La partie débute fort, avec une première attaque des Diables Noirs après 15’’ de jeu, puis une seconde à 44’’, Kowalczyk étant alors débordé, mais sans conséquence. Puis c’est au tour de l’attaque amiénoise de se montrer, avec une échappée de Dieude-Fauvel qui voit son tir arrêté par Girouard (1’22).
Fabien Leroy, fort de son but de la veille contre Caen, se fend ensuite d’un gros slapshot, contré (1’58). L’offensive gothique crée un gros trafic devant la cage de Tours, sans toutefois réussir à déstabiliser davantage son gardien.
A 2’40, les Gothiques bénéficient d’un premier avantage numérique, dont ils ne sauront profiter, les Diables Noirs réussissant assez facilement à se dégager. On remarque cependant de belles remontées de Leroy, permettant de limiter les pertes de temps amiénoises. Tentant de mettre en pratique les points sur lesquels l’accent a été mis récemment à l’entraînement, il se permet même un second tir de la bleue, également arrêté (3’14).
Jusque là, sans être bien établie, la domination semble plutôt amiénoise. Mais la tendance va largement s’inverser par la suite.

En effet, malgré les retours de ses internationaux, notamment Gras et Bachet, Amiens va faire preuve d’un manque flagrant d’expérience et de discipline. Sur un débordement tourangeau, les Gothiques vont commettre deux fautes incontestables coup sur coup, par l’intermédiaire de Julian Marcos et de Kowalczyk, pourtant un vétéran de la défense (5’39). Résultat : double supériorité numérique, renforcée par une troisième pénalité pour retard de jeu de la part des Gothiques, peu inspirés sur ce coup (6’00).
La sanction ne tarde pas à arriver, et c’est d’une vieille connaissance qu’elle proviendra : se retrouvant seul à mi-distance, Gauthier ajuste facilement Macrez (6’40) : 0-1.

Tours poursuit sa domination, et les Amiénois souffrent. Récupérant un joueur sorti de punition, ils ne pourront toutefois rien faire contre le tir de Miroslav Pazak, qui double la mise une minute plus tard (7’43) : 0-2.

Les deux anciens Gothiques rappellent de bons souvenirs au public amiénois, sauf qu’entre temps, ils ont changé de maillot, remettant du même coup la question de la gestion du recrutement sur la table.
Amiens, plutôt dominant jusqu’ici, a involontairement provoqué un tournant du match, que les opportunistes Diables Noirs se sont évidemment empressés de convertir en un avantage qui s’avèrera déterminant.

A partir de ce moment, jamais les Gothiques ne parviendront à installer leur jeu posément, et à enchaîner leurs systèmes de jeu. Ils semblent même perdre quelques fondamentaux, à l’image de Leroy, coupable de quelques pertes de rondelle en attaque et de plusieurs fautes défensives graves.
Quelques-unes de ces erreurs auraient pu entraîner une addition plus lourde, à l’image de ce palet perdu à la bleue à 9’44 qui a conduit à une échappée de Pazak. Macrez fait l’arrêt, mais Leroy prend une punition, tentant en vain de rattraper sa maladresse.

Mises à part quelques réactions individuelles (tir de Julian Marcos stoppé à 10’32, grosse mise en échec de Mortas à 13’27), Amiens est constamment en danger. Tours semble vouloir profiter de la moindre occasion pour alourdir le compteur. Ils peuvent pour cela compter sur l’inefficacité de l’offensive adverse, et sur les largesses de la défense.
Deux punitions amiénoises successives conduiront une nouvelle fois à une double supériorité numérique des Diables Noirs. De nouveau, la sanction ne se fait pas attendre : après un bel arrêt de Macrez sur un tir de Pazak, Perna reprend le rebond, et convertit cette action en avance confortable au tableau d’affichage (15’59) : 0-3.

Les arbitres semblent sévères envers le camp picard, mais il est vrai que les Gothiques ne brillent pas par leur discipline et leur justesse de jeu. Au final, Tours aura passé la majeure partie de cette première période en supériorité numérique, ce qui ne peut que faire pencher le score en leur faveur.


