plusieurs reprises, séquence qu’il conclura par un arrêt (30’17).
La nervosité des acteurs, fil conducteur durant tout ce match, se traduit alors par un accrochage entre Martin Paquet et Christian Pouget. Ce dernier sera puni, de même que Pierre-Luc Emond qui était venu faire la police (33’03), pour 2 + 2 minutes.
En infériorité, c’est pourtant Amiens qui réagit le mieux. Pazak, très présent ce soir, vole le palet aux attaquants adverses qui étaient en train de placer leur jeu de puissance. Il monte sur l’aile gauche et trouve son compère Sadoun au second poteau, mais celui-ci ne parvient pas à redresser suffisamment son tir.
Après une nouvelle punition contre Roussel (36’16), il ne se passera plus grand-chose dans ce tiers, pas vraiment transcendant.
Tirs cadrés : Amiens 7 – 8 L’Entente
Mises au jeu : Amiens 8 – 8 L’Entente
Les Picards entament bien ce tiers, lorsque Matt Amado trouve Martin Paquet au second poteau. Mais Richard s’interpose efficacement (40’58).
Puis bénéficiant d’un avantage numérique (41’11), ils vont bien installer leur power play. Après un bon travail collectif et plusieurs occasions, Sadoun ressort le palet de l’enclave pour Pazak, qui ajuste la cage (43’02) : 3-2.
| Nicolas Leleu | | Amiens continue sur sa lancée, et Paquet seul se défait d’un défenseur et tire, mais Guillaume Richard détourne de la plaque (44’35). En revanche, il ne pourra rien faire sur l’action suivante.
Pazak mène à nouveau une offensive, repoussée. Sadoun récupère le palet, mais il est plaqué. Brian Henderson plonge alors littéralement sur la puck pour l’envoyer au fond de la cage (45’15) : 4-2.
A partir de ce moment, le match ne présentera en grande partie qu’une succession de punitions, infligées plus ou moins à raison par l’arbitre du soir, M. Barbez.
Ainsi, seront tour à tour punis Béron (45’39), Croz (48’10) et Glaude (48’10). Puis suite à une action se déroulant en retrait du jeu et que nous n’avons pas vue, Mikko Kainulainen se retrouvera au sol, le nez en sang et sonné. Christian Pouget, furieux qu’aucune sanction ne soit prononcée, ira dire ses quatre vérités à l’arbitre, qui renverra le vétéran au vestiaire avec 10 + 20 minutes (48’39). Le match sera momentanément interrompu pour refaire partiellement la glace, à cause des nombreuses traces de sang.
Puis c’est au tour de l’Amiénois Romain Bault d’être sanctionné (50’36). Sur sa sortie de prison, il part en attaque avec Simon Petit, sans succès (52’40).
Francis Ballet est ensuite puni de 2 + 10 minutes (53’12), suivi de 3 joueurs sur une même action : Mathias Arnaud et Miroslav Pazak pour un accrochage (2 minutes chacun), et Martin Paquet 10 minutes pour contestation (53’38).
Enfin, Etienne Croz (54’14) et Thierry Nicoud (55’17) iront gonfler le nombre des punis. Christian Pouget, revenu sur le côté de la glace avec son verbe singulier, clôturera alors la liste avec une pénalité de match prise depuis le banc de son équipe.
Cette avalanche de punitions de part et d’autre durant cette période, mais davantage contre l’Entente en fin de match, a eu pour effet un jeu haché, brouillon, ponctué de coups de sifflets et de longues discussions entre l’arbitre et la table de marque, les responsables de cette dernière ne comprenant pas toujours les décisions de l’officiel.
Entre ces événements « hors-jeu », les actions de pur hockey ne furent pas légion. Les punitions ont possiblement déstabilisé les organisations, et les équipes ont peut-être eu la sensation que le sort de ce match était de toute façon scellé.
Le score sera pourtant modifié une dernière fois, lorsque Matt Amado servira Pazak qui marquera son troisième but de la soirée (56’59) : 5-2.
Dépités, les Hauts-Savoyards ne toucheront quasiment plus le palet dans les deux dernières minutes de jeu.
Tirs cadrés : Amiens 7 – 6 L’Entente
Mises au jeu : Amiens 8 – 5 L’Entente
Bilan
L’entame du premier tiers a surpris tout le monde, sauf peut-être les joueurs du Mont-Blanc qui semblaient motivés pour tenter de s’éloigner des deux dernières places du classement. Les Gothiques ont peut-être eu du mal à se remettre en marche après cette longue trêve. Le retour de nombreux blessés amiénois a également dû demander un certain temps d’adaptation.
Les Picards se sont par la suite bien repris en égalisant, mais ils ont fourni une seconde période de moindre niveau, de même que leurs adversaires. Ce deuxième tiers était pourtant équilibré, parfois animé, mais souvent brouillon. Aucun but n’y sera d’ailleurs inscrit.
Le début du dernier tiers a profité aux Gothiques, qui ont su saisir les occasions qui se présentaient pour marquer deux buts, et ainsi faire le break au tableau d’affichage. La fin de match fut tellement marquée par les pénalités, souvent au désavantage de l’Entente, que peu de jeu a pu être produit efficacement, mis à part le dernier but amiénois.
Chez les Gothiques, on peut s’appuyer sur quelques satisfactions, et notamment la ligne Pazak-Sadoun-Henderson qui produit beaucoup, même en l’absence d’Anthony Mortas. Ce trio marque tous les buts ce soir : un pour Sadoun, un pour Henderson, et trois pour Pazak, toujours aussi en forme.
Les Gothiques ont également su renverser une situation défavorable, ce à quoi ils nous habituent de plus en plus cette saison. Cependant, à force de jouer avec le feu, on risque de se brûler, d’autant plus avec les matches-couperets qui se profilent en fin de saison.
A l’inverse, on a pu noter un certain manque de sérénité et de discipline à la fin du match (trois pénalités dont une de 10 minutes, dans les 10 dernières minutes de jeu), alors que le score était très favorable.
Du côté de l’Avalanche, on ne peut que souligner une motivation bien présente, qui leur a permis de prendre les devants très rapidement. Cependant, ce bon démarrage n’a pas su résister au retour picard pour l’égalisation.
Prêts au combat pour tenter de prendre le train des play-offs en marche, ils sont tombés dans le même piège que leurs adversaires du soir, en fournissant une deuxième période moyenne, où le physique et l’intensité nerveuse ont peut-être annihilé l’expression du jeu.
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