Plus le droit à l’erreur. L’Etoile Noire doit remporter ce quatrième match des huitièmes de finale si elle veut rester dans la course. Villard-de-Lans, qui évolue au complet, peut terminer immédiatement le travail face à une équipe strasbourgeoise amputée de plusieurs de ses meilleurs joueurs : Dufournet, Correia, et Cesnek. Alors que les Ours ont repris l’avantage psychologique en s’imposant hier aux tirs aux buts (2-3), les Jaunes et Noirs trouveront-ils les ressources nécessaires pour survivre dans ces play off ?
Arbitres : M. Hauchart, assisté de MM. Furet et Geoffroy
Buts : Strasbourg : ; 42.12 Cody Carlson (ass Yan Turcotte) Villard-de-Lans : 09.12 Vincent Couture (ass Daniel Naslund et Mike Leone) ; 17.05 Nicolas Favarin (ass Vincent Couture) ; 38.27 Kevyn Richard (ass Jens Eriksson et Matic Kralj) ; 59.11 Daniel Naslund
Pénalités
4 minutes contre Strasbourg
4 minutes contre Villard-de-Lans
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Lyall/Pardavy [Suchanek-Carlson]
2ème ligne : Cibula/Marcos/Michel-Schmitt [Turcotte-Stritz]
3ème ligne : Bourgaut/Baeumlin/Burgert [Cruchandeau-Hoehe]
Absents : Dufournet, Correia, Cesnek
Lignes Villard-de-Lans
1ère ligne : Kralj/Eriksson/Richard-Palanto [Jorgensen-Lindström/Drogue]
2ème ligne : Leone/Couture/Näslund [Favarin-Tosic]
3ème ligne : Snoj-Martin/Jacquier/Abramov [Simonneau-Zarb]
Une fois encore, Strasbourg domine et se retrouve mené au score
Un missile de Trudeau hors-cadre, décalé à mi-distance par Lyall, illumine les vingt premières secondes du match (0’17). Burgert tente par deux fois sa chance à bout portant, mais Lerg, bien rentré dans la partie, repousse (2’03). Bourgaut tente de canaliser un centre-tir de Baeumlin entre les jambes du portier américain (4’03). Villard-de-Lans peine à voir le jour dans les cinq premières minutes de la rencontre.
Photo : Christophe Moreau
Matt Lyall à la lutte avec Andreas Lindström
Les pénalités commencent ensuite à pleuvoir des deux côtés : Marcos pour accrocher (5’44), Eriksson pour cinglage (6’40), puis Lyall pour faire trébucher (8’30). Strasbourg se retrouve à court d’un homme et comme la veille, les Ours en profitent. Couture, dans l’axe, reprend instantanément une passe de Näslund (0-1 à 9’12, assisté de Leone, en sup. num.).
Carlson est à deux doigts de niveler la marque lorsque Lerg sort un premier arrêt miracle couché (10’15). Pardavy est sur la même voie en manquant une reprise du revers d’un rebond de Trudeau. Le vétéran slovaque ne cache pas sa rage. Nicolas Favarin part en prison pour un accrocher sur l’action (13’21). Depuis l’aile, Bourgaut expédie un puissant shoot dans le plastron de Lerg sur la trajectoire (15’28). Cibula rate la conclusion d’un one-timer avec Marcos (15’40).
S’ensuit un énorme cafouillage devant la cage villardienne, provoqué par la première ligne locale : le jeu se poursuit pendant plusieurs secondes alors que le puck est porté disparu dans l’enclave. Lerg finit par mettre le gant dessus (16’37). Une poignée de secondes après, la défense alsacienne laisse Nicolas Favarin s’échapper. Le défenseur lance dans le haut du filet (0-2 à 17’05, assisté de Vincent Couture).
Villard rentre ainsi aux vestiaires avec une double longueur d’avance. L’Etoile Noire a dominé en nombre d’occasions de marquer mais paie son cruel manque de réalisme face à la cage. L’Etoile Noire perd de la puissance
Le second vingt n’a qu’à peine commencé que Jorgensen fait trébucher Trudeau et se voit gratifié d’une pénalité mineure (20’58). Mais rien ne sera produit sur ce power play, si ce n’est un contre de Richard, correctement serré au marquage par Carlson (23’00). Trudeau s’essaie au wrap around sans que ses rebonds ne trouvent repreneur (26’05). Villard préfère jouer les contres, comme ce deux-contre-un avec Jorgensen qui finit nez-à-nez avec Hiadlovsky (27’30).
Photo : Pierre Chambaud
La magnifique réalisation solitaire de Carlson
Les attaques ne sont pas construites côté Etoile Noire, on assiste à des percées solitaires ou à des palets lancés à fond de glace, facilement contrées et récupérés par la défense ou par Lerg. Leone, de derrière la cage, transmet à Näslund dans l’alignement, libre au marquage. Son tir est dévié et finit dans les nuages (29’30). Une trentaine de secondes plus tard, l’arbitre accorde un étrange but alors que la cage était dscellée. Les Strasbourgeois étaient certes aux abois sur cette séquence, mais les montants n’étaient clairement pas en place lorsque Richard rentre le palet à l’intérieur (0-3 à 30’04, assisté de Jens Eriksson et Matic Kralj).
Cette réalisation va faire très mal aux Jaunes et Noirs qui vont progressivement s’éteindre sur la fin de la période. La prison de Näslund pour faire trébucher redonne un peu d’air au collectif bas-rhinois (30’59). Mais seul Trudeau, en slalomant dans toute la défense visiteuse, se montre réellement menaçant (32’49).
