Après une trêve internationale de dix jours, les deux équipes rechaussaient les patins. L’enjeu était aussi important qu’excitant à savoir une place en demi finale de Coupe de France. En cette période de vacances scolaires, les touristes venus en nombre garnissaient les gradins d’André Ravix malgré un horaire inhabituel. Romain Farruggia gardait la cage pour les locaux tandis que Vladimir Hiadlovsky prenait place dans le but strasbourgeois.
Arbitres : Monsieur Mendlowictz assisté de Messieurs Gielly et Margrit
Buts : Villard-de-Lans : ; 20:59 Jean-Christophe Gauthier (ass Maxence Wagret) ; 30:58 Marc-André Tourigny (ass Daniel Sedlak et Jiri Zdenek) Strasbourg : 18:20 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula et Lionel Tarantino) ; 25:50 David Brissette Cayer (ass Elie Marcos et Edouard Dufournet) ; 31:35 Edouard Dufournet (ass David Brissette Cayer et Jan Cibula) ; 36:46 Jan Cibula (ass David Brissette Cayer) ; 51:24 David Brissette Cayer (ass Ziga Svete) ; 58:39 Lionel Tarantino
Pénalités
4 minutes contre Villard-de-Lans
8 minutes contre Strasbourg
Une minute de silence était respectée dans la patinoire pour honorer la mémoire de Maurice Pesenti qui nous a quitté il y a peu.
Photographe : Laurent Lardière
Cayer , artisan de la victoire de l'Etoile Noire
Les Ours de Villard se procurent la première occasion. Antti Pusa rentre plein axe dans la zone adverse. Zdenek récupère le palet laissé vacant et sert Tourigny au second poteau. Ce dernier tire au dessus et rate là une belle occasion de but (00’53). La possession du palet est néanmoins strasbourgeoise face à des villardiens brouillons. Marcos en profite et y va de son tir à l’entrée de la zone (04’00). Les locaux procèdent en contre. Tourigny et Pusa ne s’entendent pas et manquent l’ouverture du score (06’40). Nicolas Favarin tente lui aussi sa chance depuis la ligne bleue. Hiadlovsky est masqué et un attaquant villardien manque de peu de dévier le palet au fond des filets (07’02).
Les visiteurs répliquent. Cayer, homme du match, trouve Marcos étrangement seul devant la cage mais ce dernier butte par deux fois sur Farruggia (07’55). On passe presque immédiatement de l’autre côté de la glace. Quentin Jacquier de derrière la cage strasbourgeoise trouve Cédric Guillot-Diat dans l’axe qui manque le cadre (08’40).
Quelques minutes plus tard, Tarantino à l’entrée de la zone neutre trouve ce diable de Marcos démarqué à l’entrée de la zone offensive et prend un shoot. Farruggia repousse (10’12). La première pénalité du match tombe enfin. Le strasbourgeois Cruchandeau est contraint de laisser ses coéquipiers à quatre contre cinq pendant deux minutes (13’27).Le power play villardien est stérile, c’est même Tarantino qui se crée la meilleure occasion en contre mais butte sur Farruggia (15’03). Revenu à égalité numérique Villard se procure une occasion, Hiadlovsky doit s’étendre pour repousser de la botte une tentative de Richard (16’35). Moins d’une minute après, Maxime Malette adresse un tir en direction du but villardien qui heurte la base du montant (17’51). Chaude alerte pour les Ours. Dans la foulée, l’attaque strasbourgeoise mène l’offensive à toute vitesse au milieu d’une défense villardienne passive. De derrière la cage, Jan Cibula transmet le puck dans l’axe à David Brissette Cayer qui ne manque pas de transformer l’offrande (18’20 0-1 Brissette Cayer ass. Cibula & Tarantino).
Le premier acte prend fin, l’avantage est mérité pour les strasbourgeois bien que Villard ait réalisé son meilleur tiers du match après un début prudent.