Tirs cadrés : Amiens 6 – 9 Tours
Mises au jeu : Amiens 9 – 8 Tours



2ème période

Menés 0-3, les Gothiques n’ont d’autre choix que de se réveiller, afin d’éviter ce qui pourrait tourner en humiliation. Et ils reviennent sur la glace apparemment remplis de bonnes intentions, à l’image de ce tir de Bachet qui ne se fait pas attendre (20’30), néanmoins sans conséquence.
Ils ont ensuite l’opportunité de profiter d’une supériorité numérique (21’00), puis d’une double (21’40). Les Amiénois parviennent enfin à installer un véritable jeu de puissance, alors qu’ils en ont été incapables jusque là. C’est d’ailleurs un problème récurrent chez les Gothiques, qui doit semble-t-il faire l’objet d’un travail de fond pour viser une amélioration.
Quoi qu’il en soit, le présent power play est intéressant, la rondelle tourne bien en zone offensive, et après un premier shot dévié par Girouard, Mortas reprend et trompe le gardien, après un bon travail de l’attaque amiénoise (21’59) : 1-3.
Amiens réduit donc le score et parvient à convertir un jeu de puissance en but, nouvelle qui en soit constitue une satisfaction pour Denis Perez.

Le coach amiénois a apparemment levé le ton dans les vestiaires à la pause, puisque ses joueurs semblent remontés, à l’image de Henderson qui enchaîne un bon tir puis prend son propre rebond, double arrêt du gardien tourangeau (23’20). C’est ensuite Sadoun qui voit son tir flirter avec le poteau adverse (24’19). Les Gothiques connaissent une bonne période en offensive, et le deuxième tiers semble beaucoup plus équilibré.

Mais les locaux ne tardent pas à retomber dans leurs travers, et un relâchement de leur part conduit à un but de Subrani, aucunement dérangé par une défense aux abonnés absents (28’34) : 1-4.

Le break semble définitivement fait en faveur de Tours. Amiens va cependant pouvoir profiter d’une double supériorité numérique, suite à deux grosses fautes, respectivement de Pazak sur Gras et de Simak sur Sadoun (29’22). Mais les Gothiques sont définitivement peu à l’aise lorsqu’il s’agit de dominer dans une telle situation, et ont toujours autant de mal à installer correctement leur jeu de puissance (30’39). Encore une fois, ils n’en profiteront donc pas.
Pire, ce sont les Diables Noirs qui auraient pu tirer leur épingle du jeu : suite à une faute de Leroy qui prend 2 minutes, Pazak se voit offrir un tir de pénalité, qu’il tente sous les sympathisantes huées du public. Macrez bloque le tir, et bénéficie alors d’une ovation du public (31’43).

Côté amiénois, Petit tente de répondre, alors qu’il aurait pu convertir une grosse occasion dans le trafic devant la cage de Girouard, mais le gardien canadien garde efficacement la maison (33’48).
Globalement, le jeu est moins enlevé, plus haché, à la fois par les nombreuses fautes sifflées, et par les enchaînements des joueurs beaucoup moins efficaces.

Alors que la fin de la seconde période s’approche, Amiens bénéficie d’une supériorité numérique. Peu en vue jusque là, Kowalczyk se retrouve alors en position de faire admirer sa grosse frappe, mais celle-ci est déviée, et va finalement exploser une pancarte dans les tribunes du Coliséum (37’42).

Confirmant depuis quelques rencontres les bonnes dispositions dont il peut faire preuve, c’est finalement Brian Henderson qui trouvera la faille après un retour accordé par le gardien tourangeau, suite à un tir de Dieude-Fauvel (39’01) : 2-4.
Par la suite, Sadoun ne parviendra pas à imiter son jeune coéquipier, il manque une belle occasion de but (39’51), et c’est sur ce score que les deux équipes rejoignent les vestiaires.


