HH : Comment appréhendez-vous cette première saison en D1 ?
Pierre Rossat-Mignod : On sait que la saison va être difficile. Notre intersaison a été compliquée, il y a eu des changements à la tête du club, le nouveau Président a dû se réapproprier les dossiers. On a eu une période au cours de laquelle on n’était pas sûr de réunir le budget pour s’engager en D1. On a beaucoup travaillé avec nos partenaires et les collectivités pour finalement être validés fin juin. C’était notre objectif mais, du coup, on a pris du retard au niveau du recrutement.
Dans cette situation, comment avez-vous construit votre équipe ?
On est arrivé tard sur le marché et ce n’est jamais évident. Il y avait une grosse partie de l’équipe de la saison dernière que je voulais conserver et qui était prête à repartir avec nous. Garder ce noyau était vraiment une chance, il fallait y apporter quelques ajustements et c’est ce que nous avons fait.
Votre effectif est-il complet aujourd’hui ?
On est complet au niveau des joueurs étrangers, mais on est un peu court au niveau des joueurs français. Dans l’idéal, je cherche encore un attaquant français, mais le marché est assez fermé sur ce type de joueurs.
En arrivant tard sur le marché, c’est au niveau des joueurs français qu’on a été le plus gêné. Quand on a commencé notre recrutement, il n’y avait plus grand-monde de disponible. Il y a aussi une réalité économique. Les joueurs français sont de plus en plus demandés et donc de plus en plus chers.
On a passé un partenariat avec Grenoble dès le mois de juin et on va avoir des jeunes joueurs en prêt (licences bleues). Des joueurs aux portes de la Magnus qui vont venir s’aguerrir avec nous. C’est une solution pour nous et cela nous permet d’avoir des joueurs français en devenir.
S’appuyer sur un effectif stable a été une force pour les promus ces dernières saisons, vous pensez que le fait d’avoir gardé votre noyau dur de joueurs va vous aider ?
Je suis persuadé que le fait d’avoir des joueurs présents pour la plupart depuis 2 saisons est important. On aura de la cohésion en début de championnat, mais ça ne fait pas tout. On vient de passer 2 saisons en D2 pendant lesquelles on a beaucoup gagné et rarement été en difficulté, sauf quelques accidents. On sait que, cette année, ce sera beaucoup plus compliqué. On va perdre beaucoup plus de matches, il ne faudra pas se laisser aller et savoir rester mobilisés. Je sais que je peux compter sur mes joueurs pour être présents dans ces moments difficiles.
Quels seront vos objectifs pour cette première saison en D1 ?
Le maintien. On est promu, avec un budget qui n’a pas beaucoup bougé par rapport à la saison dernière. Et on tombe sur la saison avec potentiellement 3 descentes.
Il y a eu beaucoup de spéculations et de "fantasmes" sur le budget votre club, à vous entendre vous êtes loin d’avoir les moyens d’un club de Magnus… ?
On en est très, très loin. Mes joueurs travaillent tous en dehors du hockey, y compris les étrangers. Si j’arrive à attirer des joueurs de qualité, ce n’est pas par l’argent qu’on leur donne. Ils pourraient en toucher bien plus ailleurs en D1 et même en D2. On offre de bonnes conditions de vie pour ceux qui aiment la vie en montagne et un travail pour la saison d’hiver. Mais c’est à double tranchant, mes joueurs ont un travail de saisonnier, donc travaillent beaucoup l’hiver, weekend compris. Leur seul jour de repos, ils le prennent pour partir en déplacement. On revient de déplacement le dimanche matin à 8h et j’ai des gars qui enchaînent directement derrière. On n’a pas le plus petit budget de D1, mais on est loin d’être des nantis.
Que pensez-vous des nouvelles règles qui vont s’appliquer cette saison ?
Des changements de règles, il y en a en permanence et on doit s’adapter.
Les lignes bleues reculées, on a eu l’occasion de s’entraîner dans cette configuration l’an dernier, après le match de l’équipe de France à Courchevel. Je ne pense pas que ça va changer énormément le jeu. Les power-plays vont avoir un peu plus d’espace pour manœuvrer, c’est la principale conséquence. Je pense que le changement sur les dégagements interdits la saison dernière a plus d’impact sur le jeu.
Le nombre de points, c’est une bonne chose mais de toute façon, dans notre cas il faudra en prendre quelle que soit la formule. Les montées-descentes, c’est pareil. La formule change régulièrement et on s’adapte.
Quels sont pour vous les favoris cette saison ?
Je pense qu’un groupe va se dégager vers le haut. Après, on est à un stade de la saison où, sur le papier, il y a beaucoup de bons joueurs donc de belles équipes. La vérité de la glace peut parfois être différente. Sur le papier, Mulhouse, Nantes, Cholet, Nice, Caen, Anglet… ont des belles équipes, on a un groupe d’équipes qui vont lutter pour les play-offs. Contrairement aux saisons dernières, il n’y a pas un gros favori qui se dégage, la bagarre pour les premières places va être disputée. Nous, on ne vise pas les premières places et je ne pense pas qu’on sera à la lutte avec ces équipes, au moins au début.
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