Tirs : 10/7 pour Strasbourg
Engagements : 9/5 pour Villard
Le début de la deuxième période est à l’avantage des Ours. Tourigny en zone neutre s’empare du palet, rentre en zone offensive pet sert Sedlak au centre qui tire sur Hiadlovsky (20’30). Gauthier imite son coéquipier moins de vingt secondes plus tard. En zone neutre, il prend possession du palet et déborde. Il donne à Sage Vallier qui ne parvient pas à contrôler le palet mais parvient quand même à le transmettre à Wagret qui lance. Le gardien strasbourgeois repousse, Gauthier reprend le rebond et marque (20’59 1-1 Gauthier ass. Wagret).
Fred Ufarté
Mauvaise soirée pour Farruggia
Strasbourg concède une pénalité et doit évoluer à quatre contre cinq peu après s’être fait remonter au score (23’03). Les visiteurs tendent même le bâton pour se faire battre puisque, pour un dégagement coupable en dehors de la glace, une nouvelle pénalité est infligée aux strasbourgeois (23’16). C’est l’occasion rêvée pour Villard de passer devant en évoluant à cinq contre trois. Tourigny prend alors les choses en main mais il oubli de servir ses coéquipiers mieux placés que lui et prend un shoot que le gardien bloque aisément (24’45). Le double avantage est maintenant terminé mais Pusa déborde et sert en retrait N. Favarin à la ligne bleue qui envoi un tir puissant que Hiadlovsky repousse comme il peut du bouclier (25’04). Les deux équipes sont revenus à égalité numérique et les Ours ont laissé passer une belle occasion, le power play étant resté stérile à cinq contre trois. Les strasbourgeois repartent à l'attaque, ils récupèrent le palet en zone neutre, doivent négocier un trois contre deux. Elie Marcos laisse à Brissette Cayer qui s’approche de Farruggia, le portier villardien protège son premier poteau, sent venir le décalage et se lance dans un plongeon hasardeux. Le cafouillage profite à Brissette Cayer qui vient pousser le palet au fond des filets désertés (25’50).
Quelques minutes plus tard Strasbourg a une nouvelle chance de marquer puisque Zdenek part en prison pour deux minutes mais les visiteurs n’en profitent pas. C’est, à l’inverse, Villard qui va une nouvelle fois revenir au score. Daniel Sedlak de la ligne bleue tente un lourd lancer de la bleue. Pusa et Tourigny sont sur la trajectoire et le canadien dévie le palet dans le but strasbourgeois (30’58 2-2 Tourigny ass. Sedlak & Zdenek).
Trente sept secondes plus tard, dans le coin Brissette Cayer travail puis centre, le palet traverse toute la défense jusqu’au seconde poteau où Dufournet reprend, Farruggia essaye d’opposer sa botte mais le palet rentre bel et bien dans la cage (31’35 2-3 Dufournet ass. Brissette Cayer & Cibula).
En une poignée de secondes, Villard a tout à refaire et est une nouvelle fois mené au score. Guillaume Tougas, à défaut de s’illustrer en défense, s’attire toute la lumière en étant puni pour deux minutes (34’52). Strasbourg en profite. Brissette Cayer tire de loin, Farruggia repousse du bouclier. Le palet est en l’air à trois bons mètres de la cage mais le portier villardien décide quand même d’aller chercher le palet les yeux fixés en l’air et la mitaine brandit en direction du puck. Il trébuche inévitablement au contact de son propre défenseur, lui aussi à la tombée du palet, ce qui laisse tout loisir à Jan Cibula de pousser le palet au fond des filets (36’46 2-4 Cibula ass. Brissette Cayer sup. num.). Incroyable but, du jamais vu !
Strasbourg gère jusqu’à la fin du tiers son avance de deux unités.