Tirs cadrés : Amiens 12 – 7 Tours
Mises au jeu : Amiens 8 – 9 Tours



3ème période

Le dernier tiers débute idéalement pour les Gothiques : suite à ouverture lumineuse de Kowalczyk, Gras part en échappée mais subit une faute, qui conduit à tir de pénalité (40’20). Capitaine Bachet s’en charge, mais bute sur un Girouard qui préserve bien son filet.

La suite est plus confuse, la majeure partie du jeu se déroulant en zone neutre, et la rondelle oscillant d’un camp à l’autre.
Amiens joue alors en supériorité numérique, mais connaît toujours ses difficultés chroniques dans la maîtrise de son jeu de puissance. Et encore une fois, les Diables Noirs partent en contre : Macrez sort pour aller à la rencontre de la rondelle, mais manque de la remettre dans la palette de l’attaquant tourangeau, qui n’en profitera finalement pas (44’34).

On sent que les Gothiques ont envie, ils tentent des choses, mais leurs tentatives restent très brouillonnes, beaucoup trop pour inquiéter des joueurs de Tours sereins. Sur son banc, Denis Perez donne de la voix, essaie de bousculer ses joueurs, qui discutent beaucoup entre eux, s’expliquant, ajustant leurs réglages. Mais rien n’y fait apparemment.

Et de fait, sur une supériorité numérique des Diables Noirs, une belle offensive menée par deux attaquants tourangeaux conduit à une belle combinaison, qui se traduit par un but supplémentaire au tableau d’affichage (49’36) : 2-5.

Mis à part ce but et quelques actions ponctuelles de part et d’autre, ce troisième tiers est assez calme. Les Gothiques tentent toujours, avec plus ou moins d’application. De leur côté, les joueurs de Tours parviennent à gérer assez tranquillement, toujours à l’affût d’une occasion dont ils pourraient profiter.

Pazak en est le parfait exemple : n’offrant aucun cadeau à ses anciens partenaires, il récupère le palet, et part seul vers le but de Macrez. Il en profite pour faire admirer ses indéniables qualités techniques, avant de tirer, mais le gardien amiénois s’interpose (57’49).

Amiens répond par quelques actions individuelles, sans grande cohérence collective, notamment par Fabien Leroy et son tir redoutable, mais sans succès.
Les Gothiques parviendront finalement à réduire le pointage : Gras place un des débordements rapides dont il a le secret, suivi par Mortas. Les deux compères se connaissent bien, et Gras passe pour Mortas, qui tire. Girouard dévie, mais Gras a bien suivi, prend le retour et marque (58’49) : 3-5.

Visiblement remonté, Julian Marcos met la pression, et connaît une série d’accrochages avec différents défenseurs tourangeaux derrière leur cage. Il veut visiblement jeter ses dernières forces dans la bataille, mais il est malheureusement un peu tard, et le buzzer retentit.


Tirs cadrés : Amiens 9 – 7 Tours
Mises au jeu : Amiens 7 – 7 Tours


Les Diables Noirs peuvent être satisfaits d’un match maîtrisé de bout en bout, sachant saisir les moindres opportunités lorsqu’elles se présentaient, et gérant efficacement le reste du temps.

Pour les Gothiques, le match est plutôt décevant. Il est vrai que l’attaque amiénoise, qui n’a pas encore pu réellement s’étalonner en formation complète, a dû jusque là composer avec les blessures ou les absences de chacun. Encore ce soir, l’absence de Guidarelli (blessé) ou de Stevens (de retour de blessure, sur le banc, mais qui n’a pas joué), les deux recrues offensives, s’est cruellement faite sentir, bien que la relative profondeur de banc soit en partie assurée par la jeune garde.

En revanche, les errements défensifs ne peuvent être imputés à personne d’autre qu’aux joueurs eux-mêmes. Les supporters des Gothiques espèreront qu’il ne s’agisse que d’un manque de réglages inhérent au début de saison…

Les joueurs du match désignés sont Pierre-Olivier Girouard pour Tours, et Brian Henderson pour Amiens. A noter la belle ovation du public réservée aux anciens Gothiques passés chez l’adversaire, Miroslav Pazak et Jonathan Gauthier.