Couture se retrouve une première fois en face-à-face avec Hiadlovsky (33’07) avant de lui décocher un puissant slap à mi-distance dans le bras (33’25). Lerg sauve une énième fois son équipe sur un revirement dans sa zone déclenché par Elie Marcos (34’00). Il s’interpose également face à Suchanek qui surgit du coin de la patinoire et fonce vers sa cage (36’50), puis sur cette déviation de Pardavy dans le slot d’un shoot de Cruchandeau de la bleue (37’25). Le tiers s’achève avec Lindström qui retient illicitement Lyall rushant à la cage depuis l’angle de la balustrade (39’28). Villard assure sa qualification
Lerg démontre qu’il est bien rentré dans cette dernière période en écartant du bras une reprise de Marcos à mi-distance (40’51). Michel, légèrement décalé par Cibula, rate son tir, que le gardien des Ours arrête facilement de la mitaine (41’32). Strasbourg semble avoir repris des couleurs à l’entame de ce dernier tiers-temps, et Cody Carlson en est l’illustration concrète. Le défenseur offensif dribble d’abord pour rentrer en zone, fixe Jeff Lerg, le contourne, et glisse le palet au fond derrière lui (1-3 à 42’12, assisté de Yan Turcotte).
Photo : Pierre Chambaud
La joie de Rich Metro à la sirène
Après ce but de l’espoir, Burgert est envoyé au pénitencier pour obstruction, sans conséquences (43’54). Revenus à égalité numérique, les Strasbourgeois réussissent à mettre Lerg en difficulté mais Marcos, en retrait, tire au-dessus de l’amas qui s’est formé devant ses filets (47’58). Du bout de la botte, le portier villardien détourne un revers du capitaine de l’Etoile Noire (50’39) puis puck-check un Strasbourgeois qui s’approchait seul vers sa cage (51’18).
Simonneau quitte les siens deux minutes pour une obstruction (52’19) et donne une belle opportunité à l’adversaire de revenir dans la partie. Le power play local n’est toutefois plus ce qu’il était, et si les hommes de Daniel Bourdages poussent, aucune solution n’est trouvée. Richard, pour un faire trébucher, offre une seconde chance aux Jaunes et Noirs (54’44), mais Lerg est intraitable ce soir et ne concède aucun retour sur ce lancer de Cibula à travers le trafic (54’57).
Pardavy, qui n’aura pas montré grand-chose sur ces play-off, rate son contrôle du palet alors que son équipe est à la construction en jeu de puissance (56’13). L’Etoile Noire bénéficie d’une ultime supériorité numérique (58’31) et Hiadlovsky sort pour faire rentrer un attaquant supplémentaire. La rondelle est dégagée une première fois juste à côté des filets déserts. Mais après un tir strasbourgeois loupé, Näslund l’envoie pour de bon au fond, depuis son camp (1-4 à 59’11, en inf. num.).
Lerg sort une dernière parade venue d’ailleurs pour remporter un dernier duel face à Cibula (59’47). Ainsi s’achève la saison pour les Strasbourgeois. Sans doute trop diminués pour pouvoir espérer mieux, ils ont accumulé les imprécisions techniques à partir du second tiers et n’ont plus réussi à construire offensivement. Si la qualité des tirs est sans doute à pointer du doigt, ils sont surtout tombés sur un Jeff Lerg particulièrement en forme qui a « volé » un grand nombre d’occasions de buts. Place maintenant aux transferts pour dessiner le prochain visage de l’Etoile Noire. Villard-de-Lans poursuit l’aventure et retrouvera les Diables Rouges de Briançon en quart de finale. Avec un gardien à ce niveau et des arrières pour la plupart solides, les Ours auront de sérieux atouts à faire valoir face à l’armada haut-alpine.
Hommes du match :
Elie Marcos et Luka Tosic
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Jeff Lerg
** : Vincent Couture
* : Jakub Suchanek
Réactions de Daniel Bourdages :
« On a donné le meilleur, sachant qu'effectivement on avait des joueurs blessés, Correia, Dufournet, Cesnek. Suchanek a joué, malgré une grosse grippe. Ce sont des excuses.
C'est un peu le résumé de notre saison, 40 tirs contre 20 mais nous ne sommes pas gagnant. Peut-être que la qualité de nos tirs est à améliorer. Mais la saison est terminée, et nous devons réfléchir sur ce que nous devons faire pour nous améliorer.
On va réfléchir en défense, pourquoi on a pris beaucoup de but. On est aussi l'équipe la plus sanctionnée du championnat, j'ai des joueurs qui ont peut-être un petit problème de discipline. On a voulu durcir le jeu, protéger notre gardien qui ne l'était pas l'an passé mais ça nous a joué des tours. On est l'équipe qui a du tuer le plus de prison et notre jeu en désavantage numérique n'a pas fonctionné. »
« On est déçu, mais on va travailler en fonction de notre saison. On a perdu beaucoup de matches en prolongation, neuf sur dix cette saison. Quelque part c'est une question de malchance aussi, parfois ça va au penalty, on touche les barres...Moi je n’ai pas l'impression qu'il faut tout démolir, juste réfléchir de manière globale à la discipline, notre jeu en infériorité numérique et peut-être la défense.
Les gars étaient prêt à aller au bout, mais avec comme un petit quelque chose qui leur pend au nez, sachant que leurs coéquipiers [Dufournet et Cesnek, blessés jusqu'à la fin de la saison] ne reviendront pas les aider. Alors à deux à zéro...Mais je n'ai pas vu une équipe qui a lâché. On a pris un coup, mais on a joué jusqu'au bout et on aurait pu revenir avec un gardien en face un peu moins bon... »
«Il faut féliciter Villard, qui a su bien jouer à l'éxterieur, qui a profité de nos absences. On a pas pu mettre en place le jeu qu'on aurait été capable de faire avec tout le monde, mais ils ne sont pas là par hasard.»
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