Tirs : 11/10 pour Strasbourg
Engagements : 13/9 pour Strasbourg
Fred Ufarté
Hiadlovsky fait le panda
On attend une réaction d’orgueil de la part des Ours à vingt minutes de l’élimination de cette Coupe de France en l’état actuel du score. Villard se procure la première occasion. Pusa de derrière la cage strasbourgeoise transmet à Tourigny aux abords de l’enclave qui donne à Favarin en retrait, ce dernier envoi un missile en direction du but mais Hiadlovsky parvient à détourner le puck juste assez pour éviter la réduction du score de la part des locaux (42’03). En contre Brissette Cayer s’en va défier Farruggia en face à face mais le portier remporte le duel (43’30). Ce diable de Brissette Cayer met ensuite le feu dans la défense villardienne à qui il n’en faut pas beaucoup pour être perturber ce soir. Les locaux attaquent quand même. Hiadlovsky doit même s’employer pour stopper un shoot de Zdenek qui filait droit dans la lucarne (50’22). Une minute plus tard, sur un changement de ligne villardien hasardeux, Brissette Cayer est lancé en profondeur par l’arrière garde strasbourgeoise et ne manque pas, cette fois-ci, son duel face à Farruggia (51’24 2-5 Brissette Cayer ass. Svete).
Les visiteurs gèrent leur avance tranquillement en attendant la fin du match et leur qualification pour la demie finale. Striz commet néanmoins une faute sanctionnée par l’arbitre de deux minutes (57’00). Le portier villardien sort pour permettre à son équipe d’évoluer à six contre cinq. Rien n’y fait, c’est même Strasbourg qui marque en cage vide de loin (58’39 2-6 Tarantino inf. num.). Le gong retentit, fin du calvaire pour les uns, qualification pour les autres.
Tirs : 11/6 pour Strasbourg
Engagements : 9/6 pour Strasbourg
Les Strasbourgeois n’ont jamais paru souffrir dans cette rencontre même si ils ont mis du temps à prendre un avantage significatif. Elie Marcos et David Brissette Cayer ont semé la panique dans la défense villardienne, ce qui n’était pas si compliqué que cela étant donné la volonté qui animait l’arrière garde locale. L’Etoile Noire mérite sa qualification. L’équipe de Daniel Bourdages a simplement fait le nécessaire pour se qualifier.
Les Ours, apathiques ce soir, sont indéfendables à l’issue de la partie. On a beau chercher les motifs de satisfaction sur ce match, la petite lueur d’espoir dans l’obscurité mais rien n’y fait, rien n’est en mesure de réjouir qui que ce soit à part l’adversaire du soir. Gauthier, comme d’habitude ? Le seul à donner satisfaction à chaque partie n’a pas été aussi flamboyant qu’à l’accoutumé. Le but de Tourigny ? Une production trop insuffisante pour le petit canadien qui n’a comme seul mérite d'avoir dévié la trajectoire d’un lancer du toujours exemplaire Daniel Sedlak.
Une coupure d’une semaine et demie sans jouer ? Les batteries semblent alors se recharger disproportionnellement au temps de repos… L’absence de Diaferia ? Certes, les lignes ont changé mais ce n’est qu’un seul joueur, important, absent mais pas indispensable !
Au delà du résultat c’est l’attitude qui dérange. Aucune motivation n’était perceptible en regardant cette équipe jouer notamment lors du troisième tiers. Pour un quart de finale, c’est un comble !
Qui côtoie la patinoire depuis quelques années se souvient de ces grands soirs de match, les fameux David contre Goliath, pendant lesquels les Ours donnaient le meilleur d’eux mêmes. Face à des Rouen, des Grenoble imprenables, des adversaires insurmontables, les Ours sortaient les griffes dès le début de la partie, effectuaient un pressing de chaque instant faisant déjouer l’adversaire. Tout le monde le sait, et l’argument est assez utilisé pour se défendre lors des périodes pendant lesquelles les résultats font défauts, Villard n’a pas le talent (et le budget si tant est que la relation soit - toujours - établie) pour rivaliser avec les grosses, voire même les moyennes écuries. On a bien vu ce soir que les Brissette Cayer, Marcos, Mallette & cie n’avaient pas de rivaux dans l’équipe des Ours mais c’est justement l’envie, la grinta qui habitait les joueurs de Villard lors des rencontres face à présumé plus fort qui faisait la différence, souvent en faveur des locaux.
Ce sont des joueurs d’une passivité déconcertante qui ont affronté Strasbourg ce soir. La défense a littéralement abandonné le pauvre gardien, lui non plus guère inspiré puisqu’il est responsable sur deux buts. L’attaque a paru très peu inspirée à tel point qu’évoluer à cinq contre trois pendant deux minutes ne leur a même ne pas faciliter le travail !
Si cette Coupe de France n’était pas un objectif et que le staff avait décidé de laisser filer ce match, c’est l’impression qu’on en avait depuis les gradins, il fallait le dire... Certes, cela aurait gâché la seule satisfaction de la soirée : la billetterie où les nombreux vacanciers se sont acquittés d’une dizaine d’euros pour un spectacle qui n’en valait pas autant.
Dimanche Villard reçoit Angers, en championnat cette fois ci. Une réaction est donc attendue sous peine de voir l’avalanche angevine faire son œuvre.
Etoiles Hockey Hebdo :
_33_ a écrit le 24/12/2010 à 14:22 ... ceux qui ont les moyens (Rouen) ou qui veulent se donner des moyens (Strasbourg), et ceux qui s'accrochent pour jouer dans la cour des grands?
Euh, je crois que Strasbourg a un budget presque équivalent à celui de Villard.
Mais j'ai peut-être mal interpréter ta phrase.
_33_ a écrit
le 24/12/2010 à 14:22
C'est un manque de respect pour le public qui a payé. Qu'une équipe ne veuille pas gagner un match, soit, ce ne serait pas la 1ere fois. Villard a des petits moyens, n'a pas voulu prendre le risque de devoir payer un déplacement chez un gros ou d'aller à Bercy avec très peu de chances de l'emporter au final.
C'est dommage, car si les néophytes s'en sont rendu compte, ça ne donne pas une bonne image et le jeu devait être moyen.
Magnus à 2 vitesses... ceux qui ont les moyens (Rouen) ou qui veulent se donner des moyens (Strasbourg), et ceux qui s'accrochent pour jouer dans la cour des grands?
Dommage, car Villard arrive toujours à bien figurer en regard du budget.
snake a écrit
le 24/12/2010 à 13:30
Très bon article, Villard aura des problèmes si l'équipe ne joue pas mieux, comprend pas comment on peut forcer Rouen à s'arracher pour gagner petitement sur sa glace et passer à côté ainsi...
pantang a écrit
le 24/12/2010 à 03:27
Entièrement d'accord avec vous, j'aurai préféré une exposition de photo, et si l'on excepte quelques moments de franche hilarité comme Hiadlo qui reste jambes en l'air de longues secondes et le plongeon de Farruggia sur une sortie totalement nulle, on voit une équipe strasbourgeoise limitée mais qui compte un beau soliste s'imposer sur des villardiens que je n'avais jamais vu aussi mal jouer. L'auteur de l'article a parfaitement raison, pas vu les joueurs, le maillot ne devait pas être mouillé au vestiaire, et question coaching, vraiment rien non plus. Attention car Mont Blanc et Caen sont capables de jouer franchement mieux que cela, à moins que comme évoqué, Villard choisit ses rencontres, mais si un 1/4 de finale de coupe de france ne fait pas partie du choix chez une équipe qui joue maximum deux rencontres par semaine, désolé, je crie rembourser au non du public qui comme moi a payé!!! Perso je ne pense pas remonter voir un match la haut et payer pour voir des touristes autour, dans, et sur la glace...
gibson a écrit
le 23/12/2010 à 23:58
EN EFFET , des ours en hibernation hier soir !
Pourquoi ne pas avoir fait jouer certains jeunes qui avaient sans doute plus faim que certains ??
de bien belles phtos tout de même du duo villardien ***** pour la photo de une !!
red a écrit
le 23/12/2010 à 22:39
Une prestation indigne de Villard !!! Strasbourg a fait son match sans plus et ça a largement suffit pour battre une toute petite équipe des Ours, sans envie, sans motivation et qui a très vite lâché l'affaire ! La défense absente à l'image de la paire canadienne. L'attaque peu incisive ! Ils y avaient beaucoup de touristes dans les tribunes mais aussi pas mal sur la glace... Pas vu de coaching non plus! Un coach qui veut gagner sort son gardien après le 4éme but et prend son temps mort pour remobiliser les troupes ! On sort la tête bien basse de cette coupe qui est pourtant un objectif..
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